Chapitre 3

            Il était encore tôt lorsque l'ensemble de la maisonnée se réunit autour du petit-déjeuner gargantuesque qu'avait préparé Jin, en prévision du retour de Susan – et de l'appétit monstrueux des habitants de la résidence.

La jeune femme s'éclipsa juste un moment pour aller déposer ses affaires dans une des nombreuses chambres vacantes que possédait la maison, non sans s'attirer un grognement de la part de son petit-ami, qui aurait bien voulu qu'elle vienne s'installer dans la sienne.

Ce à quoi Susan avait répondu de façon très pragmatique :

- Lorsque tu seras capable de me faire une place plus grande dans ton placard que ton tiroir à chaussettes, je reconsidèrerai ton humble proposition.

Elle s'était donc excusée auprès du chef cuisinier avant de rapidement se sauver pour s'installer dans une des pièces à l'étage. En habituée de la maison, elle ne mit pas longtemps à choisir sa chambre. Une des plus lumineuses – comme elle les préférait – les murs peints en blanc et crème reflétaient les rayons apportés par une large baie vitrée sur le mur sud de la pièce.

Susan déposa ses affaires dans un coin avant de s'écrouler sur le lit, ses lunettes de soleil dans une main et son portable dans l'autre. Etalée en étoile de mer sur la couette moelleuse à souhait, elle poussa un soupir de bien-être. Au bout d'un moment, elle roula sur le flan et se décida à redescendre avec tout le monde. Elle passa d'abord par la salle de bain et se rafraîchit le visage, gonflé et rougi par les douze heures de vol.

Lorsqu'elle fit de nouveau son apparition dans la salle à manger, adjacente à la cuisine, tout le monde avait déjà débuté le repas et une ambiance décontractée régnait dans la pièce. Peu de personne parlait, se contentant de profiter du confortable silence en ce début de matinée.

Susan choisit de prendre place entre Estelle et Jimin, laissant Jungkook qui semblait être en grande discussion avec Yoongi et Namjoon. Estelle, une tartine à moitié entamée dans la main, lui adressa un sourire rendu difficile par la présence de l'autre moitié de pain dans sa bouche. Elle se dépêcha de finir avant de demander comment le vol s'était passé et si elle avait quand même pu apprécier son séjour en France.

Les deux jeunes femmes reprirent des nouvelles l'une de l'autre, discutant de divers sujets, en passant par la santé de la famille de Susan et la fermeture des classes pour Estelle qui l'avait obligée à revoir entièrement sa manière de faire les cours.

- Si tu savais l'horreur que c'est que de devoir organiser des classes virtuelles !

- Ah bon ? s'étonna Susan, c'est si compliqué que ça ?

Le regard d'Estelle dévia légèrement vers la droite pour se poser sur l'arrière du crâne de Suga, qu'elle prit grand soin de fusiller avec toute l'artillerie qu'elle possédait dans ses deux prunelles marron.

- C'est-à-dire que, quand tes cours de français se transforment en session Vlive parce qu'il n'est pas foutu de regarder où il passe, ça devient tout de suite plus sportif comme séance.

Susan se mordit la langue pour ne pas exploser de rire. Oh mon dieu. Elle plaignait grandement Estelle. Faire classe à des collégiens, avec le rappeur en arrière-plan, ça devait être quelque chose de comique.

- Je t'interdis de rire de mon malheur, la menaça-t-elle, je suis certaine d'avoir perdu plus de la moitié de ma capacité auditive à cause des décibels de leurs cris à chaque fois qu'on apercevait ne serait-ce que le bout de la pantoufle de cet idiot dans le champ !

Le petit-déjeuner se termina une heure plus tard et la majorité des résidents s'éclipsèrent pour vaquer à leur occupation, ne laissant autour de la table que Susan, sa tasse de thé dans les mains et Jungkook qui, bien que de nature vive, avait préféré rester pour flâner en compagnie de sa moitié.

Les deux maknaes rangèrent la cuisine dans un silence confortable et familier. Tandis que Susan peinait à ranger la vaisselle dans le placard – non mais qui était l'abruti qui avait dessiné les plans cette pièce et placé ce meuble aussi haut aussi ? – Jungkook vint se glisser dans son dos et déposa la tasse qu'elle tenait à la main sur l'étagère.

Ses larges mains glissèrent ensuite le long de ses bras et de ses épaules avant de s'arrêter à sa taille. Il la fit doucement pivoter sur elle-même, la ramenant face à lui. Susan leva ses yeux pour détailler plus amplement le visage du jeune homme.

Il paraissait fatigué. Même si ses cernes n'entraient pas dans la catégorie « cratères sans fond » comme les siennes, elle pouvait tout de même dire à cause de ses traits tirés qu'il n'avait pas beaucoup dormi ces derniers jours. Malgré ça, ses iris brillaient d'une lueur éclatante de joie qui se reflétait dans ses orbes bleus.

Elle était tellement heureuse de le revoir.

Ces derniers temps, entre ses vacances à elle et son comeback à lui, ils n'avaient pas réellement eu un moment pour eux. Se retrouver ainsi, rien que tous les deux, commençait sérieusement à se faire rare dans leur relation.

Jungkook se pencha un peu plus vers elle, le regard rivé sur les lèvres de la jeune femme avec la ferme intention de l'embrasser, lorsque quelqu'un fit irruption dans la cuisine, éclatant la bulle dans laquelle ils se trouvaient.

Taehyung eut juste le temps de voir le regard meurtrier que lui lançait Susan au-dessus de l'épaule de Jungkook, avant de sortir joyeusement :

- Ne vous gênez absolument pas pour moi ! Je ne fais que passer, je n'ai rien vu.

Susan sentit ses joues devenir écarlates et se cacha dans le t-shirt de Jungkook, marmonnant des menaces de mort à l'intention du petit voyeur. Impossible d'être tranquille plus de trois secondes par ici ! Il fallait forcément qu'un des six démons restants viennent les embêter ! Elle ne demandait pas la mort non plus ! Juste cinq minutes, cinq petites minutes de rien du tout pour pouvoir embrasser son copain !

Mais non. A la place, elle avait le droit à ça et elle retombait au stade de collégienne incapable de se contrôler. Elle était une grande fille, un truc pareil ne devrait plus devoir l'embarrasser à ce point !

Le rire cristallin de Jungkook la sortit de sa rêverie meurtrière et elle redressa la tête pour lui faire face, une moue boudeuse se dessinant sur ses traits.

- Ce n'est pas drôle. Regarde l'état dans lequel ça me met, grommela-t-elle.

- Moi j'adore cet état-là, la taquina-t-il en retour avant de déposer ses lèvres sur son front, c'est beaucoup trop chou.

- Tu vas voir ce qui est chou, le menaça-t-elle.

Jungkook haussa un sourcil moqueur, effectivement, il était très intéressé de voir ça.

Dieu que cette pensée n'aurait jamais, au grand jamais, dû effleurer son esprit. A peine deux secondes plus tard, il se retrouva plié en deux, tentant tant bien que mal de protéger ses flancs des assauts répétés menés par les doigts agiles de Susan.

- On fait moins le malin maintenant, hein !

Sa victoire fut de courte durée.

Notamment parce qu'en cinq ans, Susan n'avait pas retenu la leçon. A croire qu'elle avait de lointains parents poissons rouges. Règle numéro une : si vous souhaitez attaquer Jungkook de loin, tâchez d'être à au moins cent mètres de votre cible, de préférence sur un engin à moteur, si possible trafiqué, avec un casque et toute une armure, pour vous offrir les meilleurs chances de fuite et, par extension, de survie. Règle numéro deux : si vous souhaitez attaquer Jungkook de près, soit vous êtes plus fort que Jungkook, soit vous êtes plus nombreux que Jungkook, soit vous êtes plus intelligent que Jungkook – ah, on me dit dans l'oreillette que ce dernier point n'est pas valide, approuvé et testé par Kim Namjoon – ou soit vous êtes timbré. Règle numéro trois : radiez les deux premières règles de votre vie. N'attaquez. En. Aucun. Cas. Jeon. Jungkook.

Susan fut soudainement soulevée de terre, comme si elle n'avait pas pesé plus lourd qu'une plume. Un cri strident s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle se débattait tant bien que mal pour se défaire de la poigne d'acier de Jungkook.

- Lâche-moi ! Repose-moi tout de suite à terre !

- On fait moins la maligne maintenant, hein ! se moqua le maknae des BTS en la hissant sur son épaule en sac à patates.

La jeune femme cessa d'agiter ses membres dans tous les sens dans un soupir d'épuisement. Elle se laissa aller et reposa sa tête contre le dos musclé du jeune homme, autant qu'elle se mette dans une position confortable. Une chose qu'elle avait au moins réussi à assimiler : quand Jungkook vous attrapait, il fallait juste attendre qu'il se lasse, il finissait toujours pas vous reposer... il fallait juste ne pas être pressé.

- A l'aise ? la nargua-t-il en montant les escaliers sans paraître une seule seconde essoufflé à cause de la charge supplémentaire.

- Je n'ai jamais été aussi bien, ironisa-t-elle, tu n'as toujours pas l'intention de me laisser marcher je suppose ?

- Tu supposes bien.

Susan leva les yeux au ciel. Evidemment ! Que pouvait-elle espérer de plus !

Dans le couloir, ils croisèrent Hoseok et Jimin qui leur adressèrent à peine un regard, seul le sourire en coin du plus jeune fit comprendre à Susan qu'ils l'avaient très bien vue et qu'ils étaient plus qu'heureux de ne pas être la cible des excès de force de leur cher et tendre maknae. Espèce de traîtres !

- Je te signale que ma chambre est de l'autre côté.

- Tiens, c'est étrange. J'entends la voix de Susan maintenant !

Elle s'esclaffa dans une mimique forcée. Alors ça, c'était la meilleure ! Comment ça il entendait sa voix ? Evidemment qu'il l'entendait ! Elle était sur son dos pour l'amour du ciel ! Il se croyait plus intelligent qu'elle, à faire semblant qu'elle n'existait pas ?

- Jeon Jungkook, si tu ne me ramènes pas de suite à mon lit, tu vas le regretter amèrement, le menaça-t-elle entre ses dents serrées.

- Voilà qu'elle devient agressive, en plus... j'ai vraiment besoin de m'allonger moi !

Susan faillit s'étouffer, ahurie. Mais non ! Elle n'était pas d'accord ! Elle devait dormir, se reposer, fermer ses paupières, se coucher, faire dodo, roupiller, pioncer, enfin tout ce que vous voulez mais toute seule ! A quel moment allait-elle pouvoir espérer récupérer ses heures de sommeil avec lui dans le même lit ?

Dépitée, vaincue et plus qu'épuisée, Susan ne trouva rien à redire lorsqu'il la déposa délicatement par terre, à l'entrée de sa chambre. Non, pas sa chambre à elle, sa chambre à lui. Essayez de suivre un peu !

- Jungkook, soupira-t-elle, je dois vraiment aller me reposer...

Une moue adorable vint se peindre sur le visage du chanteur et Susan se mordit la langue pour ne pas capituler.

- Juste cinq minutes...

Trente secondes s'écoulèrent et elle céda. Tout sourire, Jungkook s'assit sur le lit et elle le rejoignit, se roulant en boule à ses côtés. Il ne tarda pas à faire de même, l'enlaçant de ses bras et la serrant contre son torse. Un soupir de bien-être passa la barrière de ses lèvres et ses paupières ne mirent pas longtemps à se fermer sous le poids de la fatigue. La chaleur du corps de Jungkook finit par l'achever et elle sombra dans un sommeil réparateur.

- Dors princesse, tu en as bien besoin, entendit-elle, déjà entourée des bras de Morphée.

Alors que les deux maknaes dormaient paisiblement, les autres membres entamaient à peine leur journée. Après le petit-déjeuner, Lucie s'était empressée de remonter dans ses appartements. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle travaillait sur un projet beaucoup plus complexe que prévu, et elle ne cessait de rencontrer plusieurs problèmes qui l'obligeaient à requérir l'aide de personnes extérieures.

- Tu sors encore Luce ? s'enquit la voix de Taehyung.

Le tube de rouge à lèvres à la main, Lucie sortit la tête de la salle de bain pour apercevoir son petit-ami, encore tout échevelé de la nuit passée.

- J'ai rendez-vous ce matin, je te l'ai dit hier soir.

- Mais...on est samedi et...

Taehyung n'eut pas le temps de finir sa phrase que la blonde sortait de la salle de bain, coiffée, habillée et maquillée pour sortir. Elle empoigna son sac à main et son portfolio contenant la majorité de ses croquis qu'elle glissa sous son bras. Avant de partir, elle déposa ses lèvres sur la joue du chanteur dans un baiser furtif, lui sourit et lui indiqua qu'elle serait de retour avant midi.

Le jeune homme se contenta de la laisser partir, ne sachant que faire d'autre. Ses yeux la suivirent alors qu'elle disparaissait dans l'escalier. Il revint à pas lents dans leur chambre et s'assit doucement sur le lit, déboussolé.

- On s'était promis de passer la journée ensemble... se chuchota-t-il à lui-même, un goût amer sur le bout de la langue.

Inconsciente du malaise qui emplissait peu à peu l'esprit de Taehyung, Lucie se dépêcha d'appeler un taxi une fois à bonne distance de la résidence. Elle lui communiqua une adresse à Gangnam et se laissa conduire sans un mot de plus. Absorbée par le paysage de la ville sous les premières lueurs du jour, Lucie ne vit pas le temps passer et sortit de sa rêverie seulement après que le chauffeur l'ait interpellée plusieurs fois.

- Excusez-moi, lui dit-elle en lui tendant de quoi payer sa course, passez une bonne journée !

Une fois à l'air libre, la jeune femme prit une grande inspiration et redressa la tête pour jauger du regard l'immense immeuble vitré qui la surplombait de toute sa hauteur. Ses mains devinrent moites alors qu'elle serrait ses croquis dans sa main.

Aller ma grande ! Ce n'était qu'une interview de plus ! Elle allait survivre, elle s'en était toujours sortie auparavant, elle ne voyait pas pourquoi elle n'y arriverait pas aujourd'hui... Hum... parce que si elle ratait son entretien, elle pouvait dire au revoir à la Seoul Fashion Week de cette année ? Ou encore si ses dessins ne plaisaient pas, elle pouvait carrément dire au revoir à toute chance de percer dans le milieu et qu'elle devrait se contenter de rester styliste à la Big Hit ? Pas qu'elle n'aimait pas ça, bien au contraire ! Mais elle aspirait à devenir plus qu'une simple styliste, elle souhaitait créer, elle souhaitait être reconnue pour ses propres vêtements, ses propres idées et ses propres designs !

Lucie carra les épaules, prit une grande inspiration et avança de deux pas pour se poster face aux portes automatiques qui s'ouvrirent devant elle. Ses talons claquèrent sur le sol du hall d'entrée alors qu'elle se dirigeait vers les ascenseurs d'une démarche soutenue et se voulant confiante. Une fois dans l'habitacle en acier, elle relâcha un souffle qu'elle ne pensait pas avoir retenu tout ce temps. Elle profita de ce léger répit pour reprendre ses esprits.

Les portes se rouvrirent et laissèrent apparaître Lucie, plus déterminée que jamais à clore ce deal et décrocher une place à la Seoul Fashion Week.

- Ah ! Mademoiselle Garnier ! Nous vous attendions !

La blonde adressa un sourire crispé, quoique poli, à son interlocuteur. Ce dernier était de taille moyenne, ses cheveux bicolores attirèrent l'attention de Lucie mais complimentaient étrangement sa tenue bigarrée. Qui aurait cru qu'une chevelure brune méchée de blond irait à merveille avec une salopette patchworkée !

- Je vous en prie, madame Yu va vous recevoir dans un instant, continua-t-il, avez-vous pensé à amener les esquisses demandées ?

Lucie acquiesça et suivit diligemment l'homme jusqu'au bureau d'une des organisatrices de l'évènement mondial. Son guide s'inclina et la laissa pénétrer dans la pièce, quelque peu tremblante sur ses jambes.

Bon dieu ! Faites qu'elle se reprenne ! Elle était Lucie Garnier ! Elle avait de l'expérience et elle avait même réussi à obtenir plusieurs lettres de recommandation de diverses personnalités de la mode, autant coréennes qu'internationales. Tout allait bien se passer, il fallait qu'elle s'en convainque.

Lucie poussa la porte de bois blanc et se crispa aussitôt en apercevant madame Yu. Celle-ci était au téléphone et sursauta infiniment en apercevant la jeune femme. Elle leva les yeux au ciel et intima à Lucie quelques secondes avant de débuter leur entretien.

- Bien... je te laisse, j'ai rendez-vous... oui... parfait, rappelle-moi plus tard pour qu'on mette tout ça en place...

Lucie déglutit, mal à l'aise. Pourquoi cet abruti en salopette lui avait-il dit d'entrer ? Elle allait être prise pour quoi elle ? Une petite malpolie, ignorante des usages et juste bonne à prendre des cours de bonne manière.

- Rha, grogna la directrice, je passe mon temps à lui répéter de ne faire entrer personne lorsque je suis en conversation téléphonique !

La jeune blonde balbutia de maigres excuses mais se fit promptement couper la parole par la femme assise en face d'elle.

- Ce n'est pas votre faute, nul besoin de vous apitoyer sur votre sort. Je trouve ça désagréable ! pesta-t-elle, j'ai cru comprendre que vous aviez des choses à me montrer. Asseyez-vous que nous puissions en discuter et faites vite, j'ai d'autres rendez-vous.

Lucie s'exécuta de suite, retenant une remarque désobligeante à l'encontre de cette femme. Comment voulait-elle qu'elle lui fasse une présentation attrayante et intéressante avec le stress inutile qu'elle lui faisait vivre ! Elle n'avait pas reçu le prix de la politesse ni celui de la mise en confiance ! Autant passer son entretien avec une porte de prison, elle pourrait presque espérer la faire sourire !

Alors qu'elle avait à peine commencé son entretien, déballant ses croquis et ses esquisses et évoquant ses différentes idées pour la saison prochaine, Lucie se fit interrompre par madame Yu. La blonde se mordit la langue jusqu'au sang pour ne pas objecter virulemment. Non mais, pour qui se prenait-elle encore !

- Je vous arrête tout de suite, mademoiselle...

- Garnier, répondit-elle d'une voix aussi tranchante que le rasoir d'un stylet... aiguisé le stylet... et meurtrier aussi...

- Mademoiselle Garnier oui, peu importe... répondit-elle en balayant l'information d'une main distraite, je vous arrête donc car nous allons rencontrer un problème de taille.

- Comment ça ? attaqua aussitôt Lucie, les phalanges blanches à force d'enfoncer ses ongles dans les accoudoirs du fauteuil en cuir, mon dossier est impeccable ! Il n'y manque rien ! J'ai absolument tout vérifié !

Madame Yu lui lança un regard d'avertissement à travers ses lunettes rectangulaires qui, sans vouloir être mesquine, lui donnait un sale air de pète-sec.

- Tututut jeune fille, ici, c'est moi qui décide. Et mon problème est que vous n'êtes pas indépendante.

- Indépendante ?

La voix de stridente de la styliste arracha une grimace à la directrice qui se contenta de se tourner vers l'écran de son ordinateur, peu intimidée par cet excès de colère.

- Oui chérie, sourit madame Yu – d'un de ses sourires de travers qui pourrait vous mettre mal à l'aise le plus grand des sociopathes. Tu n'es pas ce qu'on appelle une artiste et, même si tes croquis s'annoncent prometteurs, je dois bien l'admettre, tu es encore sous contrat et ça, ce n'est pas ce que nous recherchons.

Lucie leva les yeux au ciel. Alors ça ! C'était la meilleure ! Elle ne convenait pas parce qu'elle faisait partie de la Big Hit ! Et en quoi cela allait-il impacter son travail ? Son style personnel ? Elle faisait ses propres choix et rien ni personne ne lui dictait quoi faire !

- Si tu veux avoir une infime chance d'avoir ton petit nom sur mon programme, tu sais ce que tu as à faire.

La blonde fut secouée d'un rire nerveux.

- Vous voulez que je quitte mon agence ?

- Exactement, chérie. Reviens me voir quand cela serait fait, d'ici là, je ne vois pas pourquoi je devrais perdre mon temps avec toi !

________________________________________________________________________________

Hello hello !

Voici donc ce chapitre 3 ! Les problèmes commencent héhéhé...

Qu'en avez-vous pensé ?

Des bisous mes tigrous en sucre,

Sweety ~


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top