Le début est le même que pour l'OS 13. Je l'ai remis pour mettre le contexte mais vous pouvez tout à fait le passer. La suite commence à ce signe : ****. Bonne lecture!

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DIVERGENTE

Tobias

J'ai une mission. Et je compte bien respecter les ordres jusqu'au bout. Assis sur mon siège, les yeux rivés sur l'écran, je surveille. Je ne passe que quelques secondes par écran, tant il y en a. Je dirais qu'il y en a bien une trentaine.

J'entends une voix murmurer mon nom derrière moi. Je me tourne vivement et vois une jeune fille. Elle a du sang sur ses vêtements et l'air perdu. Ses cheveux sont complètement en bataille et elle donne l'impression de porter le poids du monde sur ses épaules.

Ils veulent tous du mal à la simulation Tobias. Il faut à tout prix que tu sauves cette simulation. Tu n'as que des ennemis. Aucun ami. Il faut tous les tuer. Aucune pitié.

Je sors mon arme et la vise, lui ordonnant de lâcher son arme. Elle ne le fait pas. A la place, elle m'affirme que je me trouve dans une simulation. Je répète mon ordre, plus durement.

- Elle est par terre.

Je baisse rapidement mon regard pour remarquer qu'en effet, son arme se trouve au sol. Durant ces quelques secondes, je ne l'ai pas vue se rapprocher considérablement de moi. Elle me saisit le poignet et je tire.

Il faut tous les tuer.

Malheureusement, je ne l'ai pas touchée. La balle atterrit dans le mur derrière elle. Un coup dans les côtes ajouté au fait qu'elle me torde le poignet fait que je lâche mon arme malgré moi. Elle se jette dessus pour la récupérer mais je la repousse d'un coup de pied, manquant de la faire tomber. Sans réfléchir plus longtemps, mon poing rencontre violemment son menton. Sonnée, elle recule en titubant avant de prendre une position de défense.

Du coin de l'œil, je la vois éloigner l'arme avant de lancer sa jambe vers mon ventre dans le but de me toucher aux côtes. Avant qu'il n'ait le temps de les toucher, je lui attrape et la fais tomber à terre.

Je m'apprête à la frapper au niveau du thorax mais elle se redresse sur ses genoux et tente d'attraper le pistolet.

Il faut que je la neutralise. Il faut que je l'élimine. Il faut que je la tue.

J'attrape ses cheveux et claque son front sur le mur. Je l'entends lâcher un gémissement de douleur mais je n'en ai que faire. Elle se tord je ne sais comment et parviens à me frapper à la jambe. Elle prend possession de l'arme et me vise.

La simulation. Si elle me tue, j'aurais failli à ma mission et je ne peux pas.

- Tobias. Je sais que tu es là.

Comment peut-elle connaître mon nom? Tu n'as que des ennemis. Aucun ami.

- Tobias, s'il te plaît.

Comment peut-elle me supplier alors que c'est elle qui a l'arme dans sa main? Serait-elle complètement stupide? Je m'avance très rapidement vers elle tandis qu'elle continue de me supplier. Elle tremble. A-t-elle peur? Si tel est le cas, elle n'a qu'à me tirer dessus. Qu'est-ce qu'il en empêche?

Et moi? Je pourrais très bien récupérer l'arme et la tuer. Mais cette voix, je la connais.

Je me retrouve rapidement face à elle. Elle tourne l'arme vers elle, me donnant l'opportunité de la tuer. Je m'empresse de prendre la crosse dans ma main et de charger l'arme. Pourquoi fait-elle cela? Je ne comprends pas. Je ne remarque que maintenant que des larmes coulent sur ses joues.

Elle pose sa main sur mon torse, à l'emplacement de mon cœur. Je me raidis. Elle ferme les yeux et attend seulement que je tire. Cela ne tient qu'à moi. Il suffit d'une pression de mon doigt. Mais, pourquoi ne le fais-je pas? Pourquoi est-ce que je n'y arrive pas? Pourquoi ai-je cette impression étrange que je ne dois sous aucun prétexte appuyer sur la détente au risque de détruire ma vie et pas seulement la sienne?

- Tobias. C'est moi.

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Je fronce les sourcils. "C'est moi". Qu'est-ce que cela veut dire? 

Tu n'as que des ennemis. Aucun ami. Il faut tous les tuer. Aucune pitié. 

Je ne peux avoir confiance en personne. Je la regarde droit dans les yeux et j'appuie sur la détente. Le coup part. Elle s'écroule par terre, dans une marre de sang qui s'agrandit de minute en minute. Je l'ai tuée. J'ai fait mon travail. Alors, pourquoi ressens-je mon cœur qui se brise en milles morceaux? Pourquoi ai-je l'impression de suffoquer? Pourquoi ai-je l'impression d'être le pire monstre au monde?

Je me retourne vers l'écran. Je vais me remettre à travailler. Je me sentirais peut être mieux. Je prends à nouveau place sur mon siège et surveille tous ces gens. Que font-ils? Pourquoi visent-ils tous ces gens? Vont-ils les tuer? Pourquoi?

Puis, mon regard se pose sur Christina. Puis je trouve Tori. Puis Zeke. Toutes ces personnes, je les connais. Elles ne tueraient jamais personne. Pourquoi des Altruistes? La seule question que je me pose est pourquoi. Puis : pourquoi suis-je ici?

Je suis dans une simulation.

Je me redresse d'un coup. Il faut que j'arrête ce massacre avant qu'il ne soit trop tard. Je me précipite sur le clavier et tape sur les lettres et les chiffres le plus rapidement possible avant de me jeter sous le bureau pour récupérer le disque dur. Lorsque je reviens face aux écrans, je constate avec soulagement que tout s'est arrêté. Des gens pleurent, d'autres crient, d'autres restent immobiles. Je cherche quelqu'un du regard mais ne la trouve pas. Tris. Il faut que je la trouve. De suite. Je me retourne et me fige.

Un cadavre. 

Tobias, c'est moi.

Cette fille.

Je sais que tu es là.

Ces cheveux blonds.

S'il te plaît.

Ces tatouages.

Arrête!

Cette silhouette.

Tris.

J'ai tué Tris. Un goût de bile me force à m'appuyer sur le mur pour vomir le peu de chose que j'ai dans l'estomac. Je l'ai tuée. Ce n'est pas possible, je n'aurais jamais fait une chose pareille. Pas elle. Je regarde par terre et remarque que des larmes tombent. Les miennes. Je n'ose même pas poser mon regard sur elle. Je me dégoûte. Pire que ça. Je m'exècre. Je suis parcouru de tremblements incontrôlables.

Mais, peut être est-elle encore vivante? Je m'avance rapidement vers sa personne. Evidemment, j'ai visé la tête. Donc, forcément qu'elle est morte. Je cache cette horrible blessure avec ses cheveux, plein de sang. Et je pleure, sans pouvoir m'arrêter. Mes sanglots forment un nœud dans ma gorge et je lâche un cri de douleur comme je ne l'ai jamais fait. Je sens mon cœur se briser en mille morceaux, me faisant souffrir comme jamais.

La seule personne qui ne m'ait jamais aimé. La seule personne qui m'ait accepté tel que je suis. La seule personne qui n'a jamais porté de jugement sur moi. Je l'ai tuée. Je lui ai injustement retiré la vie.

- Je suis désolé, dis-je parmi mes larmes. Je suis désolé. Je t'aime.

Je n'ai même pas pu lui dire de son vivant. Elle ne l'a jamais su et elle ne le saura jamais. Elle est - était - la personne la plus importante pour moi. Pourquoi ai-je fait une chose pareille? Merde!

Je ne cesse de lui répéter à quel point je m'en veux et surtout à quel point je l'aime. Mais, c'est trop tard. Le liquide rouge qui nous entoure le prouve. Sa peau est d'une pâleur abominable. 

- S'il te plaît, reviens, je supplie.

Je n'ai pas le droit de lui demander une telle chose. Je n'en ai pas le droit mais je le fais quand même. Je ne pourrais plus jamais être comme avant après ce que je viens de faire. Je ne pourrais plus jamais me regarder dans un miroir. Je ne pourrais jamais me le pardonner. Je la serre contre moi, mon corps prostré, voulant la sentir au plus proche de moi. Lorsque mon regard se pose sur l'arme. Cette arme qui lui a retiré la vie. Il suffirait que je l'attrape. Que je tire. Et tout ce cauchemar sera terminé. Je tends le bras et l'attrape. Je la pose à côté de moi. Je caresse les cheveux de Tris dans un silence seulement ponctué par mes sanglots.

- Je t'aime. Pardonne ma lâcheté, je suis désolé.

Je prends l'arme et la pose sur ma tempe. Je ne vois aucune autre solution. Une pression de mon doigt. Juste avant de partir, je la vois elle. Du moins, avant que je ne commette l'erreur de ma vie.

Puis je vois Caleb, Marcus et Peter dans l'encadrement de la porte. Un dernier regard sur Tris. Puis plus rien.

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Un chapitre sadique pour une fois ;) Même s'il est triste j'espère que vous l'aurez aimé!

TrueWordOfLove