Allons... chez moi ?


Il ne répond pas, ce qui ne me surprend pas. Une fois devant la porte d'entrée, je mets confortablement mon écharpe devant mon nez et m'habille plus chaudement à l'aide de mon manteau. Nous enfilons nos chaussures et alors que je suis prêt quelque peu avant Gabriel je m'étire et baille sans me retenir. Il grimace en voyant mon visage déformé et met sa main devant ma bouche en soupirant :

-Quand est-ce que t'apprendras à mettre ta main devant ta bouche ?
-J'ai pas envie,
râlais-je.
-T'es grave...

Je hausse les épaules et lui dérobe un baiser avant de rire, j'aime le taquiner.

-Je suis fatigué, avouais-je.
-T'as qu'à avoir plus d'énergie.
-Avec toi ? T'es épuisant !

-
Et encore, hier c'était rien.

Je tape dans son épaule me sentant quelque peu mal à l'aise par sa remarque/ quel prétentieux ! Je lève les yeux au ciel et sors de chez lui. Le froid glace instantanément le bout de mes extrémités. Il fait beaucoup plus froid que ce que j'imaginais.

-Fais attention à la route !
-Oui oui...

J'ai failli me faire écraser une fois, je vais évidemment faire attention à partir de maintenant, je tiens à ma vie ! Gabriel me rattrape rapidement et se mets à mon niveau, son épaule frôle la mienne. Ce contact me rassure, j'aime quand il est si proche de moi. Je me mets à admirer la grande beauté de son visage, un sourire niais prend place sur mon visage. Mon amant jette un bref coup d'œil dans ma direction puis il regarde ailleurs et s'éclaircit la voix avant de parler :

-T'aurais pas faim par hasard ?
-Pardon ?
-C'est tard et t'as rien englouti. Tu veux qu'on aille manger un bout ?

-Où ça ?
-Il existe pleins d'endroits où on peut manger...

Je rêve où il me propose un date ? J'attrape son bras comme une mariée aux bras de son père et le regarde des étoiles pleins les yeux. Dommage que je n'ai pas si faim.

-Une autre fois ? A moins que tu aies vraiment faim.
-Non, ça va...
-Merci d'avoir proposé en tout cas.

-En même temps si tu ne te nourris pas, tu vas finir par t'effondrer et j'ai pas trop envie tu vois.

Je ris quelque peu. J'ai l'impression que plus les jours passent, plus je suis amoureux de lui. Il entrelace nos doigts, un sourire en coin et vient me dérober un baiser ce qui me fait fortement rougir.

-Qu'est-ce que tu fais ? bégayais-je.
-Coincé va,
ricane-t-il.

Ça n'est pas de ma faute ! Je suis mal à l'aise lorsque nous sommes dehors ou qu'il y a du monde autour de nous... Je m'éclaircis la voix et tente de dévier la conversation pour oublier ma gêne :

-Il fait froid quand même...
-Tu veux qu'on aille boire quelque chose de chaud ?

-T'es bien insistant, tu voudrais qu'on aille en rendez vous rien que tous les deux ?
-Nan nan, c'est juste que tu as dit que tu avais froid...

C'est vrai que techniquement nous n'avons jamais eu de rendez-vous lui et moi... Ça sonne étrange dit comme ça, non ? Mais si j'ai refusé c'est parce que j'aimerais partager avec lui un autre moment important à mes yeux.

Après avoir marché durant de longues minutes nous arrivons devant chez moi. Le stress commence alors à monter dans mon corps, je me sens tout patraque. Gabriel semble perdu dans ses pensées. C'est le moment de te lancer Yoongi !

-Tu veux... entrer ?

Le silence s'installe laissant place à la surprise dans son regard. Je ne sais plus où me mettre, j'ai tellement chaud ! Je dévie quelque peu le regard mais ne peux m'empêcher de zieuter dans sa direction de temps à autre. Au fur et à mesure que les secondes défilent, un petit sourire se forme sur son beau faciès.

-Tu m'invites ?
-On peut dire ça aha... Alors, tu veux entrer ?
-Pourquoi pas.

Je soupire de soulagement à l'entente de sa réponse. Je me serais senti si bête s'il n'avait pas accepté. Je vais enfin présenter de manière officielle mon petit-ami à ma mère. J'ai envie de mourir de gêne, c'est la première fois que je fais ça...

-Il y a ta mère ?
-Oui, c'est justement pour ça que je suis horriblement stressé.
-Elle m'a déjà vu je te rappelle.

-Ouais mais on n'était pas encore ensemble.
-
Bon, c'est pas qu'il fait froid mais...

Dit-il pour m'inciter à entrer. Je monte alors le palier et pose ma main sur la poignée. J'ai peur des remarques que ma mère pourrait faire.Je me ressaisis et entre, mon vis-à-vis reste dans l'entrée et retire son manteau ainsi que ses chaussures, je fais de même. Il regarde sagement autour de lui. Je reste muet et approche vers le salon-salle à manger, ma mère est dans la cuisine ouverte.

-Je suis rentré, prononçais-je d'une voix peu assurée.
-Oh mon chéri, tu es rentré ! Ça va ? Et ce noël avec ton copain alors ?
-Maman...

Ma voix semble laisser entendre que j'ai quelque chose à dire, elle se retourne alors et paraît surprise lorsqu'elle se rend compte que je ne suis pas tout seul. Je me glisse derrière Gabriel, ayant trop honte et ne sachant pas comment annoncer la chose. Je le fais passer devant et me cache derrière son corps. J'attrape timidement sa main et reste figé. Je n'arrive pas à le dire, je suis trop timide et gêné. Ma mère reste muette tout comme mon copain qui n'a pas l'air de savoir quoi faire non plus.

-Euh c'est une blague là ? Tu fais quoi là ? Qu'est-ce que je suis censé dire moi ?
-Désolé ...

Il soupire puis s'éclaircit la voix, il se lance finalement :

-Bonjour. On s'est déjà rencontré à l'hôpital.
-Oui, je m'en rappelle, Gabriel c'est ça ?
-C'est ça.
Après une brève pause il reprend : je suis son copain maintenant... Comme dans « petit-copain ».

Mon cœur bat à tout rompre. J'ai peur de voir la tête que tire ma mère. Alors que je me perds dans mon stress je sens qu'on me tire par le poignet. Je me retrouve face à ma mère.

-Mais c'est quoi ça ? Pourquoi il se présente tout seul ? Viens par là.

Elle tend ensuite sa main à mon copain et lui sourit chaleureusement. Ils se serrent la main comme si c'était la toute première fois qu'ils se rencontraient. Alors c'était si simple que ça ? La joie m'envahit même si je n'ose pas le laisser transparaître.

-Contente de te revoir. Tu vas bien ?
-Oui et vous ?
-De même.

Me sentant horriblement gêné et ne sachant pas quoi dire pour débuter la conversation je décide de prendre la fuite :

-On va dans ma chambre !

Je tire mon copain par la main et me dirige vers les escaliers. Alors que nous sommes en train de monter les escaliers, ma mère s'écrie :

-Mon chéri ! N'oubliez pas de sortir couvert.

Qu'est-ce qu'elle raconte ? Je fronce les sourcils. La phrase qu'elle ajoute me fait oublier celle que venait juste de dire :

-N'oublie pas ce que je t'ai donné au fait...
-MAMAN !!

Je monte plus vite les escaliers pour pouvoir m'enfermer dans ma chambre et disparaître de la vue de ma mère. J'ouvre ma porte et nous engouffre à l'intérieur tandis que Gabriel se met à ricaner. Je lâche sa main et me fais de l'air.

-Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?! Sortir couvert ? répétais-je pour moi-même.

Il continue à rire tout en me regardant longuement. Il me stresse à me regarder comme ça. Je suis sur la défensive.

-T'es sérieux ?
-De quoi ?
-T'as pas compris ? T'es mignon,
rit-il. C'est un code que les parents ont avec leur enfants, tu savais pas ?
-Un code qui signifie... ?
-En gros : couchez si vous voulez mais avec des capotes.

Je m'assieds dans mon lit en soupirant. Mais c'est quoi cette mère que j'ai ?! Comment elle peut oser dire ça ? J'ai encore plus honte maintenant...

-Comment tu peux être si coincé avec une mère si ouverte sur le sexe ?
-Justement ! Elle est trop ouverte sur ce point !
-Elle se préoccupe de toi, c'est tout.

-Nan, elle s'immisce dans ma vie,
râlais-je.
-Tu préférerais qu'elle te néglige peut-être ?

-Non, bien sur que non mais... Je me sens gêné...

Mon copain observe chaque recoin de ma chambre. Je le laisse faire, ne sachant pas quoi dire de plus.

-Je suppose que ce qu'elle t'a donné c'est pas des bonbons, hein ?
-Oublie à tout jamais ce qu'elle a dit, ok ?
-Hors de question. Ils sont où ?

-Pourquoi tu veux savoir ça ?
-Au cas où.

-Oublie ça...

Il rit et commence à fouiller dans ma chambre. Il se met devant mon bureau et ouvre les tiroirs pour regarder ce qui se trouve à l'intérieur. Il regarde les photos, les cadres, les cahiers, les papiers... Je n'ai rien de très intéressant qui traîne dans ma chambre en toute honnêteté.

-Fouille pas.
-C'est toi qui dit ça ? Aux dernières nouvelles chez moi tu t'es pas privé.
-Ok, j'ai rien dit...

Il attrape un cadre photo et viens s'asseoir près de moi. Je le regarde et me tends un peu.

-C'est ton père ?
-Il me ressemble, non ?
-Plutôt oui mais tu as le nez de ta mère en revanche.

Il est plutôt observateur. Gab passe ses doigts sur la photo en l'admirant.

-T'avais quel âge ?
-Quatorze je crois bien.
-Je vois. Il te manque ?

-Beaucoup. Je suis plutôt triste quand je repense à lui. Et toi tes parents ?
-M'en parle pas. Je vais dire des trucs qui vont te faire sentir mal donc... changeons de sujet.

Je hausse simplement les épaules, décidant de ne pas plus insister que cela. S'il ne veut pas en parler je ne vais pas le forcer. Je sais que Gabriel se renferme très vite sur lui. Je laisse tomber ma tête sur son épaule.

-Ma chambre te plaît ?
-Plutôt ouais.

Ça me rassure. Elle est beaucoup moins grande que la sienne donc j'avais peur qu'il trouve ma chambre nul ou trop ''bas de gamme''... Sa main se pose sur ma cuisse qu'il ne tarde pas à caresser.

-Il y ma mère, je veux pas qu'on fasse ça là...
-Idiot, j'ai pas fait ça parce que je veux qu'on couche. C'était juste affectueux...

Oh je vois... Je ne dis rien de plus, me sentant un peu idiot. Moi je croyais qu'il allait me faire des avances, je me sens bête...
Ça toque. Je me décale un peu de Gabriel alors que la porte s'ouvre dévoilant ma mère un plateau en main.

-Ça tombe bien que vous soyez rentrés, je venais tout juste de faire du chocolat chaud maison. Je ne sais pas si tu aimes Gabriel mais je t'ai quand même apporté une tasse.
-Merci.

Il lui a dit « merci » aussi facilement ?! Je rêve ?Moi je dois batailler pour lui en décrocher un, ça n'est pas juste.

-Je vous ai mis des biscuits aussi, en espérant que ça vous plaira.Si vous avez besoin de quelque chose je suis en bas. Fais comme chez toi surtout, elle s'adresse à mon copain.

Elle sourit à mon copain qui tente également de lui offrir un petit sourire. Il a l'air légèrement mal à l'aise.

-Merci maman.
-Je vous laisse, amusez vous bien~

Je soupire et me laisse tomber contre mon copain. Je sais qu'elle veut juste être amical et tenter d'être proche de nous mais c'était légèrement déplacé comme phrase...

-Tu sais quoi ? Si ma mère fait des remarques tordues ou qu'elle te pose des questions, oublie et fais comme si tu n'avais pas entendu, ok ?
-Comment ça ?
-Ma mère pose des questions, beaucoup et elle fait des remarques gênantes parfois. Pour être franc, c'est pour cette raison que j'ai eu du mal à t'inviter chez moi avant...

Je souris quand il me prend dans ses bras. Je tombe à la renverse et le regarde étonné. Il soupire et dépose ses lèvres entre mon nez et ma bouche. Et si jamais ma mère entrait ?!! Je le repousse en appuyant sur son torse. Je dois être couleur pivoine avec ses bêtises !

-Arrête ! Je la connais et serait capable d'écouter à la porte !
-Et alors ? Je fais rien
,sa voix langoureuse me fait frissonner. Tu sais, je pense pas que ta mère te parle de certaines choses dans le but de te gêner.
-Je sais mais c'est l'effet que ça a...

-T'as eu le droit à un cours d'éducation sexuelle ?
-Non pas vraiment, j'y ai échappé de justesse. Je pense que maintenant elle va me laisser tranquille, elle a du comprendre que je faisais des trucs...

-C'est normal, c'est de ton âge, elle est pas dupe de toute façon.

Je hausse les épaules et le fais se relever de moi. Il se lève de mon lit pour aller devant mon bureau. Il attrape un gâteau et le croque.

-Plutôt pas mal.

Je souris et m'assieds dans mon lit. Je m'étire et lui fais signe de revenir avec le plateau. Il vient alors poser le plateau sur mon coussin pour le maintenant stable. Il me tend un biscuit que j'attrape. Il attrape la tasse et souffle sur le chocolat à l'intérieur.

-Tu aimes les chocolats chauds ?

-Ça me dérange pas.

-Moi j'adore !

Je souris et le regarde en grignotant les biscuits de ma mère. Il boit quelques gorgées et repose la tasse. J'attrape un mouchoir posé sur la plateau et lui essuie le coin des lèvres. Il semble surpris mais ne fait aucune réflexion pour autant.

-Je sais pas trop ce qu'on peut faire.

-T'inquiète, moi je sais. J'aime bien fouiller.

Il a un petit sourire et se relève pour observer tout dans ma chambre.S'il croit trouver quelque chose c'est complètement raté, je n'ai rien de compromettant ou d'intéressant.

-Si tu cherches des pornos pour m'embêter, tu peux arrêter de chercher, j'en ai pas.

-Ça m'étonne aucunement.

Il ouvre des tiroirs et souris en trouvant des notes ou des petits mots que j'ai écrit. Je m'étire et bois une gorgée de chocolat chaud.Alors que je triture mes doigts et que j'admire mon petit ami, je me rends compte que je n'ai plus mon portable dans ma poche.

-Gab !
-Quoi ?
-Mon portable...

-
Il me l'envoie : Tiens.
-C'est toi qui l'avais ?

-Ouais, je savais que t'allais l'oublier.

Je souris et regarde si j'ai des messages mais non. Il ouvre un petit tiroir, je suis sur le point de l'en empêcher mais trop tard. Il se retourne en ricanant, la boite de préservatifs en main. Son sourire est joueur, il secoue la boite :

-Trouvé !

Ma porte s'ouvre. Il regarde ma mère en riant et cache la boite dans son dos avant qu'elle ne le regarde.

-Ça vous plaît ? Vous voulez autre chose ?
-Ça ira maman...
-C'est très bon madame.

-Merci, c'est gentil.
-Maman...
Laisse nous tous les deux... lui intimais-je en coréen.

Elle rit un peu et sort de la chambre en me passant une bouillotte. Oh c'est gentil ! Elle sort ensuite, je détaille Gabriel, il fronce les sourcils et questionne :

-Qu'est-ce que tu lui as dit ?
-Si j'avais voulu que tu comprennes j'aurais parlé en français,
le narguais-je.
-Je déteste quand toi et Jin faites ça, c'est tellement frustrant,
râle-t-il.

Je ris doucement, j'aime bien l'embêter. Et puis en réalité ce que j'ai dit à ma mère n'était pas particulièrement secret c'est juste que c'est sorti tout naturellement en coréen et non pas en français. Gabriel ma jette la boite de préservatifs que je rattrape de justesse.

-Qu'est-ce que tu fais, remets ça en place !
-Tu sais, faut penser à les utiliser c'est pas éternellement durable.
-Pervers !!

-Je parlais pas de les utiliser là tout de suite idiot. Au fait, j'en ai toujours un sur moi si tu te demandes.
-Gab !

Il rit et rattrape la boite que je lui lance. J'ai envie de mourir de honte ! Je finis mon chocolat chaud et pose le plateau sur ma table de chevet. Je m'allonge sur le dos et plaque mon coussin sur mon visage. Il me tuera un jour...

-Je me demandais pas ! Je m'en fiche !

Il ne répond pas et j'entends qu'il continue à fouiller. Il finit par arrêter et revenir vers moi Il se met à califourchon sur mon corps frêle et me retire le coussin de devant mon visage tout rouge.

-Arrête, descends ! Et si ma mère entrait ?
-Et bah elle entrera qu'est-ce que tu veux que je te dise ? C'est rien halala. Je m'en fiche.
-Pas moi !! Descends, c'est ma mère.

-T'es grave petit coincé.
-Gab, s'il te plaît.

Il soupire, me dérobe un baiser et roule sur le côté. Il est sur le dos allongé à mes côtés et attrape ma main. Je ne sais absolument pas quoi faire... Finalement, un sujet de conversation me vient entête :

-Je devrais pas m'en mêler mais est-ce que Simon s'intéresse à Mat ?

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