Chapitre 30


J'inspire un grand coup puis tire sur la fermeture de ma valise. Je suis prête. C'est enfin l'heure du départ. Ma mère apparaît à la porte.

— Isa. Dépêche-toi un peu ! Quelle idée de faire sa valise à la dernière minute !

Un grand sourire s'étire sur mes lèvres. Pas parce que je me suis habituée aux brusqueries de ma mère ou que je suis heureuse qu'elle soit restée pour mon départ, non. Si je suis heureuse, c'est parce que je ne vais pas la voir pendant une semaine ! Enfin une semaine de vacances loin des problèmes ! Vive Londres !

Au début, on devait y aller en avril mais le voyage à était déplacé à décembre pour des soucis d'emploi du temps. Tant mieux, comme ça je ne verrai pas Jayden avant plusieurs jours. Je ne sais vraiment pas comment je réagirai quand je le reverrai alors qu'il m'a planté après avoir failli m'embrasser. J'enfile ma doudoune blanche puis suis ma mère jusqu'à l'entrée.

— Tu te souviens que je ne te paie pas un voyage à te la couler douce. Si tu te rappelles de nouvelles choses tu m'appelles, d'accord !

— En fait, j'ai déjà quelques souvenirs... mais seulement de papa.

Son visage s'assombrit puis ses yeux glissent vers le sol.

—Oui... ton merveilleux père comme toujours. Pourquoi t'embêterais-tu à te souvenir de ta veille mère, hein ?!

Elle me tourne le dos et je fronce les sourcils. Où est le problème ? Ce n'est pas ce qu'elle voulait?

—Maman, je...

—Sors.

Sa voix est si faible que je ne l'entends d'abord pas, jusqu'à ce qu'elle réitère son ordre en hurlant :

— Sors !

Je sursaute puis sans un au revoir, passe la porte. J'ai beau essayer, je ne la satisfais jamais. Je n'arrive pas à la cerner, la comprendre. Elle me fait même peur.

Une fois dans la rue, je me dirige d'un pas certain vers la limousine noire garée devant chez moi. Je sens son regard dans mon dos, mais je ne me retourne pas. À aucun moment, je ne m'arrête pour lever les yeux vers la fenêtre de l'appartement. À aucun moment, je ne me retourne vers elle, car on ne se tourne vers le passé que quand celui-ci nous manque, quand on le regrette. Dans mon cas, mon seul regret c'est qu'elle soit ma mère.

Confiante, je monte dans la voiture, séchant avec hargne la larme de faiblesse qui perle au coin de mon œil.

J'ai assez pleuré pour elle.

O O O

— Tu sais quoi, Lexie? Ce voyage c'est ce qu'il nous fallait, une semaine sans mecs ! s'enthousiasme Lou.

— Parle pour toi, Sainte-Nitouche! Je ne veux pas finir vieille fille, et puis Gabin est du voyage !

Lou lève les yeux au ciel.

— Ouais... comme si votre dernier rendez-vous avait été très concluant.

— Oui... bah, ça ne peut pas tout le temps être bien. C'est vrai qu'il est assez ennuyant, mais au moins il me voit moi et non le fric que je cache dans mon soutif.

— Nous, on te voit comme tu es, Lexie, dis gentiment Lou en lui pressant le bras.

Je repose mon chocolat chaud.

— Lou a raison, une semaine sans mec sera bénéfique.

— Bah quoi, Belle ? Tu ne supportes plus le fait d'avoir autant de succès ? Deux mecs à ses pieds et elle trouve le moyen de se plaindre ! J'y crois pas ! râle Lexie.

Je claque ma langue contre mon palais.

— Je ne me plains pas ! Je voudrais juste que ce soit plus clair, plus facile !!

Lou hausse les épaules.

—Faites comme moi ! Aucun mec, c'est la belle vie ! Et puis au pire... On se marie !

J'échange un regard avec Lexie puis on explose de rire, cette dernière recrachant du smoothie partout.

—Mais avec plaisir mes chéries ! blague Lexie en collant un gros baiser baveux sur la joue de Lou. Mais je te préviens, on fait chambres séparées, tu ronfles, ma puce !

Je me mords le doigts pour ne pas m'étouffer de rire. Lou croise les bras et fait la moue.

—Même pas vrai ! Et puis, si tu m'aimais vraiment tu t'en ficherais !

La limousine se gare sur le parking devant l'école et M. Luke, le chauffeur, se tourne vers nous.

—Mlle Lexie? Dois-je appeler vos parents pour les prévenir de votre mariage homo polygame ou partez-vous toujours en voyage ?

Lexie ouvre la porte puis commence à sortir.

— Appelez-les! S'ils ne font pas une crise cardiaque sur le coup, ça leur fera au moins les pieds!

— Lexie! rigolons-nous en chœur, outrées et amusées.

Elle hausse les épaules puis ordonne à son majordome de mener nos valises jusqu'au bus.

—Ils se rappelleront peut-être avoir une fille, et je les verrai au moins le temps qu'ils organisent les papiers pour me déshériter.

Lou et moi échangeons un regard

O O O

—Oh... Mais c'est ma chère amie Belle !

Je soupire et relève doucement les yeux de mon bouquin vers Jade, qui me sourit tel un prédateur.

—Ne me dis pas que c'est toi ma voisine ?! gémis-je.

Elle sourit de plus belle, sans ajouter le moindre mot, ce qui me terrifie de plus belle. Qui sait ce qui se joue dans sa tête? Sans délicatesse, elle me marche sur les pieds pour atteindre sa place côté fenêtre.

—Tu sais quoi, Isabelle Collins ?

—Non, mais je sens que tu vas me le dire, soupiré-je en me replongeant dans mon livre.

—Je ne t'aime pas.

—Tu sais quoi, Jade Colas ?  C'est réciproque.

Sur ce, je tente d'ignorer son regard pesant pour les lignes rassurantes de mon livre.

Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur moi ?! Lexie et Lou ont décidé de s'installer à côté et moi je dois endurer cette fille ?! Au retour, je veillerai à ce que les rôles tournent ! Je ne vois pas pourquoi je devrais être la seule à supporter son agréable présence.

Doucement l'avion décolle et je déglutis pour ne pas paniquer. C'est la première fois que je m'envole à plus de neuf mille mètres de hauteur et mince quoi... c'est incroyable !!!

Alors que je regarde par la fenêtre, émerveillée, Jade m'interrompt :

—Tu sais, je t'observe et je me dis qu'on n'est pas si différentes. Dans d'autres circonstances on pourrait même être amies.

Je la fixe, ébahie.

—Bah oui, on est déterminées et quand on veut quelque chose on l'obtient.

Elle s'approche de moi, rivant ses yeux brillant d'intelligence aux miens. Et lentement elle articule :

—Et moi... ce que je veux, c'est lui. Jayden sera à moi.

Je fronce les sourcils, révulsée.

—Ce n'est pas un objet, Jade ! Et jamais il ne t'aimera !

Un sourire s'étire sur son visage.

—Ça m'est bien égal. Je sais bien que son coeur est déjà pris. Mais ça ne pourra jamais marcher entre vous deux, ne serait-ce que parce que tu es en couple avec ton gentil petit bourge. Alors tu verras, dès qu'il aura vu l'évidence, il viendra dans mon lit et là... Tu auras intérêt à ne pas t'approcher.

Je relève le menton. Cette fille me fait peur. Son sang est le même que celui du diable. On a un passé commun que j'ai oublié et cette ignorance pourrait me coûter cher. Car elle semble bien déterminée à tout me prendre. Heureusement, je ne compte pas me laisser faire.

—Sinon quoi !?

Un sourire carnassier étire son visage parfait.

—Sinon... je te détruis.

OOO

—Prenez tous vos valises, puis répartissez-vous en deux groupes. Ceux qui veulent rentrer tout de suite à l'hôtel et ceux qui veulent visiter un musée.

Je pivote vers mes amies et leur adresse mon plus jolie sourire. En parfaite synchronisation elles secouent la tête.

—Belle, on t'aime... commence Lou.

—Mais ça ne va pas être possible le musée, termine Lexie.

Je soupire et leur tend ma valise.

—Vous ne savez pas ce que vous manquez... À ce soir.

Sur ce, je me dirige vers mon groupe malgré tout assez dense.

Londres est une ville vraiment belle et elle n'a rien à voir avec Paris. C'est plus propre, l'architecture est différente et le comportement des gens aussi. J'adore surtout leurs bâtiments de briques rouges. Je tourne sur moi même, émerveillée. Je n'arrive pas à croire que j'y suis ! Je suis à Londres ! Sa ville ! Et je compte bien récupérer mes souvenirs, mais ce n'est pas au British Museum que ça risque arriver.

Je dois aller à un endroit qu'il m'a forcément montré en photo. Lentement, je ralentis la cadence pour me retrouver à la fin du groupe puis doucement, je me glisse dans une ruelle le temps qu'ils soient loin. Avec un sourire de satisfaction, je sors de ma cachette puis me dirige dans la direction opposée, bien décidée à trouver le Tower Bridges.

—Non mais tu fiches quoi, Belle !?

Je sursaute avant de faire volte-face vers Jayden.

—Mais qu'est-ce que tu fais ici !?

—Je t'empêche de faire quelque chose que tu regretteras !

Je perds ma mâchoire, bouche bée.

—Non mais en fait tu me suis !

—Oui, je te suis car tu n'en fais qu'à ta tête ! Comme toujours !

Je serre les poings, la colère contenue en moi se ravivant. Alors il fait battre mon coeur avant de me mettre un vent puis il traverse l'océan pour me faire la morale ?! Je n'y crois pas.

—Mais si je me souviens bien, c'est toi qui m'as dit de lâcher la pression !

— Oui, mais pas de te perdre dans la capitale d'un autre pays ! S'il venait à t'arriver quoi que ce soit...

J'ouvre la bouche, outrée.

— Mais attend ! J'ai compris, c'est Bonnie qui t'envoie ! Tu es là pour me servir de Baby-sitter !

— C'est toi qui lui as parler de ce voyage, je te rappelle. Tu ne peux que t'en prendre à toi même !

Je serre les dents et tourne les talons. Je veux mettre le plus de distance possible entre lui et moi. Je ne suis qu'un jouet pour lui.

— Je suis assez grande pour me débrouiller toute seule !

— Pourtant, ça ne t'a pas empêchée de demander de l'aide à Bonnie pour que ta mère accepte que tu voyages !? Eh bien voilà, cette condition, c'est moi ! Bonnie me paie le voyage et garde Harmony tandis que ta mère te laisse partir loin d'elle à condition qu'on reste ensemble. Alors merde, arrête d'être aussi butée !

Je me fige dans ma course et me tourne vers lui.

— Moi ? Butée ? Tu te fiches de moi ? C'est toi qui t'acharnes à me compliquer la vie depuis le premier jour !

Son expression se durcit et il lâche froidement :

—En fait, tu t'en fiches pas mal que je te suive ou non. Ce que tu veux, c'est te venger de l'autre jour. Tu m'en veux de t'avoir laissée dans la salle de musique.

Je serre les dents puis lentement claque des mains avec ironie.

—Mais c'est que t'es un vrai génie ! Évidement que je t'en veux, Jayden !! Putain, j'ai lâché prise dans cette salle avec toi, j'ai déposé mon cœur à tes pieds ! Et qu'est-ce que tu en as fait ? Tu l'as piétiné en partant !

Je fais volte-face puis pars en courant. Je ne veux pas lire la pitié qui s'affiche sûrement dans ses yeux après cette déclaration. Je ne veux pas le voir. Ça me fait mal. J'ai mal de m'être fait avoir.

—Belle ! Reviens !

Je ne l'écoute pas et redouble d'allure.

Parfois, un rien peut arriver le temps d'un claquement de doigts ou dans mon cas, d'un battement de cils. Des milliers de choses, qui si on ne fait pas attention peuvent nous détruire. Dans mon cas, je n'ai ouvert la porte de mon cœur que quelques secondes, mais c'était bien trop. Dans mon cas, je n'ai fermé les yeux qu'une nanoseconde. Mais cela suffit pour mourir.

—Belle !

Sa main se ferme sur mon poignet et il me tire en arrière avec tant de forces, qu'on est projetés loin du célèbre bus rouge Londonien, qui de peu, me renversait. À croire que c'est une manie chez moi de traverser sans regarder, et de me mettre à courir comme une tarée dès que les émotions me submergent.

A bout de souffle je lève les yeux sur Jayden, qui les yeux fermés, tente de reprendre son souffle.

—Mon dieu, Belle... ce qu'il te faut... ce n'est pas un baby-sitter... c'est un super héros.

Doucement, je me relève et lui tends la main pour l'aider.

—Ou tout simplement une tête pour arrêter d'être aussi étourdie.

Je n'en reviens pas ! Comment est-ce possible de manquer de mourir deux fois en quatre mois, et toujours de la même manière ? Jamais je ne vais retenir la leçon !

Toujours assis au milieu de la rue, il attrape la main que je lui tends mais au lieu de se laisser aider, il me tire vers lui et je tombe sur ses genoux.

Sans que je m'y attende il me serre contre lui et enfouit la tête dans mes cheveux.

—Belle... j'ai cru que tu allais mourir. J'ai cru que j'allais devoir rester au chevet d'une nouvelle personne que je n'aurais pas su protéger.

—Jayden, soufflé-je. Tu n'as à protéger personne. Ce n'est pas de ta faute ce qui lui est arrivé.

Lentement, il relève la tête vers moi, révélant des yeux inondés de larmes.

—Au contraire, Belle, tout est de ma faute.

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Et... FIN! 🤗

Hey mes petites Chupa Chups à la citrouille!

Vous avez aimé le chapitre?❤️

Votre avis sur Lexie?

Votre avis sur Jade? Va t'elle mettre sa menace à exécution?

Votre avis sur notre Bête? Que voulait donc dire sa dernière phrase?

Vous savez maintenant aussi pourquoi Rose a accepté de laisser partir Belle. Bonnie lui a dit que son petit fils veillerait sur elle.

Que croyez-vous qu'il va se passer dans le prochain chapitre? 😯🤔

Moi je sais...😈

Bon allez, je vous le dis...😏

VOUS ALLEZ ENFIN SAVOIR CE QUI EST ARRIVÉ À HARMONY!!!🤗😱🤯

J'ai trop hâte!

Sinon, je vais effectuer une réécriture de mon premier chapitre. Il sera totalement différent. J'aurais donc besoin de l'aide de quelqu'un pour le corriger. Je ne veux pas en demander trop à mon actuelle correctrice qui fait déjà un excellent travaille! Merci à toi si tu passes dans le coins!

Bisous pailletés mes beautés! Passez une bonne semaine!😘💫

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