Chapitre 6
Avril pointait à peine le bout de son nez que, déjà, les premiers arbres croulaient sous les fleurs. Ces dernières laissaient s'épanouir leurs pétales, rayonnants de lumière et gorgés d'eau. La nature s'éveillait petit à petit et le retour des oiseaux se faisait entendre tôt le matin, alors que le soleil perçait de ses faisceaux éclatants les dernières traces de la nuit. Séoul se révélait doucement, les arômes des cafés et les senteurs gourmandes des boulangeries se mêlaient aux effluves fleuris du printemps.
Il y avait très peu de monde lorsque Susan et Lucie pénétrèrent dans le salon de thé, situé à peine à deux pas de leur agence. Bien qu'un grand soleil n'illumine la rue, elles préfèrent se poser à une table près d'une fenêtre, plutôt que de se risquer en terrasse. Il était encore tôt et l'astre céleste n'avait pas eu le temps de réchauffer l'atmosphère qui gardait encore les traces des morsures du froid d'hiver.
- Tu es sûre que venir aussi tôt était une bonne idée ? s'enquit Lucie auprès de son amie, après qu'elles aient reçu leur commande.
L'interpellée acquiesça de la tête, soufflant légèrement sur son thé, dissipant les volutes de vapeur au-dessus de sa tasse.
- Ils sont un peu débordés en ce moment. Yeonjun m'a dit qu'ils préparaient leur comeback, ce n'est pas prévu avant mai mais tu sais comment ils sont ! Plus d'un mois avant et déjà, tout le monde s'excite !
- Oh, tu as pu revoir les TXT ? s'étonna Lucie, j'espère que Kai n'a pas encore grandi. Ce mioche passe sa vie à se moquer de ma petite taille...
Susan pouffa devant l'air boudeur de sa meilleure amie. Oh... si elle savait qu'il ne cessait de pousser, elle n'en reviendrait pas ! Il allait bientôt dépasser Soobin à ce rythme, encore un maknae perturbateur en vue !
Même si la chanteuse n'était pas revenue à l'agence depuis son retour de France, elle avait repris contact avec Minhyung – son manager – et s'était enquis de l'état de ses petits frères, comme elle aimait si bien les appeler. Leur début datait d'à peine un an mais ils étaient rapidement devenus une figure incontournable de la scène musicale sud-coréenne.
Yeonjun étant le plus vieux du groupe, ils s'étaient très vite entendus. Le fait qu'il ait été trainee au même moment qu'elle, aidait aussi beaucoup. Elle se rappelait encore des nombreuses nuits blanches passées dans l'une des salles de danse à l'agence, ressassant sans cesse les mêmes pas, les mêmes chorégraphies et les mêmes chansons sans relâche. Bien sûr, cela n'avait été qu'une courte période de sa vie et elle avait passé beaucoup plus de temps en compagnie des BTS.
Cependant, elle était parfois allée rechercher la compagnie de Yeonjun et des autres trainees de l'agence. Bien que les BTS aient aussi connu cette période difficile, rien ne valait les conseils et les échanges entre personnes vivant les mêmes expériences au même moment.
Elle avait eu de la chance et avait eu l'opportunité de débuter bien avant lui, lui accordant ainsi le titre de sunbaenim face à Yeonjun et autres membres de TXT. Les garçons aimaient d'ailleurs lui rappeler – et cela à juste titre - qu'ils avaient été, pour la plupart, ses aînés puisqu'étant arrivés à l'agence avant elle.
- Susan ! Hého ! Tu m'écoutes ?
La voix de Lucie la sortit de sa torpeur nostalgique. Elle cligna plusieurs fois des yeux et attendit la suite. La blonde la fixa quelques temps avant de soupirer. Elle n'avait rien entendu, elle ne l'avait pas écoutée, quel boulet.
- Ton rendez-vous est à quelle heure ? Parce que je dois passer à l'atelier avant de m'entretenir avec Bang PD, je n'ai donné aucune instruction et j'ai peur que cela ne soit devenu un véritable champ de bataille. Alors, avant que je ne discute de mon futur dans l'agence, je voudrais vérifier que l'œuvre de toute ma vie ne soit pas devenue le théâtre d'opérations d'une troisième guerre mondiale !
- Tu as si peu confiance en tes équipes, railla Susan, laisse-leur un peu d'air aussi ! Ils ne vont pas brûler le building, non plus !
- Han ! Mais tu ne sais pas ! Certains ne savent même pas se servir d'un pistolet à colle sans se griller le bout des doigts ! Tu as déjà vu de la peau qui tombe à cause de la chaleur ? Et bah moi, oui ! Et je peux te dire que ce n'était absolument pas dans mes plans de perdre un de mes meilleurs couturiers à cause d'un fichu pistolet à colle !
- Respire Luce, je suis sûre que tout s'est merveilleusement bien déroulé ! Tu n'as été absente qu'une semaine, ce n'est pas la mort ! la rassura son amie en déposant sa main sur son avant-bras, je dois voir Minhyung dans moins d'un quart d'heure pour discuter d'un potentiel comeback, puis je me rendrai chez Bang PD. Je devrais être sortie de son bureau avant onze heures. Je t'enverrai un message, si ça te rassure.
La blonde prit une grande inspiration et se pinça l'arête du nez. Ça allait le faire. Tout allait bien. Elle pouvait y aller. Il ne se passerait rien de grave.
Alors qu'elle se frottait les yeux, tentant de faire partir la fatigue, elle remarqua ses doigts tremblants et se dépêcha de les cacher sous la table. Elle joignit ses mains jusqu'à ce que ses jointures en deviennent blanches. Elle ne comprenait pas ce soudain élan de stress.
Cela faisait déjà une semaine que Susan lui avait proposé de l'accompagner, elle aurait dû se faire à l'idée. Elle ne rencontrait pas le président ou la reine d'Angleterre, seulement Bang PD. Certes, il était son supérieur et le directeur d'une des plus grosses agences de divertissement de Corée du Sud mais elle le connaissait. Ils avaient pris des repas ensemble et avaient eu des discussions passionnantes au sujet de tout et de rien. Il avait été celui qui l'avait encouragée à commencer son propre travail, loin des dictats des comebacks et des règles parfois contraignantes de l'industrie.
Alors pourquoi avait-elle les paumes aussi moites ? Pourquoi avait-elle si chaud et, en même temps, si froid ? En plus de ça, elle ne savait pas quoi dire à Susan... sa meilleure amie ! Ce n'était pas qu'elle le lui cachait mais elle n'arrivait pas à s'ouvrir et à se confier. Quelque chose bloquait et elle ne savait quoi...
- Hé... tout va bien ? s'inquiéta doucement Susan, tu sais que tu peux te confier à moi. Je suis là pour toi...
Lucie se contenta d'hocher la tête, se mordant la lèvre inférieure. Elle prit une grande inspiration et croisa le regard préoccupé de la brune.
Mais elle ne dit rien. Elle garda tout pour elle et le cacha sous un sourire crispé.
- Oui oui, je dois être un peu angoissée par ce que va me dire Bang PD... rien de grave, cela va passer en un rien de temps !
Quoiqu'un peu suspicieuse, Susan choisit de ne rien répondre. Elle la laisserait venir, elle ne la forcerait pas. C'était son choix, elle n'était pas en position d'intervenir. Mais elle resterait à ses côtés, comme une épaule sur laquelle on peut se reposer, s'adosser, juste pour prendre une pause et se libérer d'un poids.
- Bon, je dois y aller sinon je vais être en retard et Minhyung va risquer une énième crise cardiaque ! Tu peux rester là encore un peu, si tu veux.
La blonde ne se leva pas et regarda Susan ouvrir la porte du café, traverser pour aller sur le trottoir d'en face et disparaître au coin de la rue. Une tension qu'elle ne pensait pas avoir s'en alla de tout son corps et ses épaules s'affaissèrent.
Elle s'adossa pleinement au dossier de sa chaise et laissa son regard errer au plafond, se perdant dans les lumières et les poutres de bois. Elle ne savait plus quoi se dire pour se convaincre que tout irait bien. Cela en devait presque risible !
Après tout, elle n'était pas sotte et, au fond d'elle, elle connaissait la raison de son mal-être. Ce n'était pas seulement l'ultimatum de cette grande conne, ni l'idée de rencontrer son boss pour lui annoncer qu'elle quittait l'agence qui lui avait tout apporté, mais bien le fait qu'elle se sente seule, presque abandonnée.
Où était Taehyung lorsqu'elle avait le plus besoin de lui ? Où était-il ?
La soudaine sonnerie de son téléphone la tira de sa sombre mélancolie. Elle farfouilla dans son sac à la recherche du précieux engin et le sortit juste à temps pour prendre l'appel, regardant à peine son interlocuteur.
- Allo ? entendit-elle au bout du fil, est-ce Lucie Garnier ?
Elle acquiesça et l'inconnu – un homme ? – continua :
- Monsieur Lee de Busan Real Estate, je vous appelle car vous nous avez contactés un peu plus tôt dans la semaine, à la recherche d'un appartement. Êtes-vous toujours intéressée ?
Lucie cligna plusieurs fois des yeux. Oui. Elle s'en souvenait maintenant. Ses recherches n'avaient pas été très poussées et elle n'avait pas sollicité beaucoup d'agences. Elle ne s'attendait pas à ce que l'une d'elle réponde aussi vite à sa demande. Elle se trouvait dans une position embarrassante...
- Hum, oui... je suis toujours intéressée, bredouilla-t-elle légèrement.
- Parfait ! répondit la voix enjouée, nous disposons de plusieurs annonces qui pourraient convenir à vos attentes. Que pensez-vous de passer dans le courant de la semaine prochaine pour les visiter ? Nous pouvons aussi vous envoyer les contacts, ainsi que les informations relatives aux différentes propositions.
La blonde se contenta d'hocher la tête, quelque peu déboussolée par ce raz-de-marée de nouvelles.
- Vous aviez bien demandé une location ?
La question sembla la faire revenir sur terre et elle s'empressa d'acquiescer verbalement :
- Oui ! Merci beaucoup de votre considération, ainsi que de la rapidité de vos actions ! Pouvons-nous fixer un rendez-vous plus tard dans la journée ? Je suis quelque peu occupée ce matin, mais je vous rappellerai.
Après un échange de numéros, Lucie raccrocha et déposa lentement son téléphone sur la table du café.
Tout allait si vite. Elle avait l'impression que sa vie défilait à mille à l'heure devant ses yeux, sans même lui laisser le temps de reprendre son souffle. Depuis sa rencontre avec l'organisatrice de la Seoul Fashion Week, c'était comme si elle se trouvait à côté de son corps. Elle réagissait à peine à ce qui se déroulait autour d'elle.
Dans quelques heures, elle se retrouverait en tête à tête avec le directeur de la Big Hit Entertainment pour lui annoncer la résiliation de son contrat. Elle se voulait sûre d'elle et pourtant, tout autour d'elle n'était que brume et brouillard. Elle évoluait dans une atmosphère lourde qui lui pesait sur les épaules et sur l'esprit, lui tordait les entrailles et lui procurait de trop fréquents haut-le-cœur.
Et après ? Qu'allait-elle faire ? Déménager ? Tout abandonner ? Recommencer à zéro ?
Lucie se prit la tête entre les mains, sentant poindre une affreuse migraine provoquée par un tourbillon de questions sans réponses qui tambourinait violemment contre ses tempes. Tout allait bien se passer. Susan le lui avait assuré. Tout allait bien se passer.
En parlant de la brune, cette dernière était arrivée à l'agence et s'était empressée de rejoindre son manager dans une des nombreuses salles de réunion de l'immeuble. Au final, il s'était révélé que Minhyung souhaitait seulement la voir pour prendre de ses nouvelles, n'ayant pas eu plus d'informations que ça sur sa carrière.
Après une discussion plus que rapide, ils s'étaient donc quittés. Jugeant qu'elle avait encore un peu de temps devant elle, elle s'était donc permis un crochet à l'étage des studios d'enregistrements.
Un léger sourire flotta sur ses lèvres lorsqu'elle parvint au niveau de l'espace insonorisé. La monotonie des murs crème était seulement brisée par des portes aux vitres fumées qui s'étalaient sur toute la longueur du couloir.
Elle flâna quelques instants, s'attardant devant certaines pièces lui rappelant un passage de sa carrière. Bien que cela ne soit pas l'immeuble dans lequel elle avait fait ses débuts, de nombreux et joyeux souvenirs pavaient ce lieu. Ses pas la menèrent d'eux-mêmes face à la toute dernière porte du couloir, devant laquelle elle s'arrêta.
Susan hésita à porter la main à la poignée, ses doigts finirent par s'y poser délicatement et elle entra dans la pièce. En refermant derrière elle, son regard avala le décor – inchangé – du studio. Tout était comme avant, tout était comme le jour où elle et Jungkook avaient réenregistré son tout premier single, la toute première chanson qui l'avait amenée sous le feu des projecteurs, la musique qui avait marqué son retour précipité en France.
Pleine de nostalgie, la jeune femme frôla le fauteuil sur lequel ils avaient passé un temps fou à arranger la mélodie, à répartir les paroles et à discuter de tout et de rien. Elle y prit place, s'enfonçant dans le cuir et laissant ses muscles se détendre sous l'afflux de souvenirs.
Le bruit de la poignée de porte la tira de ses songes et elle fit volte-face juste à temps pour réceptionner le boulet de canon qui lui sauta dessus.
- Noona ! Tu es revenue !
Légèrement écrasée par les un mètre quatre-vingt-un et les soixante-cinq kilos de l'aîné des TXT, elle ne put que bafouiller, crachant ses poumons par la même occasion :
- Yeonjun... tu m'écrases...
- Oh, pardon noona, s'excusa le chanteur en s'empressant de la soulager de son poids.
Susan se courba en deux pour tenter de reprendre son souffle, les bras croisés sur son ventre. Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous dans cette agence à vouloir l'écraser ! Il y a cinq ans, cela avait été quasiment la même chose ! Elle allait devoir tenir une discussion plus que sérieuse avec Bang PD pour qu'il revoie ses qualifications ! Elle le soupçonnait fortement de rechercher des jeunes turbulents, de préférence grands et plus forts qu'elle, et collants... immensément collants.
D'ailleurs, comment l'avait-il retrouvée aussi facilement ? Ce n'était pas que le bâtiment était immense, mais un peu quand même ! Une dizaine d'étages, ce n'était pas rien ! Elle plissa les yeux, soudain suspicieuse. Il la suivait, c'est ça ? Il avait placé un système de traçage dans son téléphone ? Une de ces puces ultra modernes du KGB ? En fait, c'était un stalkeur sans foi ni loi qui lui en voulait profondément pour une querelle millénaire, remontant à leurs ancêtres au néolithique, qui s'étaient entretués pour la place au fond à droite de la grotte, loin du grizzli, et du tigre à dents de sabre, et du mammouth, et de la chauve-souris – parce que c'était dangereux ces bestioles – et du pangolin – à éviter à tout prix !
- Susan noona... ça va ? s'inquiéta Yeonjun en la regardant de travers.
La jeune femme se mordit la langue. Elle avait encore craqué, c'est ça ?
- Comment tu savais que j'étais là ? l'interrogea-t-elle, tout de même curieuse de percer à jour son redoutable talent de déduction.
- Tu veux vraiment savoir ça ? répondit-il avec un sourire goguenard.
Susan hésita quelques secondes. Merde. Vue sa tête, cela n'annonçait rien de bon. Malgré tous les signes qui clignotaient autour d'elle dans de grands flashs de couleur néon, elle choisit de se jeter elle-même du bord de la falaise, de se tirer une balle dans le pied, de ramener le goudron et les plumes. Bref. Elle acquiesça.
- Tu n'as même pas une petite idée ? continua le TXT avec un sourire qui lui mangeait désormais tout le visage.
- Yeonjun, si ce n'est pas à la hauteur de ton attitude, je dirai à Jimin que tu suces encore ton pouce quand tu dors.
Il pâlit légèrement sous la menace. Il la savait capable de le faire... il la savait même capable de bien pire ! Rien que le fait qu'elle connaisse ce précieux secret était terrifiant ! Il allait devoir avoir deux mots avec Huening Kai...
- Tu es tout le temps dans cette pièce, avec Jungkook sunbaenim...
La jeune femme garda un visage de marbre. Certes. Mais ce n'était pas un crime ! Elle dans son droit de se retrouver ici, avec un estimé collègue qui plus est, sans qu'il ne se passe rien du tout, si ce n'est l'émulation de leurs deux cerveaux de musiciens. Tout ceci n'était que le reflet de leur profond professionnalisme.
- Et avec les autres membres, heu... on vous a souvent trouvés ici, rien que tous les deux... on n'est jamais entré bien sûr mais... heu...
Susan lui intima aussitôt de se taire, le visage écarlate. Splendide. Génial. Formidable. Extraordinaire. Elle qui avait cru, pendant tout ce temps, qu'ils étaient discrets, elle venait de gagner le jackpot ! Pourquoi fallait-il que ces choses-là lui tombent toujours dessus lorsqu'elle se retrouvait seule ? Où était Jungkook lorsqu'elle avait besoin de lui ? Il n'était certainement pas un brave chevalier en armure étincelante sur son resplendissant cheval blanc, ah ça non !
Le silence embarrassant continuait de remplir la pièce, jusqu'à les asphyxier. La jeune femme regarda sa montre pour trouver autre chose à faire et se sortir de cette situation plus que traumatisante pour son ego.
Ils ouvrirent la bouche en même temps, se coupant mutuellement la parole.
- Vas-y noona, balbutia Yeonjun en se frottant la nuque et en détournant le regard.
- J'ai un rendez-vous avec Bang PD et...
Elle prit une grande inspiration et se pinça l'arête du nez.
- Promis je ne dirai rien à Jimin mais, si tu pouvais garder cette information sensible pour toi, cela m'arrangerait... enfin, cela nous arrangerait. Bang PD nous avait déjà pas mal réprimandé à l'époque, ce n'est pas pour qu'on se refasse convoquer dans son bureau pour si peu, finit-elle dans une grimace.
Du coin de l'œil, elle remarqua que Yeonjun avait repris un air malicieux et elle le menaça du bout de son index. S'il osait faire ça... il pouvait dire adieu à toute crédibilité dans le futur ! Elle ferait en sorte qu'il ne puisse plus regarder Jimin dans les yeux !
Ok, elle aussi ne pourrait plus regarder personne. Elle envisagerait sans doute de s'exiler en Sibérie, dans le froid glacial, loin de tout. Ça lui apprendrait sans doute à n'en faire qu'à sa tête avec cet imbécile de golden maknae, qui n'était même pas là pour se sentir aussi mortifié qu'elle !
Yeonjun, bien que se mordant l'intérieur des joues pour ne pas relancer le sujet, se contenta d'hocher la tête en signe de compréhension. Il se proposa même de l'accompagner à son rendez-vous, chose qu'elle refusa presque aussitôt. Elle devait reprendre un minimum ses esprits avant de rencontrer le CEO, elle ne voulait pas non plus qu'il découvre l'affaire de cette manière. Et elle se connaissait, l'état dans lequel elle était la rendait aussi lisible qu'un livre ouvert, avec des images, en couleur, une police de caractère 72 et même une aide sonore pour les non-voyants !
Quelques minutes plus tard, Susan se trouvait devant la porte de monsieur Bang. Alors qu'elle s'apprêtait à frapper, le poing levé, son prénom retentit dans le couloir. La jeune femme fit aussitôt volte-face, quelque peu surprise en voyant un parfait inconnu en face d'elle.
Il devait avoir dans la quarantaine, propre sur lui dans son costume trois pièces. Elle se retourna complètement alors qu'il s'approchait d'elle, attendant patiemment – et avec un soupçon de curiosité – qu'il lui adresse la parole.
- Excusez-moi de cette soudaine interpellation. Nous ne nous sommes jamais rencontré, je suis monsieur Yu, se présenta-t-il en se courbant légèrement vers elle.
Susan lui répondit plus lentement, ne sachant pas trop quoi faire. De plus, elle devait se dépêcher, elle allait être en retard à son rendez-vous.
- Enchanté monsieur Yu. J'aurai vraiment voulu poursuivre cette conversation avec vous, mais je suis déjà en retard pour mon entretien avec Bang PD, si vous voulez bien m'excuser.
- Oh, je vous ai appelée pour cela justement ! la coupa-t-il, monsieur Bang est débordé, il m'a chargé de m'occuper de vous. Veuillez me suivre, s'il vous plaît.
Susan haussa un sourcil, interloquée. Elle était pourtant certaine d'avoir confirmé son rendez-vous, pas plus tard qu'hier soir. Tout ceci était bien étrange... Cependant, après que monsieur Yu ne se soit retourné pour s'assurer qu'elle lui emboîtait le pas, elle haussa les épaules et le suivit dans une des nombreuses autres salles de réunion.
Ce n'était qu'un entretien banal après tout, elle n'avait pas forcément besoin de voir le Big Boss à chaque fois.
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Vous ai-je déjà dit que je vous aimais profondément ?
Ouiiii, je sais. Lucie n'est pas sortie des ronces.. certes. Mais ! Je vous offre du friendship Susan/TXT, si c'est pas beau tout ça 8D
Des bisous mes tigrous en sucre !
Sweety ~
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