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« Je passe en premier, déclare Raphaël.
Cléa hoche la tête, et pour une fois, ne le contredit pas, soulagée de ne pas avoir à se retrouver en avant.
La vieille maison abandonnée se dresse devant vous, comme un spectre du passé. Ses murs décrépis, couverts de mousse et de lichen, semblent suinter des histoires oubliées. Les fenêtres brisées laissent entrevoir l'obscurité intérieure, leurs cadres en bois tordus comme des griffes déformées. À chaque rafale de vent, les volets pendants émettent un bruit creux et sinistre, ajoutant une note lugubre à l'ensemble.
Lorsque Raphaël pousse la porte en bois, un grincement aigu déchire le silence. Ce bruit semble résonner dans la nuit, comme un cri étouffé. La porte s'ouvre lentement, révélant une entrée sombre et poussiéreuse. Le sol est couvert d'une épaisse couche de poussière et de débris, accumulés au fil des années. De nombreux squatteurs ont dû passer ici, des tags et des boîtes de conserve y sont encore. Des éclats de verre jonchent le sol, scintillant faiblement sous la lueur vacillante de vos lampes de poche.
À l'intérieur, l'air est lourd et stagnant, chargé d'une odeur de moisissure et de décomposition. Le plafond est soutenu par des poutres en bois décolorées, dont certaines sont si vermoulues qu'elles semblent prêtes à céder sous un souffle trop fort. Des toiles d'araignées géantes pendent comme des rideaux macabres, capturant la lumière de vos lampes et la renvoyant en ombres menaçantes sur les murs, qui ont déjà fait crier plusieurs fois Elena.
Les meubles, recouverts de draps poussiéreux, sont éparpillés dans l'entrée avec une négligence presque artistique. Une vieille chaise en bois, dont les pieds sont brisés, repose dans un coin, tandis qu'une commode à moitié effondrée se dresse contre le mur, ses tiroirs ouverts laissant entrevoir des objets oubliés depuis longtemps. Un grand miroir fissuré, suspendu au mur, reflète une image déformée de vos visages, comme si le passé vous observait avec une curiosité malsaine – cette idée te fait frissonner de peur.
Des escaliers en bois plus que raides se dressent au fond de la grande pièce, leurs marches décolorées et usées menant à des étages invisibles dans l'obscurité. Des papiers peints déchirés et décolorés pendent en lambeaux des murs, leur motif autrefois vibrant maintenant réduit à une pâte de couleurs ternes et boudinées. L'ensemble dégage une atmosphère de délabrement et de négligence, renforçant le sentiment que la maison est figée dans le temps, attendant silencieusement d'être redécouverte.
Raphaël avance prudemment dans la pièce, ses pas résonnant dans le silence oppressant. Les autres et toi le suivez, trop effrayés pour passer devant lui ou explorer seuls, pour le moment. La lumière de votre lampe de poche révèle des détails encore plus troublants : des taches sombres sur le sol, d'immenses griffures rampant le long des murs, et des ombres mouvantes créées par le scintillement de la lumière. Une sensation désagréable naît alors en toi : celle d'être observée. Mais tu as beau regarder dans toute la pièce, tu ne vois rien, strictement personne à part tes amis, qui commencent à se séparer dans la maison.
Lorsque Raphaël se dirige vers la petite cuisine à gauche de l'entrée, tu te retrouves figée dans l'entrée, regardant autour de toi avec une nervosité croissante. C'est alors que tu remarques des traces de pas marquées dans la poussière du sol, se dirigeant vers un petit escalier en bois dont il manque plusieurs marches. Ces empreintes récentes contrastent vivement avec l'immobilité apparente de la maison, et le malaise grandit en toi.
Tu te retournes pour appeler les autres, mais un cri aigu d'Elena te parvient de l'autre côté de la pièce. Tu vois Elena, pâle comme un linge, les yeux écarquillés d'horreur alors qu'elle pointe du doigt le sol. Tu te précipites vers elle, le cœur battant la chamade, et entends ses mots tremblants.
— Il n'y a pas d'empreintes en sens inverse... murmure-t-elle, sa voix à peine audible.
La terreur te saisit alors que tu réalises la portée de ses paroles. Les empreintes de pas mènent vers l'escalier, mais il n'y a aucune trace de retour. Cela signifie que quelqu'un est encore ici, quelque part dans la maison, invisible aux yeux.
Raphaël et les autres accourent, leurs visages se tordant de confusion et de peur alors qu'ils découvrent les empreintes et entendent le constat alarmant d'Elena. Une froideur glaciale envahit la pièce, et un silence lourd s'abat sur vous, amplifiant le battement rapide de vos cœurs.
— Ça veut dire qu'on n'est pas seuls, murmures-tu, la voix tremblante.
La panique s'empare du groupe alors que vous échangez des regards inquiets. Cléa, avec un éclat de détermination dans les yeux, commence à fouiller la pièce, tandis que Raphaël et Eiji vérifient les autres pièces. La tension est palpable, chaque bruit dans la maison devient une menace potentielle, chaque ombre un danger caché. Le sentiment d'être observé se renforce, et l'idée que quelqu'un, ou quelque chose, se cache dans les profondeurs de cette maison abîmée et silencieuse devient écrasante.
Toi, tu restes postée avec Elena devant la porte pour surveiller que personne ne rentre ni ne sorte dans le dos de tes amis. Tu remarques une vieille photographie jaunie par le temps qui représente une poupée qui t'horripile instantanément, et tu la reposes très vite.
Soudain, tu entends un léger gémissement qui te fait sursauter, provenant d'un point derrière toi. Tu te retournes et vois Elena, debout mais la tête baissée comme pour fixer ses pieds.
— Elena... ça va ?
Elle relève la tête, mais son visage n'est plus le même, tu ne la reconnais pas. Son beau visage habituellement fin et serein est déformé par un immense sourire jusqu'aux oreilles qui n'a rien d'humain, et des yeux révulsés striés de veines rouge sang. Son teint livide semble limite virer au jaune, et un hurlement démoniaque s'échappe de sa bouche maquillée. Dans sa main droite, elle tient un couteau à pain qui était placé dans la cuisine, et elle semble vouloir s'en prendre à toi.
Tu dois prendre une décision, et vite.
Si tu veux la désarmer pour la maîtriser, rends-toi au numéro 2
Si tu veux t'enfuir et rejoindre les autres qui sont à l'étage, rends-toi au numéro 5
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