Chqpitre 34

Back to you~ Selena Gomez

Je suis avec de grands yeux mon assiette jusqu'à ce qu'elle se pose devant moi. Avant même de m'en rendre compte, je commence déjà à me lécher les lèvres en voyant le chocolat couler de ma part de Wedding cake.

À côté de moi, Jayden rigole.

— Un point pour la pâtisserie américaine.

Je serre les dents pour m'empêcher de rire et le fusille du regard.

— Je croyais qu'on était d'accord pour dire que la pâtisserie française avait gagné.

Lentement, un sourire malicieux se glisse sur son visage et il se penche vers moi.

— Dans ce cas, ça ne te dérange pas que je fasse ça ?

Je hausse un sourcil, dubitative et il en profite pour planter rapidement sa cuillère dans mon dessert. Je suis si choquée que je ne réagis pas tout de suite et le regarde porter l'immense morceau de gâteau à ses lèvres.

— Non mais t'es pas sérieux ?! Tu veux que je te renvoie à l'hôpital ?!

Jayden se fige, la cuillère à mi-chemin entre mon assiette et sa bouche, puis brusquement, il rejette la tête en arrière et explose de rire. Je fais la moue avant de me décider à lui voler son assiette en représailles mais Lexie m'en empêche d'une tape sur la main.

— Vous me donnez mal à la tête.

Il laisse retomber la cuillère avec le gâteau volé et on pivote vers Lexie qui nous dévisage de l'autre côté de notre petite table ronde.

— Quoi ? s'exclame-t-on en cœur, rejoints par Lou.

Elle lève les yeux au ciel.

— J'en ai marre de devoir me torturer le cerveau pour décrypter ce qui se passe entre vous. Ils s'aiment. Ils se détestent. Ils flirtent ? Elle hurle ! Alors j'aimerais que, quitte à jouer avec le feu tous les deux, vous le fassiez clairement. Comme ça... vos chères amies seront capables de comprendre de quoi il est question quand le moment sera venu d'essuyer vos larmes.

Je me crispe et fixe obstinément Lexie du regard pour ne surtout pas poser les yeux sur lui.

Lou lève les yeux au ciel avant de se pencher vers elle.

— Je croyais qu'on était d'accord sur le fait qu'ils sont majeurs, vaccinés et responsables ! Donc arrête de te mêler de ce qui ne te concerne pas.

Lexie l'ignore royalement et renchérit :
— C'est pas compliqué pourtant ! Vous avez juste à dire « On est ensemble » ou « On est juste amis » !

Tous mes muscles se tendent et je sens le feu investir mon visage. Je n'ose toujours pas regarder Jayden. Quel honte ! A croire qu'ils se sont tous passés le mot.

Heureusement, Lou tire Lexie par la main pour l'entraîner ailleurs.

Mais cette dernière n'a pas vidé son sac et elle lance :
— À moins que vous ne sachiez pas vous-mêmes ce que vous êtes !

Lou traîne Lexie au loin et enfin je me calme. Mes yeux se posent sur ma moitié de gâteau et je déglutis. Je n'ai plus faim.

J'enroule mes bras autour de moi et me renfonce dans ma chaise. J'ai soudain froid et je suis sûre que ça n'a rien à voir avec ce qui vient de se passer. On est dans un magnifique parc entouré d'un splendide château avec vue sur la mer, mais ça n'efface pas le fait qu'on soit en novembre et que le vent souffle dans les tentes. De plus, je n'ai qu'un fin gilet par-dessus ma robe.

Jayden doit s'en être aperçu car, soudain, je sens une veste se poser délicatement sur mes épaules. Je suis d'abord tentée de la repousser, puis je sens les effluves de son parfum et change d'avis.

Je trouve enfin le courage de me tourner vers lui pour lui adresser un sourire de remerciement. Il me le rend, encore plus grand et beau, et je me détourne vivement, le cœur serré.

Je ne sais pas quoi faire, comment agir. Je ne sais même pas ce à quoi il pense. Tout est si confus entre nous.

Pour échapper à cette tension palpable, je me concentre sur ce qui se passe au-delà de notre table.

La tente est si grande qu'elle contient facilement la centaine d'invités répartis à travers plusieurs tables décorées avec goût. Contrairement à nous, ils mangent dans la bonne humeur et leurs rires résonnent tout autour de moi.

Au bout de la tente, mon père et Delilah galèrent à couper le second gâteau, ce qui les fait bien rire. Les voir si heureux, ça me fait sourire.

Soudain, mon père relève la tête et son regard croise le mien. Il me sourit et son regard s'attendrit tandis qu'il me murmure un message du bout des lèvres : « Merci pour tout ». Je lui envoie un baiser qu'il fait mine d'attraper avant de retourner à son gâteau.

— Tu comptes continuer de faire comme s'il ne s'était rien passé encore longtemps ? Ou on va parler de ce qu'a dit Lexie ?

Je sursaute et me tourne vers Jayden.

— Pourquoi ? Il y a quelque chose à dire ?

Il serre les dents et son regard se durcit.

— Arrête d'ignorer le problème !

Je pince les lèvres.

— Pourquoi ? Ça a très bien fonctionné jusqu'à maintenant.

Il soupire et se passe une main dans les cheveux, las.

— Non, Belle ! Ça ne fonctionne pas ! Ça ne fait que nous rendre fous !

Je serre les poings sur ma robe. Il n'a pas tort. Ça me torture notre relation ambiguë. De toutes les façons posibles et imaginable.

— Alors je vais trancher, murmuré-je. On est des amis. Point.

— Non ! s'énerve-t-il.

Je croise son regard furieux et me lève de ma chaise. Je ne veux pas avoir une autre dispute avec lui, ni même une nouvelle conversation sans aucun sens.

Mais il n'est pas de cet avis car il se lève à son tour.

— Pourquoi faut-il toujours que ce soit toi qui décide tout ! s'agace-t-il. Et mon avis alors ?

Je le fixe dans les yeux, impassible.

— Parce qu'il n'y a pas d'autre possibilité ! On ne peut être seulement des amis !

Il secoue la tête.

— On ne peut pas non plus être amis. Tu sais que c'est impossible !

Je ferme les yeux et inspire profondément.

— Non... c'est juste qu'on n'a pas assez essayé. Avec un peu plus de persévérance on pourrait...

Il m'attrape la main et j'ouvre grand les yeux.

— Arrête de te voiler la face, Belle. On arrivera à rien car quoiqu'on fasse, on est toujours attiré l'un par l'autre.

Il me tire par le poignet et je me retrouve subitement collée à lui.
Le vent est si violent que mes cheveux me fouettent le visage. Il fait aussi s'envoler des objets si j'en crois les cris de surprise des invités. Mais tout ça me paraît loin. Même mon propre corps me semble éloigné. Je ne ressens plus le froid. Juste une chaleur familière.
Tout ce que je vois et sens, c'est lui. Lui et son regard de braise.

— Dis-moi que tu le sens toi aussi. Ce lien. Cette alchimie qu'il y a entre nous. Cette force cosmique qui fait qu'on se retrouve toujours ensemble, comme des aimants.

Il est si près, il sent si bon, il est si beau. Je suis tentée de me laisser aller. De l'embrasser, de l'aimer, d'être heureuse. Mais je ne peux pas. Car il n'est pas à moi mais à une autre. Alors, même si ça me fait mal, je le repousse de toutes mes forces.

— Non ! Il n'y a aucun lien ! Arrête ça ! Arrête de me rendre dingue avec tes attentions, tes yeux doux et tes belles paroles à deux balles !

Je me dépêche de tourner les talons avant de me trahir à coup de larmes.

— Belle !

J'accélère l'allure mais mes fichus talons me retiennent. J'en retire un que j'envoie balader au loin, puis le deuxième, et je piétine la terre de mes pieds nus.

J'en peux plus de passer par toutes émotions avec lui ! Il me rend folle ! Notre relation m'épuise ! Et je ne me supporte plus ! Car je suis indéniablement incapable de l'oublier.

— Belle ! Reviens !

Je ne réponds pas et accélère l'allure.

— Sale monstre !

Je me fige net en l'entendant m'affubler de ce même surnom qu'il y a deux ans.
Après qu'il m'ait dit ça, sous le coup de la colère, je me suis longtemps demandé s'il n'avait pas raison, si je n'en étais pas un. J'avais fait tant d'erreurs, tant de mal autour de moi. Il m'a fait me sentir plus bas que terre et a remis en doute ma confiance en moi. Plus jamais je ne le laisserais recommencer.

Je serre les dents pour tenter d'endiguer la rage qui gronde en moi, même c'est impossible. Je le hais ! Il n'a pas le droit de me faire ça ! Pas après tout le mal qu'il m'a déjà fait !

Je fais volte-face et fonce droit sur lui d'un pas déterminé et assuré.

Il ne bouge pas d'un iota, attendant en silence.
Arrivée à sa hauteur, je le gifle de toutes mes forces.

— Ça, c'est pour le « montre » !

Je le vois déglutir mais il ne réagit pas.

— Et ça, c'est pour l'accident et les mensonges ! je crie en le giflant de nouveau.

Il serre les dents et encaisse en silence.

— Et celle là, c'est pour mon cœur ! gémis-je en le giflant une troisième fois.

Il ne fait rien pour se défendre, rivant son regard de braise au mien.

— Et tu vas aussi me taper pour ça ? susurre-t-il.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas.

Puis tout s'éclaire quand il m'attrape sauvagement par la taille et plaque ses lèvres aux miennes. Mon cœur explose dans ma poitrine, répandant en moi une myriade d'émotions fabuleuses et contradictoires.

C'est si bon. Ses lèvres m'ont tant manqué. Elles sont si douces, si sucrées et passionnées. Je voudrais que jamais ça ne s'arrête.
Malheureusement, des cris provenant de la tente nous séparent.

Je leur lance un coup d'œil et comprends la situation. Le vent est si puissant qu'il a renversé les tables.

Je me retourne vers lui et ouvre la bouche pour exiger des explications quand, soudain, une première goutte tombe sur mon front. Puis une deuxième, une troisième et soudain des centaines.

Il pleut à verse.

En quelques secondes je suis trempée de la tête aux pieds. Mes cheveux me collent au visage, mon maquillage coule et me fait des yeux de panda, et ma robe s'alourdit.

Puis le premier éclair vient zébrer le ciel comme pour s'assurer de tout gâcher. C'est le moment que choisissent les invités pour courir vers le château en criant.
Mais malgré tout, Jayden et moi ne nous lâchons pas du regard, insensibles à ce qui se joue autour de nous.

— Jayden... On ne peut pas. Tu es fiancé.

Il se rapproche lentement de moi, si près que je peux voir les gouttes d'eau perler sur ses cils.

— Mais c'est toi que j'aime. Et jamais je n'ai cessé de t'aimer. Même si j'ai essayé de continuer ma vie, de tourner la page, de passer à autre chose. Flore n'était là que pour te remplacer, sans succès. Tu as toujours été là...

Doucement, il porte ma main à son cœur. Son cœur qui sous ma main, s'emballe.

— Je te l'ai dit, il ne t'a jamais oubliée.

Je secoue la tête.

— On ne devrait pas... Tu es...

Il pose un doigt sur ma bouche et je sens mon cœur fondre sous son regard si doux.

— Arrête de réfléchir.

Il se rapproche un peu plus de moi, à tel point qu'on se retrouve collés l'un à l'autre, nos vêtements si trempés que c'est comme s'ils n'étaient plus. Tout comme toutes mes objections qui s'évaporent. Il ne reste plus que lui. Et pour une fois, c'est vrai. Car il ne reste plus que nous sous la pluie.

Il pose une main sur ma joue et l'autre sur ma taille. Je le vois se mordre la lèvre, ses yeux jonglant entre mes yeux et mes lèvres. Inconsciemment, je me retrouve alors à m'humecter la lèvre, ce qui dilate un peu plus ses pupilles.

Doucement, je chuchote :
— Je croyais que pour toi, l'amour n'était que foutaises et mensonges ? Que t'est-il arrivé ?

Il esquisse un sourire.

— J'ai compris pourquoi je ne croyais pas en l'amour. C'est parce que j'ai toujours été rationnel et cartésien. Mais le truc que je n'avais pas compris, c'est que l'amour n'a rien de logique, de théorique ou de sensé. L'amour c'est magique. Aimer, c'est faire des choses qu'on pensait impossibles, c'est sourire en permanence, avoir le cœur qui palpite à une vitesse anormalement dangereuse et avoir des étoiles plein les yeux dès qu'on voit l'autre. L'amour c'est disproportionné, c'est puissant et dévastateur, ça emporte tout sur son passage. C'est irraisonnable, fou et merveilleux.

J'écarquille les yeux, émerveillée, mon coeur à deux doigts d'imploser de bonheur.

Il se rapproche de moi et alors que ses lèvres humides frôlent les miennes, il ajoute :
— L'amour, tu n'y crois que quand tu l'as trouvé.

Je me mets sur la pointe des pieds, rompant la distance qui nous sépare. Je ferme les yeux et agrippe son visage pour me rapprocher de lui le plus possible.
Pour savourer ce moment dont je rêve depuis si longtemps.
Pour savourer son corps ardent contre le mien frigorifié par la pluie.
Pour tout graver dans ma mémoire à jamais.
Oui, à cet instant, mon cœur recommence à battre.

Je revis.

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Voilà !!!!!

Le chapitre arrive avec un peu de retard mais je crois que ça valait le coup d'attendre, non? 😏
Depuis le temps que vous attendiez ça !

Donc, j'imagine que pour une fois, vous ne voulez pas me tuer, si?

Du coup, vous en avez pensé quoi? De Jayden. De Belle. De tout.

Question du jour :

Quel est votre film romantique préféré?

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Bisous pailletés mes petites étoiles brillantes ! 😘

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