Bonjour lect'eurices, heureuse de savoir qu'un bon vent vous a amené à lire cette histoire ! Voici la première nouvelle de ce recueil. Et si... Vous découvriez La lumière rouge ? 

La lumière rouge est une courte histoire fantastique, la première que j'écris (et que je finis ^^). L'histoire se passe à Barcelone, dans l'appartement d'un artiste où vont se dérouler des faits plutôt étranges. J'espère que cela vous plaira ! Bonne lecture !

____________

Un rai d'une douce lumière dorée donnait à mon triste appartement poussiéreux, une atmosphère scintillante. Mes plantes grasses se gorgeaient de soleil, sur mon chevalet, l'étalon mouillé séchait sur la toile. Le vrombissement des moteurs s'éloignait et revenait, inlassablement. Assommé par l'humide chaleur qui pesait dans les rues de Barcelone, je feuilletais les pages glacées de mon magazine de peinture. Le réfrigérateur ronronnait, tout comme mon félin sur mes genoux. Son poil roux et soyeux m'avait toujours fait penser à celui d'un renard. Ma poitrine se soulevait régulièrement et je laissais s'échapper de mes lèvres asséchées, un fin filet d'air dont je m'étais approprié une part de l'oxygène. J'abandonnais peu à peu mes sens pour mes songes, j'esquissais un sourire tandis que j'imaginais retrouver ma sœur dans quelques jours, quand l'été commencerait. Les paupières closes, mes pensées formaient autour de moi, un confortable cocon d'heureuses perspectives, propice au sommeil.

Une vibration désagréable parcourait ma jambe. Dans ma poche, mon portable agité me ramenait brutalement à la réalité. Un frisson parti de mon échine me parcourut le dos tandis que mes poils se dressaient. Il faisait froid. J'entendis un feulement au bas de l'immeuble, mon renard domestique était parti vaquer à ses occupations nocturnes. Mes pieds secs s'abattaient lourdement sur le carrelage tandis que je me levais de mon sofa bordeaux. Mon regard s'attarda quelques secondes à la fenêtre que j'avais rejointe en quelques enjambées maladroites. Les lumières de la mégapole me laissaient toujours sans voix. "La Voie Lactée artificielle", comme j'aimais l'appeler. Les rideaux tirés, les rayons de la lune désormais absents ne me laissaient plus entrevoir l'intérieur de mon appartement. Qu'importe, je le connaissais par cœur. Je n'étais toujours pas habitué au silence vespéral qui s'invitait chez moi le soir. Tandis que je rejoignais l'étage, mon talon entra en contact avec une pellicule collante et froide. Probablement mon magazine, peu importe. Sur la table, une petite lumière rouge clignotante indiquait que j'avais reçu un texto. Surpris, je tâtai ma poche pour m'assurer de la présence de mon portable. Étrangement, il ne s'y trouvait pas. Avais-je rêvé cet appel, cause de mon réveil ? Troublé, j'avançais ma main vers la lumière clignotante de la table sans parvenir à atteindre mon portable. Le petit point rouge arrêta soudainement de clignoter et je me retrouvais dans le noir complet. A tâtons, je parvins à atteindre l'interrupteur. L'ampoule éclaira la pièce.

Je me frottais les yeux, étais-je en train de devenir fou ? Je me dirigeais vers la cuisine, un verre d'eau à la main quand un cliquetis retentit dans le salon. L'interrupteur venait d'être pressé. Je me retrouvais dans le noir complet. Le vrombissement du réfrigérateur s'intensifia derrière moi. Je fis volte-face. Deux petites sphères rouges semblaient flotter à la hauteur de mes yeux. Une troisième apparut, une quatrième, une cinquième... Bientôt, une bonne vingtaine de paires de sphères lumineuses m'encerclaient. Mon réfrigérateur faisait un bruit infernal et, abasourdi, je tentais de prendre conscience de la situation... Une quarantaine de yeux rouges me fixaient. Tout à coup, ma jambe se mit à vibrer. Mon portable. Je m'en saisis afin d'en activer la lampe de poche. Impossible de l'allumer. Les sphères lumineuses se rapprochaient dangereusement de moi. La panique m'envahit, je fermais les yeux et m'accroupis afin d'échapper à ces billes couleur sang. L'une d'entre elle fondit sur moi. Une vive sensation de brûlure m'arracha un cri, mon réfrigérateur grondait tellement fort qu'il semblait prêt à exploser. Sa porte s'ouvrit comme animée d'une volonté propre. Une cascade d'aliments dégringola à mes pieds. Une autre bille s'élança et me toucha à l'œil, je hurlai. Une pluie de ces billes de feu s'abattit alors sur moi. La douleur me transperçait tandis que je me débattais. Des cris atroces s'échappaient de ma gorge. Je sentit du sang dégouliner le long de ma joue. Mes sens s'engourdissaient et le dernier son que j'entendis fut celui de la porte du réfrigérateur qui claqua.

Je vis les policiers entrer précipitamment dans mon appartement et allumer la lampe, probablement alertés par les voisins. Je les aperçus inspecter ma demeure. Mes plantes grasses. Mon chevalet. Mon sofa bordeaux. L'un d'entre eux caressa mon renard aux allures félines quand il rentra à la maison. Enfin, ils pénétrèrent dans la cuisine. Rien de suspect en apparence à l'exception de quelques fines éclaboussures de sang sur le carrelage que le plus observateur d'entre eux ne tarda pas à découvrir. Ce fut ce dernier qui constata que ces lignes pourpres menaient au réfrigérateur. Il eut alors l'épouvantable honneur d'y découvrir mon corps, comme criblé de balles, transpercé de toutes parts, duquel fuyaient des ruisseaux sanguinolents. La dernière chose que je vis avant que mon fantôme ne se disloque fut mon félin, qui s'étirait à côté du sofa. Dans ses yeux brillaient d'étranges petites lueurs rouges. 

____________

Alors ? N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Sauf si vous ne pensez pas. Dans ce cas, ne dites rien. Ce serait difficile... Bref, je m'égare ! XD

Adan-2simoua,

WillowImagineUnMonde