Chapitre 9
J'arrive en retard en histoire. L'anglais étant le premier cours de la journée j'ai décidé de ne pas y aller. Je veux l'éviter le plus possible. Après avoir donné mon billet de retard au professeur je me tourne vers la classe et mes yeux rencontrent instantanément les siens. On se fusille du regard et je pars m'asseoir à l'opposé de lui, à côté de Justine, ma partenaire en science.
Lou pivote vers moi et m'interroge du regard. Je hausse les épaules et tente de me concentrer sur le cours. Mais peine perdue, il est là. Il accapare mes pensées. Je ne cesse de revoir ses yeux glaciaux. Je ne cesse de me rejouer la scène. Je ne cesse de réentendre ses paroles.
Enfin la sonnerie retentit et je m'enfuis le plus vite possible loin d'ici. Loin de lui.
—Belle, attends!
Je ralentis, le temps que Lou me rejoigne. Son joli visage de porcelaine tout rouge, elle me bloque le passage.
—Relax! On dirait que tu vas faire un meurtre !
Ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Je soupire. J'accorde bien trop d'importance à sa petite personne minable.
—Qu'est ce qu'il y a ? demande-t-elle en me tirant dans un coin où on aura la paix. Tu n'as jamais été en retard avant.
—Évidement sinon je ne serais plus de ce monde avec une telle mère!
Elle sourit.
—Bon et donc ?me presse-t-elle en m'attrapant la main.
—Eh bien le problème c'est lui.
— Nils ?!
— Non...Jayden. Ce gars est...
Un long frisson me parcours le corps.
Lou fait la moue.
— Et merde ! Moi qui espérais que tu sortes avec lui !
Je hausse les sourcils, choquée.
— Bah quoi ?! J'aurais tout vécu par procuration ! C'est presque aussi bien qu'en vrai !
Je lève les yeux au ciel, un sourire au coin des lèvres. Je me sens déjà mieux grâce à elle. Comment pourrais-je rêver meilleure amie ?!
O O O
Je sors sur la place devant le lycée à la recherche de Lexie. Je m'approche d'elle et la première chose qu'elle me demande est si j'ai bien eu cours d'anglais avec Jayden. Mon petit doigt me dit qu'elle me posera la question à chaque lendemain de cours d'anglais alors espérons qu'il ne m'oblige pas à lui mentir à nouveau.
On bavarde un bon moment avant que Nils ne vienne me voir. Il m'attire à lui et me dépose un petit baiser sur la joue. Je me sens rougir et je lui souris avant de me reculer doucement. S'il est déçu il n'en montre rien, me souriant à son tour.
—Je te ramène en voiture? Mon chauffeur est là.
Je hoche la tête et le suis jusqu'à son cabriolet noir. On s'assoit à l'arrière et le conducteur démarre sur les chapeaux de roues. Entre le celui qui m'a percuté et celui-ci, j'aimerais bien recommander aux parisiens de relire l'émouvant et fabuleux code de la route.
Nils attrape ma main et je me tourne vers lui.
—Tu as passé une bonne journée ?
Je hausse les épaules, je n'ai plus la force de mentir. Il fronce les sourcils.
— C'est à cause de lui c'est ça?!
— Quoi ?
Il soupire.
—Écoute...Lou ne pensait pas à mal en m'en parlant. Mais merde! Pourquoi tu traînes avec lui ?!
Je retire ma main comme brûlée à vif. Je me sens trahie par mes amis.
—Nils...
—Non, Belle! Ne me fais pas ces yeux là. Tu sais qu'il est dangereux et pourtant tu restes près de lui.
—Arrête! Je sais ce que je fais et puis il n'est pas si mauvais que ça.
Il écarquille les yeux et je me mords la lèvre. C'est sorti tout seul, je ne sais pas pourquoi mais j'ai ressenti le besoin de le défendre. Je le vois se rembrunir et je soupire. Je lui prends la main et en le regardant dans les yeux concède :
—Si ça peut te rassurer, je l'éviterais tant que possible.
Un sourire commence à se dessiner sur son visage et il demande :
—Promis ?
—Promis.
Les mots sonnent faux, me laissant un drôle de goût amer dans la bouche. Nils semble se détendre et me demande comment va ma mère.
—Aussi bien que pourrait l'être une vieille sorcière !
—C'est moi où tu veux faire une compétition de qui a les pires parents !? Parce que je te le dis tout de suite tu ne peux pas rivaliser !
—Vraiment? Parce que la mienne est toujours sur mon dos ! Quand on est revenues des magasins avec Lou après mon coma, j'ai dû lui faire approuver tous mes achats ! Et si elle n'aimait pas ou qu'on voyait trop ma peau elle le ramenait au magasin !!!
Nils rigole.
—C'est tout elle. Quand tu étais petite, elle t'interdisait de porter des robes car elle trouvait que ça renvoyait les femmes cent ans en arrière, à quand elles n'avaient pas le droit de porter le pantalon !
Je rigole. Je comprend maintenant pourquoi elle ne porte que des tailleurs avec pantalons !
Il sourit. Et je vois la tristesse qui transparait dans son regard. Je me mord l'intérieur de la joue.
—Je ne me souviens pas de tes parents mais à ce que vous m'avez dit ils ne sont pas top non plus. Ça va quand même ?
Il me sourit à nouveau, mais ses yeux eux, ne mentent pas. Il souffre. Je lui presse la main.
—Vu ta tête, je n'ai pas hâte de les rencontrer !
Il rigole.
—S'ils t'invitent, cours le plus vite possible jusqu'à l'aéroport le plus proche et pars au Groenland !
J'éclate de rire tandis que la voiture se gare devant mon immeuble.
On descend et Nils se penche vers moi. Je sens mon cœur palpiter à mille à l'heure jusqu'à ce que finalement il m'embrasse simplement la joue. Ma poitrine se relâche et je recommence à respirer, j'ai vraiment cru qu'il allait m'embrasser ! Le problème, c'est que je ne sais même pas si ça m'aurait plu.
Il me serre dans ses bras et je cale mas tête sur son épaule. C'est tellement réconfortant de se sentir aimée. Surtout quand votre propre mère n'exprime aucun signe d'affection. A se demander si je n'ai pas été adoptée. Et puis même si c'était le cas, ça n'excuse rien !
Soudain, je sens ses muscles se tendre contre moi et je tente de me retourner pour voir ce qui le met dans cet état, mais il resserre son étreinte pour m'en empêcher. Il est si crispé que je commence à m'inquiéter. Et je n'aime pas être emprisonnée ainsi.
Enfin j'arrive à me dégager et à apercevoir ce qui l'a tant perturbé. Jayden. Il arrive du coin de la rue. Il rentre du lycée évidement. Presque arrivé à notre hauteur, il nous remarque enfin et son expression se durcit. Nils m'attrape par la taille et me serre contre lui, comme pour me protéger.
—Qu'est ce qu'il fou là!? attaque Nils, la voix rauque comme jamais je ne l'ai entendu.
Je commence à m'agiter mais ça ne sert à rien, Nils resserre encore plus son emprise sur moi. Jayden lance un regard noir dans notre direction mais ce n'est pas moi qu'il fixe. Les deux garçons se défient du regard jusqu'à ce qu'un sourire mauvais naisse sur le visage de l'américain.
—Oh...mais c'est que le beau prince s'inquiète pour sa princesse ! se moque Jayden avec un petit rire sardonique. Détends-toi petit bourge, j'en ai rien à faire de ta Belle au bois dormant. Donc si vous permettez, le vilain dragon va rentrer dans sa tanière avant d'être menacé avec un cure-dents !
Sur ce, il nous tourne le dos et part de sa démarche assurée et nonchalante, son rire moqueur résonnant jusqu'à nos oreilles.
Nils me lâche et je le fusille du regard.
— Je sais me débrouiller seule !
—Tu ne m'avais pas dit qu'il habitait dans ton immeuble, réplique-t-il durement.
—C'est même mon voisin. Et alors !?
Remontée par son comportement et celui de Jayden, je m'enfuis d'un pas déterminé, et monte les marches quatre à quatre. Arrivée à mon étage, je suis surprise de voir Jayden parler avec quelqu'un dans le couloir. Dommage que son imposante carrure me cache l'identité de son interlocuteur.
Je l'entend demander d'une voix douce que je ne lui connaissais pas :
— Tu ne devrais pas être là. Qu'est ce qu'il y a ?
— Te fais pas de vieux os, mon petit! Je n'ai que soixante-cinq ans, pas quatre-vingt dix et j'ai toutes mes dents! se moque une voix aigue et rayée par les années.
Je souris. Qui peut bien être cette personne qui répond à Jayden avec tant de mordant et d'insolence ?
Je m'avance et fais mine de me débattre avec la serrure de ma porte pour m'attarder encore un peu.
— Grandma...tu n'as plus le permis.
— À quoi me sert ma voiture, alors?! Réfléchis un peu grand benêt, une voiture c'est pas fait pour décorer
Un petit rire m'échappe et ils se taisent, se rendant soudain compte de ma présence.
Je relève la tête et ésquisse un sourire penaud.
— Honey !!s'écrie la grand-mère.
Et sans que je ne comprenne ce qui se passe la vieille femme potelée et ridée se précipite sur moi et m'enserre dans ses gros bras tous mous.
—Arrête voyons ! Grandma !
Jayden arrive à la rescousse avant que je n'étouffe et écarte sa mamie. Enfin, je peux voir la grand-mère de Jayden. Elle est petite et enrobée, avec de long cheveux gris attachés en un chignon soigné. Mais c'est ses yeux qui me laissent sans voix.
Ils me sont si familiers. Ils sont rieurs et joyeux et d'un vert plus foncé que ceux de son petit-fils. Elle a aussi de fines rides au coin des yeux signe d'un sourire perpétuel.
— Tu ne me reconnais pas, Honey ?
J'écarquille les yeux. Ce surnom...
Jayden attrape sa grand-mère par les épaules et tente de la tirer vers son appartement.
— Ne fais pas attention à elle, Belle. Elle a dû te confondre avec... peu importe.
— Mais non! proteste la vieille femme en se démenant pour se dégager. Je connais Isabelle ! Je me souviens encore de quand ils ont emménagé, elle savait à peine marcher et pourtant elle fouinait partout !! Son père, passait son temps à lui courir après !
Mon coeur manque un battement à l'évocation de mon père.
— Vous connaissiez mon père ? interrogé-je pleine d'espoir, en esquissant un geste dans sa direction.
Elle se dégage des bras de Jayden et contre les protestations de son petit-fils s'approche et me parle :
— Évidement, Honey. George était un homme bien ! Une fois, j'ai eu la jambe dans le plâtre pendant un mois et il est allé faire mes courses sans que j'ai eu à lui demander. Et puis je te connaissais toi, Honey.
Je m'approche d'elle, hypnotisée, tel un papillon attiré vers la lumière. Elle m'est si familière. Je ne me souviens pas d'elle, mais son sourire chaleureux et ses yeux bienveillants me réchauffent le coeur. Mon instinct me hurle que je peux lui faire confiance.
Elle attrape doucement une de mes mains et je me perds dans son regard affectueux, à la recherche du moindre signe de mensonges. Elle me caresse tendrement la joue et je sens mon coeur se serrer.
— Ma petite fille de coeur.
Je redresse la tête comme électrocutée et un immense sourire s'étire sur mon visage.
— Granny, murmuré-je les yeux illuminés.
Je ne sais pas d'où je sors ce surnom, il a jailli dans mon esprit et a passé mes lèvres naturellement, comme si c'était évident. Mon cerveau l'a oublié, mais sûrement pas mon coeur.
Elle me sourit de toutes ses dents et se recule sans me lâcher la main.
— Tu la connais vraiment? Tu te souviens d'elle?? me demande Jayden, inquiet.
Je fronce les sourcils et détaille ma mamie de coeur.
— Je ne me souviens pas d'elle mais au plus profond de moi quelque chose me dit que je peux me fier à elle, que je l'ai connu. Mon coeur me dit que je l'aimais...que c'est ma Granny. Ma grand-mère de coeur.
— Comment ça, « aimais »?! s'insurge-t-elle. Tu ne te souviens pas de moi ?
Je recule et baisse les yeux. Jayden attrape sa grand-mère par les épaules et doucement lui explique :
— Peu après ton départ, Belle a subit un accident qui l'a plonger dans le coma. A son réveille...
Il pose son regard sur moi et le temps d'une seconde je crois y déceler de la culpabilité.
— Elle n'avait plus aucun souvenir.
Granny pose un regard triste et compatissant sur moi.
— Je suis désolée pour toi, Honey. Dans ce cas...je me présente, je suis Bonnie Jacob, vieille Française de soixante-cinq ans. Je suis la grand-mère maternel du grand et beau garçon à côté (je lance un regard taquin à Jayden qui rougis, gêné) et la tienne de coeur depuis tes...environ un ans. J'étais votre voisine puis il y a quelques semaines je suis partis monté mon rêve! Une auberge ! Donc après mettre rendu compte que mon petit-fils était invivable je l'ai envoyé vivre dans mon vieu appartement. Et c'est pour ça que je n'ai pas su pour ton accident. Je suis désolée, Honey! J'aurais dû prendre plus de tes nouvelles.
Elle m'attrape le visage à deux mains et m'embrasse doucement le front, m'arrachant un sourire. Avec une petite explication tout s'éclaire enfin. Elle s'écarte et semblant se rappelant la présence de Jayden lui tapote l'épaule.
— T'en a de la chance d'habiter à côté d'une si jolie fille! s'exclame-t-elle en lui faisant des clins d'oeil insistant.
Mon sourire fane et il se passe la main dans les cheveux. On échange un regard embarrassé puis nous rappelant qui on a en face de nous, on se fusille du regard.
— Oh! Mes deux amour sont amis!
Nos yeux lançant des éclaires, on corrige en coeur :
— C'est pas tout à fait ça ...
— Venez manger à la maison se week-end ! Je ferais ton gâteau préféré Jayden et toi Honey mon célèbre pâté en croute dont tu me chantais les louanges! coupe une Bonnie surexciter.
Je lance un regard hésitant en direction de Jayden.
— Hum...je ne sais pas. J'ai beaucoup de devoirs à faire.
— Oh, ma petite surdouée! Arrêtes donc de travailler un peu et viens passer un bon moment avec ta grandma !
Je vois mon voisin serrer les dents.
— Tu n'es pas sa grand-mère. Et tu as déjà des petites filles, articule-t-il lentement, en colère.
Sa grand-mère paraît une seconde contrite et triste avant de se tourner à nouveau vers moi.
— Je t'attend samedi à dix-neuf heures à mon auberge! Jayden t'emmènera, il connaît le chemin.
Je finis par hocher la tête, d'accord. Peut-être pourrais-je l'interroger sur mon père ? Elle commence à repartir, oubliant apparement la raison de sa visite.
— Grandma...
Elle râle puis fait volte face vers son petit-fils.
Il tend la main dans sa direction en attente de quelque chose.
Je souris en voyant la vieille dame faire la moue comme une petite-fille avant de déposer en soupirant ses clefs de voiture dans la main de Jayden.
— C'est pour ton bien, justifie ce dernier en se penchant pour embrasser tendrement sa grand-mère sur la joue.
Je la regarde esquisser un sourire et tapoter gentiment la joue de son petit-fils, le regard empreint d'une grande affection.
Il lui souris et je perçois dans son regard toutes les émotions dont il m'a semblé dépourvu jusqu'à présent. De l'amour, du respect, de la tendresse et beaucoup de surprotection.
Ça fait étrange venant de lui. Elle repart d'une démarche dynamique pour son âge et il ajoute :
— Prends le bus. Je te ramène ta voiture samedi!
Elle disparaît de notre vue et en parfaite synchronisation on pivote vers l'autre. On se fixe, nos yeux expriment une panoplie d'émotions pour la plupart néfastes.
— Ce n'est pas parce que ma grand-mère t'aime bien qu'on va enterrer la hache de guerre.
— Pourtant moi, je l'enterrais bien quelque par... Pourquoi pas dans ton crâne! répliqué-je rancunière.
Il rigole brièvement et mon cœur se gonfle, ravie d'avoir réussit cet exploit. Il est tellement mieux ainsi.
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BONJOUR MES CHUPA CHUPS AU BUBBLE GUM!!
Comment allez -vous par cette belle journée? Si c'était mal j'espère que ça vous a remonté le moral.
Avez-vous aimé? Pourquoi?
Quelque chose à faire remarquer?
En tout cas, j'espère que tout c'est bien passé pour tous ceux qui ont passé leur bac/brevet blanc. Et que tout ira bien pour ceux dont c'est à venir! Puis pour ceux qui vont passé le brevet cette année, vous en faites pas, c'est fastoche! Un peu de révision, des bonnes notes toute l'année et c'est dans la poche!
Je vous souhaite un bon weekend et plein de courage à ceux qui vont reprendre les cours! Et oui, je vous oublis pas. Vous nous avez nargué alors je prend un malin plaisir à vous le rappeler !
BISOUS MAGIQUE!!
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