6

Le temps presse, et l'angoisse monte de plus en plus. Raphaël, les mains tremblantes, te tient toujours, essayant désespérément de stopper le saignement, tandis que Cléa reste agenouillée à tes côtés, murmurant ton nom dans un souffle désespéré. Eiji, lui, se lève soudain, comme s'il venait de prendre une décision irrévocable.

— Il doit y avoir quelque chose dans la maison... un endroit où ils gardaient des bandages ou de quoi faire un garrot. Peut-être dans la cave ? propose-t-il, sa voix légèrement tremblante mais déterminée.

Raphaël hoche la tête, incapable de penser à une meilleure idée.

— Vas-y, je reste avec elle, répond-il, ses yeux brillants de peur et de désespoir.

Eiji se tourne vers Cléa, qui semble hésiter.

— Cléa, viens avec moi, s'il te plaît. On doit trouver ces bandages.

Elle hoche la tête, se redresse, et serre tes doigts une dernière fois avant de suivre Eiji.

Les deux amis se dirigent vers la porte menant à la cave. Celle-ci grince horriblement en s'ouvrant, comme si elle n'avait pas été utilisée depuis des décennies. Un souffle d'air glacial s'échappe de l'ouverture, emportant avec lui une odeur de moisissure et de terre humide.

— On va vite descendre et remonter, dit Eiji, essayant de se convaincre lui-même que tout se passera bien.

La cave est plongée dans l'obscurité totale, et les deux jeunes gens doivent utiliser la lampe de poche de leur téléphone pour y voir quelque chose. Chaque pas résonne lourdement contre les marches de bois, tandis que le silence oppressant les enveloppe. Chaque craquement semble amplifier la tension.

Arrivés au bas des escaliers, ils découvrent une grande pièce poussiéreuse, remplie de vieux meubles couverts de draps, des étagères remplies de bocaux mystérieux, et quelques caisses en bois délabrées. Leurs faisceaux lumineux balaient les ombres, faisant danser les silhouettes inquiétantes des objets abandonnés.

— Cherchons quelque chose qui pourrait être utile, chuchote Eiji, comme s'il avait peur de réveiller quelque chose d'endormi dans cette cave.

Ils se séparent pour fouiller plus rapidement. Cléa ouvre un vieux placard, poussant les toiles d'araignées qui l'encombrent. Eiji, lui, fouille parmi les caisses, soulevant les couvercles poussiéreux avec précaution.

— J'ai trouvé une trousse de premiers soins ! s'exclame Cléa d'une voix étouffée par l'excitation.

Elle sort précipitamment une petite boîte métallique, couverte de rouille, mais encore intacte. Lorsqu'elle l'ouvre, elle découvre des bandages, des compresses et quelques produits de soins.

— Parfait, on remonte ! répond Eiji, soulagé.

Mais alors qu'ils s'apprêtent à remonter, un léger souffle d'air frais passe à travers la pièce, éteignant la lampe de Cléa. La pièce est à nouveau plongée dans l'obscurité, et le silence devient encore plus lourd. Cléa et Eiji échangent un regard rempli de peur.

— Qu'est-ce que c'était ? murmure Cléa, sa voix à peine audible.

— Juste un courant d'air, rien de plus, répond Eiji, mais sa voix trahit une pointe de nervosité.

Ils commencent à remonter les escaliers, mais soudain, un bruit étrange résonne derrière eux, comme un battement d'ailes. Ils se retournent lentement, et la lumière de la lampe d'Eiji éclaire une forme blanche perchée sur une vieille étagère en bois.

— Une chouette effraie... chuchote Cléa, fascinée.

La chouette les fixe de ses grands yeux noirs, silencieuse et immobile, comme si elle les observait. Il y a quelque chose de réconfortant dans sa présence, malgré l'atmosphère sinistre de la cave.

— On dirait qu'elle nous surveille... dit Eiji.

Soudain, une sensation glacée parcourt la nuque d'Eiji. Il sursaute, se retournant d'un coup, certain que quelqu'un vient de le toucher.

— Cléa... quelqu'un... je... je sens quelque chose... souffle-t-il, sa voix tremblant de peur.

Cléa le regarde, inquiète.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Il n'y a personne ici, Eiji.

Mais Eiji ne l'écoute pas, ses yeux fouillent frénétiquement la pièce autour d'eux. Il a la nette impression qu'une main froide a effleuré sa peau, mais personne n'est là. Seule la chouette continue de les observer calmement.

— On doit sortir d'ici, maintenant ! déclare-t-il, sa voix plus ferme, tentant de maîtriser sa panique.

Ils remontent rapidement les escaliers, la chouette effraie les suivant des yeux. Une fois de retour à l'étage, ils referment la porte de la cave derrière eux. Eiji sent encore l'étrange sensation sur sa nuque, comme un frisson persistant.

Ils se précipitent vers toi, où Raphaël attend toujours, son visage déformé par l'inquiétude.

— On a ce qu'il faut, annonce Cléa en tendant la trousse de secours à Raphaël.

Tandis qu'ils commencent à soigner ta blessure, Eiji ne peut s'empêcher de jeter un coup d'œil vers l'escalier menant à la cave, l'image de la chouette et la sensation glaçante sur sa nuque le hantant toujours.

Raphaël et Cléa travaillent rapidement, ouvrant la trousse de secours avec des gestes fébriles. Ils nettoient la plaie et enroulent soigneusement un bandage autour de ta cuisse. Le saignement ralentit enfin, et ils poussent tous deux un soupir de soulagement en te voyant reprendre doucement conscience, tes yeux papillonnant sous l'effet de la douleur et de la fatigue.

— Ça va aller, Noa, tout va bien, murmure Raphaël, ses mains tremblant encore légèrement.

Cléa te caresse doucement la joue, les larmes aux yeux.

Mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, une voix glaciale, inhumaine, résonne soudain dans toute la maison, venant de nulle part et partout à la fois.

Partez !

Le mot résonne comme un coup de tonnerre, envahissant chaque recoin de la maison. La température chute brutalement, et un frisson d'effroi vous parcourt tous les trois. Raphaël se redresse d'un bond, le visage blême.

— Qu'est-ce que c'était ?! s'écrie-t-il, le cœur battant à tout rompre.

Eiji serre les poings, la peur tordant son estomac, mais il essaie de rester lucide.

— On doit s'en aller, maintenant !

Elena, qui était restée en retrait, observe la scène avec des yeux remplis de larmes. Elle se sent totalement dévastée par la culpabilité, son visage marqué par l'angoisse.

— Noa... je suis désolée... tout est de ma faute... murmure-t-elle, sa voix brisée.

Mais le temps presse, et les mots sont inutiles face à la menace qui pèse sur vous. Raphaël te soulève avec précaution, ignorant la douleur dans ses propres muscles, et fait signe à Cléa de le suivre.

— On doit partir d'ici avant que ça ne devienne pire, dit-il avec détermination.

Eiji attrape Elena par le bras et la tire vers la sortie, la forçant à bouger malgré son état de choc. Tous ensemble, vous quittez précipitamment la maison, vos cœurs battant à tout rompre, tandis que la voix continue de résonner dans vos esprits.

Partez !

Une fois à l'extérieur, le souffle froid de la nuit vous frappe, mais cette fois, c'est un soulagement. Le silence qui vous entoure est à la fois terrifiant et apaisant, après ce que vous venez de vivre. Vous vous éloignez de la vieille demeure, vos pas précipités résonnant sur le chemin de terre.

Mais, tandis que vous vous éloignez, Eiji jette un dernier coup d'œil en arrière. Sur le seuil de la maison, il croit apercevoir la silhouette de la chouette effraie, ses grands yeux noirs brillants dans l'obscurité. Comme une promesse de protection, ou peut-être un dernier avertissement.

Sans un mot, vous continuez à marcher, laissant derrière vous cette maison maudite et ses sombres secrets.

— On va où ? demande Cléa, qui suit aveuglément Raphaël.

— Je ne me vois pas prendre le volant après tout ce qu'il s'est passé pour le moment, il faut que l'adrénaline redescende... Installons-nous en forêt le temps de manger et de se reposer et après, rentrons, explique-t-il au groupe.

Vous suivez un petit sentier qui s'éloigne de la maison, et arrivez en lisière de forêt.

— Je préférerais que l'on rentre, ce qui est arrivé à Elena pourrait se reproduire, s'inquiète Eiji en se tournant vers la principale concernée. Et cette fois, ça pourrait être encore plus grave.

Tu commences à te réveiller, et tu les aides à trancher :

"Reposons-nous un peu dans la forêt le temps que Raphaël se calme (numéro 11)"

"Repartons en voiture le plus vite possible (numéro 9)"



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