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Une brise légère soulève ma chevelure brune. Une chaleur émane de la ville oppressante. Je n'aime pas le monde, j'ai peur des gens. Pourquoi j'ai accepté d'aller à cette fête ? Je suis consciente qu'on combat nos peurs en les affrontant, mais je suis trop faible face à tout ça.

Je jette un œil devant les étoiles, puis les lumières de la ville. Qui est plus puissant ?

- Il faut que t'écoute ça !

Je me retourne en un sursaut, Aurélien me tend un écouteur. Je souris, fixant ses yeux océans. La musique que dégage cet écouteur n'est autre que « Jaloux » de Dadju.

- Tu rigoles là ?!

Je souris, un sourcil levé, il rit face à ma réaction :

- Ça me décrit parfaitement ! « Ma chérie tu es jolie, avec un corps impoli [...] Avec le temps tu embellis... »

Je sens le rouge me monter aux joues pendant qu'il chantonne ces paroles.

Il se place derrière moi et pose ses mains sur mes hanches. A la fin de la musique, il demande :

- Tu faisais quoi ici seule ?

- Je pensais... Et j'observais les étoiles.

- Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

Je souris et il m'embrasse sur le front.

Il se glisse à côté de moi et se penche à la rambarde, le toit de la villa est vraiment le meilleur lieu pour observer l'immensité de la ville.

- Je ne t'avais pas vraiment dit pourquoi je me mutilais... Souffle-t-il sans me regarder.

- Ah... ? Tu veux en parler ?

- Oui... Si ça ne te dérange pas.

Il reste silencieux quelque secondes, avant de continuer, le regard dans le vide :

- Après m'être fait quitté, je te l'avais dit que j'étais entré en dépression. Puis j'en ai parlé à des « amis ». Un d'entre eux était aussi dépressif. Puis il m'a dit que c'étais la seule chose qui pouvait soulager. Je l'ai cru. Alors que c'était faux. Puis à un moment j'ai voulu arrêter, et je me suis dit que ça serait mieux pour lui aussi... Alors je lui ai dit qu'il fallait qu'il s'en sorte, qu'il allait y arriver, il a donc arrêté, pour se réfugier dans la cigarette... Je l'aimais bien mais je ne voulais pas le suivre dans ses bêtises.

- Je vois... C'est normal.

- Oui... On s'est rapproché avec ce garçon, il est resté mon meilleur ami quelques mois... C'était un des seuls à qui je pouvais tout dire. Un jour, il a déclaré ; « J'avais dit qu'il n'y avait que la mutilation qui pouvait soulager. Mais ce n'est pas la seule chose. » Je n'ai pas su comprendre...

Sa voix commence à trembler, je pose ma main sur la sienne.

- Comment j'ai pu perdre en si peu de temps les personnes que j'aimais le plus... ? Je... Je n'ai pas su l'aider comme je l'ai voulu, le lendemain matin, sa mère m'a appelé, en larmes... Pour me dire qu'elle avait retrouvé son fils, pendu.

- Oh... Je... Je suis désolée.

- Tu n'y peux rien, puis c'est du passé. Maintenant il faut avancer.

- Tu as raison...

Je le prends dans mes bras, encore bouleversée de son récit.

- Du coup après ce choc, je me sentais perdu... Alors j'ai repris la mutilation...

Il passe un bras sous ses yeux, puis se retourne vers moi, je peux voir la douleur dans ses yeux.

- Tu sais... Murmure-t-il. On ne dis jamais totalement à dieu à nos démons. Puis...Tu avais raison... Quand tu disais que l'amour peut tout réparer.

- Non, c'est faux... L'amour ne répare pas tout. Je souffle dans un coup de vent.

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