Chapitre 31
— Tu me dois la vérité, Jayden.
Il soupire et sans un mot, tourne les talons. Je soupire.
— Non mais tu vas où comme ça ?!
Je cours pour le rattraper et accorder ma foulée à la sienne.
— Tu voulais bien voir le pont ? Alors on y va.
— Jayden...
— Après, tranche-t-il froidement.
Je soupire et le suis, le dévisagent silencieusement. Il avance rapidement, le dos droit, le menton relevé et le regard vide. Perdue. Brisé. Durant le trajet, aucun mot ne franchit ces lèvres, et je devine à la larme qui coule sur sa joue que tout n'est pas aussi calme dans sa tête. Ses fantômes du passé le torture.
Nous arrivons enfin au Tower Bridges, et nous nous arrêtons afin de contempler le paysagequi s'étend à perte de vue. C'est magnifique. Malgré la saison les reflets du soleil miroitent sur la tamise endormie et les tours de verre. Je pourrais passer ma vie à regarder un tel paysage, mais c'est impossible avec Jayden à mes côtés, qui dégage une beauté sauvage et bien plus irrésistible. Il semble perdu au loin, fixant l'eau bleu comme si elle était une échappatoire.
— Jayden?
Il secoue la tête, sortit de ses pensées, puis se passe la main dans sa tignasse aux boucles de jais. Il me jette un coup d'œil puis d'un mouvement de la tête m'intime de le suivre.
Une fois le pont traversé, nous empruntons un escalier afin de rejoindre en contre-bas, une promenade qui longe le fleuve, et de laquelle nous avons une vue magnifique sur le Tower Bridges. Un panneau m'indique que nous sommes sur The Queen's Walk. Mais je ne m'attarde par sur la beauté de l'endroit et suis Jayden jusqu'à l'imposant muret qui nous sépare de la Tamis. Il grimpe sur ce dernier et s'assoit à cheval, une jambe pendant de chaque côté.
Il me tend une main. Avec un regard anxieux vers le fleuve en contre bas, je monte et m'assois en tailleur en face de lui. J'expire profondément puis rive mes yeux sur lui, attendant qu'il soit prêt à se confier.
Il est figé, les yeux rivés sur le célèbre fleuve. Soudain ses paupières se ferment et il inspire un grand coup.
— Tout à commencé quand ma mère a rencontré mon père à l'université. Il était Américain et dès la fin de ses études, elle l'a suivi à l'autre bout du monde. Ils se sont installés à New York et trois ans plus tard ils ont eu deux faux jumeaux. Harmony et moi. Un garçon renfermé, insociable, bouc émissaire et une fille confiante, gentille, populaire.
Ses poings se crispent sur ses genoux. Il déglutis difficilement et continue:
—Alors qu'on avait 5 ans... mon père a eu un putain de cancer, il est mort dans les mois qui suivirent. Ma mère a dû reprendre son ancien métier. Celui de prof de sport au lycée comme avant notre naissance.
Je vois sa lèvre inférieure trembler et son visage se crisper pour retenir le flot d'émotions.
J'attrape sa main et la presse doucement. Il ouvre les yeux et les pose sur moi.
Apaisé, il reprend :
— Ma sœur était plus ou moins ma seule amie. Alors quand elle m'a poussée à changer, j'ai fait des efforts pour lui faire plaisir, pour l'alléger de ma présence. J'ai amélioré mon look puis mon comportement et je me suis fait un ami... même une petite-amie. On était inséparable et j'avais une confiance aveugle en eux. Harmony qui avait pour fâcheuse habitude de sortir avec tout ce qui bouge a fini par se jeter sur mon pauvre ami. Marc, c'est comme ça qu'il s'appelait, est vite devenue fou d'elle... Et ma sœur s'est vite lassé comme toujours.
Je le vois se mordre la lèvre jusqu'au sang et fermer les paupières un instant tandis que ses épaules s'agitent brusquement. Je lui caresse tendrement la main et lentement, ses tremblements se calment et il rouvre les yeux.
C'est la voix chevrotante qu'il murmure:
— Alors quand Marc m'a appelé un soir pour savoir si je connaissais un endroit où un mineur pouvait se procurer une arme sans trop de problèmes. Je lui ai donné l'adresse et le nom du gars. Je ne me suis pas posé de questions, pour moi, c'était normal dans une ville comme New York. Les rues ne sont pas toujours sûr.
Sa voix se brise et son visage se déforme, pour tenter de contenir les larmes, sans succès. Ça me brise le cœur. La voix tremblante il continue :
—J'aurais dû être en cours ce jours-là. J'aurais dû être là pour les protéger. Mais j'ai préféré sécher le sport pour aller voir Flore, ma copine. Mais merde! J'aurais dû être là quand il est entré dans le gymnase en hurlant! J'aurais dû être là quand il a ouvert le feu... Et j'aurais dû être là quand il abattu ma mère et trois élèves! Et j'aurais dû être là pour l'empêcher de tirer sur ma jumelle. J'aurais dû être la cible, celui qui se prend la balle dans le poumon gauche, privant le cerveau d'oxygène. J'aurais dû être celui qui finit sa vie dans un état végétatif!
Il serre les poings et baisse la tête, laissant libre cours à ses larmes de rage, de tristesse et de désespoir. Une larme solitaire glisse le long de ma joue et je me mord le doigt pour ne pas fondre en sanglot. Il n'a pas besoin de ça. Cette fois c'est à moi d'être là pour lui.
— Je ne comprends pas, Jayden... pourquoi est-ce que...
— Mais parce qu'elle l'a LARGUÉ ! Il était fou ! Fou d'elle, putain ! Je n'aurais pas dû le pousser dans les bras de ma sœur !! Je les ai tués, Belle! crie-t-il, le corps prit de tremblements.
— Non ! me révolté-je. Tu ne savais pas qu'il n'était pas stable et puis tu ne les as pas forcés à sortir ensemble !
Il secoue doucement la tête avant de lever les yeux vers moi. Je suis choquée de voir ses yeux rougis et gonflé et ses lèvres trembler quand il sanglote :
— Je les ai tués, Belle. Je les ai tous tués. J'ai fourni l'arme qui a tué ma famille...
Je plaque mon autre main devant ma bouche pour ne pas pleurer.
—Jayden... murmuré-je avant de me mettre à genoux pour le prendre dans mes bras, oubliant le danger du fleuve en contre bas.
Je m'assois à cheval sur lui pour le serrer dans mes bras. Je le serre fort. Comme si ça aller suffire à recoller son cœur brisé.
Puis je prends sa tête entre mes mains, rivant mes yeux aux siens.
— Tu ne les as pas tués, tu m'entends ! Tu n'aurais rien pu faire si ce n'est sacrifier une autre vie! Et si tu ne lui avais pas donné d'adresse pour acheter son arme, tu crois que ça l'aurait arrêté !? Non, il aurait quand même tué des gens... Et tu vois, moi je suis heureuse que tu n'ai pas été dans le gymnase ce jour-là. Sinon, jamais je ne t'aurais rencontré. Et ma vie aurait été putain de pourri à jamais.
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Coucou mes Chupa Chups à la guimauve!🍭❤️
Vous avez aimé?
Vous ne vous attendiez pas à ça, n'est-ce pas? Personne n'avait trouvé...😂
Ai-je réussi à faire tomber des larmes?
Que pensez-vous de tous ça, sinon?
Harmony ?🎶
Notre Bête ?🥀
La Belle ?❤️
Je voulais aussi vous dire que j'ai publié le chapitre 1 totalement réécrit ❤️ allez le lire, j'adorerais avoir votre avis.
Question du jour☀️:
Que trouvez-vous irrésistible chez un garçon?(ou fille si des garçons passent par là😉)
----------fin------------
BISOUS PAILLETÉS!😘💫
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