Chapitre 47
JAYDEN
J'ouvre mon casier et y dépose mon sac de cours avant de rentrer dans le bâtiment et longer le couloir qui mène au self. À cette heure-ci les couloirs son quasiment déserts. J'inspire un grand coup et souris en constatent que je peux entendre mon souffle. Le silence et la solitude. Enfin. Aucune fille qui glousse sur mon passage, aucun gars qui me tape dans le dos avec une salutation tonitruant ou encore de Secondes surexcitées qui parlent trop fort.
Perdu dans mes pensées, je ne prends pas gare à la personne qui surgit dans mon dos et me plaque violemment contre le mur. Ma tête rebondit sur la tapisserie et un bras vient me barrer la trachée, me coupant le souffle.
— Petit merdeux, tu fais moins le fanfaron d'un coup !
J'ouvre les yeux et fusille du regard Nils qui me plaque de tout son poids et m'écrase de toute sa rage contre le mur.
Je serre les dents, refusant de lui montrer que je suffoque. Il pose sur moi un regard remplit d'une telle noirceur, d'une telle haine et de tant de jalousie qu'il me fait presque de la peine.
—Écoute moi bien, Summers. Isa est à moi, donc tu vas dégager et me la laisser sans opposer de résistances.
Je serre les poings et relève le menton, le défiant du regard. Il ne croit quand même pas que je vais abandonner la personne qui compte le plus dans ma vie comme je laissais mes jouet à ma sœur, petit ?!
_ Sinon quoi ?! sifflé-je venimeusement. Tu vas demander à ton petit papa de jouer de son fric ?
Il grogne et appuie un peu plus sur ma gorge. Tout l'air contenu dans mes poumons s'échappe par flots et je suffoque, mais je refuse de lui demander de me relâcher. Je refuse de me montrer faible. Pas devant lui. Je me dois d'être fort pour Belle. Parce qu'elle mérite mieux qu'un type qui parle d'elle comme d'une possession. Elle mérite bien mieux que lui et moi réunit, et c'est pour ça que je dois me montrer à la hauteur.
C'est seulement quand la tête commence à me tourner qu' il relâche enfin sa prise, juste assez pour que je reprenne une bouffée d'air. Un rire sardonique lui échappe et il crache :
— Je dois au moins te reconnaître cette qualité, tu es tenace.
Je serre les dents, tentant tant bien que mal de contenir ma rage. Il n'attend que ça, que je sorte de mes gonds et montre définitivement le monstre qui sommeille en moi, que je montre à tous que je ne la mérite pas elle.
Il se penche un peu plus et son souffle à l'odeur mentholée me balai le visage. Un rictus cruel vint étirer son visage.
— Tenace... Mais minable. Tu ne mérites pas de vivre ! Et encore moins d'être avec une fille comme Belle.
Je serre les dents. Je sais toutes ses choses. Bien-sûr que je n'ai pas ma place sur terre, pas après tout ce que j'ai fait. Pas après ce que je lui ai fait à elle. Elle mérite quelqu'un de bien, pas un monstre tel que moi. Un monstre qui détruit vie après vie.
Il raffermi sa prise sur ma gorge et grogne :
— Elle est à moi, tu m'entends ! À MOI !
Je me mord la lèvre jusqu'au sang. Comment peut-il parler d'elle ainsi !? Ce type est une ordure.
— Tu te prétends digne d'elle, mais tu de parles d'elle comme d'un objet, une vulgaire possession que tu aurais achetée avec ton pognon !
Lentement, un sourire ignoble se dessine sur son visage, ses yeux luisants d'une étincelle malsaine.
— Mais c'est ce qu'elle est.
J'écarquille les yeux. Quoi? Que veut-il dire? Il n'a quand même pas... Comment est-ce possible ? Ou alors... La mère d'Isabelle a vendu sa propre fille. Pour une poignet de billet, elle a promit qu'elle offrirait Belle comme elle offrirait un objet, pire, comme une bête. Elle l'a vendu comme un animal dépourvu de sentiments. J'avais raison depuis le début, c'est un mariage arrangé. Mais la principale concernée n'est même pas au courant.
Je vois rouge. Mon pouls s'accélèrent et je serre les poings, tout mon corps partagé entre haine et dégout, entre frapper et vomir. Comment quelqu'un peut-il faire ça? Et eux? Sa propre mère? Le garçon qui prétend l'aimer?
C'est simple, Nils n'a aucun scrupule, aucune culpabilité ou moral, je peux le voir à son rictus narquois et son regard mauvais. Pour lui, elle n'est qu'une acquisition de plus, et à partir du moment où sa fortune est en mesure de tout offrir à Belle, il ne voit pas le mal. Au contraire, il pense réellement faire son bien. Et je crois que c'est ça le pire.
Je serre les dents et l'égorge du regard. Jamais Belle ne doit jamais l'apprendre, elle ne s'en remettrait pas. Elle souffre déjà tellement d'avoir perdu son père, alors perdre définitivement sa mère...
Nils appuie contre ma gorge dans l'espoir de me contraindre à lui obéir. Mais jamais je ne laisserais pas faire. Pour Belle. Elle ne doit pas rester aux mains d'une telle pourriture.
— Alors Summers, tu as enfin compris ? Tu n'es qu'un petit foireux sans un sous, tu ne peux rien faire contre moi. Belle mérite ce qu'il y de mieux et JE SUIS ce qu'il y a de mieux.
Je serre les poings si fort que mes ongles me rentrent dans la paume jusqu'au sang. Je perds mon calme. Tout comme toute morale et désire de d'être digne. Je redeviens le garçons colérique de mon enfance. Celui que personne ne voulait approcher. J'ai envie de tous casser.
— Et tu sais ce qu'il y a de mieux ? me souffle-t-il cruellement au visage. Tu ne pourras pas m'en empêcher... Belle est mienne et elle me reviendra dès qu'elle ce seras rendu compte du monstre que tu es. Mais je ne t'oublierai pas, ne t'inquiète pas.
Lentement, un sourire sadique se dessine sur son visage et une étincelle malsaine s'allume dans son regard.
— Je penserais à toi dès que mes mains caresseront sont corps, que ma langue lèchera sa peau si douce... et quand je la ferai jouir !
C'est la goutte de trop. Je pars au quart de tour. Je l'attrape par le col et le pousse avec tant de violence contre le mur opposé que sa tête se fracasse contre le plâtre dans un bruit assourdissant. Les rôles se sont inversés, à présent, c'est moi qui le menace, mon bras sous sa gorge. Je suis si aveuglé par la rage que j'appuie sur sa trachée un peu plus chaque seconde. Je veux qu'il souffre. Qu'il paie pour tout ce qu'il a fait.
— Je t'interdis de t'approcher d'elle ! lui crié-je au visage.
Je le fixe dans les yeux, me délectant de la peur dans son regard tandis que ses lèvres s'ouvrent et se referment à la recherche d'air.
— Excuse-toi ! je grogne.
Je serre les dents face à son refus d'obtempérer.
— Excuse toi d'avoir parlé d'Isabelle comme ça !!
Une lueur de méchanceté traverse son regard et il n'hésite pas à utiliser ses dernières réserves d'oxygène pour me cracher :
_ Sale monstre ! Tu comptes me tuer comme tu as tué ta mère ?
Surpris, je relâche légèrement ma prise. Quoi ? Qu'est-ce qu'il raconte ?
Un rictus suffisant s'installe sur son visage.
— Tu croyais vraiment que ton petit secret ne serait jamais découvert ? Attends un peu que Belle apprenne que ta mère est morte par ta faute.
Je serre les dents et marmonne :
— Elle le sait déjà.
Il écarquille les yeux, surpris, avant de se reprendre, un sourire diabolique flottant sur son visage angélique.
— Et elle le sait que tu as détruit sa vie ?
Un hoquet de surprise m'échappe et je recule d'un pas. Comment... ? Comme s'il lisait me pensées, il rigole sèchement :
— Quand on a de l'argent, tout est possible... Je suis sûr que ce détective privé a beaucoup apprécié son chèque, d'ailleurs.
Refusant de me laisser abattre, je le plaque à nouveau contre le mur. Mais je tremble de toute part et il s'en rend compte, un sourire serein s'ébauche sur son visage. Je ne l'intimide plus. Il sait que je suis à sa merci.
Je pensais que jamais personne ne le saurait, que ce serait un secret que j'emmènerais dans ma tombe.Mais ce qu'on dit est vrai. La vérité fini toujours par éclater, et au font c'est tout que je mérite. Parce que l'inverse m'aurait détruit. Pourtant, jamais Belle ne doit l'apprendre. Elle en souffrirait tellement. Non, ON en souffrirait tellement.
— Qu'est-ce que tu sais ? grogné-je.
Il sourit et je n'ai qu'une envie, le frapper jusqu'à le défigurer, jusqu'à ce qu'il ne soit plus capable d'afficher cet air mesquin et hautain. Du bout des lèvres, il me murmure malicieusement :
— Tout.
Ce simple mot me fait frissonner de la tête aux pieds. Mon secret vient d'être éventré. Et ce n'est plus qu'une question de temps avant que tout le monde ne l'apprenne. Avant que je la perde à jamais.
Un sourire narquois étire ses traits. Il à toutes les cartes en mains et les abats les unes après les autres afin de définir ses propre règles du jeu.
— Tu es mauvais, Summers. Et tu le sais. Tu peux refuser de m'écouter et rester avec elle mais tu sais aussi bien que moi que tu finiras par la détruire. Comme tu détruis tout ce que tu touches.
Je me tends. L'entendre de sa bouche fait encore plus mal que le penser silencieusement.
— Mais si tu fais ça, si tu restes avec elle, je lui dirais tout. Elle sauras quel type immonde tu es. Un monstre hideux qui mérite la mort.
Mon regard se perd dans le vide, s'égare au loin, loin de tout, de mon corps, de mon coeur.
— Ou ? soufflé-je d'une voix blanche.
Il esquisse un sourire en coin.
— Tu comprends vite.
Mon coeur se serre. J'ai toujours tout compris trop vite. De puis tout petit, je suis trop malin pour les autres, je les effraie, parce que je peux les manipuler à ma guise. Mais avec Belle... c'était différent. Je l'aime tellement. Elle est... ma seule raison de vivre.
— Ou alors je te donne un millions d'euro. Ce qui te permettra de payer les meilleurs soins pour ta sœur et en contrepartie, tu n'aura qu'à t'éloignes de Belle. Et dans cet unique cas ton secret restera intact. Après tout, tu ne risques pas la prison vu que tu lui as porter secours. Par contre, si elle porte plainte, avec mon soutiens bien évidement, tu risqueras gros. Parce que tu roulais bien plus vite que la vitesse autorisée, n'est-ce pas ?
Je déglutis. Ce type est fou, il me fait presque peur.
Le pire c'est qu'il a raison. Si Belle portait plainte, elle gagnerait sûrement et ce serait la fin de tout. Mais ce qui me répugne le plus c'est l'idée qu'elle pourrait retourner avec ce connard. Qu'elle me déteste et qu'elle l'aime lui. Ça me rend malade. Mais l'idée de la perdre, ça me tue.
Je baisse les yeux et relâche Nils.
Aucune des deux options n'est envisageable. Comment pourrais-je abandonner Belle, même pour l'espoir de peut-être sauver ma sœur ? Mais dans un sens, je ne supporte pas l'idée qu'elle puisse savoir la vérité, pas de sa bouche à lui, je sais qu'elle mérite de savoir mais... je ne veux pas que ça détruise notre relation. C'est tout qui me tient encore debout. Je ne veux pas non plus que le regard qu'elle pose sur moi change. Elle est la seule à voir quelqu'un de bien en moi, et quand elle me regard, je me sens meilleur, j'arrive à être meilleur. Et ça m'est égale que le monde entier me haïsse, ce qui compte c'est qu'elle, elle voit en moi quelqu'un qui peut racheter ses erreurs, quelqu'un qui a le droit à une seconde chance. Je ne vis qu'à travers ses yeux. Je vis pour elle. Elle m'a redonnée envie de vivre. De me battre.
— Tiens donc... qui voilà ?! chuchote Nils.
Je tourne la tête et aperçois Belle qui arrive. Je croise son regard et détourne vite le regard.
— Tu as décidé, Summers ? Je peux lui dire tout de suite si tu veux ?
Je déglutis et baisse les yeux. Je dois gagner du temps, lui laisser croire que je me plis à ses règles. Sans avoir le courage de regarder à nouveau Belle, je tourne les talons et m'enfuie.
Je l'entends m'appeler mais je ne me retourne pas.
Je la fais souffrir. Encore.....
Je suis pourri jusqu'à la moelle.
Nils a raison, je ne mérite pas d'être avec une fille aussi extraordinaire.
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Coucou!
Alors ce chapitre? Vous avez aimé?
Plains de révélations on eu lieu dans ce chapitre. Et vous pouvez enfin comprendre pourquoi j'ai surnommé Nils, Gaston. Parce que c'est une ordure. Mais la pire, c'est sûrement sa mère.
Vous avez aussi la confirmation de ce que vous vous doutez peut-être depuis le premier chapitre. Et Nils en joue pour parvenir à ses fins. Heureusement, Jayden est pleins de ressources.
Plus que quatre chapitres!
BISOUS PAILLETÉS
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