Chapitre 8
Le café, dans lequel ils s'étaient installés, était loin de toute la frénésie habituelle qui secouait Séoul. C'était un de ces établissements où le temps semblait s'être figé dans une atmosphère en perpétuelle plénitude, calme et paisible. Les tables étaient largement espacées les unes des autres – plus pour l'intimité des clients que pour les nouvelles régulations dues au COVID-19.
Ils avaient décidé de se mettre dans un coin de la salle, à l'abri des regards derrière un arrangement floral, mais néanmoins près d'une fenêtre donnant sur la terrasse privée du café, un sublime jardin aux inspirations victoriennes.
Susan avait choisi de s'asseoir de telle sorte que son dos donne sur le reste de la salle. Elle ne souhaitait pas être remarquée et le fait de ne voir aucun visage lui donnait l'impression d'être invisible au reste du monde.
- Bon, tu vas enfin me dire ce qu'il se passe où tu vas rester là, à ressasser ton malheur dans ton coin ?
La jeune femme ne répondit pas à la énième pique de son interlocuteur et se contenta de perdre son regard dans le fond de sa tasse de thé. Les couleurs ambrées du liquide se mêlaient aux reflets de porcelaine de sa tasse, jouant avec la lumière des plafonniers et elle semblait trouver ça mille fois plus fascinant que la perspective de devoir entamer un quelconque rapport humain.
- Tu sais que je n'ai pas que ça à faire, grogna-t-il en s'étirant sur sa chaise, je suis très occupé ces derniers temps. Je n'ai pas vraiment de place dans mon calendrier pour écouter une petite gamine geignarde.
- Pourquoi es-tu là, Woo Bin ? l'interrompit-elle soudainement en levant ses yeux de glace sur lui, lui renvoyant toute la colère et l'injustice qui menaçaient de la submerger, à ce que je sache, je ne t'ai jamais demandé de venir me voir. Encore moins de m'appeler de ton plein gré !
Un sourire en coin vint parer le visage de l'acteur. Ah, elle réagissait enfin ! Ce n'était pas trop tôt ! Il regarda machinalement sa montre.
- Un quart d'heure pour te faire parler, sans doute ton record personnel de mutisme. Bravo Susan, je ne te pensais pas aussi tenace !
- Abrège Hwang, persifla-t-elle, je ne suis pas d'humeur. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je pourrais te retourner la question, ma chère, lui sourit-il, goguenard, que fais-tu ici, dans ce café, à mes côtés ?
Susan tenta de trouver une réplique bien placée pour l'envoyer paître mais la dite réplique se retrouva bloquée dans sa gorge. Interloqué par un tel comportement – plus qu'inhabituel – de la part de la jeune femme, Woo Bin se pencha vers la table pour y déposer ses coudes.
- Susan, pourquoi es-tu ici, dans un état catastrophique, avec moi et pas avec l'autre imbécile ?
Elle ne tilta même pas devant l'affreux qualificatif qu'employait l'acteur pour décrire son petit-ami et baissa la tête, embarrassée au plus haut point. Il avait raison. Que faisait-elle là ? Si jamais on les voyait ensemble, c'en était fini d'elle, de sa carrière, de sa relation avec Jungkook, de sa vie, de tout.
- Alors ? la pressa-t-il, taquin, vais-je avoir l'immense privilège de disposer d'une explication ou ai-je encore gagné le traitement de l'ignoré ?
La jeune femme se prit la tête entre les mains, déchirée entre se taire ou se confier à l'acteur. Qu'allait-il en penser ? Qu'allait-il lui dire ? Allait-il la juger ? Aurait-il des soupçons sur son innocence ? Toutes ces pensées néfastes lui polluaient l'esprit, grondaient contre son arcade sourcilière et tambourinaient contre ses tempes. Sa respiration se faisait de plus en plus laborieuse, à mesure que l'angoisse grandissait en elle.
Il fallait qu'elle trouve à quoi s'accrocher – n'importe quoi – du moment qu'elle se cramponne à quelque chose pour ne pas sombrer et ne pas défaillir de terreur dans le café –surtout face à Woo Bin. Ce dernier, bien qu'ayant eu un comportement espiègle et sarcastique depuis le début de leur rencontre, perçut la détresse de la jeune femme. D'une main hésitante et maladroite, il s'approcha d'elle et lui saisit l'épaule d'une poigne réconfortante et qui, à son plus grand étonnement, sembla apaiser, l'espace d'un court instant, l'ouragan ravageur dans les iris océan de Susan.
- Hé, ça va aller. Tu veux que j'appelle quelqu'un ? Ton manager peut-être ? L'agence ?
Elle nia frénétiquement de la tête. Non. Surtout pas. Elle ne voulait pas qu'on la voit dans cet état. Elle ne voulait pas que cela se sache. C'était dangereux. Trop dangereux. Mais pour qui ? Pour les autres ? Ou bien, pour elle ?
- Aich, pesta-t-il en la voyant retomber dans un mutisme plus que préoccupant, pourquoi faut-il toujours que vous vous détruisiez la santé à ce point, vous les idoles ? Susan, je suis désolé de te forcer de la sorte mais, si tu ne veux l'aide de personne, refuser la mienne n'est pas dans tes options. Maintenant, dis-moi ce qui se passe ou j'appelle quelqu'un.
- Ce n'est pas si facile que ça, commença-t-elle d'une voix faible, tu ne pourrais pas comprendre.
Elle avait relevé la tête et le regardait maintenant droit dans les yeux. L'acteur retint un frisson devant ces deux billes voilées de désespoir et d'un bleu devenu si intense qu'il en était presque noir.
- Raconte, je jugerai ensuite si je suis en mesure de compatir à tes révélations.
- Je crois que je suis en train de me faire harceler, lâcha-t-elle de but en blanc, sans que la moindre émotion ne transparaisse dans ses mots.
Woo Bin pâlit imperceptiblement. Harceler ? Comment ça, harceler ? Et comment pouvait-elle le dire de cette façon, après s'être presque effondrée, il y avait de ça quelques minutes à peine.
- Tu en es sûre ? demanda-t-il, incertain et sous le choc d'une telle nouvelle.
Un rire amer secoua son corps et ses traits se figèrent en une grimace pleine d'aigreur. Pourquoi n'était-elle pas étonnée qu'on doute d'elle, à ce point ? Non, bien sûr que non ! Elle avait tout inventé de toutes pièces ! Cet abruti de nouveau directeur, de elle ne savait plus trop quoi et dont elle se fichait bien, était juste un ange sur terre ou un homme un peu trop fatigué et stressé. Et elle, pauvre petite victime présumée, n'avait fait que dresser des conclusions hâtives, sans penser correctement aux conséquences de ses mots sur l'immense carrière remplie de trophées et de gloire de cette pourriture humaine !
Elle avait parlé à voix haute et Woo Bin secoua frénétiquement la tête, dressant ses mains devant lui en signe de protestation.
- Susan, je n'ai pas dit que je ne te croyais pas !
- Ah oui ? siffla-t-elle d'un ton acide, parce que ton « tu en es sûre ? » me demandait des précisions, peut-être ? Comment ai-je pu penser, ne serait qu'une seule seconde, que tu pourrais me croire ! Que tu pourrais envisager l'idée que, oui, je suis en train d'être harcelée sur mon lieu de travail ! Que oui, je n'ai rien fait pour mériter une telle chose, que je ne l'ai pas cherché ou autre ! Que je suis une victime, Woo Bin ! Que je suis en train de tomber dans une chose plus grande que moi, une chose qui va me dévorer et me détruire, qui va détruire mon couple, ma vie, tout ce que j'ai construit ici. Tout ça pour un pauvre mec qui souhaite avoir du pouvoir sur moi, qui juge que je ne suis plus assez intéressante et que je ferais mieux de me taire et de me contenter de ce que j'ai, au risque de voir fleurir une pléthore de rumeurs, toutes plus fausses les uns que les autres, sur mes possibles autres relations et mon comportement volage !
Il resta impassible tout au long de sa tirade et ne reprit la parole qu'une fois que la respiration essoufflée de Susan ne remplace ses mots agressifs et glaçants de vérité.
- Et, tu vas faire quoi, maintenant que tu m'as dit tout ça ?
- Je... je ne sais pas, répondit-elle, honnêtement, j'avais l'intention de n'en parler à personne et de laisser couler l'histoire. Elle aurait bien fini par se tasser, un jour ou l'autre...
- Pourquoi ? la coupa-t-il brusquement, pourquoi m'en avoir parlé si tu souhaitais passer tout ceci sous silence ?
Elle haussa les épaules, n'ayant pas réellement pensé à ça.
- Tu étais là. Tu m'as appelé au même moment. Ça aurait pu être n'importe qui, mais c'est tombé sur toi. Quel petit chanceux tu fais, dis donc ! Savoir que la petite française n'a que ce qu'elle mérite, au bout du compte.
L'acteur leva les yeux au ciel dans une attitude agacée.
- Susan, tu sais très bien que je ne pense plus ça depuis longtemps. D'ailleurs, je ne souhaiterais ce genre de chose à personne, ce n'est pas drôle.
Drôle ? Oh ça non ! Mais que pouvait-elle faire de plus, si ce n'est d'en rire ?
- Je répète ma question, tu vas faire quoi, maintenant ? Tu vas le dire à Jungkook, non ? Tu ne vas pas laisser couler, n'est-ce pas ? Tu vas te défendre ?
La jeune femme détourna le regard et se mordit la lèvre inférieure.
- Il faut que tu lui dises, affirma-t-il d'un ton sans appel, si tu ne le fais pas, je le ferais à ta place.
- Non ! s'écria-t-elle en bondissant de sa chaise, surtout pas ! Personne ne doit savoir ! Il ne s'est rien passé, pas de quoi s'inquiéter, pas de quoi aller inquiéter plus de monde. Garde ça pour toi, s'il te plaît Woo Bin...
Son regard noir la scruta pendant des secondes qui lui parurent éternelles. Finalement, il laissa tomber et se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant légèrement. Bien, il ne dirait rien et ne ferait rien. Il la laisserait se débrouiller toute seule, comme la grande qu'elle voulait être.
Il jeta un coup d'œil à sa montre et se leva à son tour, sans un mot, il empoigna sa pochette contenant ses effets personnels et prit congé de la chanteuse :
- N'hésite pas à appeler en cas de problème, tu sais où me trouver de toute façon.
Elle hocha la tête, un peu plus sereine en remarquant qu'il avait abandonné le sujet et la laisserait faire ses propres choix.
- Hé, Susan, l'interpella-t-il une dernière fois, tout près de la porte, parles-en. Si tu te laisses faire, cela ne fera qu'empirer.
Sur ses mots, il passa la porte du café et disparut au coin de la rue, laissant derrière lui la jeune femme, chamboulée par les évènements. Ses jambes encore flageolantes ne purent la porter plus longtemps et elle s'affala une nouvelle fois sur sa chaise.
Dans quel pétrin s'était-elle mise ?
Une semaine passa, sans que Susan ne dise un mot sur ce qu'il s'était déroulé quelques jours auparavant. Cependant, personne ne sembla remarquer que quelque chose clochait et la vie suivit son cours. Jungkook, sans aucun doute, aurait été plus que capable de la percer à jour. Il n'aurait pas mis longtemps à lui faire cracher le morceau, sans rencontrer une grande résistance en vue de son état psychologique maintenant perturbé.
Le sommeil ne venait plus aussi facilement qu'avant, Susan menait une bataille sans issue avec sa couverture, envoyant balader ses oreillers sur le sol. Elle ne cessait de se réveiller en sursaut en plein nuit, des sueurs froides glissant le long de la colonne vertébrale alors qu'elle tentait de décoller ses cheveux poisseux de son front à l'aide de ses mains tremblantes. Le silence de la pièce l'étouffait et sa respiration ne se calmait pas, entamant un rythme effréné avec son palpitant qui menaçait d'exploser dans sa poitrine.
Dans la journée, son portable ne cessait de vibrer à intervalles réguliers et elle commençait à se demander qui la harcelait : monsieur Yu, ou bien Woo Bin ? Ce dernier semblait passer ses heures à lui envoyer des messages, à lui demander comment elle allait, à souhaiter la voir et à la pousser à en parler autour d'elle.
Quant à monsieur Yu, elle recevait régulièrement des mails d'une adresse inconnue lui intimant d'être prudente et de rester bien sage, tout en développant des rumeurs plus sordides les uns que les autres sur des relations fictives qu'elle aurait entretenues avec des hommes qui lui étaient complètement étrangers.
Elle aurait presque voulu dire qu'elle avait l'habitude, qu'elle avait vécu pire, que toute cette histoire finirait bien par s'atténuer un jour ou l'autre. Cependant, les sasaengs avaient toujours été maîtrisés et, si besoin, l'agence avait eu recours à la justice pour régler les problèmes des commentaires malveillants et des comportements dangereux vis-à-vis de la santé, autant physique que mentale, de leurs artistes.
Que faire quand le harceleur était un imminent cadre de ladite agence ? Comment se défendre sans risquer un scandale qui ne manquerait pas de tourner en sa défaveur ? Comment demander de l'aide ? A qui ? Qui serait prêt à plaider sa cause ? Qui était de son côté ?
Elle en arrivait à se demander si la présence de Jungkook n'aurait pas été bénéfique, au final. Le jeune homme était passé maître dans l'art de l'apaiser. Peut-être devrait-elle lui dire, une fois qu'il rentrerait ? Peut-être que Woobin n'avait pas tort et qu'elle aurait bien besoin d'en parler à quelqu'un, autre que lui et surtout plus proche d'elle – et presque aussi impliqué dans la situation qu'elle.
Cependant Jungkook était, en ce moment-même, dans la province de Gyeonggi, en compagnie de Jin, Suga et Estelle. Bien que le couple avait prévu de profiter d'une large semaine de congé, rien que tous les deux, le maknae et l'aîné des BTS – a.k.a le duo maléfique bonjour – s'étaient dit que ce serait une merveilleuse idée de s'incruster entre les amoureux.
Le rappeur avait accepté. D'abord, parce qu'il se fichait bien des deux énergumènes, tant qu'ils n'étaient pas dans ses pattes, tout allait bien. Ensuite, parce qu'après sept ans de vie commune, il était presque habitué à leur comportement quelque peu envahissant et ne s'en souciait plus. Ce n'était pas du tout le cas d'Estelle, qui s'était fait un point d'honneur à menacer copieusement les deux chanteurs.
Ils ne devaient rester que durant le temps du tournage, pas une seule seconde de plus ! Une fois que le directeur hurlerait « cut », elle voulait qu'ils disparaissent, une bonne fois pour toute, de son champ de vision. Il était absolument hors de question qu'elle passe, ne serait-ce qu'un seul jour de plus avec ces deux abrutis, un peu trop surexcités pour avoir vingt-deux et vingt-sept ans. Ses journées de travail se résumait à faire cours à des enfants âgés de onze à quinze ans, et parfois, elle se demandait sérieusement si les BTS avaient raté leur scolarité au collège... ils leur manquaient forcément une case, ce n'était pas possible !
- Hyung ! Hyung ! Regarde-moi ça ! s'exclama Jungkook en courant partout, et en montrant tout ce qui lui tombait sous la main à Jin.
Avait-elle vraiment besoin de décrire les actions du maknae ou avez-vous bien l'image en tête ? Oui, oui, celle d'un homme adulte en parfaite possession de tous ses moyens – du moins physiques si ce n'est intellectuels – qui gambadait joyeusement entre les maisons reconstituées du parc de Yongin Daejanggeum.
Quant à Jin, il était tranquillement installé à l'ombre, bien trop obnubilé par la fausse barbe qui commençait doucement à grignoter sa mâchoire et le contour de ses lèvres. Les sourcils froncés, une grimace de dégoût crispant ses traits en découvrant son visage d'une beauté immaculée se faire souiller par une pilosité plus que désagréable.
Contrairement à Jungkook qui, lui, n'avait presque pas eu besoin de passer par la case maquillage, l'autre chanteur se devait d'être immensément patient lors de la pose de son postiche. Pourquoi avait-il accepté de porter une telle horreur, déjà ? Ah oui... il devait se faire pardonner auprès du plus jeune. Tout ça parce que Suga l'avait mis dans la confidence et qu'il avait promis de ne pas évoquer la venue d'IU ! Quel dur travail que de supporter tous ces enfants, il manquerait un jour de défaillir devant leurs imbécilités.
Jin ? Représentant à temps plein des dramas queens ? Jamais, voyons !
Assise non loin des directeurs et des caméras, Estelle profitait d'un bain de soleil, les lunettes de soleil sur le bout de son nez et celui-ci plongé dans un livre d'histoire sur le déclin de la période Joseon. Depuis qu'elle s'était installée pour une durée indéterminée en Corée du Sud, elle s'était mise en tête d'en apprendre plus sur la culture du pays mais, férue d'Histoire, elle avait vite été absorbée par les mémoires et les récits sur les dynasties de rois et reines qui avaient peuplé le paysage historique coréen.
Bien qu'excitée de parcourir le site de tournage pour en écumer chaque recoin, jusqu'à ce que ses pieds crient grâce et que sa tête ne déborde de références pour ses études futures, elle avait choisi d'être raisonnable. En effet, après un voyage éreintant en voiture, ils étaient arrivés hier au soir, sous les conseils d'un des managers des garçons – appuyé par les plaintes continuelles du duo infernal – elle avait jugé plus important de se reposer et de prendre des forces pour les jours à venir. Yoongi lui avait assuré qu'ils auraient tout le temps qu'ils souhaiteraient pour explorer, de long en large, les différentes époques reconstituées dans la cité. Chose qu'elle lui avait fait promettre sur la tête de Shooky.
- Alors ? Notre histoire est à ton goût ?
Surprise par la soudaine voix grave qui venait de l'interrompre dans sa lecture assidue, Estelle leva la tête de son livre pour tomber nez à nez avec Agust D – l'alter-ego de Suga. Elle l'analysa de la tête au pied, sentant ses lèvres former un O parfait. Il était vêtu d'une tenue traditionnelle de ce qu'elle devina être un simple citoyen, son visage était partiellement dissimulé par un satgat – un large chapeau en paille de forme conique. Ses yeux s'attardèrent sur la balafre qui tailladait son œil droit. Sa main se leva contre son gré et se porta à la hauteur de sa tempe, quelque peu hésitante, ses doigts vinrent effleurer la fausse cicatrice, laissant une traînée brûlante sur la joue pâle de Yoongi.
- On aime ce que l'on voit ? la nargua-t-il pour tenter de reprendre ses esprits, alors qu'il dévorait du regard l'expression subjuguée d'Estelle.
La jeune femme sembla revenir sur terre et s'empressa de retirer sa main pour la bloquer entre ses cuisses croisées. Un léger toussotement vint secouer ses épaules. Pourquoi fallait-il qu'il apparaisse devant elle de cette manière ? Avait-on idée d'être aussi beau, aussi ?
Un bouffée de chaleur la submergea d'un coup, alors que le rappeur se penchait un peu plus vers elle, déposant ses deux mains sur les accoudoirs, la forçant à s'enfoncer dans sa chaise, le dos collé au dossier. Elle se retint de loucher et déglutit difficilement. Hum... il était un peu trop près d'elle là, non ? Il ne voulait pas reculer légèrement pour lui permettre de ne pas mourir d'asphyxie, ou même d'embarras ? Elle avait l'impression que tous les regards du personnel étaient rivés sur eux et cela la mettait extrêmement mal-à-l'aise.
- Yoongi, chuchota-t-elle, nous sommes en public...
Les lèvres du rappeur vinrent se déposer sur son front et il l'embrassa doucement. Estelle ferma ses paupières, dans un réflexe incontrôlable. Elle détestait, plus que tout, les marques d'affection en public – certes, elle était sans doute dans le plus grand déni du monde, mais c'était une tout autre histoire.
- Si j'avais su que la cicatrice te ferait un tel effet, j'aurais demandé à en avoir une plus tôt, rit-il, un sourire absolument irrésistible au coin des lèvres, heureusement que le tournage dure plusieurs jours. Tu vas pouvoir l'apprécier autant que tu veux.
Estelle faillit s'étouffer à ses mots et elle se retint de ne pas cacher son visage écarlate entre ses mains. Pourquoi était-elle avec lui, déjà ?
- Parce que tu m'aimes, l'entendit-elle lui souffler dans le creux de l'oreille, lui arrachant un frisson de délice qui parcourut la totalité de sa colonne vertébrale.
Oui. C'était sans doute pour cette raison.
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Ce chapitre 8 tant attendu !
Heureusement qu'Estelle et Yoongi sont là pour redonner un côté plus léger à cette histoire, parce que, pour l'instant, ce n'est pas gagné avec Lucie et Susan...
Qu'en avez-vous pensé ?
Des bisous mes tigrous en sucre,
Sweety (épuisée par ses concours) ~
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