PDV INTERNE NEWT 

Lundi 22 septembre

Je me réveillais doucement, me levant et m'étirant. Ce weekend avait été rude en émotions. Beaucoup de choses s'étaient passées en très peu de temps et je faisais tout mon possible pour garder mon sang froid cependant, retourner un peu au lycée ne pouvait pas me faire de mal, bien au contraire. Après la nuit agitée de samedi à dimanche, Thomas avait dormi comme un bébé. Apparemment mes tisanes lui faisaient pas mal d'effet. Je ris intérieurement en voyant sa petite tête dépasser des couvertures, les cheveux en bataille. 

Je me sélectionnais ma tenue du jour et passais sous la douche. Une bonne douche froide de bon matin, rien de mieux pour me réveiller à part peut-être le café. Je me séchais et enfilais mes vêtements. On arrivait fin septembre et le vent était plutôt froid, alors je me couvris d'avantage.

En ouvrant la porte, je pus voir Thomas en train d'émerger. Je passais à côté de lui et ouvris la fenêtre. 

"Ah mais ferme, il fait froid le matin !" S'écria t-il en remettant la couverture d'avantage sur lui. 

"T'avais qu'à pas mettre ma chemise." Dis-je en me retournant vers lui. Ce n'était pas un reproche, c'était plus pour le taquiner.

Il rougit instantanément et détourna le regard. Il prit quelques habits et rentra à toute vitesse dans la salle de bain. Je m'appuyais sur la fenêtre ouverte, l'air me faisait du bien, il me rafraichissait les idées. Après quelques instants, il sortit de la salle de bain et se fut à mon tour de rougir. Il avait mis mes habits et ça lui allait divinement bien. 

"Je- euh, tu es vraiment magnifique." Arrivais-je seulement à articuler.

"Alors, je dois toujours laisser tes vêtements dans ton armoire et ne pas les mettre ?" Retorqua t-il, fier de lui. 

"J'admets que CES vêtements te vont bien. Mais c'est surtout celui qui les porte qui fait tout, non ?" 

Il ne su pas quoi répondre et pendant un instant, il resta muet comme une carpe, frustré que j'ai réponse à tout.

"Mais oui c'est ça, allez tais toi et allons y." Finit-il par déclarer en manque d'arguments.

On descendit les escaliers et arrivait dans le salon. La mère de Thomas avait déjà tout préparé, cette femme était vraiment extraordinaire. 

"Café avec lait pour Newt et toi Thomas un café avec deux sucres." Dit-elle en nous tendant nos tasses. Je la saisis et bus une gorgée, il était parfait. 

"Merci beaucoup. Il est comme je les aime." 

"De rien, c'est le moins que je puisse faire pour vous remercier de nous héberger." Elle sourit tout en reprenant sa cuisine, elle préparait des pancakes. 

Je jetais un œil bref à Thomas qui paraissait inquiet. Peut-être culpabilisait-il d'"imposer" leur présence chez moi. 

"C'est un plaisir, vous serez toujours les bienvenus ici." Dis-je indirectement pour rassurer Thomas, ce qui marcha à moitié. Je le vis seulement faire un léger sourire triste. 

On mangea tous en silence et on partit tous les deux en direction du lycée. Il arriva plus vite sachant qu'il y allait en skate et moi à pied. En arrivant, il se tourna vers moi, qui étais à plusieurs mètres et me fit un clin d'œil en me tirant la langue. Il était arrivé avant moi et il me narguait ce petit insolent. Je ris intérieurement, et lui fis un pouce en l'air. Je souris et levais les yeux au ciel, quel idiot. 

Je traversais la cour, Thomas avait déjà rejoint sa bande qui avait l'air de le vanner sur sa tenue du jour mais il s'en fichait. Il rit avec eux. Je rentrais dans ma salle et posais mes affaires sur mon bureau enfin la routine quoi. J'étais content de retrouver ma petite salle, c'était mon petit cocon. Je vivais le lycée d'un point de vue différent maintenant. 

Les premières C rentrèrent et Thomas s'installa à sa place. Le cours se passa plutôt normalement jusqu'à ce qu'on entende un gros bruit. Il y eu un silence et je me décidais à voir ce qu'il se passait. J'entendis de l'agitation et des voix dans la cour. Sachant que ma classe était au rez-de-chaussée, on avait une vue directe sur elle. 

"Je vais voir ce qu'il se passe, continuez de travailler, je reviens." Dis-je avant de sortir de la salle et d'aller à la source du problème. Evidemment, quelques curieux, dont Thomas, allèrent à la porte pour voir ce qu'il se passait. 

En arrivant dans la cour, je vis deux surveillants en train de retenir un homme, une bouteille à la main. C'était le père de Thomas. 

"Thomas !!" S'égosilla t-il. "Tout ça c'est de ta faute ! J'aurais ta peau !! Sale gosse !" Il était complètement bourré. Il vomit et perdit connaissance. Un des deux surveillants demanda à la CPE d'appeler le Samu, ce qu'elle se dépêcha de faire. Je me tournais en direction de Thomas qui était devenu tout blanc. Minho lui demanda si ça allait mais il était en total état de choc. Sans réfléchir, il partit en courant dans le couloir et disparu à l'intersection. 

Je me chargeais de le rattraper moi même et criais aux élèves de rester là. Bien sûr, bon nombre d'entre eux voulurent voir en me suivant mais un surveillant se chargea de faire rentrer tout le monde dans la classe et de calmer les curieux et curieuses.  

De mon côté, j'avais perdu assez rapidement la trace de Thomas, c'est qu'il était bon coureur, selon le prof de sport, oui j'avais entendu des conversations dans la salle des profs, non je n'aime pas le sport donc je ne rejoins pas la mentalité de ce prof et donc je ne parle pas avec lui, et alors ? J'entendis des pas rapides et le bruit du couloir fraichement nettoyé sous les chaussures. J'entendis une porte à battant s'ouvrir et se fermer, c'était forcément celle des toilettes ou de la cantine, il n'y avait que ces pièces avec ce type de portes. Par déduction, j'en conclus que ça ne pouvait être que les toilettes car la cantine était trop loin, je n'aurais pas entendu le bruit de pas ni de la porte. 

J'allais donc silencieusement jusqu'aux toilettes des hommes et ouvris la porte. La porte du fond venant d'être fermée, bingo ! 

"Thomas c'est moi. Tu n'as pas à avoir peur, tu sais que je ne te ferais rien que tu ne veuilles pas."

Je m'approchais lentement de la porte du fond et restais devant. Je balayais mon regard au sol et vis, effectivement, des pieds dépassés, c'était bien les chaussures de Thomas. Un gros silence se fit, je ne voulais pas le brusquer. 

"Tu veux que je parte ?"

J'entendis un faible "non".

"Tu veux parler ?"

Un grincement se fit entendre et la porte s'ouvrit. Thomas avait le visage remplit de larmes plus ou moins fraiches. J'avançais, sans gestes brusques, et fermais la porte derrière moi. 

"On est que tous les deux, personne te jugera ici."

"J'ai honte tu sais. J'ai honte de mon père, j'ai honte de notre situation avec ma mère et moi."

Je mis mes mains de part et d'autre de ses épaules et le rassurais. 

"Tu ne devrais pas. Ce n'est pas de ta faute."

"Peut-être mais, je n'arrive pas à régler la situation et ça m'angoisse." 

Je remarquais que ses mains commençaient à trembler, je les pris dans les miennes et il rougit. 

"C'est normal qu'il y ait des choses qui te dépassent, on ne peut pas tout contrôler."

"Mais je- j'ai- j'ai peur de ce qui pourrait se passer." Dit-il en tremblotant. 

Ses pleurs étaient repartis de plus belle. Je le serrais contre moi et passais ma main dans ses cheveux. 

"Je suis là, tout va bien."

J'avais l'impression de me retrouver moi, il y a quelques années, à la mort de ma sœur quand j'avais la sensation que tout s'écroulait autour de moi. Je versais une larme et, l'essuyais rapidement dans ses cheveux que j'embrassais au passage. 

"J'suis désolé d'être un boulet vraiment je fais que pleurer en ce moment."

Je m'éloignais et le repris par les épaules. 

"Eh ! C'est normal de ne pas être bien. Tu n'as que 18 ans et tout te tombe sur la tête. J'ai aussi vécu ça à la mort de ma sœur et regarde moi maintenant. Tout fini par s'arranger un jour et tant que je peux t'aider, je le ferais."

"J'ai l'impression de m'incruster dans ta vie privée."

"Tu fais partie de ma vie privée maintenant."

Je séchais ses larmes avec mes doigts et embrassais sa joue. 

"Allez souris, ça va aller."

Il retrouva un semblant de sourire et on finit par revenir en cours. 

Au moment où on passait le pas de la salle, la CPE prit Thomas à part et lui demanda d'aller dans son bureau. Elle me remercia pour avoir prit en main la situation alors que je m'inquiétais seulement pour Thomas. 

PDV INTERNE THOMAS

Les bras de Newt avait été réconfortant mais je me retrouvais dans un nouvel enfer alias le bureau de la CPE. Elle m'emmenait avec elle, loin de lui qui me regardait déjà avec les yeux remplient de peine. 

Arrivés dans le bureau, elle me demanda de m'assoir. 

"Ecoutez jeune homme, nous ne pouvons pas tolérer l'intrusion illégale de votre père dans l'enceinte de l'établissement, vous le concevez ?" Dit-elle en croisant les mains sur son bureau. 

Je fronçais les sourcils et hochais lentement la tête, ne comprenant pas où elle voulait en venir. 

"Il est actuellement au commissariat, il a été considéré comme un danger pour lui même et pour les autres et sera probablement placé dans un établissement spécialisé. Sachant que vous êtes son seul et unique descendant, majeur, vous devrez prendre en charge les biens qu'il laisse derrière lui comme votre maison et la bibliothèque qu'il tenait. Je sais que tout ça est un peu compliqué mais si vous voulez je serais là pour vous aider dans les démarches."

"Je- oui très bien, je vais voir ce que je peux faire. Vous me laissez un instant ?"

"Bien sûr. Je vous en prie."

Je sortis du bureau, boitant et désorienté. Je cherchais Newt des yeux, personne. J'allais dans la salle, tout le monde y était et ils se retournèrent tous vers moi quand Newt leva le regard dans ma direction. Mes paupières frétillaient, mes lèvres tremblaient et mes jambes vacillaient. Newt couru pour me rattraper. 

"Newt.. J'ai.. J'ai besoin.. Maison..."

"Thomas reste avec moi, ça va passer, c'est juste une crise d'angoisse. Respire avec moi."

Ma vision devint légèrement flou mais je devinais une légère panique dans les yeux de Newt. Il me sera la main et je respirais à son rythme bien que je sentis son cœur battre très vite. Il tourna sa tête vers l'ensemble de la classe.

"Mes cours sont annulés jusqu'à nouvel ordre. Je vais m'occuper de votre camarade." Sa voix était très sérieuse et calme. Comment faisait-il ?

Je repris doucement possession de ma respiration. Il se reconcentra sur moi. 

"Tu peux te relever ?"

J'hochais la tête. Je me relevais avec difficulté et m'appuyais sur lui.

"Sortez tous de la salle et allez dans la cour, expliquez la situation à un surveillant, il se chargera de vous." 

Minho s'avança le premier et s'approcha de moi. Il me sera la main. 

"T'es un dur à cuir mec ! Tu vas t'en remettre j'en suis sûr, soit fort !" 

Il leva le regard vers Newt et le remercia d'un signe de tête. 

"Prenez en bien soin." 

Il s'en alla en courant, suivit des autres et je restais avec Newt. 

"Si tu ne m'écoute pas moi, écoute au moins ton meilleur ami." Grommela t-il.

Je souris, il était adorable d'autant s'inquiéter pour moi, je n'en valais vraiment pas la peine. Je finis par fermer les yeux, à bout de force. 

PDV INTERNE NEWT 

Qu'est-ce qu'il me faisait aujourd'hui Thomas ? J'ai un métier à tenir. Arg. En plus, il pèse super lourd. Je traversais la cour et Minho vint m'apporter son skate, il tapa sur mon épaule pour m'encourager. Thomas avait de la chance d'avoir un meilleur ami comme ça, j'avais honte de ce qu'était devenu le mien. Je baissais la tête, pris le skate et me mis dessus. Je réussis à mettre Thomas derrière moi. 

"Accroche toi à moi."

Il était complètement shooté. 

J'arrivais à la maison, insérais difficilement les clés dans la serrure et ouvris la porte. Sa mère dormait, tant mieux, ça me faisait des explications en moins. Je montais et déposais Thomas dans mon lit, c'était le plus proche. Je retirais ses chaussures et l'installais comme il le fallait sur le lit. Je me baissais à son niveau et lui pris la main.

"Thomas, réveille toi, on est à la maison."

"Mmmh Newt.." Marmonna t-il.

Bon, y avait du boulot. Je le laissais là, allant jusqu'à la salle de bain et m'aspergeais le visage. J'eus une idée. Je pris une bassine et la remplit d'eau froide. Je l'emmenais jusqu'à Thomas et versais un petit peu de son contenu sur lui, ça eu l'effet recherché. Il se réveilla en sursaut. 

"Hein ? Où est-ce que je suis ?"

Je posais la bassine au sol. 

"Qu'est-ce qui se passe ?" Demandais-je doucement.

Il se recroquevilla en me boudant. 

"T'es vraiment un gamin. Aller laisse moi la place."

Je m'installais à côté de lui et passais sous les couvertures après avoir retiré mes chaussures. Je passais un bras autour de ses épaules et le ramenais à moi.

Il s'endormit sans que je m'en rende compte. Au final, je décidais de le laisser tranquille. Ces derniers jours, il avait eu plusieurs crises d'angoisses. Je voulus me détacher mais il posa ses bras autour de ma taille. Je rougis. Je ne m'y attendais pas. En regardant de plus près il était plutôt mignon quand il dormait. Mon regard se pencha sur ses lèvres. J'aurais presque envie de.. Non mais à quoi je pensais ?! Je rougis de plus belle. 

Je finis par m'endormir moi aussi. 

Quelques heures plus tard, je me réveillais dans cette position. 

Je sentis mes joues devenir brulantes. Je me retirais doucement et me levais, laissant Thomas dormir. Je regardais mon téléphone et vis une notification. La mère de Thomas. Qui m'envoyait ? Une photo de nous deux dans cette position ! 

J'allais mourir de honte si ça continuait ! Je devins tout rouge.

Il était midi et je commençais à avoir faim. Je descendis et me fis à manger. J'esquivais la mère de Thomas qui dormait à nouveau. Je remontais pour avoir le plus de discrétion possible et m'installais dans mon lit pour manger.  Je sentis Thomas agripper mon bras et bouger son petit nez contre ma peau. 

"J'ai faim Newt." Gémit-il. J'écarquillais les yeux, il avait vraiment craqué et moi ça me faisait plus d'effet que je ne l'aurais voulu. Il ouvrit la bouche, les yeux encore fermés. Non mais et puis quoi encore !

"C'est mon assiette descend t'en préparer une si tu as si faim." Protestais-je.

"Mais euhhh."

"T'es un vrai bébé, t'as 18 ans je te rappelle, tu es censé être adulte. Tu te souviens A-D-U-L-T-E."

Il prit un peu de mon assiette avec ses doigts et le mit dans sa bouche. J'ouvris grand les yeux. Je lui mis une tape derrière la tête. 

"Qu'est-ce que je viens de te dire."

"Gnagnagna." Marmona t-il alors qu'il machait encore. 

Je mis sa tête contre mon torse. 

"Tais toi et mange."

Je lui frottais les cheveux. Il râla encore. 

On passa toute la journée au lit vu l'état de fatigue de Thomas. J'allumais mon ordi et écrivis un mail entre temps pour signaler officiellement les évènements de ce matin. Je signalais également que mon absence et celle de Thomas serait à durer indéterminée et je serais pour le moment son tuteur. Disons pas légalement mais pour tout ce qui concernait les cours et le soutien scolaire..etc. J'envoyais le mail et éteignis mon ordi. Thomas dormait encore, sur le côté du lit. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour déclencher sa crise d'angoisse dans le bureau de la CPE ?

On arriva à la fin de la journée et je déposais Thomas dans son lit. Il se prépara quand même seul et retourna dans son lit. 

Je m'endormis assez rapidement vu les évènements de la journée et en plein milieu de la nuit, je me réveillais. Je sentis une chaleur dans mon dos qui se prolongeait autour de ma taille. Thomas était revenu dans mon lit. Il était tellement mignon et j'étais tellement fatigué que je ne bougeais pas d'un fil et que je me rendormis. 

Note de l'auteur : 

Alors, alors ? Le fameux moment à la fin ?? En vrai en le lisant je trouve ça pas si ouf mais bon, je suis quand même contente. Avis ?

Xoxo 

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