Chapitre 1

            Il commençait à se faire tard et la nuit recouvrait peu à peu la ville de Paris de son manteau d'obsidienne, s'entremêlant avec les derniers rayons du soleil pour créer un doux tableau rosé. Lentement, les éclairages urbains prenaient la place de l'astre journalier et illuminaient les rues de leur doux halo blanc.

Une jeune femme déambulait tranquillement parmi les passants, profitant de la tiédeur du soir – curieuse pour un mois de mars. Elle ne tarda pas à arriver en vue de son hôtel, elle ralentit le pas pour profiter encore un peu de Paris qui commençait à peine à sortir de sa torpeur pour glisser vers sa fièvre nocturne.

Elle passa les immenses portes vitrées et fit quelques pas dans le somptueux hall d'hôtel, ses talons aiguilles claquant sur le sol marbré. Le plafond s'élevait si haut au-dessus de sa tête que l'éblouissant lustre paraissait presque perdu dans toute cette immensité.

Elle allait se diriger vers les escaliers au milieu du hall, avec comme intention de rejoindre sa chambre au plus vite pour reposer ses pieds endoloris, lorsqu'une des employés à l'accueil l'interpella :

- Mademoiselle Delaney ?

Susan s'arrêta abruptement et fit glisser les lunettes fumées de son nez, se rapprochant de son interlocutrice d'une démarche rythmée.

- Oui, que se passe-t-il ? lui demanda-t-elle en déposant sa pochette et ses lunettes sur le comptoir, ses ongles manucurés de pourpre ressortant sur ses effets crème.

La réceptionniste lui offrit un léger sourire avant de fouiller dans ses papiers et d'en ressortir un billet sur lequel était renseigné un numéro de téléphone accompagné d'un nom.

- Cet homme a tenté plusieurs fois de vous joindre aujourd'hui, l'informa-t-elle en lui tendant le billet, il a ajouté à de multiples reprises que c'était urgent et que vous deviez absolument le recontacter dès que vous rentreriez.

Susan prit le billet entre ses doigts et laissa son regard parcourir rapidement les quelques lignes écrites. Ses sourcils se froncèrent à la vue du mystérieux appel. Pourquoi Minhyung cherchait-il à la joindre en France ? Il savait très bien qu'elle était en congé ! Elle avait bien pris le soin de prévenir monsieur Bang, ainsi que toute son équipe, qu'elle allait profiter de ces quelques jours de repos pour rendre visite à ses parents.

Ses dernières vacances remontaient à bien longtemps, et Susan avait souhaité se ressourcer auprès de sa famille, loin des éclairages de la scène et des tabloïds coréens. Elle avait donc atterri sur son sol natal, il y avait de cela quelques jours maintenant, avec comme idée de séjourner quelques temps en province, en compagnie de ses grands-parents et de ses parents qui avaient fait le trajet jusque dans les terres normandes pour l'occasion.

Après une semaine passée à profiter de repas familiaux et de longues balades en bord de mer, à respirer les effluves piquetés de sel marin, Susan avait choisi de repartir sur la capitale, seule. Ses parents ayant préféré rester en campagne. Il lui restait cependant des choses à faire, même en vacances, elle n'en était pas moins une célébrité en Corée du Sud et se devait de rendre visite aux nombreuses marques qu'elle représentait.

C'est pourquoi elle avait été injoignable toute la journée, accaparée par son rôle d'ambassadrice auprès d'Hermès. A son arrivée à la maison mère, ses yeux avaient été happés par les couleurs chatoyantes qui semblaient danser dans les mains des coutières et déborder les tables de bois démesurées. Incapable de résister à une visite approfondie des ateliers, l'odeur du cuir fraîchement tanné, d'abord irritante, s'était faite entêtante et presque agréable tandis que Susan, absorbée par le travail minutieux d'un croiseur de fils se faisait hypnotisée par la vitesse effrayante à laquelle la machine à tisser laissait apparaître les motifs sur une étoffe aux reflets bleutés.

Bien que son rendez-vous se soit achevé en fin d'après-midi, un désir impromptu l'avait poussée à flâner sur les quais de Seine pour les dernières heures du jour. Elle s'était abreuvée des rayons du soleil qui n'avaient cessé de caresser sa peau et de chatoyer dans ses cheveux noirs.

- Très bien, je vais le rappeler dans ma chambre.

La réceptionniste acquiesça, agitant des mèches rebelles qui s'étaient échappées de son chignon réglementaire au cours de la journée.

- Passez une bonne soirée, mademoiselle. N'hésitez pas en cas de problème, nous sommes à votre disposition.

Susan la remercia d'un signe de tête et d'un sourire, reprit ses affaires et se dirigea une fois de plus vers l'escalier principal, avec un peu plus d'empressement qu'auparavant. Ses pas avalèrent les marches, le bruit étouffé par le velours de la moquette, et arriva rapidement devant sa porte qu'elle déverrouilla tout aussi vite.

Une fois dans sa chambre, elle jeta ses effets sur le lit, et prit le temps de rallumer son portable qu'elle avait pris l'habitude d'éteindre pour profiter du calme en toute sérénité. Quelques secondes plus tard, celui-ci se mettait à vibrer frénétiquement dans le creux de sa paume alors que des messages d'appels manqués défilaient à toute vitesse sur son écran.

Susan poussa un soupir, déjà éreintée à la perspective de répondre. Malgré cela, elle commença à composer le numéro de Minhyung, qu'elle connaissait maintenant par cœur. Il y eu seulement deux tonalités avant que la voix – on ne peut plus angoissée – de son manager ne retentisse à ses oreilles.

- Susan ! Enfin ! Pourquoi ne m'as-tu pas répondu plus tôt ! J'étais mort qu'inquiétude !

La jeune femme s'affala dans un fauteuil bergère. Les heures passées à vagabonder dans la ville lumière se rappelant d'un coup à son corps, qui lui paraissait soudainement peser plusieurs tonnes.

- Minhyung... tu sais très bien que je suis en vacances...soupira-t-elle, je ne réponds pas aux appels professionnels et j'éteins systématiquement mon portable.

- Mais, mais, mais imagine il t'arrive quelque chose et qu'on ne peut pas te joindre et...

Susan coupa tout de suite l'homme d'une voix experte – et quelque peu exaspérée. Elle avait, depuis tout ce temps, arrêté de compter le nombre de fois où il lui avait fait ce sermon. Elle avait beau l'adorer, c'était toujours la même chose avec lui, impossible d'espérer un semblant de liberté sans devoir se battre verbalement des jours entiers. Elle aurait pu dresser un dossier digne des plus grands juristes, présentant les pours et les contres d'une simple sortie sans téléphone, qu'elle n'aurait pas eu de meilleurs résultats.

- Tout va bien, je suis en parfaite santé, je n'ai pas été enlevée par de sombres gilets jaunes, ni des extrémistes serbo-croates et encore moins par des membres de la mafia lituanienne. Enfin bref, qu'y avait-il de si urgent pour que tu harcèles les réceptionnistes de mon hôtel ?

Un léger sourire étira ses lèvres lorsqu'elle sentit son manager geindre de désespoir à travers le téléphone. Elle l'imaginait tourner en rond dans un des couloirs de la Big Hit, les cheveux ébouriffés pour avoir été tant frottés, tirés et maltraités par ses doigts tremblant d'anxiété.

- Tu vas devoir écourter tes vacances, ordre du Big Boss !

Susan prit une grande inspiration avant de se retrouver à hurler sur son pauvre Minhyung. Elle écarta lentement l'appareil de son oreille et se pinça l'arête du nez. Elle rouvrit les paupières peu de temps après, relâchant un souffle.

Comment ça elle avait devoir écourter son séjour ? De quel droit ? Elle avait pourtant été très claire avec monsieur Bang, elle avait obtenu dix jours et elle aurait ses dix jours.

Dix jours ! Qu'est-ce que c'était à côté des mois entiers qu'elle passait à l'agence ? En plus, elle les méritait amplement ! Elle en avait longuement discuté avec Estelle et Lucie avant de prendre sa décision et d'aller en parler au Big Boss. Et c'était lui qui lui en avait octroyé dix, alors qu'elle ne demandait qu'une petite semaine seulement ! Et pourquoi ? Pour les lui retirer juste après ? Alors là non, elle n'était pas d'accord !

- Minhyung, lui répondit-elle entre ses dents serrées, peux-tu dédaigner me servir une explication potable à ce soudain changement de planning que je n'ai, en aucun cas, validé au préalable ?

- C'est que... tu vois... avec le coronavirus en ce moment et bah... Bang PD ne voudrait pas que tu te retrouves bloquée dans les aéroports et souhaiterait que tu rentres le plus tôt possible...

- Le coronavirus ? Mais de quoi tu me parles encore ! Et cela suffit pour me rapatrier sur le champ en Corée ?

Susan sentait le stress de Minhyung monter en flèche et décida de se calmer. Il avait sans doute d'autres raisons, elle allait l'écouter patiemment et se faire sa propre opinion de la situation avant de prendre une décision, en toute connaissance de cause, comme la grande et intelligente fille qu'elle était.

- Bien, Minhyung, explique-moi ce qui t'inquiètes réellement et je m'arrangerais en conséquence.

- Non Susan, la coupa son manager d'une voix étrangement ferme, monsieur Bang a déjà pris ses dispositions, tu rentres à Séoul demain. C'est acté et non discutable. Et, allume la télé pendant que tu y es, cela devrait te donner une idée de la situation.

La jeune femme leva les yeux au ciel. Pourquoi tout le monde s'évertuait-il à décider de sa vie ? Enfin... elle était fatiguée et n'avait plus vraiment envie d'argumenter avec son manager. Son billet d'avion avait déjà dû être échangé et elle ne pouvait pas faire grand-chose de plus. Elle alluma nonchalamment l'écran plat en face de son lit et, après un « au revoir » peu aimable à son téléphone – pour faire bonne figure, quand même, elle n'était pas n'importe qui – elle raccrocha.

Le Président de la République apparut devant elle et, étonnée, elle haussa le volume pour pouvoir distinguer ses paroles.

«...Mes chers compatriotes, suite à l'évolution de l'épidémie du COVID-19 dans notre pays, le gouvernement et moi-même avons décidé de fermer, pour une durée indéterminée, l'intégralité des écoles, collèges et lycées, et cela, à compter du lundi 16 mars 2020... »

Le souffle de Susan se bloqua dans sa gorge. Elle écouta le discours jusqu'au bout, puis se dépêcha de se renseigner sur les nombreux journaux français et internationaux au sujet de l'évolution de ce qu'on appelait maintenant la pandémie liée au COVID-19. Cela faisait à peine une semaine qu'elle s'était déconnectée du monde, et voilà ce qu'il se passait ! Il y aurait eu une troisième guerre mondiale qu'elle ne s'en serait même pas aperçue ! Quelle idiote elle avait été !

Elle finit par se laisser tomber sur son lit dans un soupir, sa main droite négligemment posée sur son front. Ça allait être sympa encore cette histoire... Monsieur Bang avait sans doute raison, peut-être devrait-elle rentrer le plus tôt possible pour éviter les futures mesures prises par la France. Si fermer les écoles n'était que le début, elle préférait ne pas imaginer la suite...

Quelque peu dégoûtée par cette nouvelle plus que contraignante, Susan n'était plus d'humeur à ressortir pour dîner. Elle roula nonchalamment sur le lit et tendit le bras vers le téléphone de l'hôtel. Elle attrapa le combiné du bout des doigts et composa le numéro du service d'étages.

- Oui, bonsoir. Serait-il possible d'avoir la spécialité du restaurant ? Et un verre de vin aussi... ce que vous voulez, je vous fais confiance... parfait ! La porte sera ouverte, merci !

Elle ajouta avec un goût amer sur la langue, qu'elle comptait écourter son séjour de quatre nuits et qu'elle repartait le lendemain. Au ton de son interlocuteur, cela devait grandement le peiner aussi ! Une cliente ayant réservée une des meilleures suites de l'hôtel et qui se décidait à partir plus tôt, ce n'était pas souvent bon signe ! Susan tâcha de le rassurer le plus possible, affirmant que cela n'était, en aucun cas, dû aux services proposés et encore moins à cause d'une quelconque déception.

Un peu plus tard dans la soirée, après que Susan eut rangé ses affaires et fait sa valise, elle décida d'appeler ses parents pour leur annoncer le changement de plan. Elle se mordit l'intérieur des joues en repensant à leur sortie prévue dans deux jours à peine, juste tous les trois. Un soupir de déception passa ses lèvres. Une autre fois, peut-être.

- Allô ?

Les visages brouillés de sa mère et de son père lui parvinrent et Susan ferma les paupières. Elle détestait faire ça à ses parents. Ils avaient attendu tellement longtemps pour qu'elle revienne en France. Cela faisait quatre ans maintenant qu'elle vivait en Corée du Sud et, bien qu'ils soient venus lui rendre visite à plusieurs reprises, elle ne séjournait que très rarement en France.

- Oui... maman, papa... voilà, c'était pour vous dire que je vais devoir annuler notre rendez-vous samedi...

- Oh, et pourquoi ça ma chérie ? Quelque chose ne va pas ? s'inquiéta aussitôt sa mère en se rapprochant de la caméra.

- Non... tout va bien, bredouilla Susan qui voyait ses parents pâlir, c'est juste que le Big Boss veut que je rentre le plus tôt possible, pour éviter de me retrouver bloquée ici. Avec l'épidémie de coronavirus et tout le reste... ça complique pas mal de choses...

Il y eut un silence à l'autre bout du fil pendant que ses parents se regardaient, un peu déboussolés.

- Je prends mon avion demain, en fin de matinée, donc je n'aurai pas le temps de vous revoir d'ici-là. Mais je vais bien, ne vous inquiétez pas pour moi, les rassura Susan, sans réellement parvenir à les convaincre.

Ses parents hochèrent mollement la tête, ne sachant que dire à leur fille unique. Son père finit par prendre la parole, un sourire se voulant joyeux aux lèvres.

- Cela ne durera pas longtemps, mon petit chat. On se reverra bientôt ! Tu as dit que ton avion était à quelle heure ?

- Vers onze heures, je me rendrais à l'aéroport aux alentours de neuf heures, les informa-t-elle après avoir revérifié son nouveau billet.

Susan resta encore une demi-heure au téléphone avec ses parents, avant que ces derniers ne raccrochent avec pour prétexte de la laisser se reposer en prévision de son long voyage le lendemain.

Elle dormit mal ce soir-là, s'agitant dans son lit et se débattant avec sa couette. Bien sûr, elle avait envie de retourner en Corée du Sud. Ses deux amies lui manquaient profondément, les BTS aussi et surtout un certain golden maknae. Mais elle n'aurait jamais imaginé quitter la France si tôt et cela lui faisait un pincement au cœur.

Jungkook et elle s'étaient mis d'accord pour ne pas trop communiquer, elle étant en vacances et lui encore dans l'effervescence de son dernier comeback. Il lui manquait – c'était une évidence – mais elle n'allait pas non plus le déranger pour si peu ! Elle aurait tout le temps de le revoir lorsqu'elle rentrerait. C'est ce qu'elle se dit avant de sombrer dans un sommeil houleux et peu reposant.

Le lendemain, Susan s'habilla sans vraiment prêter attention à ses vêtements. Elle tressa sa chevelure ébène en y mêlant un des derniers carrés Hermès – offert hier par la maison mère – glissa ses pieds dans ses bottines préférées et enfila son long manteau écru. Elle attrapa son sac à main, empoigna sa valise et sortit de sa chambre d'hôtel, vérifiant une dernière fois qu'elle n'avait rien oublié.

Son regard erra un instant sur la cour intérieure de l'hôtel, à laquelle elle avait eu accès grâce à la large baie vitrée baignant la chambre d'une douce lumière. La nature s'éveillait petit à petit et les premières fleurs – quelque peu précoces en cette fin d'hiver – commençaient déjà à pointer le bout de leurs pétales chamarrés. Elle se décrocha finalement de cette vision bucolique et referma la porte derrière elle, entendant le clic caractéristique du verrou automatique.

Parvenue à la réception, elle y déposa sa clé de chambre avant de fouiller dans son portefeuille pour y sortir sa carte dans le but de payer ses nuits. Cependant, la réceptionniste l'arrêta aussitôt, lui assurant que tout avait déjà été pris en charge par un certain monsieur Bang.

La jeune femme se retint de lever les yeux au ciel. Elle allait avoir deux trois choses à dire au Big Boss en rentrant... il allait passer un sale quart d'heure ! Elle était une grande fille et il la payait suffisamment pour qu'elle puisse se permettre de s'occuper de ses propres factures d'hôtel et de ses propres billets d'avion !

Susan remercia gentiment la réceptionniste et lui assura qu'elle avait passé un séjour fabuleux dans leur hôtel.

- Voulez-vous que l'on vous appelle un taxi pour l'aéroport ?

Susan réfléchit un instant, envisageant déjà de se diriger vers la bouche de métro la plus proche – en souvenir du bon vieux temps – avant de se rappeler qu'elle avait une valise à la main et qu'un tel moyen de transport était inenvisageable, surtout à cette heure-là du matin.

- S'il vous plaît oui, cela me serait d'une grande aide !

Une demi-heure plus tard, Susan attendait patiemment d'être enregistrée et d'avoir déposé sa valise, avant de pouvoir flâner tranquillement dans les boutiques hors-taxes du l'aéroport Paris-Charles De Gaulle.

Après avoir récupéré son passeport et ses papiers d'embarquement, la jeune femme se détourna de l'hôtesse de l'air avec un signe de tête en guise de remerciement. Elle se dirigea vers la zone Duty Free tout en jetant un coup d'œil à son portable, s'assurant qu'elle n'était pas en retard pour son vol.

Soudain, elle crut entendre une voix familière appeler son prénom. Elle regarda légèrement par-dessus son épaule et eut la surprise de voir ses deux parents, les joues rouges d'avoir tant couru, agitant vigoureusement les bras pour attirer son attention.

Eberluée de les voir ici, elle enleva lentement ses lunettes de soleil en marchant à grands pas vers eux. N'en pouvant plus, elle finit par les rejoindre en courant, un sourire éclatant aux lèvres et les yeux brillants d'humidité.

- Vous êtes venus ! s'exclama-t-elle en se jetant dans leurs bras, vous êtes venus !

- Nous n'allions pas rater ton départ, tout de même ! grogna son père en la serrant un peu trop fort, que sont trois heures de route pour revoir notre grand bébé qui part une nouvelle fois.

Susan se retint de ne pas pleurer. Ses parents étaient venus. Tout comme la première fois qu'elle était partie, lorsqu'elle n'avait que dix-sept ans et des rêves plein la tête. Aujourd'hui, à vingt-deux ans, elle vivait un songe éveillé. Elle faisait ce qu'elle aimait, dans un pays qu'elle adorait et entourée de tous ceux qui comptaient pour elle. Jamais elle n'aurait pensé, il y a de cela cinq ans, qu'elle se retrouverait à nouveau dans les bras de ses parents, à pleurer non loin d'un quai d'embarquement pour Séoul.

- Que de souvenirs... soupira sa mère, cela ne nous rajeunit pas !

- Et moi donc ! rigola sa fille, la gorge nouée par le chagrin, si vous croyez que je le vis bien !

- Aller, vas-y ma puce, tu vas rater ton avion, lui dit son père en l'écartant doucement de lui.

- Appelle-nous dès que tu arrives surtout, mon ange ! Même s'il est très tard pour nous, d'accord ?

Susan ria à gorge déployée.

- Vous avez dit exactement la même chose, il y a cinq ans !

Le sourire malicieux de sa mère éclaira ses yeux d'une lueur bienveillante.

- Certaines choses ne changent jamais, Susan...

Sa fille voulut répliquer lorsqu'un appel un peu trop connu résonna dans l'aéroport :

- Le vol 153 en direction de Séoul Incheon, Corée du Sud va bientôt décoller, les passagers sont priés de rejoindre le quai d'embarquement numéro 61. Le vol 153 en direction de...

- Hum... je crois que c'est le mien. Papa, maman, portez-vous bien ! Promis, j'essayerai de vous appeler plus souvent pour prendre de vos nouvelles !

Ils s'embrassèrent une dernière fois avant que Susan ne fasse demi-tour en direction de son quai d'embarquement. Ses lunettes fumées à nouveau sur son nez, quelques larmes s'échappèrent de ses orbes marine et coulèrent sur ses joues. Elle les essuya machinalement du bout de sa manche et poursuivit sa démarche assurée vers son avion, vers Séoul – vers sa maison.

Tandis qu'elle se posait enfin dans son siège, son portable sonna, lui indiquant une nouvelle notification. Elle fouilla quelques secondes dans son sac à côté d'elle avant de sortir le dernier IPhone, sur lequel elle pouvait lire :

« Hey princesse ! J'ai appris que tu rentrais plus tôt ! Je sais que tu aurais voulu rester plus longtemps en France, mais je suis content de te retrouver ! (Les hyungs aussi, mais je suis plus content qu'eux.)

Fais bon voyage, je te retrouve dans douze heures !

JK »

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Nous revoilà parti une nouvelle fois en Corée du Sud ! Tout recommence !

Dites-moi ce que vous en pensez et quelles sont vos suppositions pour la suite !

Des bisous mes tigrous en sucre !

Sweety ~


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