Chapitre 18

Deux jours passent durant lesquels je fais tout pour éviter ma mère et Nils. J'ai peur que si je croise l'un je lui arrache les cheveux et que si je croise l'autre je ne me rende compte que je me suis mentie à moi même.

Je consulte l'heure avant de sortir de ma chambre. Ma mère doit être partie depuis quelques minutes. Mais pour être sûre de ne pas la croiser je me dirige vers l'ascenseur. Ma mère déteste ça, elle dit que c'est pour les feignants. Au moins ça lui donnera une vraie raison de me critiquer.

Je m'arrête devant celui-ci et attend qu'il arrive, ce qui prend du temps. Il est très vieux et mériterait une bonne rénovation. Dès que je pose mon deuxième pied à l'intérieur il se met à trembler légèrement ce qui me procure un long frisson. J'appuie sur le bouton du rez-de-chaussée avant d'aller m'appuyer contre le mur du fond.

Les portes commencent à se refermer quand au dernier moment une boots se glisse entre les deux battants. Les portes se rouvrent automatiquement pour laisser apparaître Jayden. Il se tient droit , le visage fermé et le regard froid. Malgré ça , il est malheureusement, toujours aussi beau.

— Il faut qu'on parle, lâche-t-il sèchement.

— Désolée, monsieur, je ne vous connais pas, répliqué-je en me jettant sur le bouton de fermeture des portes.

Les porte rencontrent à nouveau son pied et se rouvrent.

— Eh bien, moi, je sais qui vous êtes malheureusement. Il faut dire que vous êtes durement oubliable, mademoiselle.

Il pénètre dans la minuscule cabine, s'avance de sa démarche menaçante et assurée. Je déglutis, incapable de détourner mon regard de ses yeux . Ma main cherche à l'aveuglette le bouton qui ouvre les portes pour fuir avant qu'il ne soit trop tard.

— Cet-cet ascenseur ne peut accueillir que-que cent-cinquante kilos, bégayé-je.

Il hausse un sourcil puis doucement un sourire narquois s'étire sur son visage. Sans me lâcher du regard il repousse ma main qui cherche l'interrupteur et fait glisser ses doigts sur tous les boutons d'un coup.

— Mince alors! Il faut croire qu'on est bloqué ensemble pour un petit bout de temps, dit-il avec un sourire narquois.

Je me sens blêmir avant de le pousser et de me précipiter vers les portes qui se referment.

— Non! gémis-je en donnant un coup dans les portes de metals qui viennent de se clore.

— Tu me détestes tant que ça?! rigole Jayden. Ou alors le vilain dragon te fait très peur ?

J'inspire un grand coup, il faut que je reste calme. Je ne dois pas lui montrer que la balle est dans son camp. Je fais volte face et le fusille du regard.

— Peur de toi ?! Dans tes rêves !

Il fronce les sourcils.

— Moi aussi je sais lire les gens, bluffé-je. Et tu n'es pas si mauvais que tu veux le faire croire !

— Attend... Est-ce un compliment à demi-mot ?

— Et puis quoi enco...

Une secousse me fait tomber au sol. Jayden s'accroupit à côté de moi tandis que l'ascenseur continue de trembler étrangement. Puis soudain l'éclairage commence à vaciller et la cabine s'arrête. On pivote vers les portes, attendent inutilement une ouverture qui n'arrivera pas.

On est coincés entre deux étages. Oh mon dieu. Mon coeur s'accélère à l'instar de ma respiration. Je me jette contre les portes et les frappe comme une folle. J'y mets toute ma force et mon désespoir. Ce n'est pas le moment de faire une crise de panique mais... Je ne veux pas mourir !

Une main se pose sur mon épaule.

— Isabelle...

Je continue de taper. Des larmes coulent aux coins de mes yeux. A bout de force, abattue et frustrée je pose ma tête contre la porte. Je cogne doucement ma tête contre la métal froid. J'ai peur. Tellement. Et si je ne m'en sortais pas ? Je ferme les yeux pour tenter d'arrêter le torrent de larmes qui coulent sur mon visage.

Ses bras m'enserrent la taille avant de me tirer en arrière. Je me laisse aller dans ses bras pour la seconde fois, sanglotant et me serrant contre lui.

— Chuuut, ça va aller. On va s'en sortir.

Un rire hystérique m'échappe.

— Et depuis quand c'est toi l'optimiste ?! j'assène.

Il soupire et délicatement lève mon menton vers lui pour me forcer à le regarder.

— Écoute...Belle. Je-je ne suis pas quelqu'un de bien, murmure-t-il en se passant la main dans les cheveux. Et je ne le nie pas. Je fais souvent les mauvais choix et j'agis souvent impulsivement mais... mais c'est plus fort que moi. J'essaie de faire bien les choses, de m'améliorer mais...mais quoi que je fasse je fini par blesser les gens...car...je suis nocif.

Je plisse les yeux, calmée, et le dévisage. Il garde les yeux baissés, évitant intentionnellement mon regard.

— Je-je...je suis juste un humain qui fait des erreurs comme tout le monde. Mais...je ne te veux pas du mal même si je t'en fais quand même. Et quand je te vois comme ça je n'ai qu'une envie c'est de sécher tes larmes car...car malgré mon air de gros dur je sais éprouver des sentiments tels que la compassion.

J'écarquille les yeux, étonnée de la tournure que prend la situation.

— Alors peut-être que je dis n'importe quoi, peut-être qu'on va mourir dans cette fichue boite de conserve mais...

Il relève la tête et plonge son regard dans le miens.

— Mais au moins tu ne pleures plus.

Et il dit vrai. Mes larmes ont cessé de couler et je me sens mieux. J'esquisse un sourire à son attention et murmure :

— Merci.

Il sourit timidement et doucement vient replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Me rendant compte de notre proximité je rougis avant de m'écarter pour aller m'installer contre la paroi opposé. Il fronce les sourcils en me regardant faire. Il soupire et s'adosse contre la paroi en face de moi, rejette la tête en arrière et ferme les yeux.

—Est-ce que tu as ton téléphone sur toi ?

Je le fixe une seconde avant de me saisir de mon cellulaire.

— Pas de réseau, lâché-je laconiquement.

Il soupire et pose les yeux sur moi.

— Je sens qu'on va rester coincés là un bon bout de temps.

— Oui, enfin pas trop longtemps non plus, j'ai d'autres choses à faire.

— Qu'est ce qu'il y a, Belle, tu as hâte de te soustraire à ma compagnie ?

— Qui ne le serait pas ?

Il hausse un sourcil.

— Eh bien...toutes les filles.

—Sauf que je ne suis pas toutes les filles, répliqué-je du tac au tac.

—Oui, tu es...

—Je suis...? grogné-je en l'avertissant du regard de surveiller ses paroles.

Il me fixe dans les yeux avant de lâcher :

— Différente.

Je secoue la tête.

— Dans le bon ou le mauvais sens ?

Il penche la tête sur le côté et m'évalue du regard.

— Je ne sais pas, murmure-t-il finalement .

Je sors de mon sac une boite de Chewing gum.

— Je croyais que tu étais le pro de l'analyse d'autrui ?

Il ferme brièvement les yeux comme s' il avait une migraine puis explique :

— Oui...mais je viens de le dire, tu n'es pas comme les autres.

Je ne répond rien et lui lance ma boite de Chewing gum.

Il se sert comme si c'était naturel, comme si on était de vieux potes qui se retrouvent dans un parc et non bloqués dans un ascenseur. Il me rend le paquet.

Le silence s'installe durant lequel je le regarde fixer le plafond.

Puis de but en blanc il me demande :

— Pourquoi tu l'as embrassé ?

Je mets un temps avant de comprendre de quoi il parle.

— Ça ne te regarde pas, dis-je simplement.

Il pose ses yeux verts sur moi, me déstabilisant.

— Et ce que c'était à cause de moi ?

J'écarquille les yeux puis sur la défensive répond :

— Tout ne tourne pas autour de toi !

Il hoche doucement la tête puis repose son regard au plafond.

— Alors... tu l'aimes vraiment.

Je le regarde, me demandant si c'est une affirmation ou une question. Le silence revient, plus pesant, et je me retrouve obliger de demander :

— Pourquoi tu as quitté New York ?

Ses épaules retombent et son regard semble s'assombrir.

— Pour quelqu'un...

Je fronce les sourcils et soupire.

— J'ai toujours rêvé de visiter cette ville. Est-ce qu'elle est vraiment si...

Je cherche le mot mais il me devance, ses yeux pétillant soudain comme des étoiles.

— Magique ?

Je souris en voyant son expression émerveillée, presque enfantine.

— Oui, murmuré-je.

L'air ailleurs, perdu dans ses souvenirs il murmure :

— C'est la plus belle ville qui soit. Les quatre coins de la planète sont réunit à chaque coin de rue. Chaque habitant est différent avec une culture, une religion, une façon de voir le monde unique. Cette ville est si cosmopolite que ça ne sert à rien de voyager. Toutes les plus belles choses de l'univers sont regroupées dans ce labyrinthe de gratte-ciel. New York est unique et fabuleuse.

Il se penche en avant, comme si il me confiait un secret puis chuchote :

— Et puis... il y a les meilleurs Cheesecakes de toute la Terre !

Je souris en le voyant comme ça. Il paraît innocent et naïf, comme si les horreurs de ce monde ne l'avait pas encore changé.

Un sourire étire son visage et il s'humecte les lèvres.

— Je crois que c'est l'une des choses qui me manque le plus, dit-il en s'adossant à nouveau contre le mur.

— Tu sais, la pâtisserie française est aussi très réputée !

Il claque la langue contre son palais.

— Balivernes ! Rien n'est meilleur que mon cheesecake !

Je souris malicieusement.

— Mais c'est parce que tu n'a jamais goûté nos macarons !

On se défie du regard, un sourire flottant aux coins des lèvres.

— Dis-moi trois choses sur toi, lâché-je au bout d'un instant.

Il sourit brièvement et se passe la main dans les cheveux, signe qu'il réfléchit.

— Hum...il y'a encore quelques années je passais tout mon temps sur la console ou à la bibliothèque.

J'écarquille les yeux et ricane.

—Tu étais un petit Geek et un rat de bibliothèque! Je suis sûre que Jade serait ravie d'apprendre ça !

Il sourit et me balance à la tête son sac de cours que j'évite de justesse.

— Ah oui! Et toi princesse, tu n'as jamais rien fait dont tu as honte ?!

Je le regarde de travers.

— Je te rappelle que mon plus vieux souvenir remonte à environ trois semaines !

Son regard s'assombrit et il détourne les yeux.

— Ah, oui...l'amnésie.

L'air qu'il affiche me déstabilise et pour détendre l'atmosphère je lui balance son sac qu'il reçoit en plein torse.

Il rigole en se massant le torse.

— Mais c'est que t'es plus dangereuse que je ne le pensais !

Je souris, mutine.

— Je te promets d'être gentille avec toi.

Ses yeux pétillent et il secoue la tête exaspéré.

— Tu rigoles? Je te vois venir d'ici. La gentille petite fifille à sa maman qui n'a jamais rien fait de mal !

J'hausse un sourcil.

— Eh bien figure-toi que je suis pas si innocente et tu ferais mieux de le comprendre vite fait !

Il hausse un sourcil et un sourire narquois s'étire sur son visage.

— Ah oui?

Je souris malicieusement.

— Vas-y...je t'écoute...

Je grimace, gênée de le voir me fixer avec tant d'intérêt. J'enroule une mèche autour de mon doigt et commence :

— L'autre jour... Lou m'a racontée que quand j'étais petite je voulais devenir médecin et...

— Quelle rebelle! se moque Jayden.

Je le fusille du regard puis reprend :

— Et que je prenais le doigt de Nils pour le râper contre le mur jusqu'à ce qu'il saigne, puis je lui faisais un bandage avec des feuilles.

Il écarquille les yeux puis soudain éclate de rire.

— Ah, en fait tu l'as toujours menée à la baguette! articule-t-il entre deux rires.

Je fronce les sourcils et me relève, soudain consciente de l'intimité qu'on a créé. A tel point qu'il se croit autorisé de critiquer mon ami.

Il s'essuie les yeux puis se relève.

— Pourquoi tu t'en prends toujours à lui ?! interrogé-je sèchement.

Il se fige et s'approche de sa démarche menaçante. Son visage n'est plus qu'à une dizaines de centimètres et même si je suis très sensible à une telle proximité je n'en montre rien. Son regard est noir et son visage froid mais je ne cille pas. Je n'ai pas peur.

— C'est quoi mon problème avec ton prince charmant ? souffle-t-il.

Je relève le menton et le défi du regard. Il se rapproche encore et je déglutis.

— Ce qui m'énerve, Belle, c'est que tu n'as d'yeux que pour lui, articule-t-il méchamment. Alors qu'il est minable et que même si tu ne veux pas le reconnaître tu ne l'aime pas. Il n'allume pas l'étincelle en toi, reconnaîs-le.

J'écarquille les yeux avant de me reprendre.

— Qu'est ce que ça peut bien te faire?! craché-je avec cruauté.

Soudain l'ascenseur reprend vie. Son expression se relâche et il recule.

Il secoue la tête semblant encaisser le coup. Puis enfin il pose sur moi deux yeux dépourvus de toutes émotions, éteins et blasés.

— Oui, tu as raison. J'en ai rien à foutre.

Les portes métalliques s'ouvrent sur le hall de l'immeuble. L'air dans mes poumons se déverse et un pincement au coeur me fait serrer les dents.

Sans un regard il tourne les talons et part.

Je fixe son dos, perturbée.

Ce qu'il vient de me dire ne devrait pas me blesser.

Et pourtant...

****************
Salut!
Comment allez-vous ?!

Qu'avez vous pensé de La Bête dans cette partie ? Il se livre un peu puis se braque, qu'est-ce que ça cache à votre avis?

En tout cas ils se sont rapproché c'est certain!

Question du jour:

Si la prochaine histoire que j'écrivais été une histoire fantastique/ surnaturel (je ne sais pas encore) vous la liriez?

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Bisous pailletés mes chupa chups!

                        💕Naomie💫
            👑Reine des sadiques😈
        🍬et  Maman Chupa Chups 🍭

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