ALLEGIANT

Tobias

- Où est Tris?

- Je suis désolée, Tobias.

- Désolée pour quoi? Tu vas nous dire ce qui s'est passé?

- Tris est entré dans le Labo d'armement à la place de Caleb. Elle a survécu au sérum de mort et réussi à disperser le sérum d'oubli mais...elle...elle s'est fait tirer dessus. Elle est mort, Tobias. Je suis vraiment désolée.

* * *

Cela fait plus d'une semaine. Une semaine. Sept jours. 420 heures. 3 600 minutes. Tout ce temps pendant lequel je suis resté à l'écart de tout le monde. Je reste dans mon coin, à pleurer ou simplement à ne pas bouger et à regarder les autres continuer de vivre alors que moi, je suis mort. A l'intérieur, il n'y a plus rien.

En plus de cela, Uriah est mort. Zeke refuse de m'adresser la parole. Mise à part une fois. Je suis désolé pour Tris, Quatre. Voilà ce qu'il m'a dit. Il m'a appelé Quatre. Tout le monde le fait parce que, seule Tris avait le droit de m'appeler Tobias.

Tris.

Elle est morte. Elle n'est plus ici. Elle est partie. 

Au début, je restais focalisé sur le fait qu'elle m'ait abandonné. Ce qui reste en partie vrai. Seulement, je sais qu'elle a fait cela pour montrer à son frère qu'elle l'avait pardonné. Il l'a vendue aux Erudits, elle aurait pu mourir et elle a souffert par sa faute. Mais, elle s'est sacrifiée pour lui. Comme l'ont fait ses parents pour elle.

Elle a dit à Caleb qu'elle aurait vraiment voulu rester avec moi. Mais elle est partie quand même. Je comprends ses motivations. J'aurais de loin préféré avoir été avec elle pour lui éviter de faire une telle bêtise. Elle aurait dû garder son arme et ne pas la laisser. Elle n'aurait pas dû prendre la place de Caleb.

Et voilà que ça recommence. Je pleure, encore. Si je devais résumer ces derniers jours, je pourrais le faire en un seul et unique mot : souffrance. Mon cœur me fait mal. A chaque fois que je pense à elle, je sens comme des millions de piques qui le transpercent. Je n'y arrive pas. Mon mal-être n'a pas baissé. J'ai même l'impression qu'il grandit de jour en jour. C'est trop dur, je n'ai jamais rien vécu de tel. Même du temps où je vivais sous le toit de Marcus.

Tris avait su m'accepter tel que je suis, sans me juger. Elle a su m'aimer et me redonner cette estime de moi-même que j'avais perdue il y a très longtemps. Elle m'a changé. En beaucoup mieux au premier abord. Mais, maintenant, je suis devenu une véritable épave.

Mon entourage m'épaule. Mais, bien qu'ils connaissaient Tris, ils ne l'aimaient pas comme je le fais. Je ne parviens pas à me résoudre à dire comme je l'aimais. Parce que ce n'est pas vrai. Je l'aime encore. Elle se trouve toujours dans ma tête et dans mon cœur. Et ça, pour toujours. Nous avons eu des hauts et des bas, certes. Mais je l'aime toujours. Je n'y arrive pas.

Je me prostre en tirant sur mes cheveux et lâchant un cri de rage.  Pourquoi moi? Pourquoi semble-t-on s'acharner sur moi? Mon père violent. Ma mère qui se fait passer pour morte de manière à m'abandonner. Cette guerre. Le frère de mon meilleur ami qui meurt. Mon meilleur ami qui ne m'adresse plus la parole. Et, pire que tout, Beatrice qui meurt. 

Une boule se forme dans ma gorge et je suffoque. J'ai du mal à respirer et, je sais que la seule façon d'arranger cela, c'est de pleurer. Je sais qu'elle n'aimerait pas me voir comme ça. Mais je ne parviens pas à faire autrement. Je suis anéanti et ravagé par la tristesse.

Puis, la vérité me vient en pleine figure. Je n'y arrive pas maintenant. Mais, je n'y arriverais pas demain non plus. Alors, à quoi bon? Pourquoi continuer à vivre sans elle? Quelle serait ma raison de vivre? Tous ces regards de pitié que je reçois tout le temps, je n'en veux pas. Une vie sans elle, je n'en veux pas non plus. Tout ce que je veux - non, tout ce dont j'ai besoin- c'est elle.

Je me lève et, bien que chancelant, je parviens rapidement à l'endroit voulu. Là où tout a commencé pour nous. Le Gouffre. Je m'appuie sur la barrière et regarde le fond. De l'eau éclabousse mes chaussures mais je n'en ai rien à faire.

Bordel! Elle est morte! Alors plus rien ne compte!

Mon visage s'étire en une grimace de douleur et les larmes continuent de couler, sans arrêt. Je sais que je vais être considéré comme un lâche. Mais, je m'en fous. Je n'y arrive pas. C'est trop dur. Plusieurs fois j'ai failli la perdre. Et, maintenant que c'est fait, je souffre atrocement. 

Notre premier baiser, juste après que je lui ai montré mes peurs, c'était au fond du Gouffre. Le premier sourire depuis plus d'une semaine se montre sur mon visage. Mais, il est beaucoup trop rapidement remplacé par ces larmes salées.

J'enjambe la barrière et m'accroche à elle. C'est mon dernier contact avant le vide. Je n'ai pas le vertige ici.

Tris, je suis désolé. Tu n'aurais pas voulu que je fasse une chose pareille. Mais, tu comprendras. Mets toi à ma place et tu comprendras. Tu n'aurais peut être pas fait la même chose. Mais, je ne suis pas comme toi. Je ne peux pas me résoudre à vivre avec mes amis et sans toi.

Mes mains glissent sur la barrière et je me raccroche au dernier moment. Je pourrais revenir en arrière. Mais, je ne veux pas.

Je lance un dernier regard derrière moi. Il n'y a personne et heureusement.

Mon amour, je t'aime. Pardonne-moi.

Avec ces dernières pensées, je lâche mon dernier lien avec la vie et tombe dans l'incertitude de l'obscurité. C'est la douleur puis la libération.

Puis, je la vois. Dans un endroit sain, elle est vêtue de blanc, ses cheveux dans un chignon Altruiste. Elle me sourit et me tend la main. Je m'empresse de la lui prendre. Ce seul contact me fait comprendre que j'ai bien fait. Je me sens immédiatement soulagée.

- Je te pardonne, mon amour, déclare-t-elle avec un grand sourire.

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Si Divergente s'était fini comme ça, je n'y aurais pas vu d'inconvénient. Je sais que Tobias n'est pas un lâche, mais il était tellement détruit que voilà ^^

J'aime beaucoup écrire des textes tristes alors, je remercie luna152430 pour avoir demandé cet OS!

J'espère que vous l'aurez aimé quand même ^^

Eh bien! Mes deux fictions ont un nouveau chapitre triste ce soir!

TrueWordOfLove