Chapitre 4 - Lendemain
"L'alcool coulait dans mes veine et enflammait mon corps. La musique me donnait le rythme et mon être s'y soumettait. Je regardais autour de moi, la foule resplendissait. Moi qui n'aime pas les endroits trop peuplé, ce soir-là tout me semblait beau. J'essayais de détailler chaque personne, de leur donner une importance, une consistance. Le point commun que nous avions était notre sourire, un sourire sincère, tous nos cœurs à l'unisson. Il y avait beaucoup de jeunes, des amis, des amours, mais aussi des familles, des enfants plus jeunes et des adultes. Au-delà de la foule, je distinguais d'autres personnes, attablées ou bien simplement assise à une terrasse à siroter une boisson fraiche. L'été est une saison si douce. L'été ramène le bonheur à la vie, tout semble plus beau. Les couleurs vives du ciel et des arbres en fleurs éclairent le monde qui, lui, paraît plus doux. Chaque instant semble suspendu dans le temps. Et nous pensions que l'éternité nous gagnait, que notre bonheur ne connaîtrait jamais de fin. Et pourtant, tout peut s'arrêter en une fraction de seconde. La seconde d'avant votre vie ne pouvait pas être plus belle et la seconde d'après votre vie est finie. C'est ce qui nous est arrivé à tous ce jour-là. C'était certainement la seconde de trop. Les premiers coup de feu se sont fait entendre. La panique. Mouvement de foule. Incompréhension. Tout se buscule. Plusieurs détonations. Des explosions. Je me souviens avoir vu des restaurant entier partir en fumée. Puis, le chaos. Les coups de feu venaient de tous les côtés. Il fallait agir et vite. Seule dans une foule de morts. J'ai pourtant survécu. L'assaut n'a duré que quelques minutes avant que les policiers présent sur place et les renforts ne maîtrisent les assaillants. C'est quelques minutes ont malheureusement suffit à réduire à néant bon nombre de vies. Je n'oublierai jamais les cris. Les enfants qui hurlaient et tombaient autour de moi. Le sang, beaucoup de sang. Le regard sans vie des gens autour de moi qui quelques minutes avant respiraient la joie de vivre. L'odeur de mort qui s'échappait de cette scène macabre. Je n'oublierai jamais ce sentiment en moi, celui d'être impuissante, de ne pouvoir rien faire, d'être prise au piège en plein extérieur. Celui de dégout et de chagrin. Ce vide qui doucement s'installait en moi. Ce sentiment de ne plus être moi, que mon âme quittait mon corps sous le poids de l'impossible, de l'invivable. Mes forces me quittaient, ma vie s'écroulait. Dans ces moments-là on a pas le temps de réfléchir et le traumatismes est si grand que tout reste flou. Mais certaines choses demeurent. Comme la dernière chose que j'ai vu ce soir-là avant de faiblir : le regard de cette jeune fille en détresse, écrasée sous le poids de sa mère. Morte."
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top