Chapitre 2 : SHŪTOKU
C'était le jour de la rentrée lycéenne. Kuroko était fin prêt et sortait de chez lui, afin de se rendre à la cérémonie de rentrée. Il passa chez son ami de Teikō, afin qu'ils fassent la route ensemble. Ils avaient fait connaissance en faisant partie de la même équipe de basket, au collège. Ils n'étaient pas ceux qui avaient le plus d'atomes crochus, mais s'entendaient plutôt bien quand même. Kuroko pensait que c'était surtout un excès de timidité qui empêchait Midorima de montrer aux autres qu'il tenait à eux. Il le voyait comme un vrai tsundere.
- Bonjour, Midorima-kun.
- Bonjour, Kuroko. Je suis vraiment surpris que tu te sois inscrit à Shūtoku. Je pensais que tu aurais suivi Aomine à Tōō.
- Il y a déjà Momoi-san qui le suit à Tōō. Il n'a pas besoin de moi.
- Moi non plus, je te signale.
Le petit fantôme ne répondit rien, mais esquissa un léger sourire qui n'échappa pas au shooter de la GM, qui sentit son cœur battre un peu plus vite à cette vision rare.
Ils firent le reste de la route en silence et une fois arrivés, ce fut toujours en silence qu'ils cherchèrent leurs noms sur les listes des classes. Le hasard faisant bien les choses, ils étaient dans la même classe. Et même si notre tsundere d'1m95 ne l'avouerait pas, il en était ravi.
Ils se rendirent ensuite à la cérémonie, puis dans leur salle de classe. Ils s'assirent l'un à côté de l'autre machinalement, Kuroko à la gauche de Midorima.
La journée se passa assez vite, sans le moindre problème et c'est encore une fois ensemble qu'ils allèrent au club de basket. Ils y retrouvèrent le garçon assis à la droite du shooter en classe, un certain Kazunari Takao, meneur aux cheveux noirs et aux yeux bleu-gris, ayant un goût prononcé pour la taquinerie et la bonne humeur. Il plut tout de suite aux deux amis, même si le shooting-guard ne l'avoua pas et ne l'avouerait jamais. Les sélections se passèrent plutôt bien pour les deux plus grands, mais un peu moins bien pour le plus petit. Le capitaine s'apprêtait à annoncer les noms des joueurs qui pouvaient passer la suite des sélections.
Au moment où Kuroko se disait que c'était fichu pour lui, l'entraîneur, Masaaki Nakatani, arriva.
- Lequel d'entre vous est Kuroko Tetsuya ?
- Euh, c'est moi. Répondit le petit passeur en levant la main droite.
- Hein ?! Mais depuis quand t'es là, toi ? s'écrièrent tous les lycéens présents dans le gymnase.
- Ben, depuis le début. Déclara le joueur fantôme, toujours impassible, habitué à ce genre de réaction. Ce qui occasionna un sourire en coin à Midorima.
- Va sur le banc. Ta sélection se fera plus tard. En attendant, il faut qu'on discute. Otsubo, je te laisse reprendre là où tu en étais.
- Bien. Merci, coach. Les joueurs qui vont pouvoir poursuivre les sélections sont Midorima, Takao...
Pendant que le capitaine continuait d'énumérer les heureux élus, Nakatani emmena Kuroko jusqu'au banc.
- J'ai discuté avec le coach Sanada. Il m'a expliqué ta particularité et aussi qu'il ne servait à rien de te faire passer des sélections normales. Tu étais le sixième joueur fantôme de la génération miracle. C'est un argument suffisant pour que je te laisse l'opportunité de me montrer de quoi tu es capable. Quand les sélections normales seront terminées, j'organiserai un petit match d'entraînement et tu seras dans la même équipe que Midorima. Enfin pour cette fois, car il faudra que tu apprennes à jouer avec les autres membres de l'équipe si je t'accepte. Mais pour aujourd'hui, disons que je te permets de garder certains repères et tu as l'habitude de jouer avec lui.
- D'accord, monsieur. Je vous remercie.
- Et il faudra aussi voir à enrichir ton jeu, mais on verra ça plus tard. Voyons d'abord si tu arrives à me convaincre.
- Oui, monsieur.
Pendant leur petite conversation, les sélections s'étaient finies et Otsubo, le capitaine, vint donner la liste des nouveaux membres à son coach. Celui-ci se leva et annonça d'une voix forte et claire :
- Bien, rassemblez-vous. Vous allez jouer un petit match d'entraînement de deux fois dix minutes. Dans la première équipe, je veux Otsubo, Miyaji, Kimura, Midorima et Kuroko. Je laisse le soin à Otsubo de former la seconde équipe.
- Oui, coach! Répondirent en chœur tous les joueurs présents.
Takao se retrouva dans la seconde équipe, avec le petit frère de Miyaji et d'autres seconde et troisième année.
Le match commença et Kuroko disparut du terrain. Midorima recevait des ballons qui semblaient sortir de nulle part. Le petit fantôme essayait aussi de faire des passes aux autres joueurs, mais comme ils n'avaient pas l'habitude de jouer ensemble, ils manquaient de coordination. Par contre, Midorima réceptionnait tous les ballons sans même les regarder. Il avait une totale confiance en son passeur et même s'il n'était pas Aomine, il dégageait suffisamment de lumière pour qu'il y ait une certaine osmose entre eux deux.
À la fin du match, la première équipe gagna 46-20. Les vingt points ayant été marqués grâce aux yeux de faucon de Takao qui avait réussi à neutraliser Kuroko plusieurs fois. Étant dans la même équipe au final, cela ne dérangea pas le bleuté outre mesure. Nakatani était plus que satisfait de ce qu'il avait vu. Sanada ne lui avait pas menti, ce petit bonhomme était un sacré phénomène.
- Kuroko Tetsuya, bienvenue dans l'équipe de basket du lycée Shūtoku.
- Ouais, bienvenue ! S'exclamèrent ses nouveaux coéquipiers.
- Je vous remercie. Répondit le passeur en s'inclinant.
- Bien joué, Kuroko. Le félicita le shooting guard, bien plus content qu'il ne le laissait paraître.
- Merci, Midorima-kun. Répondit-il, le cœur battant à tout rompre, comme à chaque fois que le vert lui faisait l'un de ses rares compliments.
- Ouais, c'était du bon boulot ! Tu m'as bien fait galérer !
- Merci, Takao-kun.
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- J'étais sûr que t'y arriverais, Tetsu. Tu fais partie de la GM, après tout ! C'était impossible qu'ils veuillent pas de toi. Et sinon, ça se passe comment avec Midorima ?
- Je te remercie, Aomine. Et avec Midorima-kun, ça se passe plutôt bien. On traîne toujours ensemble et tout le monde le regarde tout le temps à cause de ses porte-bonheur.
- Ils le regardent lui et pas toi ?
- Non, pas moi. Seulement Midorima-kun et Takao-kun.
- Ah, ça m'étonne pas. Toujours aussi invisible ! Et c'est qui ce Takao-kun ?
- C'est un camarade qui est dans la même classe que nous. Il fait aussi partie du club. Il reste tout le temps avec nous. Il est plutôt sympa, toujours de bonne humeur.
- Le contraire de ce cher Midorima, quoi ! Bon, faut que j'raccroche. On se voit à l'inter-lycées !
- Promis. Bonne soirée.
- Bonne soirée, Tetsu.
La petite ombre avait gardé le contact avec son ancienne lumière. Leur amitié était bien trop forte pour être rompue par un simple changement d'école, surtout qu'ils étaient quand même dans la même ville. Le dunker était son confident et le seul à savoir ce qu'il ressentait pour le shooter.
Quand le petit fantôme lui avait avoué son homosexualité, il ne l'avait pas jugé et son comportement n'avait pas changé. Par contre, quand il lui avait dit qu'il était amoureux du joueur aux cheveux verts, il avait cru que son ami était devenu fou. Ce gars était carrément bizarre et plus froid qu'un iceberg. Mais le plus petit lui avait simplement répondu qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et qu'il devrait peut-être apprendre à mieux observer les gens, comme lui le faisait. Ça ne l'avait pas convaincu, mais il avait quand même laissé tomber en se disant que de toute façon, en amour, on ne choisissait pas la personne dont on tombait amoureux. Si c'était avec Midorima que son meilleur ami devait trouver le bonheur, alors soit, il le soutiendrait. Mais bon, encore fallait-il que le shooting guard soit gay. Et ce n'était pas le genre d'info que le vert divulguerait facilement. Mais comme ils étaient dans le même lycée, peut-être que Kuroko pourrait en savoir plus. Avec le temps, il en apprendrait sûrement plus, surtout qu'ils avaient l'air plus proches depuis quelque temps.
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Le temps passa entre les cours, les entraînements et les matchs de basket. Shūtoku avait terminé dans le top 5 des meilleurs clubs du pays, échouant en quart de finale de l'inter-lycées. Plus le temps passait et plus les deux amis se rapprochaient. Takao était aux premières loges et perspicace comme il l'était, il se rendait bien compte que ces deux-là éprouvaient plus que de la simple amitié l'un pour l'autre. Il voyait aussi qu'aucun des deux ne se rendait compte des sentiments de l'autre et que cette ignorance les faisait souffrir, même s'ils essayaient de garder pour eux leurs émotions, affichant un visage le plus impassible possible. Le meneur commençait à bien les connaître et savait lire le moindre signe sur leurs visages neutres, ses yeux de faucon l'aidant à remarquer la réaction de l'un, alors qu'il regardait l'autre. Il se décida à intervenir, ne supportant plus de voir ses amis malheureux. Il se fixa pour objectif de les mettre en couple avant le début de la Winter Cup.
Il piqua le numéro de Momoi Satsuki dans le portable de Midorima et la contacta, afin de lui exposer son objectif et son plan. La rose, au courant des sentiments de ses deux camarades comme toute bonne commère, se fit un plaisir d'accepter d'aider le faucon dans sa tâche. Elle aussi voulait les voir heureux, même si cela voulait dire que le petit bleuté serait en couple avec quelqu'un d'autre qu'elle. Elle désirait avant tout son bonheur.
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- Eh, les gars, et si on se faisait un Maji burger suivi d'un ciné, samedi après l'entraînement ? Demanda "innocemment" Takao, pendant la pause déjeuner du jeudi midi.
- Oui, c'est une bonne idée, Takao-kun. Ça nous permettrait de nous changer les idées après l'inter-lycées et avant la Winter Cup.
- Si Kuroko est d'accord, alors pourquoi pas.
- Ha ha, Shin-chan, tu passes ton temps à dire que vos groupes sanguins et vos signes astrologiques ne sont pas compatibles, mais tout le monde voit bien à quel point vous vous entendez bien ! Alors le rendez-vous est pris pour samedi.
Et le samedi suivant, après la pratique, ils se retrouvèrent tous les... deux. Le point-guard avait mystérieusement disparu quand ils avaient quitté les douches.
- Que fait-on, Midorima-kun ? Veux-tu que nous allions quand même au fast-food et au cinéma ou préfères-tu que nous annulions ?
- Euh, je ne sais pas... Et toi, tu voudrais faire quoi ?
- Ça me tente bien, même sans Takao-kun.
- Bien, alors allons-y.
Et ce fut les joues légèrement rosies que nos deux compères partirent pour un après-midi à deux. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que deux personnes les épiaient de loin. Une jeune fille aux cheveux roses et un garçon aux cheveux noirs qui jouaient aux entremetteurs secrets, croisant les doigts pour que ce "rencard" porte ses fruits. Ils s'étaient assurés l'aide d'autres personnes. Momoi avait réussi, à force de persévérance, à convaincre Aomine de les aider, ainsi que Kise qui ne s'était pas fait prier. Alors que les deux de Shūtoku étaient attablés aux Maji burger, l'as de Tōō arriva à "l'improviste" et s'assit direct à la même table que ses ex-coéquipiers, tout en prenant son ancienne ombre par les épaules. Ce geste fit se raidir le shooter. Il n'appréciait pas que l'on touche le petit fantôme de manière aussi familière. Il le reconnaissait, il était jaloux. Et comme il ne savait pas si ses sentiments étaient réciproques, sa jalousie s'en trouvait exacerbée.
- Quelle surprise, Tetsu, j'pensais pas t'voir ici. Qu'est-ce tu fais ?
- Je mange, comme tu peux le voir. Et toi, Aomine, que fais-tu ici ? Ne me dis pas que tu manges, tu n'as pas de plateau.
- Nan, j'passais par là et j'vous ai vus par la vitrine. Alors j'suis entré pour faire un p'tit coucou. Au fait, salut Midorima.
- Bonjour à toi aussi, Aomine. Répondit le vert, un peu sèchement.
Il était irrité par l'intrusion du métis. Il pensait qu'il passerait l'après-midi seul avec son amour secret et entendre ce dernier appeler le dunker sans ajouter de suffixe à son nom le rendait encore plus jaloux et encore plus énervé. Et en plus, il avait commencé par l'ignorer. Sa bonne humeur déclinait à vue d'œil au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient.
- Bon, c'est pas tout ça, mais va falloir qu'j'y aille. J'suis attendu et j'vais être en retard.
Et il partit, satisfait des réactions qu'il avait pu observer chez le vert. C'était maintenant au tour de Kise de jouer.
Les deux amis soupirèrent discrètement. Eux aussi se levèrent. Il était temps qu'ils se mettent en route s'ils ne voulaient pas rater leur séance. Mais alors qu'ils se dirigeaient vers le cinéma, ils tombèrent nez à nez avec Kise.
- Kurokocchi, Midorimacchi ! Quelle bonne surprise ! Je suis content de vous voir !
- Bonjour, Kise-kun.
- Bonjour, Kise.
- Vous faites quoi de beau ?
- Nous allions au cinéma. Répondit le vert, de plus en plus agacé.
- Oh, je viens avec vous ! Mon shooting a été annulé. Ce serait dommage que je sois venu jusqu'à Tokyo pour rien !
- Eh bien, c'est que... commença Kuroko avant d'être interrompu.
- Ah, Midorimacchi, ça fait tellement longtemps qu'on a pas passé un peu de temps ensemble. Allez, en route !
Et le blond prit la direction du cinéma en tirant le vert par le bras, ne laissant d'autre choix au petit bleuté que de les suivre. Ce dernier était plutôt énervé. Sa journée ne prenait pas du tout la tournure qu'il espérait.
Quant à Midorima, il commençait à se dire que Oha-asa était clairement contre lui et qu'un dieu quelconque avait décidé de lui pourrir son après-midi. Il avait pourtant bien écouté son horoscope le matin même et il était censé avoir une journée très chanceuse, surtout avec son porte-bonheur sur lui. Il s'agissait d'un baume pour les lèvres et sachant qu'il devait passer la journée avec le passeur, il avait bien fait attention d'en acheter un de très bonne qualité.
Pendant tout le trajet et tout le film, le mannequin, contrairement à ses habitudes, n'était pas collé à Kuroko, mais à Midorima. Ce qui avait le don de mettre le petit fantôme clairement sur les nerfs. Et le shooter aussi. Ce fut donc un Kise au sourire éclatant qui sortit du cinéma, accompagné par deux amis à l'humeur massacrante. Il l'avait bien remarqué et espérait de tout son cœur que les prévisions de Momoi et Takao se révéleraient justes. Il était rare de voir le joueur fantôme dans cet état et cela ne lui plaisait pas.
- Oh, j'avais pas vu l'heure ! Il faut que j'y aille. Ça m'a fait plaisir de te revoir, Midorimacchi ! Et toi aussi, Kurokocchi !
Et il disparut comme il était venu.
Nos deux amis cheminèrent vers la station de métro la plus proche. L'ambiance était clairement tendue et ce fut dans un silence inconfortable qu'ils marchèrent. Ce fut Midorima qui le brisa le premier.
- Apparemment, tu avais l'air content de voir Aomine, tout à l'heure, surtout quand il t'a pris dans ses bras.
Même s'il ne comprenait pas la réaction de son ami, elle l'énerva et pour une fois, il laissa sortir sa colère.
- Tu n'es pas mon petit ami à ce que je sache. Tu n'as donc aucun droit de te montrer jaloux. Et puis tu peux parler. Kise-kun n'a pas arrêté de te coller et tu ne lui as rien dit. Et tu n'as rien fait non plus pour l'éloigner ! Ça n'avait pas l'air de te déranger ! Mais peut-être que tu as apprécié ?!
- Moi, je suis jaloux ?! Parce que toi, tu ne l'es pas quand tu parles de Kise, peut-être ?!
Et le déclic se fit dans la tête du plus petit.
- Oh, nous sommes tous les deux jaloux. Cela signifierait-il que nous ayons... des sentiments... l'un pour l'autre ?
Tout en disant ces mots, il tortillait ses doigts et ses joues étaient rouges. Le déclic se fit également chez le plus grand qui se retrouva un court instant bouche bée. Puis il rassembla son courage et parla comme il n'en avait pas l'habitude, c'est-à-dire sincèrement, sans sarcasme, en laissant son côté tsundere de côté.
- Peut-être bien. Si je te disais que cela fait presque un an que je veux sortir avec toi sans trouver le courage de te le demander, tu me répondrais quoi ?
- Je te répondrais que je n'ai pas eu plus de courage que toi. Et aussi que nous souffrons tous les deux depuis un an pour rien, ou plutôt parce que nous avons manqué de courage. Répondit le bleuté, toujours le rouge aux joues.
Le shooter tira sur le bras du fantôme, afin de l'emmener dans une petite ruelle à l'écart. Il plaqua Kuroko contre le mur et prit possession de ses lèvres avec passion. Il mit dans ce baiser toute la frustration qu'il avait accumulée depuis un an. Son vis-à-vis n'était pas en reste. Il lui rendit son baiser comme si rien d'autre ne comptait. Et de toute façon, en cet instant, pour eux, rien d'autre ne comptait. Ils se séparèrent à regret quand ils ressentirent le besoin de respirer.
- Alors nous sortons ensemble ?
- Ça me semble évident, Midorima-kun.
- C'est Shintaro.
- ?
- Puisque nous sortons ensemble, appelle-moi Shintaro.
- Shintaro-Kun ?
- Non, Shintaro. À moins que tu n'appelles cet imbécile de dunker Aomine-kun.
- Tu es jaloux ?
- Oui, je suis jaloux, Tetsuya.
- D'accord, Shintaro. J'ai l'impression de vivre un rêve.
- C'est pourtant bien la réalité.
Ils s'embrassèrent encore une fois, avant de quitter la ruelle et de rentrer chez eux.
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Sans même se parler, ils avaient trouvé un équilibre, une attitude à avoir en public. De toute façon, aucun des deux n'était très démonstratif en public. Mais en privé, ils ne perdaient jamais une occasion de s'embrasser ou de se prendre dans les bras l'un de l'autre. Ils avaient toute une année à rattraper. Les quatre complices étaient ravis que leur plan ait fonctionné aussi bien et s'en félicitaient. Ils avaient réussi à les mettre ensemble avant la Cup.
Et justement, la Winter Cup approchait à grands pas. Les matchs éliminatoires étaient passés et tous les membres de la GM avaient réussi à se qualifier, sans surprise. Il en avait été de même pour l'Inter-lycées. Et comme pour cette dernière, tous les passionnés de basket étaient au rendez-vous pour voir ces cinq génies s'affronter une nouvelle fois. (et oui, cinq. Kuroko est toujours aussi transparent !). Les matchs entre membres de la génération miracle étaient toujours de très haut niveau.
Contrairement à la compétition d'été, Shūtoku arriva jusqu'en finale où ils perdirent contre Rakuzan. Ils avaient eu la "chance" qu'Aomine soit blessé pour la demi-finale. Ils n'étaient pas sûrs du résultat si l'As avait participé. Mais Akashi avait encore montré sa supériorité. Cependant, les oranges s'étaient bien défendus. Tellement bien qu'ils avaient même réussi à faire qu'Akashi utilise son œil de l'empereur. Mais au final, ils n'avaient quand même pas fait le poids, même si la différence au score était plus qu'honorable. Ils n'avaient perdu qu'avec dix points de retard, sur un score final de 137-147. Le public avait été en liesse, tant le spectacle offert avait été grandiose. C'était une défaite amère, mais dont ils n'avaient pas à rougir.
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Le 31 janvier. Cela faisait des semaines que Midorima y pensait, planifiait les moindres détails de cette journée et il y était enfin. En plus, on était samedi. C'était vraiment parfait. Oha-asa avait classé les verseaux en première position et les cancers en deuxième. Il avait acheté les objets porte-bonheur pour les deux signes. Ses parents étaient partis en week-end chez des amis en emmenant sa petite sœur avec eux, lui laissant la maison. Tout allait vraiment pour le mieux. Il ne manquait plus que son petit ami. Petit ami qui ne tarda pas à sonner à la porte. Ils sortaient ensemble depuis trois mois maintenant, mais il était nerveux comme à leur premier vrai rencard. Ce fut donc les joues rosies et les mains moites qu'il alla ouvrir.
- Bonjour, Tetsuya. Joyeux anniversaire. Dit-il en lui tendant son objet chanceux du jour, un porte-clés poussin.
- Bonjour, Shintaro. Et merci. Répondit l'autre, tout en se mettant sur la pointe des pieds et en tirant sur le haut du vert pour qu'il se penche, afin de l'embrasser.
- Ça s'est bien passé avec ta famille ?
- Oh, tu sais, on a juste mangé un bout de gâteau tous les quatre. Comme ma grand-mère était fatiguée, je suis vite parti chez Aomine. Sa mère m'avait demandé de passer. Elle m'avait préparé un gâteau et m'avait acheté un T-shirt en cadeau.
- Hum, c'est gentil de sa part.
- Ne sois pas jaloux. Aomine est seulement un ami. Mon meilleur ami, c'est vrai, mais seulement un ami quand même. Toi, tu es mon précieux petit ami, même si tu fais 27 cm de plus que moi. Ajouta-t-il avec une pointe d'amusement.
- Oui, je sais, mais la jalousie ne se contrôle pas.
- Je sais. Et puis c'est une preuve que tu m'aimes.
Le shooter rougit à ces paroles et invita Kuroko à entrer dans le salon. Il avait dressé la table pour le dîner et avait cuisiné lui-même. L'attention toucha énormément Kuroko, même s'il manquait d'appétit après avoir mangé du gâteau tout l'après-midi. Il fit quand même un effort pour faire honneur à la cuisine de son aimé qui s'était révélé plutôt doué aux fourneaux.
- Tiens, c'est mon cadeau.
- Merci, mais il ne fallait pas. La soirée en elle-même suffisait largement.
- ...
- Mais... mais tu es fou ! Tu n'aurais pas dû ! Des billets pour la finale du championnat national ! Tu as dû les payer une fortune !
- Ne t'en fais pas pour ça. Si ça te fait plaisir, c'est le principal.
- Merci.
Kuroko l'embrassa tendrement. En vérité, Midorima avait économisé sur son argent de poche, l'argent qu'il avait eu à noël y était passé aussi, sans parler des restrictions qu'il s'était imposé sur son budget pour ses objets porte-bonheur. Il avait fait pas mal de sacrifices, mais rien qu'au bonheur qui se lisait sur le visage de son homme, il se disait que ça les valait largement.
Le baiser s'approfondit et passa de tendre à passionné. Ils n'étaient pas encore allés plus loin, voulant prendre leur temps, mais ils sentirent tous deux qu'ils avaient atteint les limites de leur patience respective. Ils se dévoraient littéralement et leurs mains se perdaient sous leurs chemises, caressant la peau douce de l'autre, retraçant les contours de leurs muscles. Le shooter entraîna Kuroko jusque dans sa chambre. Une fois la porte passée, il se jeta sur sa bouche pour un autre baiser encore plus passionné. Ils se dévoraient la bouche et leurs langues, venues s'inviter, se lancèrent dans un ballet sensuel.
Les chemises furent rapidement retirées et jetées au loin. Les pantalons suivirent de près. Le plus grand attira l'autre jusqu'à son lit et les fit tomber dessus, surplombant le bleuté de son corps.
Il abandonna la bouche du petit passeur et laissa sa bouche glisser le long de sa mâchoire, y laissant des baisers papillons au passage, pour aller lécher le lobe de l'oreille, ainsi que la peau tendre qui se trouvait juste derrière. Ses lèvres léchèrent, puis suçotèrent la peau laiteuse de son cou, y laissant un suçon bien visible. Depuis le temps qu'il désirait apposer sa marque sur ce corps, c'était maintenant chose faite et il en était fier.
Il continua sa descente humide et sensuelle jusqu'à arriver au torse de son aimé où il prit en bouche les grains de chair dressés par le désir. Il les mordilla, les lécha, les aspira chacun leur tour, les torturant de la plus douce façon qui soit. Le petit fantôme ne retenait plus ses soupirs et ses gémissements de plaisir, se laissant griser par les sensations que lui infligeait le traitement de son amoureux. L'une de ses mains s'était glissée dans la chevelure verte, alors que l'autre caressait doucement le dos de son partenaire. Les deux amants sentaient chacun l'érection de l'autre à travers le tissu de leur boxer et cela ne les excitait que plus. Le SG reprit sa descente infernale pour s'arrêter au niveau du nombril qu'il lécha et qu'il utilisa pour mimer l'acte sexuel avec beaucoup de réalisme.
Il glissa ses doigts sous l'élastique du sous-vêtement, jouant avec un moment, et finit par le retirer d'un coup sec. Il se saisit du membre gorgé de sang qui semblait n'attendre que lui et commença à le masturber. Il entendait son amant haleter fortement. Il lécha la verge sur toute sa longueur, de bas en haut, et suçota le gland, comme on le ferait avec une sucette, puis goba entièrement l'objet de sa convoitise. L'une de ses mains caressait les flancs du bleuté de manière aérienne, le faisant frissonner, pendant que l'autre tournait lentement autour de l'anneau de chair, exacerbant l'excitation de son propriétaire.
- Shintaro... J'en peux plus.
Comprenant le message, Midorima se releva et se saisit d'un flacon de lubrifiant rangé dans le tiroir de sa table de nuit. Il retira le bandage de sa main gauche et y versa une quantité généreuse de gel. Il reprit sa fellation, alors qu'un premier doigt pénétrait l'intimité de son petit ami. Il le fit bouger un peu, histoire de préparer l'arrivée du deuxième doigt. Quand ce dernier eut rejoint cet antre chaud et tant convoité, il les écarta, tout en maintenant un mouvement de va-et-vient, assouplissant les chairs qui l'accueilleraient sous peu. Il ajouta un troisième et dernier appendice, provocant une grimace de douleur sur le visage de sa virginale moitié. Il se mit donc à la recherche de ce point sensible, à l'intérieur du corps de son amant, qui ferait voir des étoiles à ce dernier.
- Ah ! Shintaro, viens, je t'en prie !
"Plus facile à trouver que je ne le pensais" se dit-il mentalement.
Il retira son boxer et attrapa un préservatif qu'il enfila prestement. Il suréleva le bassin de Kuroko et se positionna devant son entrée. Il le pénétra doucement, lentement. Il ne voulait surtout pas lui faire mal. Il voulait que ce moment soit magique pour tous les deux. Une fois arrivé au bout, il patienta le temps que son chéri s'habitue à sa présence.
Un léger coup de bassin lui indiqua qu'il pouvait commencer à bouger. Il entama un lent mouvement de va-et-vient. Il recherchait le bon angle, celui qui lui permettrait de taper dans la prostate de son ange à chaque coup de rein. Il accéléra progressivement, prenant à chaque fois un peu plus d'élan. Un cri de pur plaisir, plus sonore que les autres, lui fit comprendre qu'il avait atteint son but.
- Oui ! Shintaro, encore ! Plus... plus fort, plus profond ! C'est si bon !
Il se retira presque entièrement et rengaina d'un coup sec, faisant hurler de plaisir son compagnon. Gardant le même angle, il mit la jambe gauche de Kuroko sur son épaule et reprit ses coups de boutoirs, les faisant aller de plus en plus vite et de plus en plus profond, pour le plus grand plaisir du petit passeur. C'était leurs premières fois à tous les deux et Shintaro sentait bien qu'il ne tiendrait plus très longtemps. Il se saisit de la verge de son amant et y appliqua des coups de poignet au même rythme que ses coups de reins. Quelques instants plus tard, il atteignait la jouissance, alors que le bleuté se déversait entre leur deux corps couverts de sueur.
Il se laissa tomber sur le lit, à côté de son petit ami. Leurs souffles étaient irréguliers. Ils peinaient à retrouver une respiration normale.
- Shintaro, c'était... comment dire ? Magique. Oui, c'est le bon mot. C'était tout simplement magique. Je t'aime.
Notre tsundere national était abasourdi. Il était rare que le petit fantôme se laisse aller à de telles déclarations. Mais il se reprit bien vite, se rendant compte que sa réponse était attendue.
- Pour moi aussi, c'était magique. Et en rougissant, il rajouta, Moi aussi, je t'aime.
Ils avaient certes attendu une longue année avant de pouvoir se trouver, mais ils ne le regrettaient pas. Ils savaient que maintenant, ils pourraient envisager l'avenir sereinement, à deux.
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