OS 25 Un souffle de bonheur

NDA : pour cet OS, je n'ai quasiment pas changé les dialogues parce que je les aime comme ça. Vous comprendrez rapidement en voyant de quelle scène il s'agit!

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DIVERGENT

Tobias

Nous nous dirigeons vers la Fosse, sa main dans la mienne. Elle n'a pas l'air à l'aise mais, elle ne me rejette pas non plus. Souhaitant la mettre un minimum à l'aise, je fais courir mon pouce le long de sa paume. Elle frissonne, ce qui a pour effet de me faire légèrement sourire.

- Quatre, comme ton nombre de peurs, déclare-t-elle doucement.

- J'en avais quatre en arrivant. J'en ai toujours le même nombre. Alors, je continue à venir ici...mais je n'ai toujours pas avancé.

- C'est impossible de ne pas avoir de peurs, je te rappelle. Pas tant qu'on continue à accorder de la valeur à certaines choses. A sa propre vie.

- Je sais.

Elle a raison. Je sais que je ne pourrais jamais avoir moins de peur. Déjà que quatre, c'est un exploit. Ce que j'aimerais, c'est qu'elles changent. Que je n'ai plus peur de Marcus, comme pour me prouver que j'ai changé et que je ne suis plus Tobias Eaton, le petit Pète Sec que j'étais mais bien Quatre, le prodige Audacieux. Je veux avoir une preuve que j'ai évolué. Malheureusement, cette preuve, cela fait deux ans que je l'attends.

Nous suivons le chemin qui mène au Gouffre. Chemin quasiment invisible, sauf pour moi. Encore une chose que je lui montre à elle.

- Tu allais me parler de ton test d'aptitude, affirme-t-elle.

- Ah. C'est important?

- Oui. J'ai envie de savoir.

- Ce que tu es exigeante!

Je souris. Nous arrivons en bas et je la laisse passer devant moi, vérifiant attentivement qu'elle ne glisse pas. Je descends à mon tour. Je choisis une grande pierre plate et m'y assois. Elle ne tarde pas à me rejoindre.

J'ai toujours aimé cet endroit. Étrangement, le bruit de l'eau s'écrasant sur la roche me calme. Je n'ai jamais vu personne venir ici. C'est comme mon refuge. Un endroit où je peux réfléchir et être seul. Si j'ai emmené Tris ici, c'est pour lui montrer cet endroit. Mais, c'est aussi parce que je suis certain qu'aucune caméra ne surveille cet endroit. Egalement parce que même s'il y a des oreilles indiscrètes, ils n'entendront rien avec le bruit de l'eau.

Je laisse mes jambes pendre dans le vide, me sentant bien. Seulement, il faut que je réponde à sa question. Je détache ma main de la sienne avant de lâcher un petit soupir.

- Tu sais, ces trucs-là, je n'en parle pas aux autres. Même pas à mes amis.

Et c'est la stricte vérité. Si je le faisais, je devrais leur parler de mon passé et leur avouer pour ma divergence. Et ça, je ne veux pas.

- J'ai eu un résultat sans surprise. Altruiste.

- Oh...

Elle semble surprise par ma réponse. En même temps, je lui ai menti. Du moins, seulement à moitié. Mais, je lui ai déjà révélé beaucoup de choses sur moi ce soir. Si en plus de cela, je lui avouais pour ma divergence, je me retrouverais comme nu face à elle. Je ne suis pas encore prêt pour cela. Oui, elle sait pour mon père. Mais, je veux tout de même conserver un minimum de choses pour moi.

- Et tu as quand même choisir les Audacieux?

- Par nécessité.

- Qu'est-ce qui t'obligeait à partir?

 Pourquoi me pose-t-elle cette question? Je suis parti parce que je devais fuir mon père. Il n'y a rien à ajouter. Du moins, je crois. Je détourne le regard, mal à l'aise.

- Tu devais t'éloigner de ton père... C'est pour ça que tu ne veux pas être un leader Audacieux? Pour ne plus le revoir?

- Pour ça, et parce que je ne me suis jamais senti totalement à ma place chez les Audacieux. Pas tels qu'ils sont devenus, en tout cas.

- N'empêche que tu es...incroyable. Je veux dire, c'est dingue, d'après les critères Audacieux, quatre peurs, c'est une plaisanterie. Ta place était forcément ici.

J'hausse vaguement les épaules. Je suis touché par ce qu'elle me dit, je ne me le cache pas. Seulement, je n'y crois pas forcément.

- Je ne vois pas une grande différence entre l'altruisme et le courage. Quand on t'apprend depuis toujours à t'oublier toi-même, ça devient un réflexe. Le jour où tu te trouves en danger, tu le fais sans y penser. Je pourrais aussi bien appartenir aux Altruistes.

- Si on veut. J'ai quitté les Altruistes parce que je n'étais pas assez altruiste, et ce n'est pas faute d'avoir essayé.

A ce que je vois, je ne suis pas le seul à penser ce genre de chose sur moi. Je pivote vers elle avec un léger sourire sur les lèvres.

- Ce n'est pas entièrement vrai. Cette fille qui se tient sans broncher face à un lanceur de couteau pour épargner un ami, qui frappe mon père avec une ceinture pour me défendre...ce n'est pas toi?

- T'as pas les yeux dans ta poche, toi.

- J'aime bien observer les gens.

- Toi non plus, tu ne sais pas mentir.

Ma main trouve sa place sur la roche humide, juste à côté de la sienne. Elle baisse les yeux sur ma main.

- D'accord.

Je m'avance vers elle petit à petit. Je ne veux pas l'effrayer. Je ne veux pas qu'elle s'en aille. Je ne veux pas qu'elle m'échappe. Je regarde son menton, sa bouche puis sont nez.

- C'est parce que tu me plais.

 Ce n'était pas si dur que ça à dire au final. Reste à connaître sa réaction.

- Et ne m'appelle pas Quatre. Ça fait du bien t'entendre mon nom.

- Mais...Tobias...tu es plus vieux que moi...

- C'est vrai que ce fossé de deux est totalement insurmontable, dis-je en souriant.

Pour moi, c'est loin d'être un problème. Mon cœur bat à une vitesse folle. Je n'ai jamais eu de pareille discussion et je ne sais pas à quoi m'attendre. Alors, je souris légèrement, comme si cela allait débloquer la situation.

- Je n'essaie pas de me dévaloriser. C'est juste que j'ai du mal à comprendre. Je suis plus jeune que toi, je ne suis pas jolie, je...

Je me mets à rire. Elle? Pas jolie? Ce n'est pas vraiment le terme que j'aurais adopté. Je dépose un baiser sur sa tempe.

- Quoi, soyons honnêtes. Je ne suis pas moche, mais on ne peut pas dire que je sois jolie.

Et elle persiste en plus. Je secoue la tête, ne sachant pas vraiment comment exprimer ce que je ressens.

- Admettons. Tu n'es pas jolie. Et alors?

Cette fois-ci, c'est sa joue que j'embrasse. Elle ne me repousse pas.

- Tu me plais comme tu es. Tu es super intelligente. Tu as du cran. Et même maintenant que tu sais pour Marcus tu ne me regardes pas comme un chien battu.

Je ne sais pas comment j'aurais réagi si elle l'avait fait. Je n'ai pas eu le courage de tout lui dire de vive voix. Alors, j'ai préféré passer par mon paysage des peurs. Je voulais voir sa réaction, pour savoir si oui ou non je pouvais lui faire confiance et tenter quelque chose avec elle. Sa réaction était essentielle pour moi. Et, elle a réagi comme je l'aurais souhaité.

- Parce que tu n'en es pas un.

Cette phrase a terminé de me convaincre. Je pose ma main sur sa joue, un sourire énorme sur le visage. Pourquoi? Parce que je sais qu'elle est ce que j'attends depuis si longtemps : un souffle de bonheur. Je ne fais qu'effleurer ses lèvres, lui laissant le temps qu'il faut. Autant pour comprendre ce que je fais que pour s'éloigner si besoin est pour elle. Mais elle n'en fait rien. Elle semble plus tendue qu'autre chose. Je pose mes lèvres contre les siennes et m'écarte rapidement.

Je prends son visage en coupe entre mes mains et fais ce dont je rêve de faire depuis quelques temps : je l'embrasse. Elle passe un bras dans son dos, faisant remonter sa main jusqu'à mes cheveux. Elle me laisse accès à ma bouche; nos langues dansent ensemble, dans un baiser tendre. Sentir ses lèvres sur les miennes est beaucoup mieux que ce que je pensais. Je ne pense pas pouvoir m'en lasser maintenant que j'y ai goûté.

Je ne sais pas combien de temps nous nous embrassons. Des minutes comme des secondes. Mais, nous finissons par nous écarter, un sourire aux lèvres. Je l'embrasse sur le front et la serre dans mes bras. Elle m'entoure de ses petits bras et ne dit rien. Seul le bruit des vagues interrompt notre silence reposant.

- Il faudrait peut être que tu retournes au dortoirs, je murmure au bout d'un moment.

Elle acquiesce et s'éloigne de moi, à mon plus grand regret. Je me lève et lui tends la main. Main qu'elle prend. Je replace une mèche derrière son oreille,  souriant toujours.

- Ne le dis à personne, je suis toujours ton instructeur.

Elle acquiesce à nouveau avant de se dresser sur la pointe des pieds pour déposer un rapide baiser sur mes lèvres. Je la pousse gentiment pour sortir d'ici. Nous marchons jusqu'aux dortoirs en silence, main dans la main dans les couloirs vides. Et, lorsque nous arrivons devant la porte du dortoir, je n'ai pas envie de la laisser ici. Mais, nous n'avons pas le choix.

- On se voit demain, bonne nuit Tris.

- Bonne nuit Tobias, murmure-t-elle.

Je souris - encore - et l'embrasse une dernière fois avant de la laisser devant la porte. Une fois chez moi, je sais que j'aurais du mal à dormir ce soir. Il s'est passé beaucoup de choses ce soir. Mais, je sais déjà que Tris sera très importante dans ma vie.

Lorsque je croise mon reflet dans un miroir, je trouve mes cheveux trop longs. Je ressens le besoin de faire sortir mon côté Altruiste. Je m'empare d'une paire de ciseaux et coupe mes cheveux le plus court possible.

Ai-je réellement une petite amie? Tris a vraiment voulu de moi? Serait-ce un rêve?

Cela va être compliqué avec l'initiation. Mais, après, je compte bien tout faire pour la garder. 

Je tiens à elle.

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Bonsoir!

Cette scène, c'est probablement ma préférée des trois livres. Alors, j'avais la pression! Cependant, j'ai adoré l'écrire!

Margaux1232?

L'avez-vous aimé?

TrueWordOfLove

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