Conséquences ?


- Je suis... j'ai pas fini de m'énerver.

Ce qui me fait rire assez fort. Je me défais de lui, riant à plein poumons même si mes larmes contrastent parfaitement avec ce rire. Je m'essuie mes larmes. Il me regarde froidement et soupire.

- T'es vraiment bête.
- Nan je suis réellement énervé et j'ai besoin de faire sortir ça !

Il laisse passer un grognement et serre son poing comme s'il voulait frapper. Je tends mes mains et le lui attrape. Il me regarde étonné.

- Arrête parce que je sens que je vais péter un câble, je suis à deux doigts de te tuer.

Je déglutis péniblement. Je sais que là il va me passer un savon. Je le sais, c'est que le début. Mais dans tous les cas je regrette pas ce que j'ai fait, pas le moins du monde. J'aimerais éviter de me faire tuer, j'y ai échappé de justesse donc bon...

- Je...

Son regard rencontre le mien. Son aura meurtrière me fait me taire, je comprends immédiatement que je ferais mieux de me taire si je veux pas avoir de problème. Il se pince l'arrête du nez et va s'asseoir dans le canapé. Je reste debout quelques secondes durant lesquelles je touche mes lèvres du bout des doigts, choqué d'avoir pu l'embrasser. Cette sensation était clairement exquise.

- Viens là avant que je te ramène par la peau du cul.
- Ça va, du calme...

C'est clairement l'ancien Gabriel. Mais ça va, ça me dérange pas plus que ça, j'ai appris à m'y faire on va dire. Je vais m'asseoir à l'autre bout du canapé, m'appuyant contre l'accoudoir pour être face à lui qui me regarde comme s'il allait m'assassiner sur place.

- Je compte pas m'excuser, je te préviens. J'ai vraiment voulu bien faire !
- Bien faire ?! Waaa mais t'es une lumière toi ! C'est pas possible autrement. C'est vrai que traîner dans un gang douteux est une excellente idée Einstein
- Écoute t'es jamais content ! Je voulais juste t'aider...
- Mais t'imagines si on était pas venu ?!! Est- ce que tu penses simplement à ce qui aurait pu arriver couillon ?! T'as réellement eu de la chance !

J'enfonce ma tête dans mes épaules. Je sais... J'ai réellement eu peur. Gab se rapproche de moi et m'agrippe par le col de mon haut. Je geins de douleur.

- Gab...
- T'aurais pu te faire buter ou je sais pas moi, pire même !

Je sursaute. Il tremble si fort... Son regard se perd, me témoigne de la détresse qu'il ressent.

- Et j'aurais fait quoi moi ?

Je reste muet. Je sais que c'était idiot, j'en ai conscience mais c'était plus fort que moi.

- Je savais pas comment faire... Je voulais réellement t'aider à aller mieux.

Je tiens son poignet pour qu'il diminue la pression sur le col de mon haut, ce qu'il fait. Il semble sur le point de craquer. J'aperçois son regard brillant, brillant de tristesse. Je le regarde étonné. Je hais le voir si mal.

- Je vais bien tu sais...
- Tu vas bien ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ?

Il se recule et relève brutalement mon haut. Je tente de l'abaisser immédiatement. C'est peine perdue, il le maintient fermement. Il semble très choqué et fixe mon ventre meurtri.

- Ça va...

Il y passe ses doigts me faisant grimacer. C'est douloureux.

- Effectivement tu vas à merveille...

Il commence à tâter mon corps de partout touchant : mes épaules mes bras, mes avant- bras, mes mains, mon torse, mon ventre, mes jambes. Tout, de partout.

- Hey tu fais quoi ?!
- Je vérifie que t'aies rien de cassé.

Sa voix froide me convainc de me taire. Je reste muet et le laisse faire. Il vérifie chaque parcelle de mon corps.

- Qu'est- ce qu'ils t'ont fait ?
- Rien...

Il relève la tête et m'attire à lui, son souffle fouette mon visage. Je déglutis difficilement.

- Je me répéterai pas, je te préviens.

Je baisse la tête, honteux et sens les larmes me monter aux yeux. J'ai pas envie d'en parler. J'ai failli me faire violer et y repenser est assez douloureux comme ça. J'ai réellement cru que j'allais y passer, ça a été le pire moment de ma vie je crois. Ou du moins l'un des pires.

- Yoongi.
- Je veux pas en parler merde !!

Il sursaute, choqué. Je me surprends moi- même. Oups, je n'étais pas censé crier, je me suis pas contrôlé. Il se recule, me tire parles jambes pour me faire avancer et me force à m'allonger. Il m'enjambe. Qu'est-ce qu'il fout ?!

- Descends !
- Réponds moi.

Autant je fais chier mais il en tient également une couche hein ! Je me débats et lui mets dans coups dans le torse.

- Arrête de me frapper.
- Et toi d'insister !
- Mais merde !! Dis moi ce qu'il s'est passé là- bas ! Je suis effrayé à l'idée de savoir ce qui a pu se passer pendant qu'on était pas là !

Il semble outré d'avoir dit ça. Il soupire, comme si tout ça était sorti tout seul, comme si son propre corps l'avait trahi. Je menace de pleurer et l'enlace brusquement, le plaquant contre mon corps. Il laisse passer un ''oh''. Je craque. J'arrive plus à me retenir, je peux plus le faire. C'est beaucoup trop pour moi, j'ai besoin que ça sorte.

- Ils ont... voulu me... tu sais.
- Hein ?

Il se redresse et ne semble pas comprendre. Je m'agrippe à son haut et murmure :

- Tu sais, ce qu'on fait à deux qu'on est pas censé faire avec les autres...

Ses yeux doublent de volume. Je me sens mal de l'avoir plus ou moins avoué. J'ai clairement honte, je me sens mal et ça me brûle le cœur.

- J'ai vraiment cru que j'allais y passer, ce que j'ai eu peur !

Les larmes roulent toutes seules. Fait chier ! J'arrête pas de pleurer on dirait une fontaine ! Il me serre dans ses bras.

- Je vais les tuer...
- Évite s'il te plaît. On a réussi à le coincer sans ça, donc s'il te plaît évite.
- C'est une blague ?!

Je ne comprends pas de quoi il parle. Il se redresse et descend de moi.Il se relève du canapé et fait les cent pas. Il tourne en boucle, murmurant les pires insultes, pétant un câble intérieurement. Tremblant de tous ces membres.

- Ils sont allés jusqu'où ? Je te jure que je vais leur couper les couilles...

Je ne peux empêcher un rictus de franchir la barrière de mes lèvres. Pourquoi je ris ? C'est pas drôle du tout... Il pourra dire tout ce qu'il veut, il tient à moi. Et pas qu'un peu. Je le vois, je le ressens.

- Ils ont pas eu le temps, ils m'ont à peine touché...
- Tu vois, t'aurais jamais dû m'approcher.
- Arrête un peu ! Tu dis n'importe quoi.

Il revient vers moi, se met face à moi, me regardant en contre plongé. Il semble perdu, pire que moi.

- T'as failli te faire buter et violer merde !
- Mais je vais bien ! Rien ne s'est passé et justement parce que t'es venu... Je sais que t'es fâché, tu m'en veux d'être aller là- bas. Ok t'as envie de me tuer et de m'engueuler mais arrête !Tout va s'arranger, il s'est fait coffrer, tout ira mieux. Tout le monde va bien.

Il serre ses poings et s'attrape la tête dans les mains :

- Pas toi.

Je suis surpris. Il s'agenouille devant moi. Je m'y attendais pas.J'écarte timidement les jambes pour qu'il puisse s'installer. Il relève à nouveau mon haut, sans aucune émotion particulière. J'arrive pas à savoir ce à quoi il pense.

- T'es blessé, t'as des bleus, tu t'es fait frapper.
- Honnêtement, je m'en branle complètement.
- Il a un rictus. Pas moi. Parce que c'est de ma faute tout ça.

Mais ça va pas ou quoi de dire ça ?! On dirait réellement que les rôles sont inversés, Gab paraît si faible, c'est carrément bizarre, j'ai pas l'habitude de le voir comme ça, ça me choque réellement je vais pas mentir.

- Au contraire ! Je vais bien justement parce que vous êtes venu ! Sans vous j'étais fichu...

Je plaque mes mains sur ses joues et le force à me faire face. Nos regards plongent l'un dans l'autre. Il pose sa tête sur ma cuisse et semble se retenir de tout casser.

- Si seulement j'étais pas là...
- Dis pas de connerie Gab. C'est grâce à toi que je suis là. C'est pas la première fois que tu me sauves la vie.
- Sérieusement ? Tu me fais chier à toujours en faire qu'à ta tête. J'ai beau tenter de ne pas péter un câble j'y arrive pas, j'ai juste envie de t'en coller une pour avoir fait une connerie pareille.
- Et bah vas- y merde ! Qu'on en finisse ! Frappe moi un bon coup et on en reparle plus !

Il se redresse à nouveau. Je serre les poings et les dents. Ça va faire mal. Je sais qu'il a de la force, il est capable de faire très très mal. Mais si c'est la seule manière que j'ai pour qu'il se calme enfin alors...

- Vas- y !

Je ferme les yeux. En plus des bleus sur le ventre je risque d'en avoir un sur la joue aussi aha... Tant- pis, je l'ai peut- être mérité. Un peu...

- T'auras beau dire ce que tu veux, j'ai fait ça parce que je t'aime et que te voir plus bas que terre me tuait ! Je voulais plus que tu sois comme ça et quitte à faire des trucs de fous et risqués au possible et bah je le ferais parce que je suis dingue de toi ! Donc peu importe ce que tu diras je compte m'excuser d'avoir été''inconscient''. Parce que je pense que t'aurais pas réussi à aller mieux autrement.

Après mon ''beau'' discours, je m'attendais simplement au pire :recevoir un bon coup de poing à l'effigie de toute la haine qu'il a accumulé en lui ces derniers temps. C'est bizarre ça fait pas mal. A moins que je sois tombé dans les pommes avant et que je sois actuellement inconscient, c'est carrément pas normal. Finalement, une main se pose sur ma joue en toute délicatesse :

- T'as vraiment de la chance que je veuille pas te faire plus mal que je l'ai déjà fait. Parce que là la seule chose que tu mérites c'est un bon coup dans ta gueule d'ange.

Je rouvre les yeux. Le regard de Gab est conciliant. J'y crois pas... Et puis il a dit ma ''gueule d'ange''. Je me retiens de craquer. Il est si tendre alors qu'en vrai il est tellement en colère.

- Je sais que t'es en colère...
- Disons plutôt que j'ai eu peur...
- Gab je...
- Il me coupe. Reste là, je vais cherche de quoi te soigner...

Je tente d'attraper sa main mais je la rate de peu. Gab me tourne le dos et remonte rapidement les escaliers. Il fuit. C'est dans ses habitudes, il fuit tout le temps les situations qu'il a du mal à contrôler. Je reste là, figé comme un idiot. Finalement, je reprends mes esprits et me redresse. C'est pas foutu, je peux encore arriver à l'aider et le récupérer. Je le sais, je le sens. Je monte les escaliers, luttant contre la douleur qui me tiraille. C'est horrible... Je vais immédiatement dans la salle de bain. Je surprends Gab, face au lavabo, inspirant et expirant profondément.Je me mets dans son dos :

- Ça va ?
- Non. Je vais t'étriper.
- J'aurais une raison de le faire aussi je pense...

Il relève la tête et me regarde au travers du miroir. Nos regards se confrontent lourdement. Ça fait bizarre comme sensation.

- Un point chacun.

Annonce t- il. J'esquisse un sourire et murmure :

- La balle au centre ? Est-ce qu'on peut enfin parler Gab s'il te plaît plutôt que de se hurler dessus ?

Il claque sa langue contre son palais et me repousse d'une main, tandis que de l'autre il tient la trousse de soin. Je me laisse faire, il me fait sortir de la salle de bain.

- Mais qu'est- ce que j'ai fait pour tomber sur un abruti pareil ?

Bonne question. Je me demande parfois comment j'ai fait pour tomber sur un mec comme lui moi aussi.

- Et moi alors ?
- J'ai pas bien entendu.
- Tu veux que je répète ? T'es encore plus abruti que moi je pense.

On est dans sa chambre, devant son lit. Il grogne et me pousse violemment en avant, je m'écrase dans son lit et geins automatiquement de douleur. Je me mets sur le dos à la vitesse de la lumière et gémis plaintivement. Mais il va pas bien ou quoi ?!!! J'ai mal !

- Ça va ?! Désolé !

Il s'assied à mes côtés. Il paraît paniqué, chose rare chez lui. Il pose sa main sur mon ventre. Je serre les dents et le regarde, sans réelle rancœur. Je vais le tuer quand même. Haaa mon ventre. J'ai bobo...

- J'ai mal...
- T'avais qu'à ne pas y aller.
- Et te regarder te morfondre tout seul ? Sans façon.
- J'allais bien.
- Tu te fiches de moi ?

Le silence. Signe que j'ai raison, il se paie ma tronche, il le sait alors pourquoi il ment ? Il relève mon haut, je me laisse faire. Raaa il me saoule à toujours vouloir faire son ultra fort qui craint rien et que rien ne peut atteindre. Il appuie un peu sur mon ventre. Je me cambre et agrippe violemment sa main :

- Ça va pas ou quoi ?!
- Je vérifie si t'as rien de grave donc arrête de râler ou je t'amène direct à l'hosto sans chercher à comprendre.

Il fait chier. Je râle contre lui. Il soupire et plaque un oreiller contre mon visage. Oh le... Je vais le buter ce gars un jour !

- Tu me casses les oreilles, tais toi un peu.
- Putain tu fais cer oqjh hu quwa !
- Je pige que dalle donc arrête de parler.

Je serre mes poings et remonte mes bras au- dessus de ma tête. Il me tape sur le système par moment. Mais au moins, c'est le vrai Gab. Un peu plus froid que d'habitude, certes, mais je sens que je l'ai un peu retrouvé. Je souris un peu. Je sens que la pression sur mon visage s'évapore du coup je suppose qu'il a enfin lâché l'oreiller ; Je prends donc l'initiative de le retirer :

- Ton but est de m'étouffer ou quoi ?
- Si tu continues à geindre ça va bientôt le devenir.

Je lève les yeux au ciel et ne fais aucune remarque. Je prends pas le risque alors qu'il a les mains sur mon ventre et qu'il pourrait s'amuser à appuyer dessus parce que je le fais chier. Il examine mon ventre et grimace par moment.

- C'est... grave ?

Son regard croise le mien. J'ai réellement peur d'avoir quelque chose de grave et qu'on soit obligé d'aller à l'hôpital, ma mère va me tuer si elle me voit dans les registres de l'hôpital, ça c'est sûr.

- Ça devrait aller... T'imagines seulement si on était pas arrivé. Est-ce que t'as seulement pensé à ce qui aurait pu t'arriver ?

Sa voix est si calme, posée et un peu perdue par la même occasion,comme s'il tentait de s'éloigner de sa colère. Je peux comprendre qu'il le soit après tout... Je pense qu'à sa place je serais enragé. Mais pas parce que je lui en voudrais d'avoir fait ça, plutôt parce que j'aurais horriblement peur pour lui.

- Je voulais juste t'aider...

Il commence à passer de la crème sur mon ventre. Je soupire un grand coup. De un elle est froide et de deux ça fait mal. C'est qu'un bref contact mais ça brûle quand même.

- C'est moche ?
- Ça finira par partir...

Ok j'ai compris... ça doit vraiment être moche. Il s'applique à me mettre la pommade le plus tendrement possible. Quand il veut il peut clairement être tendre. J'aime le voir comme ça, si délicat, ça m'apaise.

- Au fait, comment tu m'as retrouvé ?
- Oh parce que le grand génie que tu es a utilisé MON portable pour envoyer un message à mon pote. Je comptais t'en envoyer un pour savoir où tu étais et je suis -comme par hasard- tombé sur un message que ''j'aurais envoyé'' à Léo. Sauf que je sais que je l'ai pas fait. Et que je l'ai pas appelé non plus donc..

Il tapote sur mon front avec son indexe :

- Donc en grand couillon que t'es, t'as rien supprimé et du coup je suis parti le voir, il a craché le morceau.

Ah merde... j'avais effectivement pas pensé à supprimer les messages,mais dans le fond c'est carrément pas plus mal. Au moins, ça a permis qu'il me retrouve. Bon au moins il peut être sûr que jamais je le tromperais dans son dos, je suis pas assez doué pour des combines pareilles.

- Ouais bah je suis con mais au moins t'as pu savoir où j'étais comme ça...
- Il soupire. Parfois t'as vraiment de la chance d'être un boulet.
- J'en suis pas un !
- Ah bon ?

Je râle un peu. Bon ok, je suis peut- être un boulet mais que parfois. Et puis ça me sauve d'en être un à chaque fois j'ai envie de dire donc bon.

- 'Tain j'ai réellement envie de t'attacher à une chaîne à mon lit et de plus te laisser sortir de cette baraque.
- Je sais que tu m'aimes mais quand même...

Je me choque tout seul en me rendant compte que j'ai dit ça à voix haute. Oups... Gab a les yeux ronds comme des soucoupes. Je déglutis péniblement. Je sais pas quoi dire. Je fais non des mains machinalement. Oh la merde !! Sauve toi vite de cette galère Yoongi ! Très très vite !

- Oublie aha, enfin c'est.. oublie, c'est tout, ne fais aucune remarque, pitié..

J'ai pas envie d'entendre de sa bouche que non, il ne m'aime pas. Qu'avec tout ce qu'il s'est passé il avait justement plus envie de prendre autant de risque, que ses sentiments se sont bel et bien fait la malle. Ça m'effraie. Je veux pas entendre ça. Oh mon... j'ai des remontées de larmes. Je m'éclaircis la voix pour les faire partir. Mon cœur me brûle soudainement. Il fait comme si de rien était et continue à prendre soin de mon ventre. Sans que je m'en rende compte : une larme roule sur ma joue. Je peux apercevoir un petit sourire trahir Gab. Il a pas l'air d'avoir remarqué mon état du coup j'essuie vite fait cette goutte salée.

- Arrête de pleurer pour rien un peu.
- Je pleure pas !

Bon bah si, il a remarqué. Alors pourquoi il sourit ce con ?! Parfois il mérite réellement des claques. Son sourire est plus prononcé. Il m'énerve !!

- Arrête de sourire !!

Je tape sur son torse. Ma voix s'est brisée ayant trahit mon état d'âme. Il agrippe mes poignets.

- Et toi arrête de me frapper. Et puis pourquoi tu pleures toi, huh ? Ça te plaît de ressembler à rien ?
- Va te faire.

Il arque un sourcil. J'ose jamais lui parler comme ça mais ces derniers temps j'ai compris que me laisser faire était pas forcément un bonne idée. Et puis dans le fond il s'énerve jamais réellement, il fait juste semblant. Il attrape mon menton entre ses doigts et glisse son visage face au mien.

- J'ai bien entendu ?
- ...
- Je préfère.
- Va te faire.

Murmurais-je à nouveau. Il a un rictus faussement agacé.

- Je te sauve la vie et c'est comme ça que tu me remercies ?
- Et moi je sauve la tienne et tu fais comme si de rien était donc...

Il semble pris de court. Rapidement il semble vriller, vaciller, comme si je l'avais percé à jour. Il dévie le regard. Je le fixe, le regarde intensément, espérant déceler un quelconque sentiment qui me ferait comprendre ce qu'il ressent mais rien du tout. Son visage se referme à nouveau, bloquant toute émotion. Ce mec a un cœur de pierre...

- Tu penses que je m'en fous ?

Je ne réponds pas. En réalité, je n'arrive pas à savoir ce que ça lui fait. J'ai l'impression qu'il m'en veut mais qu'il est reconnaissant à la fois. Mais le truc c'est que je sais pas lequel de ces deux sentiments domine le plus en lui. Il colle son front au mien. Son regard si intense s'ancre dans le mien.

- Je t'en veux de m'avoir empêché de tirer, c'est vrai. Mais... J'espère avoir fait le bon choix en t'écoutant. Donc t'avises pas de te barrer et de me laisser dans la merde.

Un bref sourire naît sur mon visage. Dans le fond il sait que c'était la bonne chose à faire. Je suis sûr qu'il va s'en remettre, en tout cas je vais tout faire pour. Il grimace et soupire :

- Retire ce sourire niais de ton visage tout de suite.

Il se recule de moi, appuyant sur mon front avec son indexe. Ça fait mal !!! Je râle. Je déteste quand il fait ça. On dirait qu'il adore ça, ce mec est fétichiste de mon front je vous jure. Un jour je vais lui couper les doigts, ça sera vite vu.

- Je souris si je veux !

Il me fiche une pichenette dans le front. Je gigote de frustration. Ce que je HAIS quand il fait ça !!

- Un jour je vais te casser les doigts.
- Tu me casses déjà les couilles donc évite s'il te plaît.

Ma bouche s'ouvre en grand, choqué. Je m'y attendais absolument pas. Je sais que je le fais chier parfois mais je m'attendais pas à ce qu'il me sorte ça comme ça. Je fais mine de bouder. Il a un rictus :

- Si tu crois que ça me fait quelque chose... Boude si tu veux

Je l'aime mais j'ai sérieusement envie de l'encastrer dans un mur ou de le noyer, j'hésite encore pour être franc. Parfois il m'exaspère au plus haut point. Gab s'affaire à mon ventre et ne me prête pas réellement attention. J'arrête de faire semblant de bouder et le regarde. Son regard est perdu, un peu las. J'amène ma main à la sienne mais bloque. Il a l'air de l'avoir remarqué. Son regard remonte lentement jusqu'au mien.

- Je vais pas te laisser... et je te promets que ça ira bien. Ça risque d'être long mais tout le monde aura ce qu'il mérite.

Ses doigts frôlent les miens, me provocant d'intenses frissons.

- Vaudrait mieux.

J'espère,si jamais il y a un procès et tout, ça va être dur à tenir. Si par malheur la sentence rendue est en faveur de Ash', Gab s'en remettra pas. Vous pouvez être sur que je vais tout faire pour éviter ça. Hors de question que tout se passe mal. Je me suis trop donné pour ça. Ça se passera bien, j'en suis sûr. Enfin, je l'espère réellement...

- On aurait du aller à l'hôpital pour te faire un certificat pour coups et blessures...
- On aurait pu mais tu l'as tellement frappé que c'est plus crédible et ça finirait par se retourner contre nous...

Il reste muet. Je sais que j'ai raison. Si jamais j'avais été le seul qui avait été frappé ça m'aurait pas dérangé de me faire examiner pour pouvoir porter plainte après mais à cause de ce qu'à fait Gab c'est plus vraiment possible maintenant. Je lui ai dit de ne pas porter plainte, je sais que Ash' ne le fera pas mais son avocat fera tout pour le libérer et rejeter la faute sur nous donc bon...

- Ok pour ne pas le tuer mais tu peux pas me reprocher de l'avoir frappé.
- Mmh...
- Et puis tu l'as fait aussi, je t'ai vu.

Je suis surpris. Il l'a remarqué ? Je pensais pas... Je dévie le regard et hausse simplement les épaules. Il pince doucement ma joue ce qui me surprend de sa part. Pourquoi il fait ça ?

- Monsieur peut être violent quand il veut.
- Il le méritait...

J'ai rien d'autre à dire. J'avais réellement envie de le frapper encore plus fort et bien plus longtemps surtout mais je me connais, je m'en serais voulu par la suite parce que j'ai un trop grand cœur.

- Et même pire.
- Tu t'en serais voulu.
- Qu'est- ce que t'en sais ?

Je me redresse péniblement, geignant à cause de la douleur qui me possède. J'attrape le menton de Gab entre mes doigts pour qu'il me fasse face. Je murmure :

- Je te connais.

Il a un rictus et me repousse pour que je m'allonge, appuyant sa main sur mon front.

- Si tu le dis.

Tssss... Je ne cherche pas à répondre et agrippe simplement le drap. Comme si j'essayais d'y transférer la douleur que je ressens.

- T'as mal à ce point ?
- Ça va...
- Arrête de mentir. Ça va ?

Je hausse les épaules. Évidemment que j'ai mal mais bon... Je l'ai un peu cherché, j'aurais peut- être pas du aller là- bas mais c'était plus fort que moi, je voulais aider Gabriel.

- T'es trop con.
- Mais arrête de dire que je suis con ! Je le sais, pas la peine d'en rajouter une couche merde !

Il arque un sourcil et met son visage face au mien :

- Hého comment il me parle le nain ? Tu connais la politesse ?
- Mais tu me fais chier ! Je sais, tu m'en veux parce que j'ai fait de la merde mais tu vas t'enfoncer dans le crane que c'est pour toi que j'ai fait ça ?!!

Disais-je en appuyant mon indexe sur son front comme si je voulais que ce que je lui dis entre dans sa tête et n'en ressorte plus jamais. Il agrippe mon doigt.

- Parce que tu crois que je le sais pas ?! C'est justement ce qui fait que je suis énervé à ce point ! Je m'en veux réellement.

Sa confession me surprend. Comment ça il s'en veut ? Il doit pas ! C'est de ma faute, c'est moi qui ai voulu aller là- bas ! C'était de mon plein grès donc il doit surtout pas s'en vouloir...

- Mais non t'en veux pas ! C'est de ma faute..
- Mais t'as fait ça pour moi et à cause de moi tu aurais pu...

Il ne finit pas sa phrase, comme si c'était trop dur à dire. Je sais même pas quoi dire. Il a raison en fait. J'aurais réellement pu avoir de graves problèmes. Je le serre dans mes bras sans réfléchir. Je sais pas pourquoi je fais ça mais je le fais et merde hein !On est plus réellement ensemble mais je m'en fous à l'heure actuelle.

- J'ai...

Sa voix se brise un peu. Il se l'éclaircit rapidement. Il veut pas que je sache qu'il pleure et il veut surtout pas le faire du coup il vase retenir. Je le connais à force. Il craque uniquement quand il est à bout. Il se recule de moi et plaque ses mains sur mes joues :

- Putain j'ai eu peur couillon !!!
- Moi aussi Gab...

J'ai envie de craquer moi aussi. Il flanche un peu et ça ravive mes craintes. Il se mord la lèvre et son regard devient si intense que j'en tremble presque. Je pourrais jurer qu'il lit en moi.

- Tu sais quoi ?
- Non...
- Tu m'as vraiment manqué.

Je reste figé, perturbé. Incapable de réagir. J'ai l'impression qu'on vient de m'assener un coup de massue et que je suis sonné. J'arrive même pas à parler. Je sens juste qu'un sourire naît sur mon visage. Un sourire que je n'arrive pas à retenir.

- Je crois qu'en fait, c'est toi ma drogue maintenant.

Ma bouche s'entrouvre. Il a un rictus et semble horriblement mal à l'aise. J'ai bien entendu ?

- Me regarde pas comme ça euheum...

Il se recule et passe sa main dans sa nuque. Il pose son doigt sur mes lèvres quand je suis sur le point de parler :

- Aucune commentaire.

Il rigole ou quoi ?!! Bien sûr que je veux commenter ça ! Ça semble tellement improbable !

- Et retire ce sourire niais de ton visage... Ça me gêne...

Il se fiche de moi ou quoi ?!! Je me redresse et bondis sur lui, je l'enlace de toutes mes forces. Il geint et a un rictus.

- Hey, je t'ai pas dit qu'on était à nouveau ensemble à ce que je sache, donc retire tes sales pattes...
- M'en branles, je reste là. Tu m'as trop manqué... j'ai eu tellement peur sans toi...
- Moi aussi...

Il glisse ses bras dans mon dos et me serre plus fort contre lui. Ce contact me fait un bien fou. C'est comme si j'étais délivré : toute la pression s'envole. Je me recule de lui et plaque sans réfléchir mes lèvres sur les siennes. Il geint et tombe à la renverse. Bonjour la délicatesse Yoongi... Idiot que tu es. Il rit pendant qu'on s'embrasse :

- Je...

Je ne l'écoute pas vraiment. Je le regarde droit dans les yeux,savourant ce baiser exquis qui me chauffe le ventre et le cœur. Il glisse sa main dans ma nuque, elle est froide. Il va me foutre de la pommade partout cet idiot.

- Je t...

Je recule de lui, laissant nos visages très proches l'un de l'autre. Je me sens tout bizarre tout d'un coup.

- T- T'allais dire quoi ?

Il appuie sur ma nuque, faisant se rencontrer nos lèvres à nouveau. J'ai pas rêvé ? Il allait bien dire ce que je crois qu'il allait dire ? Je m'agrippe à son haut et respire fort. Entredeux baisers il murmure :

- Ho ce que je t'aime couillon.

Sous la surprise et le choc, quelques larmes roulent toutes seules. Des larmes de délivrance, de joie et d'un bonheur pur et intense. Il me fait reculer de lui et essuie mes larmes de ses pouces.

- T'étais pas obligé de rajouter ''couillon'' ça casse tout...

Ce qui le fait rire. Il lève les yeux au ciel et me fiche une pichenette en plein front. Je râle de rage. Ce que je hais quand il fait ça ! Je croyais qu'il avait arrêté !!!

- T'arrêtes de pleurer ? T'es moche comme ça.
- Je t'emmerde !
- Hého prends pas trop tes aises non plus.

Je fais ce que je veux à ce que je sache. Je renifle :

- Très classe...
- M'en fous.
- Pas moi, t'es dégueulasse.

Je sais que dans le fond ça le dérange pas, il dit juste ça pour me faire chier, du coup je ne relève pas. Je commence à le cerner à nouveau. C'est comme si je ré apprenais à le connaître, ça fait bizarre. Je suis tellement heureux. Je pensais pas qu'il me sortirait ça comme ça. Mon cœur pétille de bonheur.

- Je t'aime aussi, comme un fou.
- Mouais, par contre moi je sais pas trop en fait. Je suis pas en kiffe sur les limaces qui ont le nez qui coulent.

Je grimace et essuie mon nez dans son tee- shirt :

- Putain mais t'es crade !!
- T'es pire.
- Je me mouche pas dans ton haut moi !

Jamais content celui- là. Et puis je me suis pas mouché, j'y ai juste frotté le bout de mon nez, c'est pas si dégueulasse, si ? Mais non... Tout le monde le fait quand y'a pas de mouchoir, ça tue personne.

- J'aurais jamais dû dire ça et le garder pour moi, soupire-t-il.
- Pourquoi ?
- T'as carrément cru qu'on était marié quoi ; c'est quoi la prochain étape : tu vas aller chier la porte ouverte ?

Je le regarde outré et ne sais carrément pas quoi dire. Il claque sa langue contre son palais et essuie son haut. Ça va, il abuse halala...

- T'as pas l'impression d'abuser ?
- Avec toi carrément pas.

Je m'assieds à califourchon sur lui et le regarde des étoiles pleins les yeux. Il sourit petit à petit.

- Putain, tu fais chier j'ai pas fini de t'engueuler...
- On verra plus tard.

Il soupire à nouveau et reste muet. On dirait que j'ai gagné. J'arrive pas à croire, c'est bizarre, comme si tout allait trop vite. C'est peut- être à cause de la peur, ou plutôt de la frayeur de tout à l'heure. Ça nous a tellement stressé qu'on veut plus perdre de temps. Gab veut juste être franc et arrêter de tout cacher. Et moi je veux plus me prendre la tête. N'empêche son ''Je t'aime'' m'a tellement fait de bien.

- Tu peux répéter ?
- Plutôt crever.

Ce qui me fait rire. Je glisse mes mains jusqu'à ses épaules que je serre dans mes mains.

- Je te déteste.

Dit- il. Je souris, comprenant très bien que c'est sa manière à lui de me dire qu'il m'aime. Oui je vous l'accorde c'est étrange aha. Je me pince les lèvres et lui dérobe un baiser sans attendre une seconde de plus. J'en pouvais plus d'attendre. J'avais fini par croire qu'il le dirait jamais. A une main je cherche l'une des siennes, je finis par la trouver et la presse fort contre moi. Il geint de douleur. Je me recule, surpris :

- T'es blessé ?
- Nan, c'est bon.

Il me repousse en arrière, je tombe à la renverse, sur le dos. Je le fixe, étonné. Quel menteur celui- là. Je me mets à genoux et me rapproche de lui.

- T'as mal à la main ?
- Laisse tomber, c'est rien. Rallonge toi que je finisse de te mettre de la pommade.
- T'en as assez mis...
- Nan, tu vas avoir des traces.

Je soupire. Autant je sais que je suis chiant mais lui alors, c'est pire encore. Je tends la main et attrape doucement la sienne.

- Je te dis que c'est rien.
- T'es chiant à pas me laisser, ok ? Tais toi un peu.
- Ho la politesse nabot.

Je soupire à mon tour. Pas croyable, il est irrécupérable ce gars. J'examine sa main. Elle est ensanglantée, il y a une légère plaie. Il regarde ailleurs :

- On va dire qu'il avait la tête dure...
- Alors ça le confirme ! Je me suis niqué la main.
- En même temps plus fragile que toi ça existe pas.
- Je frappe fort quand je veux !
- Si tu le dis.
- Tu veux tester peut- être ? En plus tu mérites clairement un coup toi aussi... Tu m'as vraiment fait du mal...

Il reste muet. Il sait pertinemment que j'ai raison après tout. J'attrape un coton que j'imbibe de désinfectant, puis le passe sur sa main meurtri. Il a un mouvement de recul mais je maintiens sa main.

- Et c'est moi le fragile...
- Pardon ? J'ai bien entendu ?
- Ho non excusez- moi grand Gabriel, chevalier robuste.
- Et en plus tu te fous de ma gueule..

Je le regarde d'un air de dire : ''Nan tu crois ?'' Il semble se retenir de péter un câble. Je m'applique à soigner sa main. Je reste concentré sur elle. Finalement, je me perds dans mes pensées et change brusquement de sujet :

- On va certainement devoir aller en procès ou du moins on va devoir en faire parti. Comme témoin ou plaignant pour toi. Ça risque d'être long...
- Je sais. Y'a intérêt à ce que ça en vaille le coup.
- Je suis sûr que ça en vaudra la peine. Gab... Tu vas avoir la force de vivre un procès ? Ils vont certainement parler de ton frère...
- Je suis prêt à ce que justice soit faite pour lui. Ça ira pour moi. Et puis, tu seras là, non ?
- J'ai un rictus. Pas le choix, je serais forcément là. Je suis également impliqué.

Il acquiesce à contre cœur. Je pense que grâce à ça je peux le sauver. Ça va être dur à traverser, ces procédures judiciaires sont réellement pénibles à vivre. Ça prend du temps, ça stagne, ça semble impossible à terminer la plupart du temps.

- D'ailleurs, demain faudra aller au commissariat.
- Mmh... Léo nous emmènera.
- J'ai pas envie d'y aller...
- On a pas le choix. Et puis plus vite c'est fait, mieux c'est.

Il a raison. Je continue à soigner sa main. Une fois les plaies désinfectées je la bande délicatement :

- T'y es pas allé de main morte. Tu t'es rien cassé au moins ?
- J'ai du mal à bouger la main, ça doit être une petite entorse, rien d'important. J'ai connu pire.

Je grimace. C'est vrai que sa main est gonflée, je l'ai vu en le soignant. Mais ça se remarque pas énormément c'est que c'est pas si grave, hein ? Il caresse ma joue de son pouce :

- Hey le nain, souris un peu.
- Je suis stressé... Effrayé et encore sous le choc, j'ai un peu de mal à sourire.
- Et moi alors ?

Je finis rapidement de bander sa main. Il la regarde et se retient de rire :

- Quoi ?
- T'as limite utilisé toute la bande, j'ai l'impression d'avoir un marteau à la place de la main.

J'ai un bref rictus. Le cœur n'y est pas, je vais pas mentir mais par moment je perçois un peu de bonheur qui traverse mon être et mon cœur. Je le sens. Il caresse mon ventre.

- La prochaine fois que tu fais une connerie pareille je te noie,pigé ?
- T'as qu'à arrêter d'être si secret et de vouloir me tenir à l'écart de toi.
- T'en demandes beaucoup, on est pas marié je te rappelle hein. Tsss si pour toi un ''Je...'' Bref t'as compris, c'est te passer la bague au doigt je suis pas dans la merde.
- J'ai pas dit ça ! Mais après ce qu'il s'est passé je pense qu'il est temps que tu comprennes que tu dois faire des efforts et que je dois en faire aussi.
- Comme ?
- Toi arrêter d'être si froid et distant et moi d'être si naïf et gentil...

Il semble d'accord. Il tombe à la renverse et soupire un grand coup. Sa mine est décomposée. Toute triste. Ça fait bizarre de le voir comme ça. Je remonte plus haut sur le lit à quatre pattes et vais m'asseoir à côté de sa tête. Je le regarde d'en haut. Son regard évite le mien on dirait. Je passe timidement ma main sur son torse pour le ramener sur terre.

- Gab... Ça va ?
- Mmh...

Non, il va pas bien. Je pense que là l'euphorie du moment où on a compris que personne n'était blessé est passée. Là la fatalité revient en force si on peut dire ça comme ça.

- Ça va aller, hein ?

Sa voix me fait tout bizarre. On dirait un petit enfant, ça me fait mal au cœur. Je hoche positivement la tête :

- Oui ça va aller, promis.

Un petit sourire transparaît sur son visage, comme si j'avais réussi à le réconforter durant un petit moment.

- Merci. Même si dans le fond je suis fâché que t'aies fait ça, je... t'en suis aussi reconnaissant. Je pense que sans toi, je serais encore à faire des conneries...

Mmh, comme la drogue, c'est pas bien d'ailleurs. Il doit plus replonger. La fois de son overdose m'a réellement fait flipper, j'ai rarement eu aussi peur dans ma vie. Je l'ai vu mort, ça m'a limite traumatisé. Non, ça m'a traumatisé. C'est sûr et certain.

- Le mode Dark Gab est terminé, ok ?
- T'as cru qu'on était dans un jeu vidéo ou quoi ?
- Parfois j'aimerais bien...

Tout serait tellement plus simple. Je m'allonge sur le dos, à ses côtés et fixe le plafond. Il roule sur le côté et acquiesce. Il me fixe et semble me détailler.

- On aurait un nombre de vie illimité, on pourrait faire ce qu'on veut, on serait libre d'aller n'importe où, on aurait accès à des choses que le monde actuel ne connaît pas, on aurait des super pouvoirs. Quand on ferait une connerie et bien la partie recommencerait et on pourrait en refaire à l'infini, découvrir plein de choses, sans jamais en souffrir ou du moins pas éternellement.

Il pose sa tête contre sa main relevée. Ça serait tellement bien. Être dans un jeu vidéo, si seulement la vie pouvait être un énorme plateau de jeu sur lequel on pouvait mettre les pions qu'on veut et faire ce qu'on désire sans jamais se poser de question. J'adorerais ça. Tout serait tellement plus simple.

- Mais on finirait malheureux, on finirait pas se lasser d'un monde à l'infini. On aura pas cette passion qu'on a tous les jours et justement parce qu'on sait que peu importe ce qu'on fait on ne peut pas mourir définitivement. Alors que dans ce monde on a la passion qui nous dévore parce qu'on ne peut vivre qu'une seule fois.

Il a dit ça d'une façon si détachée. Je le regarde étonné. Il sourit faiblement. Il a pas tort... Je me repasse sa phrase en boucle dans ma tête. Je trouve ce qu'il a dit plutôt juste en fait.

- Gab... je veux qu'on la retrouve cette passion. Ensemble...

Il ancre son regard dans le mien. Il reste muet. Je sais pas pourquoi j'ai dit ça. C'était idiot merde... Je m'en veux de dire des conneries pareilles. Pourquoi je parle sans réfléchir ? Raaa je m'énerve !

- Faut voir.. Je suis certainement pas très stable à l'heure actuelle pour te donner une réponse.

Je suis pas sûr de comprendre. C'est comme si mon cœur était compressé. Étonnamment, une vive douleur me traverse. Je serre mes poings et murmure :

- T'es pas sûr de... vouloir de moi ?

La réponse que j'obtiens de lui est celle est ses lèvres qui se posent doucement contre les miennes. Je le laisse faire. Ce contact dure seulement quelques secondes mais semble durer une réalité.

- C'est pas ça... Je... On ferra le point plus tard ? Je suis trop perturbé pour parler de ça. Je me sens... mal...

Mal ? Certainement à cause de ce qu'il s'est passé. Et puis ça a du lui rappeler son frère et quand il est décédé, ça doit lui faire mal, il doit être dévasté en vrai. Je me glisse contre lui, sur le côté et caresse ses cheveux dans ma main.

- Je reste chez toi cette nuit, ok ?
- Fais ce que tu veux.

Donc je reste. Hors de question que je le laisse seul et puis j'ai pas non plus envie d'être seul. Je veux pas rentrer chez moi. J'ai besoin de lui. Et puis je suis un peu amoché si ma mère me voir rentrer comme ça elle va péter un câble, je la connais. De ma main libre, je viens chercher la sienne. Nos doigts se chevauchent.

- Ça va aller.
- Mmh...

Je peux apercevoir des larmes au fond de ses yeux. Il se retient, je le sais. Il déteste pleurer, c'est stupide cette fierté que peuvent avoir certaines mecs. Il soupire un grand coup. Je niche ma tête dans sa nuque et murmure à nouveau que ça va aller. Il n'y prête pas attention.

- Je t'aime Gab.
- Un peu trop certainement.
- Toi aussi de toute façon.

Il a un rictus et serre plus fort ma main contre la sienne. Je sais que j'ai raison, il l'avouera pas mais c'est ce qu'il ressent.

- On va s'en sortir. Je te promets que je vais te sortir de là.


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On repart enfin dans des chapitres plus joyeux ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre ~

On a passé les 50k likes ! Ca me fait super plaisir :3 Merci pour votre soutien ! N'hésitez surtout pas à me soutenir sur mon visual novel également ! J'ai mis le lien en lien cliquable dans ma bio !! Si jamais vous donnez une chance à ce VN, n'hésitez pas à laisser un commentaire sur le site où il est publié ! (le jeu est disponible en francais et en anglais)

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