Chapitre 10


Quand j'entre dans la cuisine le matin suivant,  je suis surprise de découvrir Lexie dans ma cuisine assise avec ma mère.

—Bien-sûr, j'en suis enchantée et je vous remercie. Vous aurez une bonne influence sur ma fille.

—Lexie ?

Cette dernière lève les yeux sur moi et me sourit, soulagée.

— Belle! Je suis venue te chercher pour qu'on parte ensemble au lycée.

Je fronce les sourcils et m'assois à côté d'elle. J'attrape mon bol de lait et commence à manger.

—Maman? Pourquoi remerciais-tu Lexie ?

La vraie question c'est plutôt « Comment mon amie a-t-elle réussi à convaincre ma mère de la laisser entrer alors que ses cheveux sont roses?»

—Mais pour les cours qu'elle te paie! Cette fille est une vraie amie!! Très polie en plus !

Je jette un coup d'oeil à Lexie et hausse un sourcil lourd de sens «Vraiment? Polie? Toi ?? ».

— Oui et donc je comptais te le dire après mais vu qu'on en parle. Tu n'étais pas très à l'aise avec l'idée que je te paie des cours donc en échange je me suis dit que tu accepterais de me faire un cours de maths par semaine. Comme ça, cet argent c'est comme si je te le donnais à toi et qu'après tu le donnais à Jayden, on sera quitte et ta mère est d'accord !

Je lui souris. Ça me va tout à fait. C'est vrai que ça me gênait de lui devoir quoi que ce soit.

— Jayden? Qui est Jayden?! s'écrie ma mère.

J'écarquille les yeux. Il ne faut pas qu'elle sache que c'est notre « voyou » de voisin comme elle dit.

Lexie ouvre la bouche mais je la coupe brusquement :

— Un intello venu d'Amérique qui donne des cours car il a besoin d'argent.

Ce n'est même pas un mensonge, que je suis douée ! Ma mère hoche la tête puis regarde sa montre.

—C'est pas tout, mais vous allez être en retard ! Allez ouste !

On se lève et ma mère nous suit jusqu'à l'entrée. Lexie sort dans le couloir et avant que je ne la suive ma mère m'attrape par le coude pour me retenir.

Les yeux brillant elle me murmure :

— Tu savais que cette fille est millionnaire ?! Elle se balade en limousine !

J'hoche la tête et son sourire s'agrandit encore plus. C'est donc ça, la raison pour laquelle elle l'a laissée entrer. Ses yeux étincellent comme ceux d'une petite-fille au pied du sapin. Je fronce les sourcils, je n'aime pas les gens intéressés. Et que ma propre mère soit ainsi me répulse encore plus . Je me dégage de son emprise et sors. Lexie m'attend devant sa  limousine immaculée.

Je rentre après elle et m'assois sur la banquette dans la demi-pénombre et la musique à fond.

— C'est quoi que cette histoire, Lexie?! Tu hais les maths, le prof, les cours et le lycée !

Elle ouvre la bouche faussement offensé.

— À t'écouter je suis une rebelle irresponsable ! surjoue-t-elle la main sur le coeur. Tu as une si mauvais image de moi !!blague-t-elle.

Je rigole. Quelle numéro celle là !

Elle se stoppe puis s'accroche à mon bras.

— Aide-moi! S'il te plait!! S'il te plait! S'il te plait !supplie-t-elle avec de grand yeux de biche.

J'éclate de rire et la repousse gentiment.

— Bien-sur. Mais à quoi dois-je ce revirement de comportement? Tu t'es rendue compte que tu n'auras pas ton Bac? la taquiné-je.

— Hé! s'insurge-t-elle en rigolant.

Elle me donne une petite tape amicale avant de croiser les bras comme une gamine et de faire une moue boudeuse.

— Je suis pas NULLE en cours. Je suis juste paresseuse à souhait !

Je rigole.

—Évidement quand on est riche avoir son bac n'a aucune utilité.

Elle hausse les épaules puis à nouveau surexcitée s'accroche à moi et me secoue en criant :

— Fais de moi une intello! S'il te plait.

Je l'attrape par les épaules et la force à se calmer avant de la laisser continuer.

— C'est Gabin! Ce mec est une bombe et un vrai génie. Il est passionné de mathématiques, a 18,48 de moyen et il fait partiedu Club Cinéma !!

_18,48? J'ai bien mieux et on ne dit pas que je suis un génie, marmonné-je dans ma barbe.

— Et tu sais la meilleure !?

— Je sens que tu vas me le dire.

—Il repousse mes avances ! Il ne sort qu'avec les petites surdouées à lunette comme toi !

—Je n'ai pas de lunettes, répliqué-je du tac au tac.

Elle balaie ma remarque d'un revers de la main.Je hausse un sourcil et la dévisage avec insistance.

— Je le veux! Jamais qui que ce soit ne m'a résisté et quand ça arrive ça cesse dès que je lui parle de ma fortune! Mais pas avec lui! Ce mec doit me prendre pour une genre de trainée !

—Tu as les cheveux roses, lâché-je comme si c'était l'explication à toutes les questions du monde.

Elle écarquille les yeux.

—Pas Pinky !

—Hein ?

Elle baisse les yeux sur ses doigts, embarrassée.

— J'aime bien donner des petits noms à tous. Comme à ma limousine par exemple, Valentine.

—Qui est Pinky? demandé-je curieuse.

Elle se mord la lèvre puis après de longues secondes de réflexion, porte la main à sa tête. En deux trois mouvements elle...retire ses cheveux. Ou plus exactement sa perruque, révélant des cheveux blonds ondulés coupés aux épaules.

Elle me jette un petit coup d'oeil timide en attente d'une réaction. Elle n'a peut-être pas tant confiance en elle qu'elle veut bien nous le faire croire.

—Tu n'aimes pas! J'en étais sûr! Je suis hideuse !! se lamente-t-elle en commençant à remettre sa perruque rose grisâtre.

Je l'arrête d'un geste de la main et la regarde dans les yeux.

—Tu es magnifique. Avec ou sans ta perruque, bien que j'ai une préférence pour ta chevelure naturelle.

Elle me fixe de ses grands yeux bleu remplit d'espoir :

— C'est vrai ? Tu le penses vraiment ?

— Est-ce que j'ai l'air d'être du genre à ne pas dire ce que je pense? Et puis les vraies amies se disent la vérité ! ajouté-je en lui prenant la main.

Elle cligne des yeux et fixe nos mains entrelacées. Lentement un sourire éclaire son visage.

— Tu crois qu'il va aimer ?

Je ne connais pas beaucoup Lexie mais pourtant je l'aime beaucoup. Cette fille est directe, drôle et sans manières.

Je lui souris.

— Il serait fou de ne pas t'aimer.

Ses yeux se mettent briller et un sourire étincelant étire son visage.

À nouveau surexcitée elle part dans un grand monologue sur Gabin. Je l'écoute et me dis que cette fille est bien plus vraie, intelligente et sympa qu'il n'y parait. Ce n'est pas juste une petite écervelée, capricieuse, superficielle et passionnée de mode.

On fait une entrée très remarquée dans la cours du lycée, tous les yeux se tournent vers nous. La populaire Lexie (qui en passant a une nouvelle coupe) qui traine avec l'intello amnésique, Belle.

J'aimerais tellement encore avoir des souvenirs, savoir des choses sur tous ces gens, des anecdotes. Sans mes souvenirs ils ont une longueur d'avance sur moi, ils savent des choses sur moi mais je ne connais rien sur eux. Je n'aime pas ça. Car je ne contrôle pas la situation.

Très vite, Lou nous rejoint et s'agrippe à mon bras comme pour marquer son territoire au près de Lexie. Elle me claque la bise et s'égosille en regardant Lexie :

—Ma meilleure amie, Belle ! Je suis si contente de te voir !

Lou lance un regard de travers à mon autre amie.

Lexie lui sourit gentiment.

—Salut ...Lou? Je suis Lexie.

Cette fois, ma meilleure amie lui lance carrément un regard noir.

— Je sais qui tu es. Qui ne connait pas Lexie Carole Garnier deuxième du nom? La mini Paris Hilton, le clown, la rebelle... la trainée de service ?

Cette fois-y, je suis outrée par le comportement de Lou et m'écarte d'elle pour la dévisager.

Lexie se force à garder la face mais je vois très bien les coins de ses lèvres trembler.

— Lou!! protesté-je.

Lexie m'arrête d'un signe de la main, un sourire toujours plaqué aux lèvres, même s'il est clairement forcé.

— Ce n'est rien, Belle. J'ai l'habitude qu'on me juge à ma ''réputation''. Mais toi qui est si intelligente tu devrais savoir qu'il ne faut pas écouter tout ce qu'on dit. Car je ne couche pas à droite à gauche, si c'est ce à quoi tu penses. D'ailleurs libre à chacun de faire ce qu'il souhaite, donc même si c'était le cas, ça ne ferait pas de moi une traînée ! Mais tu veux savoir la vérité ?

Lou a un petit sourire suffisant, sûre que quoi qu'elle dise elle a raison. Pourtant rien n'aurait pu la préparerà cette révélation.

— Vas-y? J'aimerais bien connaître ton argument.

Lexie la fixe durement, plus du tout patiente et tolérante.

— La vérité? La vérité c'est que je suis vierge, putain !

J'écarquille les yeux estomaquée. A côté de moi, Lou en perd la mâchoire assommées par la nouvelle.

Ses joues virent au rouge en s'apercevant qu'elle a mal agit, qu'elle a jugé Lexie trop vite.

Lexie secoue la tête, dégoûtée.

— C'est ce que je pensais. La gentille petite fille parfaite qui se permet de juger sans savoir. Tu es jalouse, peut-être? C'est pour ça que tu m'insultes de salope ? Et bien voilà t'as aucune raison l'être car j'ai une vie de merde. Les gars ne s'intéressent qu'à mon fric, mes parents n'en ont rien à foutre de moi et puis je suis une pote de merde car j'ai jamais eu d'amies sincères. Alors je vais pas te la voler ta Belle.

Lexie lui lance un dernier regard, un mélange de dégoût, de déception, de résignation et de tristesse.

Puis les mains dans les poches elle part, la tête rentrée dans les épaules comme si elle tentait de se cacher. Se cacher de tous ces regards qui la jugent. De tous ces regard qui la rabaissent. De tous ces regards intéressés. Comme si elle se résignait à rester seule aux milieu d'une foule de gens faux et hypocrites.

Je regarde Lou et secoue la tête avec réprobation. Je soupire et cours rattraper Lexie.

Je me place devant elle et tente de capter son regard.

—Lexie...excuse-la.

Elle relève la tête et me fusille du regard.

— Quoi?  Tu vas me dire que c'est pas ce qu'elle voulait dire ?!

Je l'attrape par le poignet et l'arrête.

—Si. C'est absolument ce qu'elle voulait dire... mais on se juge tous entre nous, c'est le propre de l'humain . En plus son action était motivée par les  pires émotions...la jalousie et la peur. La peur de me perdre, que je te préfère.

— Dis lui qu'elle n'a aucun souci à se faire! On est pas du même monde, je vois même pas pourquoi j'ai essayé d'être ton amie! s'énerve-t-elle. Je pensais sûrement que les filles comme vous  valait mieux, que vous pouviez être de vraies amies !

Je resserre mon emprise pour l'empêcher de s'enfuir.

— On peut être de vraies amies, Lexie. Et elle a du souci à se faire car tu es une fille super, il faut juste creuser sous ton air rebelle et ton maquillage. Laisse lui une chance. Laisse moi une chance...

Lexie se stoppe et inspire un grand coup.

— Chez moi, ce soir à dix-sept heures. Emmène là... on verra si vous valez le coup.

Sur ce, elle se dégage violemment et part d'un pas rapide et sûr. Elle a revêtu son déguisement de fille forte et assurée.

Nils apparaît à mes côtés et regardant dans la même direction que moi, demande :

— Journée de merde, hein ?

Quel euphémisme !

Je me tourne vers lui et sans me poser de questions me blottis dans ses bras à la recherche de réconfort. Il sens un mélange de gel douche à la fraise et de jasmin. Hummm.

Il passe ses bras autour de moi et me serts contre lui. Mon coeur se calme et je me sens comme sur un nuage, loin de tout problème. Je ferme les yeux pour faire durer le moment.

Quand je les rouvre la réalité me rattrape. Je croise le regard vert, profond, perçant et froid de Jayden qui me scrute, assis à l'écart. Mon coeur s'emballe et dans un murmure je réponds à la question de Nils :

— Je te le fais pas dire.

                           O O O

Lou se gare devant l'immense portail en fer forgé qui protège la villa de Lexie. On descend avec nos sacs avant de s'approcher de l'interphone au mur. On est vendredi soir et je me demande si c'est pour ça qu'elle a choisi ce jour là, si elle voulait qu'on dorme chez elle. Donc dans le doute on a quand même apporté des pyjamas au cas où... L'appareil au mur grésille et une voix grave nous demande qui nous sommes.

— Heu... Je m'appelle Belle Collins et-et voici mon amie Lou. Lexie nous a invitées, bégayé-je stressée.

Le portail s'ouvre et on reste bouche bée devant l'immense baraque en marbre qui se dresse fièrement en haut d'escaliers en pierres blanches qui mènent à un perron soutenue par des  colonnes. On dirait une mini Maison-Blanche. La  porte d'entrée en bois s'ouvre et Lexie apparaît en nous faisant signe de venir. On s'approche et je lui fais la bise. Lou et elle se contentent de se regarder en chiens de faïence. Sans un mot on la suit à l'intérieur, qui est aussi beau et luxueux que l'extérieur. On traverse de longs couloirs tapissés de tableaux  sûrement hors de prix, et on grimpe des escaliers sans jamais croiser qui que ce soit, pas même la personne de l'interphone.

Enfin, Lexie ouvre une porte et on pénètre dans une chambre vraiment immense en comparaison  à la mienne riquiqui. A part un lit à baldaquin digne d'un conte de fées et une télé écran plat immense, la pièce à tout d'une chambre de fille normale. Ou tout du moins le plus normal que puisse l'être une chambre de fille fortunée. Dans un silence pesant Lexie s'assoit sur son lit, Lou sur le tabouret de sa coiffeuse et moi sur un pouf devant la télé.

Mes deux amies se défient du regard et Lexie finit par lâcher :

— Je ne suis pas une salope.

— Moi non plus, contre attaque Lou.

— Ce n'est pas moi qui porte ce genre d'accusation, réplique la fille de millionnaires.

— Oui, mais toi, tu penses tellement fort que je suis qu'une petite sainte-nitouche coincée que ça me casse les oreilles. Alors je te le répète : ce n'est pas vrai.

— Et de toi et de tes accusations de Bimbo superficielle et de pute, on en parle ?

— Bah vas-y! Prouve moi que j'ai tort !

— Le seul mec qui ai faillit me dépuceler ne m'a pénétrée qu'à moitié avant de se retirer en hurlant  « Pas avant le mariage!! Que Jésus pardonne mon pêché !! ».

Je me retiens de sourire par respect et je vois que Lou fait de même, d'ailleurs je me demande si Lexie qui se mord la lèvre ne fait pas pareil.

— A oui?! Bah moi je les eu entier la Knacki ! Elle était peut-être super petite mais ça compte quand même !

On écarquille les yeux, amusées et interloquées. Est-ce qu'elle vient bien de comparer l'appareil génital des garçons avec des saucisses bon marché ?

On se regarde toutes avant d'exploser de rire, sans arriver à s'arrêter.

— Le pauvre, rigole Lexie. Ce n'est pas bien de se moquer de ses attributs masculins, même insignifiants.

On reprend notre sérieux et toutes droites on se dévisage. Lou se racle la gorge puis avec une voix pompeuse ajoute :

— Ce n'est certes pas très honorable de notre part mais vous vous trompez, Lady Dark Barbie. Ses attributs n'étaient pas juste insignifiants ils étaient carrément schtroumphés!

Je pince les lèvres tandis qu'on se dévisage encore quelques secondes avant d'être prise d'une nouvelle crise de rire. Puis parce que ça m'a vachement perturbé, je m'exclame moqueuse:

— Knacki ?! Lou, t' es pas sérieuse !?

Mes deux amies se tapent les cuisses de rire en se regardant dans les yeux. Finalement, elles peuvent peut-être s'entendre.

— Je suis désolée de mal t'avoir jugée! s'excuse Lou en essuyant ses larmes.

— Attends, mais tu rigoles ! T'avais raison! Je pensais carrément que t'étais une sainte-nitouche, c'est moi qui suis désolée !!

Elles partent à nouveau dans un fou rire incontrôlable avant de se stopper. Lou va s'allonger à côté de Lexie et cette dernière me demande :

— Et toi? Tu as eu une Knacki ?

Je me mords le doigt pour ne pas rigoler. Mais quelle cas celle là!

— Eh bien dans la semaine et demi dont je me souviens non. Lou, est-ce que...avec Nils ?

Lou secoue la tête catégorique.

— Tu me l'aurais dit !!

— Oui mais et si je ne te l'avait pas dit ?

— Nils? Le beau blondinet, intello et président du conseil des délégués ?

On hoche la tête mais Lou ajoute :

— Intelligent, c'est incontestable. Mais ce n'est rien à côté de Mister América !! Moi je dis, tu fais comme si t'étais encore vierge et tu couches avec lui !

— Lou!! s' insurgeons-nous en coeur.

Ma meilleure amie hausse les épaules, l'air de dire « Bah quoi? C'est une bombe ! »

— Alors là, je tombe de haut! Je ne te pensais pas comme ça, petite sainte-nitouche ! s'écrie Lexie.

— Bah...qu'est ce que tu veux. C'est sûrement mon joli minois innocent qui me donne cette air, contrairement à toi Dark Barbie-Girl.

Je me tends en les voyant se dévisager. Puis subitement elles éclatent de rire et je rigole à mon tour. On va former un trio de choc.

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BONJOUR MES Baby Chups !❤️

Comment allez-vous?

Moi du tonerre de Zeus! Ma correspondante vient de partir et quel amour! Tous les espagnols sont des amours même! Tellement différent des français! Je vous conseil à tous de faire des échanges, c'est juste G-É-N-I-A-L!!!

Bon est sinon, et si on revenait à nos moutons? Comment avez vous trouver le chapitre?

Je sais que là j'ai fais preuve d'un humour très (x100) lourd. Je ne sais pas, ça m'a juste amusé malgré tout d'écrire ça. Alors j'espère que vous
avez rigolé quand même?

Bon et sinon j'espère vraiment que ça vous a pas dérangé qu'il n'y ai pas Jayden ou Nils dans le chapitre 🤞🏻Promis le prochain sera 👌

Je vous fais pleins de bisous PAILLETÉS!!!😘

                       💕Naomie💫
       👑Reine des sadiques😈
   🍬et  Maman Chupa Chups 🍭

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