Chapitre 7

            - Je vous en prie, prenez place ! dit monsieur Yu en lui indiquant une chaise sur laquelle elle s'assit, croisant ses jambes.

Susan déposa son sac sur la table et joignit ses mains sur ses genoux. Bien, que lui voulait-il maintenant ?

- Comme vous le savez, notre compagnie marche très bien en ce moment.

La jeune femme acquiesça à ses propos. Merci, elle était au courant de ces choses-là. Ce n'était pas comme si elle était la petite-amie de Jeon Jungkook, amie proche du reste des Bangtan, ou encore sunbae des TXT. Il ne lui apprenait rien de nouveau, là.

- Les TXT ne vont pas tarder à faire leur comeback, nous sommes donc très occupés par cela.

Susan fronça légèrement les sourcils. Certes, et ? En quoi cela avait-il un rapport avec sa propre carrière ? Ce n'était pas comme s'ils étaient incapables de gérer plusieurs artistes à la fois ! Où voulait-il donc en venir ?

- En ce qui concerne un possible nouvel album de votre part, nous sommes encore en pleine réflexion.

Tout ceci commençait grandement à la titiller. Comment ça « en pleine réflexion » ? Bang PD lui avait assuré qu'ils travailleraient dessus dans les semaines qui suivraient son retour de vacances. Pour qui se prenait-il, lui ? A peine arrivé que, déjà, il lui tapait sur les nerfs !

- Je ne vois pas vraiment où vous voulez en venir, l'interrompit-elle soudainement en se penchant subtilement vers lui, presque menaçante, dois-je comprendre que vous n'avez pas l'intention de me faire revenir sur scène ?

Les traits de l'homme d'affaire en face d'elle semblèrent se détendre aussitôt. Il frappa dans ses mains, un sourire de soulagement sur les lèvres.

- Je ne savais pas comment vous l'avouer, vous m'enlevez une épine du pied !

Susan faillit s'étrangler sur place mais se contint, déglutissant avec peine. Ses paupières se fermèrent et elle se pinça l'arête du nez entre son pouce et son index.

Récapitulons. Il disait avoir une trop grande quantité de travail et être dans l'incapacité de lui accorder le temps, et les moyens nécessaires, pour lui assurer la sortie d'un nouvel album. Formidable ! Elle était, on ne peut plus, ravie !

- Mademoiselle Delaney, cela va faire presque cinq ans que vous êtes chez nous et, comparativement à nos autres artistes, vous êtes celle qui vend le moins, lui expliqua-t-il, un faux air compatissant sur le visage, ces derniers mois, vos albums ont chuté dans les classements musicaux et vous n'apparaissez presque plus sur les réseaux sociaux. Nous avons besoin d'idoles actifs, qui se font remarquées et qui continuent à ramener de nouveaux fans. Peut-être devriez-vous envisager une réorientation ?

Au fur et à mesure de son discours, les yeux de Susan s'étaient écarquillés, jusqu'à atteindre la taille de deux billes parfaitement rondes. Elle avait bien entendu tout ce qu'il lui avait sorti ? Elle n'était pas en train d'avoir des hallucinations ? Tous ces mots, plus absurdes les uns que les autres, étaient bien sortis de la bouche de cet abruti fini ?

Normal que ses albums ne vendent plus autant, ils avaient arrêté la production, il y avait de cela deux ans ! Qui plus est, son dernier single remontait à 2017 ! Une baisse des ventes était logique, et presque attendue. C'était d'ailleurs en partie pour cette raison qu'elle souhaitait refaire de la musique ! La scène lui manquait terriblement et monsieur Bang avait jugé que sa demande était parfaitement raisonnable, lui assurant que la faire revenir en tant que chanteuse ne poserait aucun problème à la compagnie. Qui plus est, elle l'entendait encore s'exclamer de joie à la perspective de produire, à nouveau, des choses pour elle. Comment pouvait-on passer d'un tel comportement au discours, plus qu'insultant, auquel elle venait juste d'assister ?

Ce n'était pas comme si elle avait totalement disparue de la surface de la Terre, non plus ! Elle n'était pas restée inactive et avait participé à de nombreux projets, divers et variés. Elle était maintenant reconnue comme une personnalité aux multiples facettes, sachant s'adapter en toute situation. Fallait-elle qu'elle lui remette en mémoire les différents dramas, dans lesquels elle avait été plusieurs fois louée pour ses performances d'actrice ? Peut-être devrait-elle lui imprimer ses lettres de remerciements pour sa participation à des galas de charité, ou pour son engagement dans d'innombrables associations et ONG ?

Un affreux goût de bile remonta le long de son œsophage et elle se retint de ne pas le montrer sur son visage. Elle était révulsée par de telles accusations. Comment osait-il ? Qui plus est, avait-il seulement le droit de tenir de tels propos en sa présence ? Où était son manager ? Elle avait accepté un rendez-vous en tête à tête avec Bang Shi-Hyuk, directeur artistique de la Big Hit Entertainment et principal producteur de cette agence. Elle n'avait, en aucun cas, donné son approbation pour ce qui se déroulait en ce moment-même, pour écouter ses insinuations dégradantes sur sa qualité d'artiste.

Elle se leva violemment de sa chaise, un raclement désagréable emplit la pièce. Elle saisit son sac et se dirigea vers la porte. La main sur la poignée, elle hésita un instant avant de faire volte-face vers monsieur Yu, un doigt rageur pointé vers cet homme dédaigneux, qui n'avait pas bougé de sa chaise et qui la regardait comme si elle n'était qu'une moins que rien.

- Je ne vous connais pas et je ne vous accorde aucune confiance, lui cracha-t-elle au visage, je ne sais pas d'où vous tenez vos informations, cependant, je vous conseillerai de mieux vous renseigner la prochaine fois. Je ne suis sans doute pas une machine à fric comme vous l'espéreriez, mais je pense avoir gagné le droit de faire un album en tant qu'artiste de cette compagnie ! Sachez que tout ceci remontra et que monsieur Bang en entendra parler beaucoup plus tôt que vous ne pourriez l'espérer.

Elle le vit pâlir et un sourire mauvais vint prendre place sur ses lèvres.

- A votre place, je considérerai une réorientation, le nargua-t-elle, et même un visa pour l'étranger, j'ai bien peur que vous n'ayez fait votre temps.

- Mademoiselle Delaney, à votre place, je n'en ferais pas un scandale, entendit-elle dans son dos, cela pourrait vous retomber dessus par la suite...

Sa voix traînante laissa un goût âpre dans la bouche de Susan. Un frisson parcourut son dos et elle se retourna légèrement pour tomber nez à nez avec monsieur Yu. Ses sourcils se froncèrent et elle recula sa tête de manière imperceptible. Ses traits se fermèrent et elle concentra toute sa force à rester impassible. Il ne l'aurait pas de cette manière.

- Etes-vous en train de me menacer, monsieur Yu ? siffla-t-elle entre ses dents serrées, la main toujours sur la clenche, les phalanges blanches sous l'effet de la pression peut commune qu'elle appliquait à ses doigts.

Il ne bougea pas d'un centimètre. Susan crut même, pendant un instant, qu'il s'était rapproché d'elle.

- Si c'est ce que vous voulez croire pour mieux dormir la nuit, répondit-il, ses lèvres étirées en un sourire glaçant.

Les poings de la jeune femme se resserrèrent alors qu'elle laissait pendre ses bras le long de son corps. Une veine saillante apparut sur ses avant-bras et ses ongles s'enfoncèrent dans sa paume. Ses muscles étaient tétanisés sous l'effort de rester calme. Elle n'allait pas tenir longtemps. Une douleur sourde montait dans tout son corps, menaçant de la faire exploser et d'exposer ses tremblements à la vue de ce personnage plus qu'irascible.

- J'ai cru entendre dire que, par le passé, vous vous étiez montrée particulièrement proche avec certains de vos collègues acteurs, me trompe-je ? continua-t-il en se regardant nonchalamment les ongles, il serait parfaitement regrettable que de telles accusations sur votre véritable nature ressortent, n'est-ce pas ?

Susan se figea complètement. Comment osait-il ? De quel droit ! Tout ceci n'était que pures spéculations ! Il ne s'était absolument rien passé et il ne se passerait jamais rien !

- Voyons, vous savez très bien que vous n'êtes pas toute innocente. Vous ne pouvez tout de même pas espérer une seule seconde que je n'ai pas compris votre petit manège ? Séduire le maknae du plus gros groupe sud-coréen pour s'assurer une place de choix dans notre pays ? Brillant ! Fameux, je dirais même ! s'exclama-t-il, les yeux emplis de malveillance et la voix débordant d'hypocrisie, vous avez dû faire bien des choses salaces pour arriver jusqu'ici, n'est-ce pas ?

A ces mots, il approcha sa main de sa joue, souhaitant la lui effleurer du bout des doigts. C'est à ce moment même que Susan réagit et se libéra de son emprise perfide, qui l'avait laissée dans une expression de choc intense.

- Je ne tolérerai pas une minute de plus vos insinuations diffamatoires, trancha-t-elle d'une voix dure.

Elle le repoussa violemment, le faisant trébucher misérablement au centre de la pièce – mais pas assez pour lui enlever son air suffisant et écœurant. Elle ouvrit la porte dans un geste ample et sortit aussitôt de la pièce, la respiration sifflante, des perles de sueur glacées lui coulant dans le dos.

Que se passait-il ? Que lui arrivait-il ? Que venait-il de lui faire ? La menacer ? Mais de quoi ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. C'était comme si son cerveau n'arrivait plus à répondre, n'arrivait plus à trier les informations qui se déversaient en trombe dans son esprit.

Il fallait qu'elle en parle à quelqu'un, qu'elle arrive à déchiffrer la scène, qu'elle obtienne une confirmation. La confirmation que tout ceci n'était pas le fruit de son imagination, que ce qu'elle venait de vivre était bien réel et qu'elle se devait de faire quelque chose si elle ne souhaitait pas se retrouver dans une position compromettante.

Mais qui ? Avec qui pouvait-elle bien évoquer ses problèmes ? Elle avait certainement pensé à Lucie mais, en ce moment, la styliste avait bien d'autres choses à penser ! Elle ne voulait pas lui rajouter plus de problèmes.

Estelle, alors ? Féministe comme elle était, elle serait surement la première à la défendre. Oui mais, si jamais elle se faisait des idées ? Et si tout ceci n'était pas vraiment une menace à son intégrité ? Devait-elle vraiment embrigader Estelle dans ses problèmes ? Après tout, elle aussi avait une réputation à tenir en tant que professeur de collège. Si jamais cela tournait mal, elle ne pouvait décidemment pas la mêler à cela.

Les mêmes arguments revenaient sans cesse pour les garçons. Comment leur demander de mettre leur vie en jeu pour la sienne ? Comment pourrait-elle seulement se sentir entière et heureuse en sachant qu'elle mettrait leur rêve en danger ? Comment pourrait-elle espérer vivre en paix avec elle-même si Jungkook se retrouvait blessé par sa faute ?

Susan ne pouvait pas leur infliger une telle chose. C'était inconcevable. Elle devrait se débrouiller toute seule.

Alors qu'elle allait passer les portes de l'ascenseur, censé la mener de nouveau à l'accueil, son portable sonna. Elle le sortit de son sac et écarquilla les yeux devant le nom affiché à l'écran : Hwang Woo Bin.

Tandis que Susan décrochait son téléphone en sortant de l'ascenseur, Lucie pénétrait dans celui voisin pour monter dans les étages. Elles ne se virent pas, l'une et l'autre trop absorbées dans leurs pensées et par leurs problèmes.

Quelque peu anxieuse à la perspective de son rendez-vous avec Bang PD, la blonde se tordait les mains, entremêlant ses doigts tremblants et essuyant ses paumes moites sur son jean. Tout allait bien se passer, ne cessait-elle de se répéter, à la manière d'un mantra.

Une fois devant le bureau du PDG de la célèbre Big Hit Entertainment, Lucie se stoppa, prit une grande inspiration pour se donner du courage et toqua deux fois à la porte. Une voix sourde lui répondit et elle entra. En refermant derrière elle, elle fustigea ses muscles tétanisés et ses membres flageolants. Elle n'était pas comme ça. Elle était forte. Elle allait y arriver !

- Ah ! Lucie, je t'attendais ! s'exclama joyeusement monsieur Bang en ouvrant grand ses bras, avant de se raviser, penaud, oh... j'oubliais le coronavirus... on se contentera d'un signe de main, alors.

La blonde lui offrit un léger sourire, déjà plus à l'aise à la vue du directeur artistique. Il n'avait pas changé, toujours aussi avenant et amical.

- Assieds-toi, assieds-toi, je t'en prie !

Elle s'exécuta et il attendit qu'elle soit confortable avant de continuer d'une voix chaude :

- J'ai cru comprendre que tu avais quelque chose à me confier. Aux dires de Susan au téléphone, cela lui semblait primordial que tu viennes m'en parler. Alors Lucie, que se passe-t-il dans cette tête fourmillante d'idées ?

La styliste laissa s'échapper un rire amer. S'il savait...

Elle prit à nouveau une inspiration pour tenter de calmer son cœur tambourinant dans sa cage thoracique et lâcha la nouvelle d'une voix égale. S'attendant à une tornade de refus teintée de colère, elle ferma ses paupières et se mordit la lèvre. Cependant, rien de tout ceci n'arriva et elle rouvrit les yeux pour tomber nez à nez avec la mine déconfite de Bang PD, qui s'était avachi dans son fauteuil.

- Tu comptes nous quitter ?

Ne se sentant pas capable de parler et n'ayant absolument pas confiante en sa traîtresse de voix, la jeune femme se contenta d'acquiescer doucement, presque aussi mortifiée que l'homme en face d'elle. Celui-ci se frotta le visage de sa large main, n'en revenant pas.

Lucie partait. Mais pour aller où ? Pour faire quoi ?

- As-tu les moyens ? lui demanda-t-il finalement, as-tu besoin d'une quelconque aide pour commencer ton entreprise ? As-tu... as-tu un plan pour le futur ? Que comptes-tu faire ?

La styliste en avait imaginé des choses, mais absolument pas le fait qu'il allait être aussi compréhensif et aussi attentif à son bien-être. Dans quel monde vivait-elle pour avoir autant de choses ? Enfin, soyons relatif, elle avait eu sa dose de merde un peu plus tôt dans le mois, il fallait bien combler la tonne d'emmerdes dans laquelle elle était tombée avec un peu de gentillesse et d'acceptation !

- Je compte m'installer à Busan, lui confia-t-elle, j'ai pris contact avec une agence immobilière là-bas, ils ont des studios qui me conviendront parfaitement. Je devrais être capable de m'installer dans les semaines qui suivent pour commencer la confection de la ligne de vêtements, que je compte présenter à la Seoul Fashion Week.

Le producteur l'écoutait d'une oreille attentive tandis qu'elle étalait devant lui ses possibilités et le plan qu'elle avait concocté, en vue de son départ quelque peu précipité. Parfois, il l'interrompait pour poser des questions censées auxquelles elle n'avait pas encore pensées, ou encore pour lui suggérer de prendre telle décision plutôt qu'une autre. Elle accueillit ses conseils à bras ouverts, retrouvant peu à peu un sourire franc et des yeux éclairés de lumière.

- Je suis vraiment désolée de devoir vous quitter comme cela, s'excusa-t-elle tout de même en s'inclinant profondément, j'aurai préféré le faire d'une manière plus... commune.

Bang Shi-Hyuk secoua la tête.

- Ne pense pas comme ça, voyons. Ce sont des choses qui arrivent, vous grandissez et vous prenez des chemins différents. Je t'avoue trouver cette demande d'indépendance très étrange... cependant, sache que tu pourras toujours considérer la Big Hit Entertainment comme ta famille et que tu seras toujours la bienvenue entre ces quatre murs.

La lèvre tremblante, Lucie renifla bruyamment pour retenir les larmes qui menaçaient de couler à chaque mot que prononçait le producteur de génie.

- Enfin, j'espère que tu t'épanouiras dans ce que tu feras plus tard. Si jamais tu as un souci quelconque, n'hésite pas à passer nous voir, je me ferai une joie de t'accueillir dans ce même bureau !

Trop tard. Ces traîtresses de larmes avaient gagné. Elles avaient honteusement passé la barrière de ces cils et se déversaient maintenant en torrents sur ses joues. Elle se cacha le visage entre ses mains et sanglota doucement. Cela allait être tellement dur.

Comment allait-elle y arriver toute seule ? Sans personne pour l'accompagner, pour la guider, pour la raisonner ? Elle était jeune encore. Elle n'avait pas d'expérience et, pourtant, Bang Shi-Hyuk aurait pu lui offrir la lune sur un plateau d'argent. Pourquoi devait-elle absolument quitter tout ça ? Pourquoi devait-elle absolument devenir indépendante et tout lâcher ? Mais tout lâcher à quel prix ?

Bang PD avait immensément de tact, c'est pourquoi il la laissa pleurer dans son bureau, sans dire un mot, se contentant de la couver d'un regard bienveillant. Elle y arriverait, il en était certain. Lucie était plus forte qu'elle ne le pensait, elle était ambitieuse et elle possédait une volonté hors du commun. Cela la ferait grandir, certes, plus rapidement qu'elle ne l'aurait voulu mais elle surmonterait cette épreuve, il ferait tout pour l'en persuader. Et, même si la laisser partir était dur pour lui – pas seulement en tant que directeur artistique, mais aussi en tant qu'ami et personne qui l'avait vue s'épanouir dans le milieu, révéler sa véritable valeur au monde – il la laisserait s'envoler de ses propres ailes.

Lorsqu'enfin les larmes se tarirent sur ses joues et qu'elle releva la tête, ses yeux rencontrèrent le mouchoir qu'il lui tendait. Elle le prit et se moucha bruyamment dedans, encore toute chamboulée par la tornade d'émotions qui venait de la secouer dans tous les sens.

- Et qu'en penses Taehyung ? Il doit être ravi que tu puisses avoir une telle opportunité ! affirma-t-il sans se douter le moins du monde du tumulte actuel qui régnait entre les deux jeunes gens.

La jeune femme pâlit, toutes les couleurs de son visage se retrouvèrent drainées en un instant. Elle ne sut que dire, se contentant d'ouvrir la bouche sans qu'un seul son ne sorte.

Monsieur Bang fronça les sourcils de manière presque imperceptible. Que se passait-il ?

- Il ne le sait pas, c'est ça ?

Lucie baissa les yeux, mortifiée. Taehyung n'était au courant de rien. Ils ne se parlaient plus depuis des jours, comment aurait-il pu savoir qu'elle s'en allait ? Comment aurait-il pu s'en douter, ne serait-ce qu'une seule seconde ?

Un soupir transpirant de fatigue s'échappa des lèvres du producteur.

- Lucie, tu dois lui dire, exigea-t-il, je ne sais pas ce qu'il se passe entre vous deux et cela ne me concerne en aucun cas. Cependant, il reste encore un artiste de mon agence et je ne peux pas le laisser dans un état végétatif parce que votre couple bat de l'aile. Sache que vous comptez tous les deux à mes yeux, et cela me fait du mal de savoir que vous n'êtes pas heureux. Mais, comprends-moi, tu ne peux pas lui enlever ça, tu ne peux pas le laisser dans le flou.

- Mais... bredouilla-t-elle, je ne sais pas comment lui dire, je ne sais plus... il va m'en vouloir, il ne va plus m'aimer, il... il va me quitter pour de vrai... je pensais que ce ne serait qu'une mauvaise passe, que cela passerait... je... je ne sais plus quoi faire... il va me détester...

- Lucie ! Lucie ! s'exclama Bang PD en écartant les mains pour calmer le flot de paroles qui s'échappait des lèvres tremblantes de la styliste, calme-toi, s'il te plaît.

La respiration saccadée de la blonde emplit la pièce. Sa cage thoracique se soulevait au rythme des battements anarchiques de son cœur. Elle agrippa le tissu de son pantalon pour arrêter les tremblements incessants de ses mains. Ses yeux ne cessaient de tourner dans leurs orbites, affolés et elle sentait des perles salées revenir se coincer entre ses cils.

- Lucie, écoute-moi... tu dois faire confiance à Taehyung. Tu dois lui dire et lui donner le choix, lui donner une chance de prendre sa propre décision, en toute connaissance de cause. Tu ne sais pas ce qu'il pense, tu ne sais pas ce qu'il ressent mais, au nom de tout ce que vous avez vécu ensemble, je pense sincèrement qu'il mérite de savoir et qu'il le mérite de ta bouche.

Lentement, Lucie hocha la tête, les mots de l'homme imprégnant son esprit agité.

Elle allait lui briser le cœur. Elle allait lui briser le cœur et le sien avec.

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Tadaaaam, c'est la fin de ce chapitre 7 !

Oui, vous vous demandez quand est-ce que je vais arrêter de vous faire pleurer. Pour tout vous dire, ce n'est pas prévu tout de suite, héhéhé.

Cependant, ne vous inquiétez pas, tout va très bien se passer ! Faites-moi confiance !

Dans un autre contexte, je rentre en période de concours (d'ailleurs, j'y suis déjà), les deux/trois semaines qui suivent risquent d'être un peu chaotiques... j'ai des chapitres d'avance, bien sûr, mais cela va sans doute perturber les publications futures ! Je vous redirais tout cela en temps voulu.

Sachez que je ferais mon maximum pour qu'un chapitre sorte tous les dimanches, et cela sans fautes, jusqu'à ce que cette nouvelle aventure soit terminée ! Mais, étant humaine - et surtout fatiguée - mon magnifique planning risque d'être un peu chamboulé par les limites de mon corps et de mon cerveau...

Sur ce, après ce monologue épuisant sur ma vie, je vous souhaite une très bonne semaine et à dimanche prochain !

Des bisous mes tigrous en sucre,

Sweety ~

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