Chapitre 14 - Bouts de verres

PDV INTERNE THOMAS

Samedi 20 septembre

J'ouvrais les yeux, reprenant petit à petit mes esprits. Je me rappelais avec des flashs de la veille où j'étais et pourquoi, bientôt les souvenirs me revinrent entièrement et je me levais doucement. Newt n'était plus dans son lit, ma tasse n'était plus au sol non plus. J'ouvris la fenêtre et regardais dehors. C'était la première fois que je voyais la vue de jour. Le vent frais du matin roula sur ma peau et je sentis l'odeur de la pluie de la veille dans l'air. Commençant à avoir un peu froid, je refermais la fenêtre et cherchais dans l'armoire un pull. Je l'enfilais. 

(imaginez plus long et sans le pantalon beige en dessous)

J'allais dans la salle de bain et récupérais mon téléphone. Je me regardais au passage dans le miroir, effectivement ce n'était pas mon style habituel mais c'était pas si mal, juste grand. 

Je sortis de la salle de bain, également de la chambre et, attiré par l'odeur de café, je descendis les escaliers. Ma mère parlait avec Newt, il était magnifiquement habillé aujourd'hui.

J'observais la scène devant moi, tout avait l'air d'aller bien, comme si la veille n'avait pas existé. Le canapé était également déplié. J'avais dormi combien de temps au juste ? Mon téléphone étant à zéro pourcent, je ne savais pas l'heure exacte et j'étais complètement paumé dans le temps. J'arrivais au rez de chaussée et voulu surprendre Newt. J'arrivais derrière lui et glissais mes mains doucement sur sa taille. Bizarrement, ça n'eut pas l'effet recherché et il prit mes mains pour les coller ensemble, je me retrouvais la tête dans son dos. J'essayais de me débattre mais rien n'y fit. 

"Vous êtes mignon tous les deux." Dit ma mère, je reconnus sa voix.

Il me lâcha instantanément et je fonçais dans la chambre à toute vitesse pour me réfugier dans mon lit. Je me cachais sous la couette, essoufflé. J'avais tapé le meilleur sprint de ma vie. Comment ça, on était mignon ? Je sentis mes joues rougirent. Je restais un peu là pour me calmer et attendis. Il allait bien finir par venir, non ? Je repris doucement mon souffle et ma respiration redevint régulière. Je sortis précautionneusement du lit et allais devant l'escalier, Newt rigolait avec ma mère, ils avaient l'air très complice. J'étais heureux de ça, ma mère méritait d'être dans un environnement sein. 

J'allais dans la salle de bain pour voir si mes vêtements avaient séchés et c'était le cas. Je les pris, fermais la porte à clef et me changeais. Je sentais encore l'humidité à l'intérieur du tissu, c'était pas très agréable, de toute façon, aujourd'hui j'irais chercher mes affaires et celle de ma mère.

Je descendis les escaliers et je sortis en prenant mon skate au passage. Arrivant rapidement devant chez moi, enfin mon ancien chez moi, je pris le double des clefs qui était dans un nain de jardin à côté de la porte et ouvris. Je me dépêchais de monter les escaliers, j'arrivais dans ma chambre, pris mon plus grand sac de sport et ouvris mon armoire. Rangeant le plus de fringues possible dedans en plus d'autres babioles comme mon chargeur. Je regardais ma chambre, c'était sûrement la dernière fois que je la voyais. Je fis vite fuir ce brin de nostalgie et allais dans la chambre de mes parents où j'ajoutais à mes habits quelques uns de ceux de ma mère. J'entendis le bruit de la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer. Je stoppais mes mouvements et commençais à angoisser. C'était sûrement mon père. Je priais pour qu'il ne monte pas les escaliers. 

"Thomas, c'est toi ?" Et merde ! Il avait sûrement vu mon skate devant l'entrée. Il ne semblait pas comme d'habitude, comme s'il avait bu. Je partis, à pas de loup, de la chambre et continuais sur ma lancée jusqu'aux escaliers. J'entendis des bruits de bouteilles s'entrechoquer, j'essayais de garder mon calme et avançais progressivement dans ma descente, une marche après l'autre. Je tremblais littéralement. Au bout de la dernière marche, je regardais où étais mon père, il cherchait dans le frigo des bouteilles bien qu'il semblait déjà bien alcoolisé. Je voulus l'aider en faisant un pas vers lui mais il se retourna, le visage méconnaissable, remplit de haine. Il me jeta une bouteille à la figure. Avec le taux d'alcool présent dans son sang et la distance assez importante qui nous séparait, il me loupa. La peur s'empara de moi et je voulus vite fuir, j'ouvris la porte à la volée. Une deuxième bouteille fut lancée et je reçu quelques bouts de verres dans la joue. Je serais les dents, attrapais mon skate et m'éloignais le plus vite possible de cette maison. 

Bientôt devant la maison de Newt, j'entrais en vitesse essayant de cacher mon état. 

"Je vais poser les affaires dans la chambre." Annonçais-je seulement. 

Newt qui n'était pas dupe remarqua qu'il y avait un problème. Il monta en vitesse et me saisit le poignet, je me tournais, essoufflé et il me saisit le visage. 


(c'est approximativement ça, on remplace juste le rouge à lèvres par des plaies.)

"Tu pensais vraiment gérer ça tout seul ?" Il soupira. Il paraissait énervé mais inquiet. Je détournais le regard rouge de honte. Il empoigna de nouveau mon poignet et me traina jusqu'à la salle de bain. Retirant son emprise sur mon poignet, Newt farfouilla dans ses tiroirs et en sortit une pince à épiler, du désinfectant et des compresses avant de se laver les mains. 

"Va t'assoir sur mon lit." M'ordonna t-il sans même me regarder. 

Je m'exécutais sans discuter. C'est vrai que mes plaies commençaient à me faire mal. Il arriva bien vite et s'assit à côté de moi. Il releva ma tête et enleva doucement les bouts de verres incrustés dans ma peau. La douleur me foudroyant la joue, j'agrippais la main restante de Newt et la serrais fortement. 

"J'ai bientôt fini t'inquiète pas." Me rassura t-il. 

Une fois terminée, il désinfecta et posa une compresse. 

"Merci.." Alors que j'étais super gêné, il ne semblait pas le remarquer et gardais une posture très sérieuse. 

"Tu peux m'expliquer ce qu'il t'est arrivé ? C'est ton père c'est ça."

Je détournais le regard et baissais la tête.

"Eh, tu sais que tu peux me parler." Me dit-il en redressant ma tête.

Mon regard passa alors de ses yeux à ses lèvres. Je préférais foncer dans ses bras à ce moment là pour éviter encore plus de gêne. Il fut surpris par mon action impulsive mais il finit par m'entourer de ses bras. 

"J'étais seulement là pour récupérer nos affaires et il est rentré complètement bourré, il m'a lancé deux bouteilles et la dernière m'a touché." Je resserrais mon emprise autour de lui. Newt caressa mes cheveux et déposa un baiser sur mon front. 

"Tout va bien maintenant, tu es à l'abri." 

"Tout va bien ici ?" Dit ma mère qui venait d'entrer dans la pièce.

Je sursautais et me détachais rapidement de Newt. Il sourit, amusé que je sois aussi gêné. 

"Oui, tout va bien. Thomas s'était seulement fait mal." 

"Tant mieux alors." Elle sourit et repartit. L'escalier craqua sous son passage. 

 "Merci de m'avoir soigné et écouté. Personne n'a jamais fait ça pour moi."

"C'est normal. Bon, on descend manger, je commence à avoir faim." 

Il se leva et me tendit la main. Je l'attrapais et un frisson me parcouru le bras. On se retrouva alors tous en bas et Newt prépara à manger. Il fit une omelette délicieuse. 

"C'est vraiment succulent !" Complimenta ma mère. 

"J'approuve aussi, je ne savais pas que tu cuisinais aussi bien." 

"Si tu savais toutes les choses que tu ne sais pas sur moi mon petit Thomas, tu serais étonné." Dit-il en me faisant un clin d'œil. Je plongeais ma tête dans mon assiette pour que personne ne remarque que je rougissais furieusement. J'entendis alors des éclats de rire venant de ma mère et de Newt. 

Quelques instants après, je sortis de nouveau, pour aller au skate park. Je me dépensais toute l'après midi et revins vers 18h. 

On mangea et on papota à table comme une vraie famille. Je n'avais jamais eu ça avant et je ressentais un sentiment bizarre dans la poitrine comme si, j'étais sur un petit nuage. Tout le monde s'entendait bien et j'étais ravi de la situation. Bien qu'un peu perdu. Qu'allait-il se passer "après" ? Qu'est-ce que ma mère allait devenir ? Moi, j'étais majeur donc à la limite, je me trouverais un appart' mais elle, elle ne pouvait pas vivre seule. Elle n'allait pas rester toute sa vie chez Newt. Je me mis à angoisser. 

Après le repas, je montais dans la chambre et me changeais rapidement. Je remis la chemise de Newt. L'odeur qui y était incrustée m'apaisait. 

Mon stress diminua un peu quand je me mis sous les couvertures mais je continuais d'angoisser. Je regardais par la fenêtre et je pouvais apercevoir le soleil se coucher. C'était magnifique. Je m'endormis doucement. Je fus réveiller en sursaut, en pleine crise d'angoisse incontrôlable, je posais ma main sur ma poitrine essayant de calmer ma respiration. Newt se réveilla également, alerté par le bruit. Il s'approcha de moi et s'assit sur le lit. Il m'encercla de ses bras et rapidement, ma crise passa. 

"Tu vas réussir à te rendormir ?" Me demanda t-il. 

J'hochais simplement la tête comme réponse. Il retourna dans son lit, se mit sous les couvertures et se positionna sur le côté gauche. J'attendis quelques instants, incapable de me rendormir, j'avais trop peur de revivre une nouvelle crise d'angoisse. C'était la première de toute ma vie et ça m'avait impressionné et terrorisé en même temps. C'était comme si, je n'étais plus maitre de mon corps. Je me recroquevillais sur moi même, des frissons parcourant tout mon corps. Je me décidais à descendre pour me faire une tisane, vu que ça avait marché la dernière fois, peut-être que c'était parce que Newt l'avait faite, peut-être. Je compris vite le fonctionnement de la cuisine et me fis ma tisane. Je remontais les escaliers et entrais dans la chambre. Newt était réveillé et avait allumé la lumière. Je l'avais sûrement réveillé avec le bruit de l'escalier ou alors il n'avait pas réussi à bien se rendormir tout à l'heure. 

"Je me suis fait une tisane pour m'aider à dormir." Justifiais-je. Il plissa simplement les yeux et replongea dans le sommeil.

Quelques minutes après avoir fini ma boisson, je tombais dans les bras de Morphée. 

Note de l'auteur : 

Y a une scène que je visualise de fou dans ma tête mais c'est encore trop tôt arg ! Je pense soit le prochain chapitre, soit le chapitre encore d'après. En attendant, vous avez aimé celui là ? Avis ? 

Xoxo 

{1964 mots}

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