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"Salut.

Je voulais vous remercier, tous, d'avoir fait partie de ma vie. D'avoir essayé de me rendre heureux. Le truc c'est qu'on a tous des problèmes, surtout en ce moment, et je ne voulais pas vous en causer plus. C'est pour cela que je suis parti. J'ai aimé des âmes disparues, leur absence m'a fait souffrir. Vous auriez pu penser que je serais fort, sauf que je ne l'ai jamais été. Pensez que c'est idiot d'abandonner la vie pour ça, je ne serais plus là pour être jugé.

Je me tuais déjà à coup de tabac, maintenant je me tue pour de vrai. J'ai pensé qu'il fallait terminer ce qui était commencé. Peut-être que vous ne me voyez pas comme quelqu'un de proche ou d'important, sachez que je vous aime, même si je ne le dis pas ou ne le montre pas. J'ai été plutôt silencieux ces derniers temps, et vous étiez tous tristes, alors, c'est débile, mais je me suis senti mis de côté, j'avais l'impression de ne pas compter pour vous. Sans moi, vous pourrez très bien vivre.

Papa, maman, excusez-moi d'avoir causé votre séparation. Excusez-moi de ne pas être le fils que vous vouliez avoir. Je n'ai jamais su être à la hauteur de vos espérances, et je ne le serais jamais. Je n'ai pas de bonnes notes, pas de passion, pas de véritable raison de vivre ; aucun avenir ne s'offrait à moi.

Maintenant, je vais retrouver l'amour, là-haut. Et quand vous regarderez les étoiles, tous ensemble comme on le faisait, vous pourrez vous dire que je suis là-bas, à côté des plus beaux astres. Je ne brillerais sûrement pas, je ne l'ai jamais fait, mais vous me reconnaitrais, à côté des plus belles étoiles du ciel.

A dieu, Théo."

- Voilà, vous savez tout maintenant... déclare la mère de Théo, en larmes.

- On est... Désolés.

Sur nos visages, se cachent de la peine, et des regrets. On n'a pas su passer plus de temps avec lui, on l'a pensé sauf.

Théo est le genre de personne assez introvertie, il n'a jamais raconté son passé en public, je suppose que c'est dur pour lui...

- Il comptait pour moi... Plus qu'il ne le pensait ! sanglote Juliette.

- Pour nous tous... avoue Aurélien. On n'a pas su profiter assez de sa présence... Nous sommes si désolés.

- Vous n'avez rien fait. C'est normal. Je me sens coupable, de pas lui avoir parlé de tout ça. Il n'était jamais à la maison, ou alors enfermé dans sa chambre... Céleste, il y a une lettre pour toi.

- Moi ?

Je prends la lettre, et m'assois sur le canapé, j'ouvre doucement l'enveloppe. Ma gorge reste nouée, j'ai peur de ce que je peux découvrir.

Céleste, merci pour tout. Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi, de m'avoir parlé, de m'avoir compris. Surtout ne t'en veux pas, avec ou sans ami à mes côtés, je savais que je devais partir. Je n'ai pas ma place ici. Tu peux être fière de toi, de la personne que tu es devenue. Tu es pleine d'enthousiasme, de bon sens, et de compréhension. Tu as un bel avenir devant toi, ne perds jamais ta chance. J'espère que tu vivras heureuse, je peux te promettre, que je partirai, avec un merveilleux souvenir de toi dans mon cœur. Tout comme un beau souvenir de tous mes amis. Mais tu as été celle qui a pris le plus de temps pour moi, et je n'ai pas su te remercier.

Je n'ai jamais su gérer les relations sociales.

Je voulais te dire, pour mettre un peu d'ordre dans ton esprit, que je suis bipolaire. Enfin, je me suis auto-diagnostiqué bipolaire. J'ai fait de nombreuses recherches, et il  se pourrait très bien que je le sois. C'est dur au quotidien, mais, ça explique aussi en parti pourquoi je souffre, non ? Crois-moi, je ne suis pas parti pour rien, j'ai trop mal de vivre.

Un grand merci pour tout, pour ces quelques mois passés ensemble.

Théo.

Une larme coule doucement le long de ma joue, Aurélien s'approche pour m'enlacer. Sa mère pleure toujours, s'excusant sans cesse, regrettant de ne pas avoir pris plus soin de son fils. Pourtant, ce n'est pas de sa faute, car qu'importe ce qu'on aurait fait, il serait parti, c'était son choix depuis longtemps je pense.

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