A big problem...

Je geins et gigote un peu. Je me sens si bien, je suis au chaud,emmitouflé confortablement dans les draps. J'ai pas envie de bouger mais la lumière du jour me perturbe. Je m'étire doucement et sens que je tape dans quelque chose qui grogne :

- Putain le boxeur, calme ta joie...

Oups... J'ouvre lentement les yeux et mets du temps à comprendre où je suis, ce que je fais là, à quel moment je suis venu etc... Finalement je me rappelle ce qu'il s'est passé hier et ces derniers jours. Je balaie d'un bref regard la pièce : la chambre de Gabriel. Puis je me tourne sur le côté et vois mon vis- à- vis, qui somnole à moitié, face à moi, allongé sur le flanc lui aussi. C'est rare que je me lève avant lui, ça fait bizarre. Je le détaille, l'admire. En fait, je bave sur lui. Il est beau quand il dort. Il geint :

- Dors...

Je ne réponds pas. Je suis bien éveillé, j'ai pas envie de dormir. Je me sens en pleine forme pour affronter cette journée. Avec tous les soucis de ces derniers temps je crois que c'est la première fois en plusieurs jours ou peut- être même semaines que je dors si bien.

- Espèce de marmotte...
- Ouais bah elle est fatiguée, pigé ? Tu ferais mieux de faire de même et de dormir aussi, après tu vas râler que t'es épuisé.

Je soupire et ne fais aucune remarque. Je me demande quelle heure il est. Je remonte légèrement la couverture sur nous et remets en place une mèche de cheveux à Gabriel qui lui cachait jalousement le visage. Un petit rictus le trahit. Il soupire tout de même :

- C'est quelle heure ?
- Aucune idée...

Il tourne la tête et semble regarder sur son réveil l'heure indiquée. Il grogne fortement et se remet normalement. Il m'attrape violemment et me plaque contre lui, je me retrouve la tête plaquée contre son torse. Mais qu'est- ce qu'il fout ?!!

- Putain tu fais chier ! C'est que neuf heures... Dors merde !
- Mais je suis pas fatigué...
- Moi si...
- Mais moi non.
- M'en branle, dors ou je te fous dehors.

Je râle contre lui et soupire d'agacement. Il est grave quand il veut ! J'avais oublié qu'il était tout le temps comme ça. Je me demande déjà pourquoi je suis à nouveau avec lui. C'est pas croyable, je dois avoir un pet au casque c'est pas possible autrement.

- T'oserais pas.
- Tu veux parier ?
- Euh... ça ira.

Je prends pas le risque. On sait jamais avec lui après tout. Il me serre fort contre lui. Hého elle va finir par m'étouffer cette grosse brute ! Je geins faiblement :

- G-Gab tu m'étouffes !
- Bah justement ça me fera des vacances.

Raaaa mais je vais réellement le tuer ce gars un jour ! J'arrive pas à y croire ! Vu tout ce qu'il s'est passé il est censé être tendre et tout mais lui c'est le total inverse. Tsss...

- Tu devras te débarrasser de mon cadavre après, ça te fera chier...
- J'avoue.. Déjà que t'es chiant là, même mort tu me ferais encore chier.
- T'sais quoi ? Juste pour te faire chier de toute façon, mon esprit reviendra te hanter pour se venger...
- Mais bien sûr.

Il est réellement irrécupérable ce gars ! Je pensais pas retrouver le ''vrai Gab'' aussi vite en fait. Je pensais qu'il serait triste et dépité encore quelques jours voire une petite semaine ou deux mais en fait il se rétablie très vite celui- là. Ça fait bizarre de me réveiller à ses côtés comme ça d'ailleurs.

- Gab sérieux, tu m'étouffes....
- Je sais.

Raaaa il me tape déjà sur le système !

- Raaaa je veux revoir le contrat moi ! J'ai pas signé pour être en couple avec ça hein !
- Il a un rictus. Y'a pas de contrat, t'es dans la merde parce que du coup tu peux pas le résilier, va falloir que tu fasses avec.

Je me fige et ouvre grand les yeux. Je rêve ou... C'est limite une façon de me dire que de toute façon il me veut à ses côtés et qu'il me laissera pas partir ? Je me sens sourire et même si je me sens limite oppressé contre lui, me blottis encore plus contre son torse. Je prends une grande inspiration et plane carrément : son odeur m'amène dans un autre monde, c'est comme si j'étais ailleurs. Je murmure :

- De toute façon... je compte pas le résilier.
- Y'a pas intérêt.

Je glisse difficilement mes bras autour de lui et l'enlace. J'ai réellement cru que je me réveillerai plus jamais de cette manière : à ses côtés, dans les chamailleries et la tendresse. Ça me fait du bien, ça réchauffe mon cœur et lui met du baume, il en avait réellement besoin avec tout ce qu'il s'est passé récemment.

- J'ai cru que... on se réveillerait plus jamais l'un contre l'autre,comme ça...

Il ne fait aucune remarque. Ça ne m'étonne pas venant de lui. Je sais qu'il est heureux qu'on puisse se remettre ensemble. Je me demande ce que ça va donner d'ailleurs. De toute façon, je pense qu'on a connu le pire là. Enfin, il reste le procès mais après ça tout ira mieux, je le sais, j'en suis sûr. Il remonte l'une de ses mains et entortille ses doigts dans mes cheveux. Cette sensation est juste exquise, j'ai rien d'autre à ajouter.

- Au fait, ton ventre ?
- Ça va... j'aurais besoin de mettre de la pommade mais ça va. Et toi, ta main ?
- Je dois avoir une bonne entorse, génial...
- Ça c'est sûr, fini la branlette pauvre chou.

Puis d'un coup je me bloque, me rendant compte de ce que je viens de dire. J'ai pas dit ça, hein ? Pitié dites moi que je l'ai pas dit. Ho mon dieu mais je vais me faire tuer !!! Haaa tuez moi, pitié ! Je le serre de toute mes forces contre moi, m'en faisant presque mal. Oh mon dieu non !

- Je rêve ou j'ai bien entendu ?
- Je vois pas de quoi tu parles aha... Tu dois entendre des voix. Ouais, c'est ça : des voix...

Oh non carrément pas ! Mais merde Yoongi, filtre les choses dans ton cerveau avant de parler ! Haa je me sens horriblement gêné,je suis sûr qu'il va faire une remarque déplacée. J'ai envie de me pendre. Il tente de me repousser mais je lutte. Hors de question que je lui fasse face après ce que j'ai osé dire. Mais bon, c'est vite vu : sa force contre la mienne, y'a pas photo. Autant dire que je fais clairement pas le poids. Il me repousse assez facilement et me regarde, étonné. Les sourcils arqués, l'air joueur. Je déglutis bruyamment ce qui lui décroche un sourire en coin. Il attrape mon menton entre ses doigts et rapproche son visage du mien :

- Tu vas être malheureux, tu vas plus pouvoir goûter au pouvoir de ma fameuse main droite. Raaa... Plus de branlette pour toi non plus mon sucre.

Je sens mes joues tourner au cramoisi. Mon cœur bat fort. Dans le fond j'ai envie de rire. Allez savoir pourquoi aha... Haaa mais pourquoi il dit ça ? Je lui fiche une tape dans le torse puis plaque mes mains contre mon visage.

- M'en fous !
- Mais c'est ça, tu vas être en manque.
- MA main est toujours fonctionnelle au cas où tu l'aurais oublié.

Mais pourquoi je m'enfonce ?!! Pourquoi je dis des trucs comme ça ? Waaa la fatigue joue pour pas mal là. C'est pas possible autrement, mon cerveau dort encore ou quoi ?! Gab rit doucement. Au moins, j'arrive à le faire rire. Mais ce que je suis mal à l'aise par contre...

- Cool elle pourra servir pour deux, je pense.
- Dans ta tête ouais !! Hors de question ! C'est MA main.
- Ho fais pas ton prude jeune demoiselle c'est pas comme si elle m'avait jamais tripoté en bas.

Je me perds et tente de répondre, sauf que rapidement mes mots ne veulent plus rien dire du tout. Je balbutie dans le vent. Gab rit assez fort me fait retirer mes mains de devant mon visage. Nos regards se rencontrent. Il se mord la lèvre et un joli sourire est plaqué sur son visage.

- Faudra bien compenser le fait que -par tes bonnes idées Einstein-, je me retrouve avec une foutue entorse qui me casse les couilles.
- Aha non justement vu que tu peux plus y toucher aha...

Ses yeux sont ronds comme des soucoupes. Waaa non mais ma parole Yoongi jette toi par la fenêtre, ça devient urgent là. Je m'énerve moi-même. Je ris pour masquer mon embarras. Il lève les yeux au ciel.

- M'en fous j'ai une deuxième main.
- Cool, au moins j'aurais pas à me forcer à te faire plaisir pour calmer tes hormones.

Il semble limite outré et me surplombe rapidement sans que je n'ai le temps de comprendre ce qu'il se passe. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Gab est sur moi et son regard me transperce de toute part. Je suis dans la merde je crois... J'arrive même pas à déglutir. Mon cœur bat lourdement en moi et je tremble presque. Je sais que de toute façon il me fera pas de mal, même s'il peut être violemment, jamais il ne le sera avec moi.

- Te forcer ? La bonne blague.
- C'est vrai...

Absolument pas. Jamais je me suis forcé à le toucher. Quand je le fais même si je le cachais j'aimais le faire. Évidemment, c'est mon copain, j'aime bien lui faire plaisir. Haaa c'est embarrassant à avouer quand même... Il attrape mes poignets et les bloque de part et d'autre de mon visage. Je me sens intimidé.

- Arrête de mentir, je sais que ça te fait plaisir. Et puis c'est plutôt toi à qui ça va manquer.
- D-De quoi ?

Il arque un sourcil comme pour me défier. Son expression est tellement joueuse. Ça fait bizarre de le voir comme ça mais ça me rassure. Gab va bien, il n'est plus triste même si je suis sûr que dans le fond il a toujours de la rancœur et une pointe qui lui fait mal, mais elle s'atténue et le Gab que je connais, celui que j'aime éperdument refait surface. Il m'avait tellement manqué.

- Tu rigoles ou quoi ? Ça me fera des vacances ! Toi et ton esprit tordu restez le plus loin possible de moi...

Il sourit et se rapproche de moi. Il taquine mes lèvres des siennes. Ho non Gab... fais pas ça. J'arrive pas à me retenir. Mon corps réagit tout entier et je me sens bizarre. Une sorte de boule de chaleur grandit en moi. Mes croissants de chair tremblent contre les siens.Je me sens tout particulier.

- Ah ouais ? Pourtant de ce que je sais mon esprit te fait carrément de l'effet.
- N- N'importe quoi...
- Tu seras frustré. Ça sera ta punition pour avoir fait le con.

Je déglutis et soutiens son regard. Ma punition ? A ce que je sache ça le punit plus lui que moi.

- A ce que je sache je pourrais toujours m'occuper tout seul moi au moins.
- Il a un rictus. Tu me feras voir ?
- Hors de question !!! Pervers va ! Mais merde comment tu peux aller mieux aussi vite que ça ?!

Il sourit et hausse les épaules. Raaaa j'arrive pas à y croire. Mais merde ! Je compte pas me toucher devant lui ! Jamais je ferai ça... c'est horriblement gênant, j'aurais jamais le courage de le faire. Ok, je suis moins timide mais faut pas abuser quand même.

- Tu me préfères tout déprimé ?

Je suis surpris par sa question. J'ai du mal à savoir s'il est sérieux ou pas. Je fais faiblement non de la tête. Évidemment que non, j'aime quand il est heureux et bon ça me fait chier de l'avouer mais j'aime qu'il soit pervers, ça me prouve qu'il va mieux.

- Bien sûr que non... Mais merde ! T'as déjà trouvé ton côté pervers...
- Il est indissociable de moi. Je suis pervers, j'aime le sexe, tu le sais très bien.
- Tu m'aimes moi aussi, et ça je le sais.
- Raison de plus pour que mes pulsions à ton égard se réveillent.

Je suis très étonné. Pas qu'ils me disent qu'il a des pulsions mais plutôt qu'il ait pas nié le fait qu'il m'aime. Je me sens sourire, j'essaie de retenir ce sourire mais impossible, il me domine. Gab soupire et plaque sa main non blessée sur mon visage.

- Tssss oublie de suite.
- Hors de question ! J'oublie que si tu oublies la fois où j'étais faussement bourré.
- Alors là, tu peux aller te coucher.

Fait chier ! Je sais très bien qu'il compte me le rappeler souvent en plus. Ça va me faire péter un câble. Rien que d'y penser mon bas ventre se tord et mes joues me brûlent. Mais pourquoi j'ai fait ça ?! Pourquoi on m'a laissé faire ça ?!

- Donc j'oublierai pas non plus.

Alors ça c'est sûr. Il retire enfin sa main de mon visage, je soutiens difficilement son regard. Nous nous détaillons.

- Haaa... Je vais faire comment sans ma main ?
- La branlette va te manquer ?
- Je rêve ou monsieur est carrément plus coincé ? Si c'est le cas on va pas tarder à mettre ça en pratique.
- Même pas !! Je disais ça pour te faire chier...

Ce qui lui décroche un rire. C'est vrai que je me sens beaucoup moins timide. Je sais et je sens que je suis capable de choses que je ne pensais pas pouvoir faire avant. Enfin bon, là on s'en fout un peu en fait. Gab fixe sa main et la détaille sous tous les angles. Je suis réellement désolé pour lui... Je pensais pas que c'était à ce point. Oh et puis merde dans le fond c'est pas de ma faute !Il avait qu'à frapper moins fort, ou ne pas frapper tout court...

- Ça va ?
- Mmh... tu vois avec tes conneries ? Ça se répercute sur moi.

Il soupire. Je tiens à préciser qu'à la base tout ça c'est de sa faute enfin bon... Je lève ma main libre et caresse avec une grande délicatesse la sienne. Il me regarde faire.

- Ça va, dans une semaine ça ira déjà mieux.
- Il hausse les épaules. On verra...

Ce mec est robuste, il se rétablira vite, c'est pas une petite entorse qui va avoir raison de lui, ça c'est sûr. Il va juste en chier parce qu'il pourra rien foutre mais bon, au moins je suis sûr que je suis à l'abri de toute attaque perverse héhé.

- De toute façon au final ça te fera autant chier que moi.
- Je vois pas pourquoi...
- Tu vas devoir m'aider et en prime pas de gâterie, si c'est pas triste.
- M'en fous, y'a pas que ta main pour ça.

Je me tétanise immédiatement. Non non aha... J'ai pas dit ça, hein ? Impossible que ça soit sorti de ma bouche, je peux pas y croire. Je me débats et le repousse violemment quand je comprends que, si, j'ai bel et bien dit ça : son expression me le témoigne. Il tombe à la renverse sur le lit vu que je le repousse puissamment.

- Mais dites donc, la jeune demoiselle prend carrément ses aises.
- Alors là ! Tu oublies de suite ! Oublie !!!

J'attrape un oreiller et me mets à califourchon sur lui, je plaque inlassablement ce foutu oreiller sur sa tronche en criant :

- Oublie, oublie, oublie !!!

Sans m'arrêter. Putain mais mon cerveau fait ta part du job merde ! Gab se débat et rapidement agrippe l'oreiller pour l'envoyer valser plus loin. Il allume la lumière par la même occasion. Ce talent... Je suis choqué. Il m'agrippe les poignets.

- Hey ! T'arrêtes de me frapper oui ?!

J'ai envie de disparaître. Avec un peu de chance il a pas entendu, non, je sais qu'il a entendu. Haaa je suis foutu... Je dois vraiment être fatigué pour débiter autant de connerie à la seconde.

- Je...

J'arrive même pas à parler, pas même pour me défendre. J'ai juste l'espoir qu'une comète va s'écraser dans la chambre et va me dispenser de faire face à cette situation des plus embarrassantes. Il me fixe. Pitié, arrête de me fixer comme ça, c'est gênant...

- C'est vrai, y'a pas que les mains.

Il arque un sourcil avec un air joueur, limite aguicheur. Je suis presque tenter de feindre tomber dans les pommes. Au moins ça pourrait me sauver de ce moment plus que gênant.

- Je peux te faire plein de choses sans, tu veux voir ?
- Absolument pas.... Je... j'ai dit ça sans réfléchir. Ça veut pas dire pour autant que j'ai envie de ... faire des trucs, ok ?
- A d'autres s'il te plaît. Personne te croit.
- Y'a que toi ici.
- Et justement je te crois pas.
- Tu fais chier..
- Pardon ? J'ai pas bien entendu.

Il se redresse d'un brusque a coup et en moins d'une seconde nos positions s'échangent. Gab reprend les dessus et moi je suis à nouveau pris au piège, sous lui.

- D-Descends...
- Alors là, tu peux courir.
- Oui bah justement je peux pas, t'es sûr moi...
- Humour de merde bonjour...
- Ah- ah... Le tien est pas meilleur.
- En tout cas il est pas pire.

Je soupire. J'en reviens pas. Notre relation est réellement redevenue comme avant : parfaite. On se taquine, on se fait chier mais on s'aime. J'adore cette relation. Ça m'avait tellement manqué. Gab me regarde intensément.

- Q- Quoi ?
- Oh elle bégaie ma petite princesse ?
- Je suis pas une princesse !
- Il a un rictus. Ça reste à voir.

Je soupire et ne continue pas cette discussion, j'ai la flemme de me battre avec lui. C'est quand même le matin, faut pas oublier. Je suis un peu motivé mais c'est tout, sans plus quoi. Je me débats un peu pour me défaire de son emprise. Il se laisse faire. Rapidement, je glisse mes bras autour de sa taille et l'attire à moi. Il se retient sur son avant- bras pour ne pas me faire mal et me sourit.

- Tu m'as horriblement manqué Gab...
- Toi aussi couillon.

Couillon est limite devenu un synonyme de : mon amour. J'esquisse juste un bref sourire et me pince les lèvres entre elles.

- Par contre eum... Plus sérieusement, pour ta main, ça va aller ?
- Il hausse les épaules. Ça devrait pas être trop handicapant, t'inquiète.
- Au pire je suis là pour t'aider tu sais.
- Oh même pour les petits plaisir en solo ? Ah quoique du coup ce sera plus en solo. Pas grave, c'est intéressant quand même.
- Tu me fatigues.
- Je sais. Mais je sais aussi que ça t'a manqué.

Le pire c'est qu'il a raison. Mais hors de question que j'avoue ça. Je le garde pour moi et ça franchira pas la barrière de mes lèvres.Cette fois- ci vous pouvez être sûr que je vais tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. J'en ai marre de dire des trucs gênants sans le faire exprès.

- Même pas...
- Mais oui, menteur.
- Gab, est- ce qu'il y a un moment où tu penses pas au cul ?
- Il semble réfléchir. Quand je dors. Ah quoique même pas en fait. Il glousse
- Irrécupérable, soupirais-je.

N'empêche,je vais pas mentir ça me déplaît pas ce côté pervers qu'il a. Avec le temps je m'y suis clairement habitué. Au début c'était déconcertant puis à force c'est devenu la routine, faut juste savoir faire avec. Il glisse sa main blessée dans mes cheveux et les caresse tendrement.

- Et toi ton ventre ?
- Ça fait mal parfois mais... si je touche pas ça va.
- Je te passerai de la pommade, ok ?
- Mmh...
- Après la douche.

Je fais oui de la tête. Je suis plus du tout gêné à l'idée de me laver avec lui. Même pas un peu. C'est devenu normal et naturel. Je glisse mes mains au niveau de ses reins et le regarde amoureusement.

- T'es un peu amoché...

Je passe mes doigts sur sa joue légèrement rougie. Il hausse les épaules comme s'il s'en foutait.

- T'as ruiné mon physique de dieu, merci.

Je souris et ai un rictus. Je sais qu'en vrai il s'en fout complètement.Il sourit aussi et vient rapidement taquiner mes croissants de chair des siens. Cette sensation exceptionnelle me fait frémir.

- Gab...
- Mmh ?
- Je... sans toi je serais vraiment plus bas que terre. Tu vas trouver ça stupide mais depuis que mon père est parti je suis à nouveau heureux comme jamais et tu m'as permis de revivre à nouveau. Sans toi je... han..

Il me fait taire en m'embrassant. Je m'y attendais pas du tout ! J'agrippe son haut entre mes doigts et gémis de surprise. Je ferme les yeux et me laisse porter par cet échange si agréable. Ça fait du bien, mon cœur est au comble du bonheur, il pétille d'amour. Sa main caresse tendrement ma joue. Ses croissants bougent lentement contre les miens. Je profite de ce baiser qui m'envoie ailleurs : dans un monde interdit. Je murmure entre deux baisers :

- Gab je...
- Tais toi.

Je fais ce qu'il me dit et me laisse simplement porter par le moment présent. Un moment si tendre, sans fougue ou désir caché. Juste de l'amour pur. Ce dont on a actuellement besoin pour panser les blessures si profondes de l'autre. Je caresse ses cheveux et prends timidement l'initiative d'approfondir notre baiser. Il ne semble pas contre et adopte le même rythme que moi : Lent et calme malgré une légère point de dévotion qui s'y glisse par moment. Il se défait de moi et me regarde droit dans les yeux. Mes joues me chauffent, mon bas ventre et tout patraque et mon cœur s'amuse à battre le tocsin. Il murmure :

- T'es celui qui m'a réellement redonné le sourire et qui m'a rendu m...

Son portable sonne : un message. Il fronce les sourcils et soupire fortement. Mais quoi ? Non !! Pourquoi il s'est interrompu ?! Ça avait l'air profond et important !! Il me faisait part de ces ressentis et de tout ce qu'il pense alors pourquoi ?! Il se redresse et s'éclaircit la voix.

- Putain c'est qui qui de bon matin me fait chier ?

Alors là, je suis pas devin, je peux pas savoir. Je me redresse à mon tour. Il attrape violemment son tél et lit le message. Rapidement, son expression devient moins joyeuse.

- Yoongi....
- Euh oui ?
- Tu es au courant que tu as une famille ?
- Euh bah oui pourquoi... Oh putain merde !!!!

Je me rends immédiatement compte que je n'ai pas du tout prévenu ma mère que je ne rentrais pas. Surtout qu'en prime j'ai séché les cours pour rester chez Gab et aller au commissariat. Ou putain je vais me faire tuer !!! Oh la merde !! Gab soupire et me tend son portable. Je le lis, inquiet. C'est Mathéo.

- T'as son numéro toi ?
- Mmh...

Je ne cherche pas à comprendre plus longtemps et lis le message :

Oh merde hein ! Je tente le tout pour le tout, comme je sais qu'il était avec toi et que ce mec est la plus grosse sangsue sur terre.... Si jamais Yoongi est avec toi dis lui que sa mère est entrain de péter un câble parce que ce couillon ne répond pas, ni à MES messages ni aux siens. Donc merde on s'inquiète... par la même occasion il va se faire arracher la tête, cordialement : de la part de sa mère... Je fais juste que retranscrire le message hein...Pitié dis moi qu'il est avec toi et qu'il va bien...

Ho non ho non ! Je suis dans une sacrée merde ! J'ai plus de téléphone donc j'ai pas pu prévenir ma mère et puis surtout j'ai complètement oublié de le faire. Avec tout ce qu'il s'est passé j'ai complètement zappé. Je rends son portable à Gabriel...

- Je vais me faire décapiter...
- Alors là, je te le fais pas dire.
- M'enfonce pas s'il te plaît...
- Autant dire la vérité... Ça te prépare mentalement.

Je m'allonge dans son lit et plaque ma main sur mon front. Je vais me faire tuer... Il me regarde et murmure :

- Je réponds à Mathéo hein...

Je suis en train de stresser, j'ai la boule au ventre comme pas possible. Je vais pas survivre à ça. Je suis un fils horrible, elle doit tellement s'inquiéter.

- Gab... Je veux pas retourner chez moi. Appelle ma mère et dit que je suis mort steup'...
- Il rit. Te fous pas de ma gueule, tu vas retourner chez toi. Ta mère se fait un sang d'encre...
- Justement, elle va me tuer.

Il finit de répondre à Mat' et me regarde intensément. Il tend la main vers moi, je l'attrape. Je suis mort de trouille. Je sais que je vais me faire tuer. Assassiner même...

- Assume un peu.
- Oh non j'ai trop peur de rentrer chez moi. Je veux pas y aller.
- Je vais t'y amener par la peau du cul s'il faut tu vas voir. Tu vas bouger ton petit cul et rentrer chez toi.
- Mais !!! Ma mère va me séquestrer ! Je pourrais plus sortir, ni parler à personne et en plus elle va vraiment me décapiter...
- Il a un rictus. Plus vite tu rentres, mieux c'est. Et puis tu penses à elle ? Elle doit être horriblement inquiète...
- Je... Je sais, c'est pas sympa mais j'ai plus de tel et j'ai complètement oublié de te demander si je pouvais utiliser le tien... Et j'avais la tête ailleurs...
- Il soupire. Allez,viens, on va se doucher. Là le plus important c'est que tu rentres vite chez toi.

Mais !!! Je veux pas y aller ! Je sais pas moi dites lui que j'étais malade ou que je suis dans le comas ! Peu importe, je m'en fous mais je veux pas retourner chez moi. Je vais me faire punir en plus... Je vais être séquestré chez moi, génial. Je saute sur Gab et le regarde, apeuré :

- T'as pas de cœur ou quoi ?! Elle va me tuer... On pourra plus se revoir.
- Il a un rictus. Ça me fera justement des vacances. Allez, le pot de colle, bouge ton cul, va à la douche.
- Pitié Gab non...
- Arrête de faire ton bébé un peu. Je vais t'y amener en te tirant par l'oreille tu vas voir.
- Tu m'aimes, hein ? Donc me laisse pas y aller et me faire tuer.
- J'ai dit ça moi ? Je m'en rappelle pas.
- Moi je m'en rappelle !!
- Tu dois entendre des voix.

Il se retient de rire et se relève péniblement en me gardant autour de lui, comme un bébé singe autour de sa maman. Je m'agrippe à lui par peur de tomber. Il me serre fort et marche. Non... Je glisse ma tête dans sa nuque. Il sent bon.

- Je vais te ramener. Tu veux que je parle à ta mère ?
- Ho non pitié évite, vu ta tronche elle va croire qu'on s'est battu avec un ours.
- Bah la vérité est pire donc bon...
- Je... Je lui dirai pas tout.. De tout façon, on va devoir aller au tribunal faudra bien que je lui dise un jour. Mais pour le moment je vais éviter les détails sordides...
- Ta mère va me tuer si elle me revoit un jour.
- Bah allons-y ensemble alors ! On se fera tuer en même temps !

On entre dans la salle de bain, il me fait m'asseoir sur le meuble qui est présent. Il me regarde et fait non de la tête.

- Je tiens à ma vie je suis jeune, y'a encore des trucs que j'ai pas expérimenté.
- Espèce de monstre...
- Il a un rictus. Ta mère va réellement m'arracher la tête, c'est de ma faute tout ça.Je t'ai mis en danger et t'a failli... Il se bloque. Y'a failli t'arriver des trucs horribles...

Je sais. Mais j'ai réussi à m'en sortir. Je vais bien et je devrais pas garder de séquelle. Mon ventre devrait rapidement se rétablir. Par contre, je me sens horriblement stressé. Je sais que je vais avoir de gros problème.

- A-Au fait, t'as répondu quoi à Mat' ?
- Que tu allais bien et que je ramenais chez toi.
- Mat' va également me couper la tête...

Génial. Mon meilleur pote ma mère vont m'assassiner à tour de rôle.Ils vont me tuer et me ramener à la vie pour pouvoir encore mieux me tuer. J'adore... Je soupire fortement. Gab qui m'engueule, après ça va être ma mère puis Mat'. Tsss à croire que j'aime me faire engueuler par les gens que j'aime. Je dois être maso c'est pas possible autrement. Gab attrape mon haut et me le retire lentement.

- Ça va, c'est qu'une mauvaise passe. T'es obligé de passer par là.
- Je sais... Mais j'aimerais éviter. Tu veux pas me garder chez toi ?
- Tu t'es pris pour un chien ou quoi ? Je garde personne ici moi. Tu squattes déjà assez comme ça de toute façon.

Je souffle et fais mine de bouder, en croisant les bras contre mon torse et tournant la tête sur le côté. Il a un rictus et murmure :''Gamin''. Tssss... Comment je vais raconter tout ça à ma mère moi ? Je pense pas que ce soit une bonne idée de tout lui raconter, elle va faire une attaque sinon. Déjà qu'elle doit être mal en point, elle doit stresser comme jamais... Je m'en veux. Gab passe ses doigts sur mon ventre. Je le regarde faire.

- C'est pas beau tout ça...

Je baisse la tête et grimace à mon tour en voyant l'étendu des dégâts. Effectivement, c'est pas joli. C'est horrible même. Il serre son poing et je peux apercevoir de la rage monter dans son regard. Je pose ma main sur sa joue pour l'apaiser :

- Ça va partir...
- T'as de la pommade chez toi pour t'occuper de ça ?
- Mmh. T'as oublié que ma mère était infirmière ? On a une armoire complète de médocs'.

Disais-je en riant un peu. Surtout depuis l'accident de mon père et moi en fait. Elle a fait des stocks de médocs et de trousses secours en cas de problème. Alors ça c'est sûr en cas de soucis elle pourra très clairement me soigner. Elle a fait des études de médecine, elle aurait pu être médecin mais elle s'est rapidement rendue compte que ça lui plairait pas tant que ça. Aha dommage... Le salaire aurait été tellement meilleur. Mais bon, au moins elle fait quelque chose qu'elle aime.

- Bon ça devrait aller alors.
- Mmh.. Et toi ta main ? Tu arriveras à t'en sortir sans moi ? Ma mère va réellement me séquestrer, je pourrais plus bouger de chez moi...
- Je m'en sortirai.

Je fixe mon ventre et y passe aussi mes doigts. Fait chier, ces foutus traces sont réellement laides. Je sais que ça va mettre quelques temps à disparaître totalement : au moins une semaine ou deux peut- être...

- T'as pas une technique pour faire disparaître ça plus vite ?
- Pas du tout.

J'aurais cru, lui qui se battait tout le temps avant. Enfin bon, tant- pis. Je ferai avec le temps que ça disparaisse. J'ai pas trop le choix de toute façon. Je glisse mes mains vers son haut et le lui retire habilement. Il se laisse faire.

- Je suis stressé... comment je vais dire tout ça à ma mère ?
- Évite les détails et les trucs trop ''sanglant''
- Mmh...

Je défais les boutons de son pantalon et l'abaisse un peu. Il le retire complètement et me fait signe de me relever. Ce que je fais, je me remets par terre, sur mes jambes. J'abaisse moi- même mon bas, c'est bizarre je me sens même pas gêné. Peut- être parce que je suis trop stressé et que j'ai la tête ailleurs. C'est fort probable.

- Je vais me faire défoncer...
- Ça dépend dans quel sens.

Je le regarde, outré et ma bouche s'ouvre en grand. Il rit, me la fait refermer et me pousse jusqu'à la douche après m'avoir retiré mon sous-vêtement. Il balance également le sien plus loin et allume l'eau chaude. Ça fait du bien.

- Putain Gab...
- Tu m'as tendu la perche aussi.

Je soupire, en même temps ce gars trouve des tournures perverses à tout et n'importe quoi. Comment c'est possible ça, hein ? Son cerveau doit pas du tout être constitué comme le mien, c'est pas possible autrement. Je m'appuie contre la pierre tout fraîche et détaille Gab. Il me regarde intensément et me demande :

- T'es plus pudique ?
- Je suis tellement stressé que je m'en fous un peu en fait...

Gab en profite pour retirer sa bande. Il a du mal. Je lève les yeux au ciel et l'aide à la défaire. Il pourrait demander quand même cet idiot.

- Thanks.

Et bah, c'est toujours aussi dur à dire merci ? C'est peut- être le r qui est dur à prononcer, plein d'étranger arrive pas à dire cette lettre... Gab sourit et caresse mes cheveux. Les siens retombent devant ses yeux. Je trouve que ça le rend horriblement sexy. Plus qu'il ne devrait l'être.

- Par contre, on devrait pas trop traîner, plus tôt tu rentres, mieux c'est.
- A croire que t'es pressé que je me fasse tuer...
- Ça dépend, faut voir.
- Hey !

Je lui mets une tape dans le torse et râle contre lui. Il abuse quand même ! J'ai pas envie de mourir moi !! Je tiens à ma vie,j'ai réussi à m'en sortir en un seul morceau la dernière fois,c'est pas pour mourir maintenant et d'une façon si ridicule hein ! Gab met du gel douche dans ses mains et commence à me laver en utilisant presque pas sa main blessée.

- Je me sens mal..
- Et encore c'est que le début.
- Arrête Gab, tu m'aides pas !

Il ricane. Raaa ce mec est pas croyable ma parole. A croire qu'il fait exprès, c'est pas possible autrement. J'ai besoin de me détendre,d'arrêter de paniquer ! Là je suis pas loin de faire un infarctus ! Je tapote du pied, colle mes mains entre elles et suis pas loin de péter un câble.

- Han !

Gab m'embrasse par surprise. Je ne sais pas quoi faire sur le coup. Il sépare mes mains et murmure :

- Hey du calme...

J'essaie de me calmer. Je ferme les yeux et savoure cet instant. Il sourit contre mes croissants de chair et laisse traîner sa main pleine de gel douche sur mon corps, plus particulièrement dans mon dos. Rapidement je me sens apaisé. Mes sens sont perturbés mais ils parviennent très vite à redevenir calme. Ça me fait du bien.Je participe à ce baiser et une fois que je suis complètement détendu Gab se recule de moi et met un terme à notre échange si agréable.

- Calmé ?

Je fais timidement oui de la tête. Il sait très clairement comment s'y prendre. A force, il a compris ce qui me calmait, ce qui me faisait paniquer, ce qui me faisait rire, ce qui m'excitait etc... J'en reviens pas, il me connaît presque mieux que moi- même, ça craint pas un peu ça ?

- Haaa Gab...
- Mmh ?
- T'avoir près de moi m'apaise.
- Ça dépend des situations aha.
- Je... Raaa t'as tout cassé !!

Fait chier ! Il détruit toujours tout celui- là. Raaa... Il rit un peu et se tourne en me murmurant de le laver. Mouais mouais... Je fais ce qu'il me dit et traîne un peu. Je retarde le moment fatidique où il va falloir que je rentre chez moi. Ça va faire mal. Très très mal. Bref n'y pense pas ! T'es avec Gab, ne pense qu'à lui !

- Tu sais si tu continues à prendre ton temps je te sors de la salle de bain même si t'as du shampoing encore plein les cheveux.
- C'est ça oui...

Comme s'il allait le faire ; Je sais qu'il dit ça pour me faire chier mais qu'il ne le fera pas. Il se retourne vers moi et me défie du regard. Oups... Quoi encore ?

- Tu veux parier ?
- Ça ira aha... Je me dépêche.

Ouais, nan en fait je parie pas, on sait jamais avec lui. Il est capable du pire comme du meilleur, faut pas l'oublier. Il me lave devant et je fais de même avec lui. Je suis perdu dans mes pensées. J'essaie de réfléchir à ce que je vais pouvoir dire à ma mère et à ce que je vais pouvoir dire à Mathéo aussi. Les deux vont m'étriper...

- Tu sais quoi Gab ? Il va falloir que je te passe le numéro de ma mère vu toutes les conneries que je fais...
- C'est pas une mauvaise idée ça.

Alors ça, c'est sûr. Je fais tellement le con - souvent sans m'en rendre compte d'ailleurs- . Enfin bon, ça pourrait me sauver la vie qu'il aie le numéro de ma mère.

- Je te le donnerai.
- Mmh.
- Et toi ? En cas de problème, j'appelle qui ?
- Personne en particulier. L'hosto ou... je sais pas moi... Appelle ta mère à toi.

Je le regarde, étonné. Il dévie le regard et reste muet. Ho, je m'y attendais pas du tout. Ce qu'il vient de dire me touche. Il nous considère un peu comme une famille. Il va falloir que je l'invite à dîner à la maison et que je l'invite à y passer la nuit aussi. Ça lui fera plaisir et ça fera plaisir à ma mère aussi par la même occasion. Enfin bon... On attendra un peu parce que là elle risque d'avoir envie de tuer Gab...

- Allez, on devrait sortir...

******************

Je vous souhaite une très bonne journée ~

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