Chapitre 36
Je passe le mardi qui suit, emmitouflée sous mes couvertures dans mon lit, ainsi que le mercredi et je comptais bien faire de même de mon jeudi jusqu'à ce que ma mère entre en trombe dans ma chambre et ouvre les stores.
— Bouge-toi, sale feignante. Je n'en ai rien à faire de tes états d'âme, la mascarade a assez duré.
Je grogne et me redresse.
— Bonjour, maman. Oui, j'ai bien dormis, merci de demander !
Elle soupire comme si j'étais un cas désespéré.
— Écoute, je n'ai pas de temps à perdre avec toi, donc soit tu restes au lit et tes amies te voit dans ton informe pyjama à étoile couvert de morve, soit tu te lèves et tu t'habille pour être enfin une digne Legrand.
J'écarquille les yeux et la fusille du regard.
— Je m'appelle Collins. Belle Collins. Pas Legrand. Ça c'est toi, et moi je ne veux surtout pas être comme toi.
Elle serre les dents, semblant encaisser le coup, puis comme si de rien n'était, elle attrape son sac à main à ses pieds et tourne les talons.
— Je vais au travail. J'ai horreur d'être inutile.
Je la regarde partir et murmure doucement :
— Être une mère ne sera jamais inutile.
La porte d'entrée claque et doucement je vois Lexie et Lou qui apparaissent au seuil de ma chambre.
— Belle, je sais que c'est dur. On nous a tout raconter, mais tu ne peux pas rester là à déprimer, me dit doucement Lou en s'asseyant sur mon lit.
— Elle a raison, tu...
— J'ai toujours raison, la coupe Lou.
Lexie qui observais ma chambre, lance :
— Oublie-le.
— C'est plus facile à dire qu'à faire, il est encré en moi, dans chaque parcelle de mon corps qu'il a embrassé, il hante chaque pensée produite par mon fichu cerveaux, obsédée par lui.
Lexie pivote vers moi, les sourcils froncés.
— Comment ça, chaque parcelle de ta peau ? Tu sais que je blaguais... tu n'as quand même pas...
Je me renfonce dans ma couette sans un mot. Lou et Lexie échange un regard ahurit.
— Ouah, lâche Lou.
— Mystère résolu! On sait pourquoi il t'a quitté, grommelle Lexie.
Lou fait volte face vers elle.
— Dis pas n'importe quoi! Arrête avec tes films! Il a forcément d'autres raisons.
Je regarde dans le vide. C'est vrai qu'il n'avait pas l'air normal. Je jurerai qu'il a même pleuré.
— Il a dit que ça ne marcherais jamais entre nous. Et qu'il était un monstre.
— Voilà un indice ! s'écrie Lou.
— Calme toi Sherlock, on n'est pas dans un bouquin ! tempère Lexie. Il l'a laissé tomber, il est con et il n'y a pas d'explications.
—Mais...
— Il n'y a pas de « mais », Lou ! Tu alimentes ses espoirs ! Maintenant, tu te lèves Belle, et tu vas te laver. Aujourd'hui, on sort.
— Mais... objecte Lou.
Lexie pivote vers elle en agitant furieusement les bras.
— J'ai dit stoppe avec tes idées farfelues ! s'énerve Lexie.
— J'allais juste dire qu'on a cours, bougonne Lou.
Les bras de Lexie retombe mollement le long de son corps et elle ouvre la bouche, mi-penaude mi-gênée de s'être emporté.
— Ah...
Je les regarde se chamailler et je souris. Mon premier sourire depuis des heures, même des jours. Lou et Lexie unissent ensuite leurs forces pour me tirer hors du lit et me pousser dans la salle de bain avant de m'enfermer.
— Prend ta douche et rejoins nous dans le salon !
Je râle et obtempère.
Après une longue douche rassérénante, je les rejoins dans le salon. Je me fige à l'entrée de la pièce en apercevant Bonnie assise sur le canapé.
— Granny ! Ne me dis pas que tu as conduit jusqu'ici !
Elle sursaute et se tourne vers moi.
— Honey ! Pff... mais qu'elle idée ! rigole-t-elle, voix montant dans les aigus. Viens donc me faire un bisou, plutôt que dire des bêtises.
Je souris et m'approche pour la prendre dans mes bras, promettant de parler à Jayden de la conduite de sa grand-mère. Puis je me rappelle qu'il ne veut plus me voir et mon sourire se fane.
Je m'assois à côté d'elle, sous l'œil de conspiratrice de Lou et Lexie.
— Que fais-tu ici ?
— Parce qu'il me faut une raison maintenant ?
— Non, mais...
— Oui, tu as raison, je ne viens pas pour rien.
J'hausse un sourcil en direction de mes deux amies qui n'ont pas l'air de savoir. Ce n'est donc pas elles qui l'ont fait venir.
— Qu'est ce qui se passe entre Jayden et toi ? Il ne répond ni à mes appels, ni à mes messages et quand je l'invite il vient mais il n'est pas là. Il a l'air ailleurs, triste, déprimé. Et quand on lui demande de tes nouvelles, il serre les dents et son regard se ternit, comme si la simple entente de ton prénom le tuer de l'intérieur
J'écarquille les yeux, étonnée et ouvre la bouche pour répondre, mais Lou attrape les épaule de Lexie et la secoue comme un prunier, en criant :
— Donc j'avais raison! Il ne fait pas ça de bon de cœur !! Prends ça dans les dents!
Lexie lui plaque la main sur le front et la repousse à bout de bras en ronchonnant.
_ Il l'a laisser tomber comme une merde ! Il l'a humilié ! Et si elle n'est pas là demain les rumeurs et l'histoire va continuer de prendre de l'ampleur et arriver aux oreilles de Nils !
Lou se calme instantanément et baisse la tête. Je jette un coup d'oeil à Bonnie qui fronce les sourcils, en pleine réflexion. Puis je repense à ce qu'elles ont dit. Nils... Ça m'étonnerai qu'il soit un jour au courant, il ne fait pas attention aux rumeurs. Et j'espère qu'il ne sera jamais au courant, pas tant que je l'aurai pas quitté.
Soudain Granny se redresse comme un ressort, tout sourire et elle pivote vers moi.
— Venez passer noël à l'auberge ! Toutes les trois ! Ma petite Honey, ma petite Lou et la jolie blonde dont je ne connais pas le nom ! Ce sera un vrai noël en famille et amis !! Oh et invite Giorgio, quand Tatiana est passé au restaurant voir Jayden elle en est revenu folle de joie. Ils se sont perdus de vue mais ils étaient meilleurs amis au lycée! J'économiserai un cadeau pour elle.
Je regarde les filles en attente d'une réaction qui ne tarde pas arriver. Lou sautille dans tous les sens et les yeux de Lexie pétillent à l'entente du mot « noël en famille » quelque chose dont elle ne doit pas avoir l'habitude.
Mais moi je fronce les sourcils.
— Et Jayden... ?
— Oh... heu... Il passe son noël avec... un membre de la famille qui ne peut pas venir.
— Harmony ?
Elle écarquille les yeux, apparemment ébahit qu'il m'en ai parlé.
— Oui. Tu-tu es au... au courant ?!
Je jette un coup d'œil à mes amies qui sont trop surexcitées pour avoir entendu la conversation. Ça leur fait tellement plaisir, et puis je suis sûre que Giorgio sera ravi de passer son noël avec nous vu que toute sa famille est en Italie. Je suis sûre qu'il s'entendra bien avec Peter. Et puis à moi ça me fait plaisir.
— Oui... eh bien d'accord. Ce sera toujours mieux que deux jours avec ma mère.
Elle sourit et me serre dans ses bras, un sourire de conspiratrice aux coins des lèvres.
O O O
L'après-midi même, mes meilleures amies arrivent à me convaincre d'aller acheter les cadeaux de noël au centre commercial. Et il faut dire que je ne le regrette qu'une fraction de seconde. Dès que j'apercevoir les décos installées spécialement pour la fête, mes yeux se mettent à pétiller.
— Bon... Par où on commence ? demande Lou en se frottent les mains, déterminée.
— Par le magasin de sport. Peter et Grace adorent le foot.
On se dirige vers la boutique.
— Ça fait un peu bizarre d'offrir des cadeaux à des gens qu'on n'a jamais vu, fait remarquer Lexie.
J'hausse les épaules.
— C'est un peu comme le principe du père noël mystère.
Les filles échangent un regard.
— T'as passée trop de temps à regarder des films américains, ça ne se fait presque pas en France.
Je me rembruni. Je n'ai pas passer trop de temps devant des séries américaines, juste trop de temps avec un américain.
Les Filles doivent se rendre compte de mon mal-être car elles s'empressent de changer de sujet :
— Oh regarde ces robes ! Il nous faut des robes pour noël ! Elles sont magnifiques !
Je suis la direction que montre son doigt et fait la moue. Malgré tout, elles m'entrainent de force devant la vitrine et me demande :
— Tu ne la trouve pas incroyable ? Elle irait à merveille avec tes yeux et tes cheveux.
J'hausse les épaules, indifférente. Cette robe rouge est belle et elle mirait à merveille mais à quoi bon ?
— Et pourquoi je porterais ça ? Je n'ai plus aucunes raisons de me faire belle.
Lexie semble s'étrangler avec son chewing-gum et Lou siffle, impressionnée.
— C'est pire que ce que je croyais.
Lexie claque la langue contre son palais.
_ Alors de un, on ne se néglige pas parce qu'on vient de se faire briser le cœur. L'important c'est de se plaire à soi-même et de faire les choses pour soi et pas pour quelqu'un. De deux, je ne veux pas finir en enfer car je t'ai laissée porter un sweat-shirt le jour de la naissance de Jésus. Trois, on ne sait jamais qui on peut croiser. Et quatre, tu as un petit-ami, je te rappelle. Et pour finir, Cinq, parce que je ne te laisse pas le choix.
— Je ne dépenserais pas autant d'argent pour une simple robe, bougonné-je entêtée.
— Ça tombe bien, c'est moi qui paie ! déclara Lexie en se dirigeant vers l'entré. Considère ça comme ton premier cadeau de noël!
Lou et moi échangeons un regard en rigolent. On attend qu'elle reviennent avec en mains trois sacs contenant une robe pour chacune d'entre nous puis nous repartons trouver des cadeaux pour tout le monde.
Une tâche qui s'assure d'être longue et amusante.
O O O
Je me laisse tomber dans mon canapé, épuisée. Mes amies viennent juste de partir après cette longue journée de shopping. J'allume la télé avant de m'arrêter sur une chaine qui diffuse Peter Pan. Je m'apprête à regarder quand on toque à la porte.
Je pars ouvrir. Lou a surement oublié quelque chose, elle est si étourdie
Mais une fois devant la porte, je suis totalement désarçonnée. Nils et là tout droit et me fixe étrangement. Et s'il avait appris pour Jayden et moi ? Oh... non.
Je... Il débarque et je n'ai pas réfléchi à comment lui annoncer que je le quitte. Et en vérité, j'ai aussi peur de le faire. Après ce que m'a fait Jayden, je sais ce que ça fait de se faire briser le coeur. Je ne veux pas lui faire ça. Et je veux encore moins perdre mon meilleur ami.
Puis enfin il me sourit et je me dis que tout va bien se passer. Tout du moins, jusqu'à ce que je vois apparaître Jayden sortir de l'ascenseur, le nez sur son téléphone.
Si je suis d'abord prise d'une telle colère que ma seule envie est d'aller le taper, jusqu'à ce qu'il souffre autant que moi, je pense ensuite à Nils.
Il ne faut pas qu'il le voit. S'ils se disputent encore, Jayden serait capable de tout lui raconter juste pour le blesser. Mon regard jongle entre les deux, celui qui a toujours était là pour moi et celui qui vient de me briser le cœur.
Un flot d'émotions contradictoire m'envahit et sans réfléchir je me jette sur Nils, plaquant mes lèvres aux siennes avec tant de violence qu'il titube d'un pas.
Je l'attrape par le col tandis qu'il m'enserre par la taille. Il ne faut pas qu'il se tourne vers mon voisin.
J'essaie de rendre se baisser le plus passionnant, vibrant et blessant possible. Je veux que Jayden soit mal, qu'il pense qu'il ne comptait pas, que je l'ai déjà oublié. Sa porte claque enfin, faisant trembler les murs et enfin je libère Nils qui me regarde avec des yeux pétillant.
Je lui souris, une pointe de culpabilité me tordant le ventre.
Jayden avait raison ce jour-là, il avait raison quand il affirmait que j'étais comme lui.
Je suis un monstre.
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Coucou!
Vous allez bien?
J'ai posté le chapitre plus tôt finalement.
Avez-vous aimé ce chapitre assez calme? Pas déçu de ne toujours pas avoir de réponses à vos questions?
Même si ce chapitre nous en apprend un peu plus sur l'état de Jayden grâce à Bonnie. Il est maintenant claire qu'il n'a pas fait ça de bon coeur. Il en souffre. Elle lui manque. Mais il semble s'obliger à la tenir loin...
Vous en apprendrais beaucoup plus au prochain chapitre que vous allez beaucoup aimé! La semaine prochaine, ce sera Noël en Septembre!
Question du jour:
Votre film/serie préféré sur Netflix? Et pour celle qui ne l'ont pas, votre film préféré tout court?
◊◊◊fin◊◊◊
BISOUS PAILLETÉS MES PETITES SUCETTES!
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