Chapitre 39
Uncover~Zara Larsson~ French Cover by Sara'h
La fin de l'année défile à une vitesse incroyable. C'est à peine si je vois la neige fondre dehors, les cadeaux s'empiler petit à petit sur mon bureau, la soirée du nouvel an passer, le mois de janvier se terminer. C'est à peine si je supporte de me rappeler ma visite à l'hôpital pour mon amnésie. Ce fichue médecin n'a rien trouvé de mieux à dire qu'avoir retrouvée certain souvenirs est un vrai miracle. Seulement, je commence à me dire qu'avoir des souvenirs est un fardeau. Une punition que l'on m'inflige.
Parce que si je voulais absolument avoir des souvenirs, je ne suis plus vraiment persuadée que cela me rende heureuse. Au contraire. Ça fait mal. Ça fait mal de me souvenir que j'étais une enfant harcelée. Ça fait mal de me souvenir d'un père que je ne reverrais jamais, de ce souvenir d'une personne disparue à jamais.
Assise à mon bureau, un cahier de révision devant moi, je ne trouve rien de mieux à faire que de regarder une photo sur le mur. La photo d'une fille heureuse. Une fille qui sourit à l'objectif avec joie et bonheur, contente de poser pour la personne de l'autre côté de l'appareil. Je serre les dents et l'arrache du mur avant de la réduire en miette, tel mon cœur à cet instant. Cette photo me rappelle tout ce que j'ai perdue, tout ce qu'il me faisait ressentir, le bonheur qui m'envahissait quand j'étais à ses côtés. Je ne peux m'empêcher de me demander si Jayden a encore son exemplaire.
— Isa ! crie ma mère. Va chercher le courrier !
Un soupire m'échappe et je m'exécute en traînant des pieds, enfilant un poncho au passage. Je descends les escaliers quatre à quatre, pressée d'en finir. Une fois dans le halle j'arrive rapidement aux boites aux lettres et ouvre la nôtre avec difficulté, tant la serrure est rouillée. J'ouvre la porte récalcitrante, étonnée de voir qu'un petit paquet repose sur des lettres et prospectus.
Curieuse, je m'en saisis en premier, faisant tomber le mot qui va avec dans la précipitation. Je le ramasse et le fait tourner dans ma main, intriguée. Tout ce qu'il y a de marqué est : « Merry Christmas and a happy new year, Sweetheart. »
Mes sourcils se froncent instantanément. Qui pourrais bien nous envoyer des cartes en anglais et surtout avec tant de retard ? Et surtout, qui envoie des écrins à bijoux par la poste !? Malgré tout, ce surnom me paraît familier, je l'ai déjà entendu, sûrement quelqu'un qui a appelé ma mère ainsi. Après tout, ce cadeaux est pour elle, non ?
— Non mais j'y crois pas !
Je fais volte-face, faisant tomber dans la précipitation le tas de lettres. Lexie s'avance à grand pas vers moi dans ses cuissardes Gucci, et sa jupe Chanel et son chemisier Dior. Elle n'a pas l'air ravi. Elle se plante devant moi, les mains sur les hanches.
— Ça va, Belle ? Ton après-midi est tranquille ?
Je ramasse le courrier et hausse les épaules.
— Bah... ouais. Normal.
— Cool alors ! surjoue-t-elle. Et tu fais quoi d'habitude le samedi après-midi ?
Je trille le courrier. Je ne vois pas où elle veut en venir mais je lui récite mon emploi du temps, comme un automate, tellement je le connais sur le bout des doigts, .
— Je mange, je fais mes devoirs, fais une heure de lecture, je m'entraine au piano pendant 2 heures, je prends mon gouter, je te fais cours de maths puis je vais au resto et.... Oooh... le cours de maths.
— Oui, Belle, le cours de maths ! s'écrie-t-elle en me lançant un regard appuyé.
Elle pince les lèvres et je lui fais mon plus jolie sourire d'excuse. Soudain, elle me prend le petite écrins des mains et l'observes sous tous les angles.
— Pas grave pour le cours, de toute façon j'arrête. Mais j'aurais voulu que tu viennes pour que je puisse me plaindre des mecs avec toi, emmitouflées dans un plaides avec un bon chocolats chauds.
Je fronce les sourcils.
— Comment ça ? Tu arrêtes les maths ?! Et Gabin, alors ?
Elle balai ma remarque d'un revers de la main.
— Oh, me parle plus de lui ! Tu sais ce qu'il a osé faire ? On avait rendez-vous et il m'a posé un lapin ! Et tu sais pour quoi ? Écoute bien c'est la meilleure ! Pour un fichu Comic Con, où des adultes qui se prennent encore pour des gosses se déguisent en super héros !
Je lui masse gentiment le dos. Je sais que son égo vient d'en prendre un coup. Soudain elle change de sujet et brandit la boite.
— Qui t'a offert ça ? Tu sais que ce genre d'écrin renferme des bijoux de grande valeur. Ne me dis pas que c'est ce grand couillon, parce que sinon je le castre ! Personne n'a le droit de jouer avec tes sentiments comme ça !
Je lui reprend l'objet des mains, le regardant à nouveau.
— Je ne sais pas qui l'a envoyé, il y avait seulement marqué cette drôle de phrase.
Je lui tend le carton et Lexie lit l'inscription avant de grimacer.
— C'est forcément lui ! Regarde ! Tout est écrit en Anglais !!
— Mais il ne m'a jamais appelé Sweetheart !
— Et alors ! Il y a un début à tout ! Regarde, on vient bien de me poser un lapin !
Je soupire.
— C'est sûrement pour ma mère, ne t'emballe pas.
Elle lève les yeux au ciel.
— Ah oui ?! Parce que tu connais beaucoup de gens qui appellerais ta mère « Mon doux cœur » ?
Je grimace, me retenant de rigoler.
— Voilà ! On est d'accord ! Personne ne serait assez fou pour trouver ta mère douce et l'aimer au point de l'appeler « mon cœur » !
Je m'apprête à lui répondre que malgré sa froideur, ma mère est encore une belle femme quand Jayden passe dans le hall. Je me fige et l'observe en silence, tétanisée. J'aimerais être partout ailleurs et ici à la fois, ne serait-ce que parce qu'il est magnifique. Il ne m'a pas vu et c'est tant mieux. Mais si Lexie se remet à brailler ça ne risque pas de tarder. Cette dernière s'apercevant que je ne l'écoute pas suis mon regard et un chapelet de jurons lui échappe.
— Belle !
Je sursaute et lui fais signe de se taire. Elle lève les yeux au ciel.
— Ça tourne au ridicule là. Ça fait presque deux mois que tu ne lui a pas adresser la parole, s'il te vois dans le hall de l'immeuble il ne trouvera pas ça louche.
— Au contraire ! Il va croire que je le suis ! murmuré-je en me ratatinant sur moi même pour me cacher.
Elle siffle, impressionnée.
_ Ça ne tourne plus au ridicule mais à la folie, là. Je devrais carrément le... attend mais c'est ça! On va le suivre !
—Quoi ?! m'écrié-je en pivotant vers elle. Et c'est moi la folle !?
Elle m'enlève les objets des mains, les enfouit dans la boite aux lettres, referme puis m'attrape par la main, m'entrainent vers la sortie où vient de passer Jayden.
— On va le prendre en filature et enfin tu t'apercevras que c'est un salop. Tu pourras arrêter de l'aimer.
— Ça ne marche pas comme ça ! protesté-je en tentant de la retenir dans sa course folle.
Elle me tire en avant, n'en ayant rien à faire de mon avis.
— C'est moi qui décide des règles, s'agace-t-elle.
À mon tour de lever les yeux au ciel. Comment expliquer à Lexie que la vie est un poil plus complexe que ça? Je sais bien qu'elle a l'habitude que l'argent règle ses pseudos problèmes de riche mais il y a des choses qui ne se règlent pas en claquant des doigts.
— Attention !
Elle me tire violemment le poignet, nous cachant juste attend dans une ruelle avant qu'il ne nous voie. On reprend notre souffle, le cœur battant à mil à l'heure. On l'a échappé belle.
— C'est clair que là, il ne pourras pas penser autre chose que le faite qu'on le suive ! pouffé-je.
— Tu crois que...
— Non ! coupé-je, exaspérée. L'argent ne fait pas oublier des incidents gênants !
Lexie cligne des yeux et me dévisage comme si j'étais folle.
— J'allais juste te demander si tu penses qu'il nous avait vu ? dit-elle avec une moues vexée.
— Ah... lâché-je bêtement.
Pour me punir elle m'entraine à sa poursuite, chaque pas nous rapprochant un peu plus de lui. Quand seul une distance d'environ 4 mètres nous sépares de lui, mon cœur s'emballe, frôlant à tout moment l'arrêt cardiaque. S'il nous voit c'est la catastrophe assuré.
Le regard rivé sur son dos, je saisis le bras de Lexie.
— Qu'est-ce qu'on attend de suspect, au faite ?
— Chuut ! s'écrie-t-elle en m'écrasant le pied.
Un cris de douleur m'échappe et je regarde Jayden commencé à se retourner, tétanisée.
Heureusement, Lexie est plus réactive que moi et m'attrape la tête à pleine main avant de plaquer violemment ses lèvres contre les miennes. Surprise, je commence à battre des bras, ne sachant pas quoi en faire. Les lèvres de mon amie ont un goût de rouge à lèvre pas franchement agréable. Quand enfin on commence à manquer d'air, Lexie s'écarte en reprenant de grandes goulets d'air.
— Eh bah punaise ! s'exclame-t-elle, ébahie.
Je m'apprête à lui demander ce qu'elle entend par là quand quelques mètres plus loin un téléphone sonne. Jayden sort son portable et décroche.
— Qu'est-ce que tu me veux, Jade ?!
Lexie m'entraine derrière un panneau publicitaire et répond enfin à ma question.
— Bah... ça peut-être.
On se bouscule l'une l'autre pour pouvoir l'apercevoir.
— Mais dans tes rêves ! s'énerve-t-il.
Quelques secondes passe, sûrement le temps que la harpie réponde.
— Fou moi la paix, c'est clair !? Tu ne m'intéresse pas ! articule-t-il lentement en entrecoupant les mots comme s'il s'adresser à un enfant.
Un long blanc suit cette déclaration avant qu'il ne réplique froidement :
— Si tu n'as pas compris c'est que tu es encore plus bête que je ne le pensais ! Je n'ai jamais eu l'intention d'avoir une quelconque relation avec toi! Tout ce que je voulais, c'était que tu me serve à l'éloigner de moi.
Lexie et moi échangeons un regard stupéfié. Alors comme ça, il ne se passe rien entre Jade et lui ? Ce n'était qu'un mensonge pour m'éloigner ? Mais m'éloigner de quoi ? Je pensais avoir découvert tous ses secrets...
Il se passe la main dans les cheveux, agacé.
— Je ne te dois rien, ça ne te regarde pas.
Il soupire si fort que je l'entend d'ici. Jade doit prononcer un monologue car un long moment passe avant qu'il ne bégaie perturbé :
— Je... tu... mes sentiments pour elle, ne te regarde pas !
J'écarquille les yeux tandis que Lexie est si excité qu'elle m'enserre le bras au point de planter ses ongles dans ma peau. Il n'a pas dit non. Mais il n'a pas dit oui non plus. Mais il a parlé de sentiments!
— Non ! Tu pourrais payer plusieurs millions d'euros que ma réponse serait toujours la même. Jamais je ne coucherais avec toi. Rentre-toi ça bien profond dans le crâne.
Et sur ce, il raccroche, furieux. Il s'élance dans la rue à grand pas, s'éloignant rapidement de notre cachette.
Lexie pivote vers moi.
— Lou avait raison. Cette histoire n'est pas nette.
Je la regarde, embêtée. Moi qui espérais finir par l'oublier, me revoilà à recommencer à espérer.
— Il n'a pas dit qu'il m'aimait et qu'il me repoussait juste pour garder ses secrets à distance.
— Il ne l'a pas dit... mais moi je l'ai entendu, souffle-t-elle malicieusement.
Elle me regarde par en-dessous en jouant avec ses sourcils, un sourire espiègle sur les lèvres. Je soupire.
— Je pense juste qu'il s'est lassé de moi et qu'il a inventé tout un stratagème pour m'éloigner, et que s'il n'a pas répondu, c'est juste pour faire croire à Jade que son cœur est pris.
— Tu sais très bien que ce n'est pas son cœur qu'elle veut, ricane Lexie. Jade a faim de Knacki si tu vois ce que je veux dire...
Je râle, dégoutée par l'image qui vient de me traverser l'esprit.
— Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ! Non mais Lou t'a complètement retourné le cerveau ! Tu hais ce mec !
Lexie rigole et m'attrape la main, l'écrasant tellement elle est excité.
— Ce n'est pas parce que je hais ce mec que je suis, face au preuves, incapable de déduire une situation.
— Sauf que tu viens de résumer la situation, « déduire » ce n'est pas « savoir ». Rien n'est sûr !
Lentement, un sourire en coin s'étire sur son visage. J'ai peur de ce qu'elle s'apprête à dire.
— Oh que si ! Et crois-moi, c'est bien parce que je hais ce mec que je peux te dire qu'il ressens quelque chose pour toi. Sinon jamais je ne dirais ça!
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Coucou mes ChupsChups! ❤️🍭
Comment allez-vous?
Alors, vous avez aimé?👍👎
Maintenant que l'hypothèse de Jade et son chantage est éloignée, que croyez vous? Jayden l'aime-t-il vraiment?
L'éloigne-y-il seulement pour la protéger de ses secrets?
Commentaire intéressant (ou pas lol) :
***
Alors, peut-être que certaines l'ont vu mais je participe au concours Hachette Roman avec une histoire inédite (c'est obligé de toute façon, une histoire Wattpad n'a pas le droit de participer). Le gagnant verra son histoire publié en format papier🤩. Ah et il un thème: L'engagement.
Sur le site du concours, il est possible de lire toutes les histoires participante ( pareil que Wattpad) donc si vous êtes intéressée passez lire la mienne et donnez-moi un retour, ça compte tellement pour moi. Surtout qu'au moment venu, j'aurai besoin de vos petits votes.❤️😉
Le lien du site est sur mes derniers messages sur mon mur ou dans ma bio. Il faudra vous inscrire pour lire mais cela ne vous engage à rien. Je poste aussi très très régulièrement.
Allez, je vous laisse le résumé de mon histoire SANS CŒUR juste ici:
Petite, je pensais que les enfers étaient un lieu abyssal pour quand l'heure sonnait. Mais c'est faux. Il y a des démons bien vivant à la surface, et la vie est pire que la mort. La vie est cruelle. C'est une voleuse. Elle m'a tout prit. Et elle l'a remplacé par le pire. Elle m'a pourri jusqu'à la moelle.
Et parfois, la seule solution pour s'en sortir, c'est de guérir le mal par le mal. Il y a des fois où il faut vendre son âme au diable pour trouver la paix.
C'est comme ça que moi, Rubis Harper, je fais pour me défendre de cette vie de malheur. J'attaque avant d'être attaqué. J'installe un climat de peur pour tenir tout le monde à distance. Je profite de la vie car elle est trop courte. Oui, putain de brève. Ça, jamais je ne pourrai l'oublier.
Et surtout, la règle la plus importante, je ne m'attache jamais. À personne.
Mais cela, c'était avant que je le vois lui, les rayons lunaires reflétant les larmes sur ses joues, ses deux pieds au bord du vide, sa vie à l'entrée des enfers. Ses démons à lui allait le tuer.
Et moi j'étais la seule à pouvoir l'aider.
J'allais devoir prendre le risque de faire le bien.
BISOUS PAILLETÉS 😘
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