OS 32 Du pain rassis

ALLEGIANT

Tobias

J'attends patiemment que Tris arrive. J'espère qu'Uriah lui a bien fait passé le message, comme je lui ai demandé. Un sac à dos est posé à mes pieds. Elle finit par arriver, en petites foulées.

- De quoi il en retourne? questionne-t-elle à peine arrivée, à peine essoufflée.

- Tout va bien. Evelyn te déteste toujours autant, mais Christina et Cara ont été relâchées sans être interrogées.

- C'est super, sourit-elle.

Je pose mes mains sur sa taille pour la rapprocher de moi et ainsi pouvoir l'embrasser comme j'en ai envie.

- Suis-moi, lui dis-je en m'éloignant.

- Où va-t-on? s'enquiert-elle.

- Je me suis rendu compte qu'on n'avait jamais eu un rencard digne de ce nom, figure-toi.

- Le chaos et la destruction ont une fâcheuse tendance à limiter les occasions.

- C'est peut-être le moment d'essayer.

Ne voulant pas couper le contact visuel entre nous, j'avance à reculons avant de lui déclarer ceci :

- Tu sais, avant de te rencontrer, il m'arrivait d'avoir des rencards. Du moins, j'y allais avec Zeke et ça finissait toujours mal pour moi. Je ne sais pas comment il faisait mais il finissait avec la fille qui lui plaisait et moi avec l'autre que j'avais, d'une façon ou d'une autre, vexée pendant la soirée.

- Il faut dire que t'es vraiment pas sympa, remarque-t-elle avec un sourire moqueur.

- Parle pour toi!

- Hé! Je peux être très sympa, quand je veux!

- Ah bon? Vas y, je t'écoute, dis-moi un truc sympa.

- D'accord : tu es super beau.

Plus flatté que je veux bien le laisser paraître, je souris.

- C'est pas mal, je l'avoue.

Je m'arrête et me retourne en remarquant que nous sommes arrivés. Nous nous trouvons face à une grande structure métallique. De nombreuses barres métalliques partent dans tous les sens, donnant une structure peu ordonnée.

Mon sac bien en place sur mes épaules, je commence à grimper.

- Tiens, ça me rappelle des souvenirs, dit-elle dans mon dos.

Je souris, sachant pertinemment ce à quoi elle fait référence : la Grande Roue. Elle m'avait fait monter toujours plus haut, me prouvant à nouveau sa force autant mentale que physique.

Je ne comprends pas pourquoi mais, elle se met à rire.

J'arrive finalement sur la plateforme que je voulais. Je m'y assois et aide Tris à en faire de même. Je pose ma main sur sa hanche et la hisse ici. Je sais bien qu'elle n'a pas besoin de moi mais, elle ne me le fait pas remarquer.

Une fois installés, le dos contre une plaque en fer, je sors du sac une couverture avec laquelle je nous recouvre ainsi que deux gobelets. Une bouteille de bière et une bouteille de boisson Érudite s'offrent à moi.

- Tu veux garder l'esprit clair ou tu préfères planer un peu?

- Je pense que l'esprit clair est le plus sage. Surtout qu'il me semble que tu voulais qu'on discute.

Je sors donc la boisson non alcoolisée et en remplis nos deux verres. Quelques bulles s'échappent.

- Dis-moi, murmure-t-elle finalement.

- Très bien. A la réflexion, je pense comprendre les raisons qui t'ont poussée à suivre Marcus sans m'en parler. Seulement.

- Tu es en colère. Parce que je t'ai menti. Et à plusieurs reprises.

Le regard dans le vague face à moi, j'hoche la tête.

- Ce n'est même pas à cause de Marcus. C'est plus profond que ça. Je ne sais pas si tu peux t'imaginer ce que ça m'a fait de me réveiller tout seul et de comprendre que tu étais partie...au siège des Erudits.

Je déglutis. J'ai eu dû mal à terminer ma phrase parce que j'aurais pu la finir autrement. Son acte était totalement suicidaire.

- Je ne pense pas pouvoir l'imaginer, en effet. Ecoute, je... A ce moment-là, je me sentais capable de sacrifier ma vie pour une cause. Mais quand  je me suis retrouvée au pied du mur, sur le point de la perdre, j'ai vraiment mesuré ce que ça signifiait. Maintenant, je le sais. Je sais que je veux vivre. Je sais que je veux être honnête avec toi. Mais...je ne peux pas et je ne veux pas le faire, tant que tu ne me fais pas confiance et que tu me parles sur ce ton condescendant que tu as parfois...

Comment ça, je ne lui fais pas confiance? Se moque-t-elle de moi? Je lui ai parlé de moi, je lui ai absolument tout dit. J'ai une confiance absolue en elle, elle n'a pas le droit de dire une chose pareille.

Quant au soi-disant ton condescendant, elle n'avait qu'à pas agir de manière si stupide.

- Excuse-moi? Tu n'agissais que sur des coups de tête, tu aurais pu mourir un nombre incalculable de fois, tu-

- D'accord. Donc, tu penses sincèrement que t'adresser à moi comme à une gamine qui ne comprend rien était utile?

- Que voulais-tu que je fasse d'autre? Tu ne voulais rien entendre!

- A aucun moment tu n'as pensé qu'il pouvait y avoir une manière plus efficace d'agir? J'avais l'impression d'être bouffée par la culpabilité. Littéralement. Ce dont j'avais besoin, c'était de ta patience, de ta compréhension; pas que tu me cries dessus! Ah, et j'allais oublier, ni que tu me caches tes plans en permanence comme si je n'étais pas à la hauteur.

- Je ne voulais pas en rajouter, j'explique en tentant de me calmer.

D'accord, elle n'allait pas bien. Mais, elle était incontrôlable et, j'ai agi comme je pensais que je devais le faire.

- Me considères-tu comme une personne de forte ou pas? Manifestement, tu m'estimes capable d'encaisser quand tu m'engueules, mais pas d'assumer le rester. Tu peux m'expliquer?

Je soupire et secoue la tête. Au fond, elle a peut être raison. Seulement, je crois que je lui en veux encore.

- Evidemment, tu es forte. Je n'ai pas de doute là-dessus. C'est simplement que je n'ai pas l'habitude de me confier. Je me suis toujours débrouillé tout seul, je confie en balbutiant. 

- Certes, je comprends. Mais, tu peux avoir confiance en moi. Et me laisser décider ce que je suis capable d'assumer.

- Ok. Mais on arrête avec les mensonges. Pour de bon.

- D'accord.

J'étire mes jambes, prenant une gorgée de cette boisson étrange.

- Je suis désolée de t'avoir menti. Sincèrement.

- Et moi... je n'ai jamais voulu te donner l'impression que je ne te respectais pas.

Sous la couverture, je prends sa main dans la mienne et la presse doucement. 

Nous restons silencieux un long moment, chacun dans nos pensées respectives. Elle m'a menti à de nombreuses reprises. Puis-je encore lui faire confiance? Elle vient de m'expliquer qu'une des raisons à ce mensonge, est le fait que je la traitais de manière condescendante. Est-ce une raisons suffisante? De mon côté, il y a des choses que je ne lui ai pas dites à cause de cette fichue habitude de constamment me fier seulement à moi.

Je n'aime pas ce silence alors, je le brise.

- Au final, cette boisson  n'est pas terrible.

- Tout à fait d'accord. 

Elle finit la gorgée qu'il lui restait avant de poser le gobelet.

- Les Erudits feraient bien de moins la ramener des fois! Rien à voir avec les gâteaux des Audacieux.

- Que penses-tu que serait la friandise Altruiste?

 - Du pain rassis.

J'éclate de rire devant sa franchise. Elle me surprend un peu plus tous les jours.

- Des flocons d'avoine!

- Du lait!

- Tu sais, il m'arrive de croire encore aux valeurs Altruistes. Mais, au final, ce n'est pas totalement vrai. Autrement, je ne serais pas ici en te tenant la main alors que nous ne sommes même pas mariés.

- Et les Audacieux, quel est leur point de vue sur...ça?

- Le point de vue des Audacieux? Voyons..."Faites ce que vous voulez tant que vous vous protégez." Voilà leur point de vue.

Elle se met à rougir, les sourcils haussés. Je souris légèrement devant son air surpris, presque juvénile.

- Mais personnellement, j'aimerais bien trouver un juste milieu. Le point qui se situe entre ce que je veux et ce qui me paraît sage.

- Tu t'en sors bien. Et qu'est-ce que tu veux?

Sans répondre, parce que je sais très bien qu'elle connaît déjà la réponse, je me place face à elle. Je pose une main de chaque côté de son visage et mes lèvres sur les siennes. Hésitante, elle répond à mon baiser. Je ne veux pas la brusquer ou même l'effrayer alors, je décale mes lèvres sur ses joues, son cou. Maladroitement, elle pose sa main sur ma taille.

Je me décale légèrement et lui souris. Je l'embrasse à nouveau, lentement et tendrement. Je prends doucement ses mains dans les miennes et les pose à même ma peau. D'elle même, elle les remonte le long de mon dos, me rendant complètement fou. Ses doigts caressent mon tatouage.

Notre baiser s'intensifie tandis que je passe un bras autour de sa taille. Ma main libre se perd dans ses cheveux blonds. J'enfouis mon visage dans son cou, y déposant de légers baisers. En lui laissant tout le temps qu'il lui faut si elle veut me repousser, je passe ma main sous son T-shirt. Je sens sa peau douce sous mes doigts. Elle frissonne, tout comme moi. 

Ma peau est en feu et j'ai envie de la sentir plus proche de moi. Ma main remonte jusqu'à ses omoplates. A nouveau, je prends possession de ses lèvres.

Au bout d'un temps que je suis incapable d'estimer, je m'écarte. Le froid commence à se faire sentir. Je nous enroule dans la couverture et elle vient se blottir contre moi. Elle pose sa main sur ma cuisse tandis que mon bras entoure sa taille.

- Ça devient de plus en plus dur de rester sage.

- Sur ce point, je pense qu'on n'est pas très différents des autres.

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Bonsoir! Mes excuses pour le retard, comme je l'ai dit dans la partie précédente, ça devient compliqué de poster dans les temps sachant que je n'ai rien d'avance....

Bref, j'espère avoir répondu à ta demande luna152430! Ma scène préférée reste celle de leur premier baiser mais, il y a déjà un OS dessus. Donc, j'ai choisie celle-ci!

A bientôt pour le prochain!

TrueWordOfLove

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