Chapitre 10 - Papa ?
PDV INTERNE NEWT
Lundi 15 septembre
Je me levais, déboussolé, inquiet par rapport à samedi. Je n'avais pas eu de nouvelles de Thomas depuis, même après être passé devant la bibliothèque où je l'avais croisé, je ne l'avais pas vu, il n'y était pas. Je n'avais pas osé rentrer de peur de lancer une conversation avec son père.
Je fis ma routine et m'habillais.
Après ma tasse de café au lait, je sortis et rejoignis le lycée en vitesse. Je voulais savoir si Thomas serait présent. J'avoue que je repensais encore souvent à ce moment, où il s'était exposé devant tout le monde pour m'aider et prendre la situation en main. Depuis, je pensais plus souvent à lui. Seulement en terme de reconnaissance bien sûr, pas autre chose. Je chassais ces pensées de ma tête et une fois arrivé dans le lycée, je passais les portes de ma classe. Je m'installais devant mon bureau et la sonnerie se déclencha. Pile à l'heure !
Je guettais la porte pour voir une petite tête brune que je connaissais si bien, sortir du lot et.. Le voilà. Ma journée commençait avec le sourire aux lèvres. Je présentais cette fois-ci en chair et en os, enfin plutôt en papier et en encre, le livre qu'ils allaient prochainement étudier. Quelques questions furent posées et je dus ouvrir la fenêtre à la demande d'une élève qui ne cessait de prendre son cahier comme éventail. Peu après, cette même élève fut affolée quand elle se rendit compte qu'une abeille était rentrée par la fameuse fenêtre qu'elle avait demandé à ouvrir. Alors que l'insecte s'était posé, je réussis à la prendre avec le cahier de l'élève, à la faire sortir et à refermer la fenêtre.
"Très bien, on peut reprendre le cours maintenant ?" Demandais-je à la classe.
A l'unanimité presque générale, l'élève était toujours tétanisée, je repris mon cours.
Alors que je vis la fin de l'heure approcher en voyant bon nombre d'élèves ranger leurs affaires, je demandais à Thomas de rester à la fin de l'heure. Il râla un peu pour la forme mais ne contesta pas d'avantage ma requête.
Comme je l'avais prédis, on entendit la sonnerie quelques minutes après ma demande et la salle se vida assez rapidement. Thomas avait dit à ses amis de l'attendre plus loin, qu'il arriverait vite. J'attendis qu'il finisse ses au revoir et m'avançais pour fermer la porte. Je revins vers lui et posais mes mains sur ses épaules. Mes yeux scrutaient les siens.
"Je me suis inquiété pour toi tu sais ! J'ai eu aucune nouvelle de tout le weekend. Tu étais où ?"
Il semblait embarrassé, il est vrai que je l'avais un peu pris de court. Je baissais les yeux et me reculais un peu, ayant pris en compte la proximité que je lui avais accidentellement imposé.
"Excuse moi."
Je vis ses joues rosirent une fraction de secondes et il détourna le regard.
"Je- Tu sais, c'est un peu compliqué à la maison. J'aimerais beaucoup me barrer de là mais je reste pour ma mère. Depuis que mon père est mort, elle n'est plus vraiment elle même et elle se laisse faire par mon beau père." Expliqua t-il.
"Attends, attends, ton père est mort ? Ton père biologique ?"
"Il est mort mais j'étais très jeune. Il est mort d'une maladie grave, ma mère m'a montré les dossiers médicaux vers mes 14 ans je dirais. C'est moi qui ai demandé à les voir. J'ai aussi quelques photos mais, ça ne change rien au fait que j'aurais voulu le connaitre en personne." Détailla t-il.
J'étais un peu troublé par le tremplin d'informations que me confiaient Thomas mais j'étais heureux qu'il se confie autant à moi sur des choses aussi personnelles et délicates.
"Je comprends totalement. On est deux à avoir souffert d'une absence importante."
Il avait les yeux remplient de larmes qu'il voulu cacher. Je passais ma main dans son cou pour qu'il relève sa tête. Son regard rencontra le mien et il semblait me crier des appels à l'aide. Il finit par fermer les yeux et se précipiter dans mes bras. D'abord, surpris et mal à l'aise, je finis par l'encercler avec mes bras. Je caressais doucement son dos pour apaiser ses sanglots. Je sentais l'eau de ses pleurs traverser le tissu de ma chemise et j'eus l'impression que sa peine transperçait ma peau.
Au bout d'un moment qui me semblait être une éternité, il se détacha de moi, essuya ses larmes, honteux et me remercia timidement. Je lui souris.
"C'est normal de se sentir mal quelque fois et de pleurer. C'est humain."
Il me sourit en retour, ce qui me provoqua une sensation étrange dans le ventre mais, je n'y prêtais pas attention. J'allais à mon bureau et pris une feuille et un stylo. Lui l'interpréta comme un signe qu'il pouvait s'éclipser mais je le retins.
"Tiens mon numéro, si jamais tu te sens encore mal, appelle moi."
Je lui tendis le bout de papier qu'il prit, étonné. Il partit sans un mot de plus. Il paraissait fasciné par ce bout de papier, ce qui me fit rire.
Je continuais ma journée en ayant la sensation perpétuelle de notre câlin du matin avec Thomas. Je me frottais régulièrement les bras comme pour me ramener à la réalité.
Je rentrais chez moi à la fin de la journée et jetais un coup d'œil rapide à la rue, cherchant inconsciemment Thomas des yeux et il était bien là, avec ses amis, le regard posé sur moi avant même que je ne pense à le chercher des yeux. Je lui fis un signe de main discret et un sourire qu'il me rendit avec les mêmes signes.
Une fois arrivé chez moi, je pris une douche et fermais les yeux pour profiter de l'eau qui dévalait sur ma peau. Des images des moments que j'avais eu avec Thomas aujourd'hui défilaient devant mes paupières closes. Je souris bêtement et sortis de la douche. Le sommeil ne tarda pas à venir et je m'endormis rapidement après cette journée chargée en émotions.
Note de l'auteur :
Bon chapitre plus court que d'habitude mais avec pleins de révélations et de moments cutes. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Xoxo
{1055 mots}
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