♡ Chapitre 2 : Cole

Qu'est ce que je pourrais lui dire d'autre ?

Elle est bien là, devant moi, et je ressens une vague de soulagement rien que d'y penser. J'ai eu peur quand Jason m'a dit qu'elle était partie à Paris. Elle aurait pu décider de rester là-bas vu comment ça s'est passé entre nous juste avant. Ça a provoqué en moi un électrochoc, brutal et douloureux. Je ne peux pas la perdre, c'est impossible. Qu'importe mes sentiments, je dois rester loin d'elle. Je ne suis pas fait pour tout ça, je bousillerais ce que j'essaierai désespérément de construire avec elle et elle partira quand elle comprendra que je ne lui donnerais jamais ce qu'elle mérite, parce que je suis trop brisé pour ça.

Car c'est ce que je suis au fond, cassé.

Elle prend ma cigarette entre ses doigts et en aspire la fumée.

_ C'est tout ?

Qu'est-ce qu'elle veut me faire dire ? C'est pas parce que j'étais bourrer l'autre soir et que je me suis mis a parler comme une gonzesse, à déballer mes sentiments d'un coup qu'il faut qu'elle pense que maintenant , à la moindre occasion je vais me mettre à parler à coeur ouvert. Ses conneries c'est pas pour moi. Je la regarde alors qu'elle porte ma cigarette à nouveau dans sa bouche. Mon regard se pose quelques instant sur ses lèvres, quelques petites secondes avant que je ne me sente obligé de me ressaisir. Merde. C'est dans ses moments-là que je voudrais être comme tout le monde.

Ne plus être cassé.

J'ai essayé d'enterrer les souvenirs de mon enfance en même temps que j'ai perdu ma mère et je pensais l'avoir fait, réellement, mais c'était faux. Je ne peux pas, c'est en moi et ça me quitte pas. Tous ses putains de souvenirs sont là uniquement pour me rappeler que personne ne peux m'aimer. Et surtout pas une fille comme Bee. Pas si elle savait tout de moi, tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai subi, de toutes ses merdes qui m'ont dépossédé de la capacité d'aimer. Il faut que je me fasse à l'idée, une bonne fois pour toute que je suis destiné à vivre seul. Ça me convenait très bien jusqu'à ce qu'elle me rejoigne ici. Je n'ai jamais eu envie que quelqu'un reste près de moi, pour m'aider, me soutenir, m'aimer ou m'écouter. M'écouter? Qui pourrait entendre ce que j'ai sur le coeur sans me prendre pour un putain de tarée?

Elle me fixe sourcil levé, et je me rend compte que je ne lui ai toujours pas répondu.

_ C'est tout, je t'ai déjà dit que je me suis emporter la dernière fois mais que ça ne se reproduira plus.

Elle se lève et jette le mégot a quelques mètres de là. Lorsqu'elle a presque atteint la porte de la salle, elle me lance.

_ Dommage.

Je bondis et la rattrape, déterminé à poursuivre cette conversation.

_ Comment ça dommage ? À quoi tu joue Bee putain !

Elle me fixe, avec un mélange d'étonnement et de.. satisfaction? Elle n'a pas l'air de comprendre à quel point je me retient quand je suis près d'elle. Ou alors elle le sait parfaitement et elle en joue mais pourquoi? Elle va se brûler si elle continue ce petit jeu avec moi

Je vais la brûler. Malgré moi.

Elle ne me répond pas, elle continue simplement de me regarder en mordillant sa lèvres inférieur, ce qui a le don de faire naître dans mon esprit des pensées que je ne devrais pas avoir.

_ J'crois que t'es encore plus barge que moi sérieux.

Elle arbore un air totalement étonné et me rétorque, en me défiant du regard.

_ Je ne pense pas non.

Non, j'pense pas non plus Bee, j'pense pas. Si y'a un de nous deux qui est complètement barré c'est clairement moi. La voix de ma mère se met à résonner dans ma tête.

" Tu n'est qu'un bon à rien, Adrien ! Un bon à rien ! "

_ Cole ?

Je sursaute de manière excessive, sortant ainsi de mes pensées à l'entente de la voix de Bee. Pensées cauchemardesque dont je ne vois pas la fin, qui me hante encore plus depuis quelques temps. Mon visage à certainement dû se décomposer à en juger par la tête qu'elle tire. Alors qu'elle allait, semble-t-il, poser la main sur mon bras, j'ai aussitôt un geste de recul. Surprise, elle me demande.

_ Qu'est-ce qui va pas ?

_ Rien, rien du tout. Écoute, j'vais rentrer, reste avec Lyse, elle te ramènera plus tard.

_ Je vais rentrer avec toi, je suis fatigué de toute façon.

J'voulais l'envoyer bouler, lui dire de rester un là avec le groupe parce que là j'ai vraiment besoin de m'isoler mais elle me regarde avec son air innocent et je frissonne sans le vouloir.

Putain, c'est moi qui va me brûler.

...

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