Chapitre 14


Jayden se précipite vers moi, essoufflé.
— Belle ! Qu'est-ce qui te prend !?
Je lève les yeux au ciel.

— Qu'est-ce qu'il me prend !? répété-je, prise d'un rire hystérique. Oui, Belle, qu'est-ce qu'il te prend, hein ? Il se passe que ta copine vient de bousiller mon t-shirt !

Il écarquille les yeux et recule d'un pas, surpris par la véhémence de mes paroles.

— Tu n'es pas en colère pour le t-shirt, hein ? Tu t'es toujours fichée des fringues.

Je pince les lèvres et tourne la tête, agacée qu'il ait compris. Évidemment que ce n'est pas à cause du t-shirt que je suis en colère...

— C'est à cause de ta copine, laché-je brusquement en me tournant vers lui. Ta foutue copine qui me fait des coups fourrés sans que personne s'en aperçoive. Moi-même, c'est à peine si je les vois tellement elle est rusée.

Il fronce les sourcils, perdu, avant de se rapprocher.

— Quoi ? C'est n'importe quoi. Je l'aurais vu...

Je lui lance un regard perçant avant de le détourner. Pourtant, je le vois se rapprocher d'encore un pas.

— En fait, tu veux lui faire payer juste parce qu'elle est avec moi, c'est ça ?

Je pose à nouveau mon regard sur lui, bouche bée. Qu'est-ce qu'il s'imagine au juste ?

— Et qu'est-ce que j'en ai à faire qu'elle soit avec toi, hein ?! Tu pourrais sortir avec la Reine d'Angleterre que j'en aurais rien à foutre !

Il me lance un regard meurtrier, comme s'il était vexé par ma réponse.

— Moi, au contraire, je pense que tu ne t'en fous pas. Tu veux te venger de moi à travers elle. Tu...

— Mais, bien sûr ! rigolé-je méchamment. Bravo Sherlock ! Tu m'as percée à jour ! renchéris-je en l'applaudissant lentement.

Il serre les dents.

— Arrête ce petit jeu, Belle !

Je fige mon geste et le fusille du regard.

— Sinon quoi, Jayden ? Qu'est-ce que tu vas pouvoir me faire, hein ?! Tu crois pouvoir trouver pire à m'infliger que tout ce que tu m'as déjà fait jusqu'à présent ?!

Je vois dans ma vision périphérique ses poings se serrer mais je refuse de le quitter des yeux.

— Tu vas me frapper ? C'est ça ? C'est vrai que tu atteindrais un nouveau sommet de monstruosité.

Instantanément, il desserre les poings, mais son regard, lui, se fait bien plus dur et acéré.

— Je m'en fous de ce que tu peux dire de moi ! Insulte-moi ! Moque-toi ! Critique-moi ! Tape-moi ! J'en ai rien à foutre mais je t'interdis de t'en prendre à Flore ! C'est moi que tu haïs ! Elle ne t'a rien fait, elle est innocente dans cette histoire, alors arrête !

Je déglutis. Dans ma poitrine, mon cœur saigne. Il la défend, elle. Il tient réellement à elle. Peu importe que ce soit de l'amour ou autre chose, la reconnaissance qu'il a pour elle qui l'a toujours aidé à remonter la pente est telle qu'il n'arrive pas à voir son petit manège. Il est complètement aveuglé. Un peu comme moi il y a deux ans avec Nils.

Je secoue la tête, exaspérée, un léger rire sardonique m'échappant.

— Mais elle t'a complètement retourné le cerveau, ma parole. Tu ne vois même pas quelle garce elle est.

Il soupire, las, alors je tourne les talons.

— Je ne suis pas irréprochable, continué-je, mais je ne suis sûrement pas coupable. Je n'ai rien fait à ta copine. C'est elle qui a bousillé mon t-shirt. Et pourtant, c'est moi qu'on engueule.

J'entends ses pas dans mon dos, signe qu'il me suit.

— Je t'engueule parce que je t'ai entendu l'insulter, Isabelle ! Là, tu vas trop loin ! Je veux bien croire que tu sois triste et que tu te sentes seule, mais ce n'est pas une raison ! C'était un accident !

Je me fige en entendant mon prénom en entier. Il m'en veut vraiment. Je fais volte-face en comprenant ce qu'il insinue et le fixe, ahurie. Est-ce qu'il sous-entend ce que je pense ?

— Quoi ? lâché-je, encore sous le coup du choc.

Son regard s'adoucit et il me souffle gentiment :

— Je sais que c'est dur pour toi de me voir heureux avec une autre après tout ce que je t'ai fait, mais tu n'as pas le droit d'agir comme ça.

Je recule d'un pas comme touchée en plein cœur.

— Elle l'a fait exprès. Je l'ai vue... Son sourire... Elle...Elle a...

Il soupire et se masse les yeux, fatigué.
— Elle ne ferait jamais quelque chose comme ça. Je la connais depuis longtemps et elle a toujours été gentille et généreuse avec moi et mon entourage.

Je secoue la tête et rigole nerveusement.

— Elle est douée, putain ! Encore plus que toi !

Il me lance un regard noir et je me sens blessée. Encore. Mais pas de la même façon. Je me sens trahie. Déçue. Je croyais qu'il serait toujours de mon côté malgré notre passé...

— Je ne sais pas ce qui te prend, Belle... Si c'est de la jalousie, de la possessivité... De la vengeance ou juste de la haine. Mais arrête, tu vaux mieux que ça.

Je recule d'un pas, bouche bée. Je sens une larme couler sur ma joue et je serre les dents pour contenir les autres.

Je ne pleurerai pas. Je ne pleurerai pas.

— Tu ne me crois pas, constaté-je dans un souffle.

Il se passe la main dans les cheveux, agacé, puis lève les bras en l'air, franchement énervé.

— Non je ne te crois pas ! Et tu sais pourquoi ? Parce qu'elle, elle est en train de pleurer toutes les larmes de son corps à l'idée de t'avoir blessée, crie-t-il en désignant le bâtiment dans son dos. Et toi, Belle, tu es ici et tu la critiques dans son dos alors qu'elle te considère comme son amie !

Je recule d'un pas et le fixe sans vraiment le voir. J'ai l'impression d'être en face de quelqu'un d'autre.

— Tu penses que je mens ? Tu crois que je raconte tout ça pour quoi ? Pour avoir ton attention ?
Il regarde ailleurs et soupire avant de poser à nouveau son regard acerbe sur moi.

— Oui, Belle. Je pense que tu es en manque d'attention, aussi peut-être d'affection. Je pense que nos fiançailles t'ont affectée et j'en suis désolé mais...

J'éclate de rire et il s'interrompt, surpris. Pliée en deux, je me tape les cuisse de rire.

— Tu crois que je t'aime encore, Jayden ? Tu crois qu'après tout ce temps, tout ce que tu m'as fait, je peux encore avoir des putains de sentiments pour toi ?!

Il me fixe, désarçonné. Je lis le doute dans son regard. Et ça me rassure. Parce que s'il doute, moi aussi je peux. Bien sûr que je ne l'aime plus. Si ce n'était pas le cas, je ne serais pas si méchante. Non, tout ce qui me perturbe, c'est son bonheur. Oui, c'est tout. C'est forcément ça, je ne peux pas l'aimer.

Je m'avance d'un pas menaçant vers lui.

— Tu crois que tes fiançailles m'affectent ? Tu crois que je manque d'amour ? D'attention ?
Arrivée à une dizaine de centimètres de lui, je me stoppe et le fixe dans les yeux.
Il déglutit. Je souris.

— Tes fiançailles ? Je rigole, avec un regard glacial. C'est la plus grosse blague du monde. On dirait que t'es aussi paumé que moi y a deux ans quand je pensais aimer Nils. Mon pauvre, regarde-toi, on dirait que t'es de nouveau le garçon perdu et brisé que j'ai rencontré à Paris. La seule différence, lui soufflé-je doucement au visage, c'est que cette fois je serai pas là pour te sortir du gouffre. Démerde-toi. Non, j'ai mieux ! Demande à ta copine puisqu'elle est si douée pour faire office de pansement ! C'est vrai, il n'y a qu'à voir dans quel état tu étais quand tu l'as quittée pour partir vivre à Paris.

On échange un regard brûlant puis j'ajoute dans un sifflement :

—J'en ai rien à foutre de tes fiançailles. C'est bien le dernier de mes problèmes. Si tu veux, je fais même la demoiselle d'honneur ou j'apporte les alliances. Je pourrais aussi jeter des pétales de rose sur votre passage et chanter Hallelujah !

Je commence à partir quand, soudain, je fais demi-tour en pointant un doigt accusateur sur lui.

— Donc, ne pense plus jamais que j'en ai quelque chose à faire de toi et de ta petite relation minable avec ta poupée Barbie. Je ne suis ni jalouse ni possessive. D'ailleurs ce n'est pas toi qui disait que tu haïssais ce genre de filles ? À croire que quelqu'un manque bien d'attention et d'affection.

Je recule d'un pas et m'avance vers la chaussée d'un pas nonchalant.

— Mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas moi.

J'hèle un taxi qui s'arrête devant moi. J'ouvre la porte et commence à rentrer à l'intérieur avant de me retourner et de le fixer dans les yeux, impassible.
Les bras ballants, il me dévisage, les yeux brillants.

— Je ne t'aime plus, Jayden. Arrête d'espérer. À lundi.

Je me détourne et rentre dans le taxi sans plus un regard pour lui.
Pour la première fois, j'arrive vraiment à le croire.
Je n'aime plus Jayden Summers.

**********
Coucou mes baby chups !🍭

Que pensez-vous de ce chapitre ?

Il est vrai qu'on aurait plutôt envie de gifler Jayden et sa sottise après avoir lu tout ça, mais en même temps, si on regarde du point de vu de Jay, il est vrai que tout joue contre Belle. Je suis sûre que à la place de Jayden, j'aurais cru cette perfide de Flore.

Espérons qu'un jour, il voit la vérité !

Question du jour :
Aujourd'hui, j'ai envie de poser un autre type de questions, un peu plus léger et drôle :

Un an de prison ou l'éternité avec ton ex ?

Harry Potter ou Twilight ?

Film ou série ?

Mouiller la brosse à dent avant ou après avoir mît le dentifrice ?

M&M'S ou Smarties ?

Pain au chocolat ou chocolatine ?

.....voilà ! Et pas de violence dans les commentaires pour ceux qui sont pas d'accord !

BISOUS PAILLETÉS !!😘✨

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