OS 16 Oublier

INSURGENT

Tobias

Tris vient de partir en compagnie d'un Fraternel. Cette dispute avec Peter était vraiment une très mauvaise idée. Certes, Peter n'avait pas à voler ce disque dur. Mais, Tris n'aurait pas dû agir ainsi non plus. Souhaitent-ils que nous nous fassions renvoyer? Pour l'instant, l'enceinte des Fraternels est notre seul endroit viable. S'ils veulent tout faire pour que nous n'ayons plus d'endroit où vivre, c'est leur problème.

Je lâche un long soupir et sors avant de marcher jusqu'aux vergers. J'ai besoin de prendre l'air. Les mains dans les poches, je me baisse pour passer sous une branche et déambule parmi ces arbres.

La guerre prend une ampleur qui me fait peur. Même si je pressentais clairement un coup des Érudits, j'espérais secrètement qu'ils ne le mettent pas en place de sitôt. De telle manière à ce que je puisse me poser quelques temps avec Tris. Mais, encore une fois, ma vie en a décidé autrement.

J'entends une voix au loin. Ce devait être mon imagination. Mais non. Quelqu'un m'appelle. J'avance jusqu'à l'origine du bruit et trouve Tris. Lorsqu'elle me voit, elle court vers moi. Si vivement qu'elle manque de tomber. Je la rattrape par la taille au dernier moment.

- Qu'est-ce qu'ils t'ont-

Je suis coupé par ses lèvres sur les miennes. Je dois avouer être plutôt surpris. Elle n'agit jamais comme ça d'habitude. Je réponds rapidement à ses lèvres mais m'écarte.

- Ça, c'était raté. Bon, pas raté mais...

Elle tente à nouveau de m'embrasser mais je l'en empêche, lui arrachant un moue mi-déçue mi-agacée.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive? Tu te comportes comme une dingue.

- C'est pas très gentil de dire ça. Ils m'ont mise de bonne humeur, c'est tout. Et maintenant, j'ai super envie de t'embrasser. Si tu pouvais te détendre un peu...

Je soupire longuement. La principale raison de mon amour envers Tris est le fait qu'elle soit différente. Elle n'est pas comme toutes ces filles. Mais, malheureuse, là, maintenant, elle l'est et clairement, je n'aime pas ça. Elle continue de bouder jusqu'à ce qu'un grand sourire étire ses lèvres. Je fronce les sourcils, cherchant à comprendre son idée.

- C'est pour ça que tu m'aimes bien! Parce que toi non plus, tu n'es pas très sympa. Maintenant, je trouve ça bien plus clair.

- Viens, on va voir Johanna.

- Moi aussi, je t'aime bien.

- Tu m'en vois ravi. Allez viens! Oh bon sang. Il va falloir que je te porte.

Je passe un bras sous ses genoux et l'autre dans son dos. Elle gigote dans tous les sens en riant comme une gamine. Où est passée la vraie Tris? J'espère qu'elle va rapidement revenir.

( NDA : la scène avec Johanna n'a pas lieur d'être retouchée )

* * *

Cela fait la quatrième fois que je pousse la porte de ma petite amie qui a perdu la raison. Toutes les autres fois, elle chantait, dansait ou bien m'expliquait à quel point elle aimait les fleurs. J'espère que le sérum s'est enfin dissipé parce que je n'en peux plus.

J'entre dans la chambre avant de lâcher un soupir désespéré.

- Tu aimes bien les papillons? me demande-t-elle. Ne fais pas cette tête, ça m'intéresse. Les papillons sont très importants dans la vie. Ils sont tous jolis. Mais bon, ils sont plutôt éphémères, il faut l'avouer. Et puis-

- Stop! Arrête de me parler de papillon! je m'exclame.

- C'est bien ce que je disais, tu n'es pas très gentil. Tu ne veux pas m'embrasser. Tu ne veux ni danser ni chanter avec moi. Tu n'aimes pas les fleurs et tu te fiches pas mal des papillons, énumère-t-elle sur ses doigts.

- Tris, reviens, je t'en supplie, je soupire.

Au début, c'était amusant de la voir ainsi. Mais, cette situation commence sérieusement à me prendre la tête. Elle croise ses mains et me montre comment est un papillon en faisant bouger ses doigts.

- Je sais à quoi ressemble un papillon, merci.

- On ne sait jamais, me dit-elle en haussant les épaules. Bon, très bien, si le sujet des papillons ne t'intéresse pas, tant pis. Trouvons un autre sujet de discussion.

Elle s'assoit sur le lit, place ses mains sous ses cuisses et balancent ses jambes. J'ai l'impression de faire face à un enfant. Ce qui est parfois le cas, même sans sérum de la paix. Le sérum de la paix. Pourquoi a-t-il fallu qu'ils lui donnent une dose trop importante? Ses yeux attendent clairement une réponse.

- Je n'en sais rien.

- En plus de ne pas être très sympa, tu n'es pas très bavard. Mais je t'aime bien comme ça en fait.

Je souris légèrement. Elle ne m'a pas encore dit qu'elle m'aimait. Peut être le pense-t-elle. Peut être pas. Mais moi, j'en suis certain.

- Je t'aime bien aussi.

- Je sais, sourit-elle fièrement.

Au final, peut être que cette passade 'sérum de la paix' lui est bénéfique. Après tout, pendant quelques heures, elle oublie tout ce qu'il se passe en ce moment. Je l'envie un peu. J'aimerais oublier moi aussi. 

Oublier mon passé chaotique.

Oublier mon présent catastrophique.

Oublier mon futur absolument incertain.

Cela peut paraître lâche mais, je me suis montré ainsi à plusieurs reprises. Cependant, dans l'immédiat, il faut que je m'occupe de Tris. 

- Si tu ne veux pas parler, tu veux bien au moins me faire un câlin?

- Tu me l'as déjà demandé tout à l'heure, je remarque.

- Tu es mon petit ami et j'aime bien les câlins de mon petit ami, insiste-t-elle.

Je soupire légèrement, non sans un sourire au coin des lèvres. J'écarte les bras et, avec un énorme sourire, elle vient se blottir dedans. Malgré moi, je la serre plus que de raison. J'ai tellement peur de la perdre, surtout en temps de guerre comme maintenant. L'avoir contre moi me fait un bien fou et je n'ai pas envie que ce moment se termine. Je sais bien que ce n'est pas la vraie Tris que je tiens contre moi mais, pour moi, c'est tout comme. J'embrasse ses cheveux.

- Est-ce que je t'ai déjà dit que je te trouvais beau?

Je m'écarte légèrement pour la regarder. Nous ne sommes pas du genre à constamment nous faire des compliments. Mais, j'apprécie toujours lorsqu'elle m'en fait.

- Tu es belle aussi, je murmure en replaçant une mèche derrière son oreille.

Elle rougit furieusement. Si bien que je pensais que le sérum s'était enfin dissipé. Mais, visiblement non puisqu'elle éclate de rire.

- En fait, tu es drôle. Tu le caches bien. J'ai encore beaucoup de chose à apprendre sur toi Tobias Eaton, me dit-elle en retournant s'asseoir sur le lit.

Elle ne me croit donc pas. Je n'aime pas lorsqu'elle se dévalorise de la sorte. Je ne le cautionne pas. Pas elle.

- Je reviendrais tout à l'heure, je murmure. 

Elle me sourit puis se couche, comme si elle allait dormir. Je le regarde, souriant moi aussi. Je lui jette un dernier coup d'œil avant de sortir, en prenant bien soin de verrouiller la porte.

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Bonjour tout le monde! Comme prévu, je n'ai pas eu le temps d'écrire mais celui-ci était déjà prêt donc voilà ^^ Je reprendrais un rythme normal à partir de la semaine prochaine ( dont les demandes, évidemment )

J'espère qu'il vous aura plu!

TrueWordOfLove



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