OS 24 J'ai envie de mourir
NDA : Pour cet OS, je pars du principe que Tobias accompagne Tris lorsqu'elle va faire face à David.
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ALLEGIANT
Tris
Tobias et moi avons laissé Caleb derrière nous, de force. J'ai pris peur, peur que mon frère ne meure. Alors je l'ai forcé à rester là-bas et suite à des menaces, il a cédé.
Nous courrons à toute allure, poursuivis par des soldats armés. Les explosifs dans une main, mon arme dans l'autre. Je tire lorsque besoin est mais Tobias couvre mes arrières. Je plaque les explosifs sur la porte du labo et nous nous abritons le temps de l'explosion. Cette dernière m'aurait projetée en avant si Tobias ne m'avait pas retenue contre lui. Des bouts d'acier et de verre éclatent partout mais nous n'avons pas le temps de nous attarder. Nous nous relevons, chancelants. Je continue sur ma lancée mais Tobias me tire en arrière.
- Tris, attends. Le sérum de mort est présent dans la prochaine salle.
- Tobias, nous n'avons pas le temps d'enfiler cette fichue combinaison! je m'exclame.
Il me place violemment contre le mur, des éclairs dans les yeux.
- Tu mets cette combinaison, c'est clair?
Voyant bien qu'il ne me laisse pas le choix, je me dégage de son emprise et enfile cette combinaison en même temps qu'il le fait. Puis, nous entrons dans la salle. Une odeur atroce, épicée et âcre, me fais tousser. Malgré la combinaison, cette odeur nous parvient quand même. Et, au vu de l'expression de Tobias, lui aussi la sent. Il semble même passer à travers ce tissu. Je me sens m'affaiblir et mes jambes flageolent. Tobias, lui, s'appuie sur le mur. Je m'approche de lui et pose ma main sur son bras.
- Il faut avancer, lui dis-je.
Il acquiesce faiblement. Nous avançons, ensemble, jusqu'à la porte. D'un coup d'épaule, Tobias l'ouvre. Nous y sommes. Mais, manifestement, quelqu'un nous attend à l'intérieur. David.
- Bonjour, nous salue-t-il.
Je ferme la porte derrière moi. Ici, il n'y a plus de sérum de mort. Ou seulement très peu. Par conséquent, nous retirons nos encombrantes combinaisons avant de faire face à David. Dans son fauteuil roulant, ses gros yeux nous regardent d'un air surpris. Son arme est braquée sur nous tout comme les nôtres sont braquées sur lui.
- Comment avez-vous fait pour passer cette salle? Les combinaisons ne sont pas censées vous éviter ses effets.
Je pivote légèrement la tête vers Tobias. Son épaule est appuyée sur le mur. Il est pâle, vraiment pâle. Et il tremble. Je murmure son prénom et il me répond par un vague signe, comme pour me dire que ça va. Mais je vois bien que ce n'est pas vrai.
- Nous sommes passés, voilà tout.
- Certes. Mais, lui a l'air de l'avoir moins bien vécu que toi.
A la fin de sa phrase, Tobias régurgite tout ce qu'il a dans l'estomac contre le mur. Je me décale de manière horizontale pour m'approcher de lui, visant toujours David de mon arme.
- Tris, ça va, marmonne-t-il. Que faîtes-vous ici? demande-t-il à David.
- J'avais bien deviné que tu manigançais quelque chose. Tu es restée en compagnie de GD toute la semaine Tris. Sérieusement, tu pensais que je serais suffisamment stupide pour ne rien voir? Votre amie Cara s'est faite prendre, trafiquant l'éclairage. Elle a eu la brillante idée de boire du sérum de paix, donc nous n'avons rien appris d'elle. Mais, j'ai tout de même eu l'idée de venir ici. C'est triste, mais je ne suis pas surpris de te voir.
- Venir seul n'est pas l'idée du siècle, j'objecte.
- Que je sache, je suis immunisé contre le sérum, pas vous.
- Nous sommes deux. Qui plus est, armés.
- Et alors? Ton coéquipier n'a pas l'air le plus en forme qui soit. Tu ne peux rien voler du tout. Si le sérum ne t'a pas tuée, je peux parfaitement m'en charger. Je suis sûr que tu comprends - officiellement, nous n'appliquons pas la peine capitale, mais je ne peux pas te laisser vivre après cela.
- Vous ne la tuerez pas. Parce que pour cela, il faudra me tuer d'abord, intervient Tobias.
David ricane.
- S'il n'y a que cela pour vous faire plaisir, je peux vous tuer avant. Je compte vous retirer la vie à tous les deux de toute façon.
Je parvient rapidement à distinguer le boîtier noir recherché. J'étais avec Caleb lorsque Matthew le lui a décrit. Je ne peux rien faire pour l'instant, autrement David n'hésitera pas à tirer.
- Je sais ce que vous avez fait. Je sais que vous avez conçu la simulation d'attaque. Je sais que vous êtres responsable de la mort de mes parents; de ma mère. Je le sais.
- Tris, ce n'est pas le moment, chuchote Tobias.
En un regard, je lui fais comprendre que cela n'a que pour but de faire distraction. D'un coup d'œil, je lui montre le boîtier. Un imperceptible hochement de tête me fait comprendre qu'il sait de quoi je parle.
- Ce n'est pas vrai, ce n'était pas de ma faute! Je l'avais prévenue mais elle n'en a fait qu'à sa tête. Elle ne comprenait pas qu'il faut faire des sacrifices pour le bien du plus grand nombre. Elle est morte, voilà tout!
Je resserre mon emprise sur mon pistolet lorsqu'un vérité m'éclate en pleine face.
- Vous l'aimiez? Toutes ces années pendant lesquelles elle vous a écrit... Si vous ne vouliez pas qu'elle reste là-bas... Si vous lui avez dit que vous ne pouviez plus lire ses rapports après son mariage avec mon père, c'était parce que...
Un lourd silence tombe dans la pièce jusqu'à ce qu'il me l'avoue, précisant que cela fait maintenant partie du passé. Tobias s'avance légèrement jusqu'à s'arrêter juste devant moi, comme pour me protéger.
J'entends maintenant le bruit des soldats derrière nous.
- Ma mère savait quelque chose que vous n'avez jamais compris : quand on prend la vie d'un autre, on n'accomplit pas un sacrifice, on commet un crime.
- Elle a raison, intervient Tobias. Ne confondez pas les deux ou le sacrifice perd toute sa valeur.
- Elle m'a tout appris sur ce qu'est un véritable sacrifice. Qu'il doit être fait par amour, non par aversion irrationnelle pour les gènes des autres. Qu'il doit être fait par nécessité, pas avant d'avoir épuisé toutes les autres possibilités. Qu'il doit être fait pour ceux qui ont besoin de notre force parce qu'ils n'en ont pas assez. C'est pour ça que je dois vous empêcher de "sacrifier" tous ces gens et leur mémoire. Que je dois débarrasser le monde de vous une bonne fois pour toutes.
- Tris, non, murmure Tobias en comprenant ce que je m'apprête à faire.
Mais, je ne l'écoute pas et je continue sur ma lancée.
- Je ne suis pas venue ici pour voler quelque chose David.
Je me précipite vers le boîtier. Je me souviens du code, énoncé par Matthew. Alors, je m'empresse de le taper. J'entends des tirs puis une douleur vive. Je ne sais pas où elle m'a touchée mais, la douleur me lance dans tout mon corps.
J'ai accompli ma mission.
Je me retourne et trouve David, mort, dans son fauteuil. Tobias. Où est-il? Je cherche à la hauteur où je le trouve d'habitude mais, je suis forcée de baisser les yeux pour le trouver à terre. Un cri sort de ma gorge sans que je n'ai conscience de crier. Je me précipite vers lui. Ses deux mains enserrent une blessure. Des gémissements de douleur sortent de sa bouche.
- Tobias. Tobias.
Je répète encore et encore son prénom. J'appuie sur sa plaie, comme pour arrêter l'hémorragie. Des larmes coulent inlassablement sur mes joues.
- Ne meurs pas, je t'en supplie.
- Tris.
Son murmure faible me fait comprendre que c'est trop tard. Il porte sa main ensanglantée sur ma joue. Je sais qu'il va mourir. Mais, je refuse de l'admettre. Je pivote ma tête pour approfondir le contact, me perdant dans ses yeux bleus.
- Je t'aime. Je t'en prie, reste avec moi.
J'embrasse sont front, ses joues, ses paupières puis je finis par ses lèvres. Il y répond faiblement, mais je sais qu'il fait de son mieux.
- Je suis tellement désolée. Je t'aime, très très très fort.
Je sens son rythme cardiaque diminuer. Mais, je ne veux pas qu'il parte.
- On a réussi. Tous les deux, on a réussi. Et on va réussir encore beaucoup de choses ensemble. On s'installera où tu veux. Je veux vivre ma vie entière avec toi. Alors, ne me laisse pas, j'ai besoin de toi.
- Je t'aime, Beatrice, murmure-t-il faiblement.
- Moi aussi je t'aime, Tobias. Ne me laisse pas, je t'en supplie.
Ses yeux bleus me fixent avec intensité, jusqu'à son dernier souffle. Il ne respire plus.
- Non. Non. Non.
Je chercher son pouls, en vain. Il est mort. Un hurlement sans nom retentit dans la pièce. Il vient de moi, je crois.
Je n'ai jamais autant souffert qu'en cet instant. Il ne peut pas être mort, c'est forcément un mauvais rêve. Pas lui. Il est trop fort pour cela.
- Réveille-toi!
Je le secoue vivement même si je sais que c'est totalement inutile. D'un mouvement tremblant, je ferme ses paupières. Je caresse son visage, pleurant sans pouvoir m'arrêter. Je geins son prénom, mon cœur se resserre tellement que j'ai l'impression qu'il va exploser.
J'entends des personnes entrer dans la salle et, par réflexe, je serre Tobias contre moi. Il est hors de question qu'on me l'enlève. Il reste avec moi. Avec ma manche, j'essuie le sang qu'il a sur son visage.
Il est beau. On pourrait presque croire qu'il dort. Il a été mon voisin. Mon instructeur. Mon petit ami. L'homme de ma vie.
Il ne peut pas être mort. Ma vision est tellement embuée que je ne vois plus rien. Cependant, mon regard parvient à se poser sur l'arme, à côté de lui.
J'ai envie de mourir.
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Bonsoir!
Pour la fin, imaginez ce que vous voulez!
Alors oui, ce chapitre est horriblement triste. J'étais à deux doigts de pleurer en l'écrivant... Mais, je l'ai trouvé intéressant à faire. Demandé par Margaux1232, j'espère qu'il t'a plu!
J'ai vraiment hâte d'écrire le prochain! Indice : il se passera dans DIVERGENTE!
Oh, et, je n'irais pas voir Allegiant. Insurgent m'avait déçue et rien que la bande annonce du trois ne me donne pas du tout envie. Trop futuriste, pas du tout ce que je m'imaginais. Donc, vous n'aurez pas mon avis ou peut être plus tard, si j'ai une occasion de le voir. Voilà!
TrueWordOfLove
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