Sept ans plus tard.

Posée sur le rebord de ma fenêtre, je regardais le ciel, et les étoiles m'ont chuchoté ton nom.

Quand la vie te joue des tours, il faut savoir se poser et réfléchir. Le problème, c'est que je réfléchis trop. Même quand tout va bien dans ma vie. Je me pose des questions d'ados, basiques. C'est vrai, rien de tout ça n'est digne d'importance, par rapport au réchauffement climatique, ou aux guerres.

La musique qui résonne dans mes oreilles s'éteint pour laisser place à ma sonnerie de téléphone. C'est ma meilleure amie :

— Céleste ! On s'habille comment pour demain ?

— Je ne sais pas, comme tu veux.

— Bah non plus ! Il faut aussi qu'on aille faire les boutiques, on est au lycée maintenant ! Tu peux plus te ramener comme d'habitude avec tes vêtements de troisième, c'est la honte !

Je l'entends rire au bout du fil, je laisse un sourire se dessiner sur mon visage.

Romane adore quand on s'habille pareil, et elle passe plus de temps à choisir ses tenues qu'à faire ses devoirs. Ce qui est problématique, vu le nombre de devoirs qu'on a.

Je dis ça, mais je passe aussi énormément de temps à dessiner et à regarder les étoiles.

Quand j'étais jeune, je comparais la vie à la galaxie, j'ai toujours eu cette obsession pour les étoiles, et non je ne me donne pas un genre par rapport à mon prénom...

Ma meilleure amie est vraiment une belle jeune femme, je me suis toujours dit qu'elle était plus belle, plus intelligente que moi... Je suis fière d'être son amie, de pouvoir faire partie de ses amis proches, elle est unique et adorable.

— Ok, alors j'ai prévu jean noir, taille haute hein ! Avec un t-shirt blanc, celui avec écrit dessus « Karma is a bitch » et par-dessus on rajoute une veste noire ! Et puis... Oh mon dieu !!

— Quoi ?!

— Joe qui m'envoie le premier message ! J'te laisse chérie. Je t'aime.

Et elle raccroche. Je laisse un soupire m'échapper, cette fille m'exaspère, et pourtant, pour rien au monde je ne l'échangerais.

Je reste là, à fixer l'écran quelques secondes en me demandant de qui voulaient me parler les étoiles. Je repense à ma vie, aux problèmes qui arrivent, avec ou sans issue. Je repense aux milliers de questions qui se bousculent dans ma boite crânienne, avec ou sans réponse.

Je descends du rebord de la fenêtre, jetant un œil autour de moi. Autrefois, les murs de ma chambre étaient jaunes, avec des photos de famille un peu partout. Mon père, ma mère, ma sœur, et moi. On souriait, toujours unis. A chaque voyage que nous faisions, nous prenions beaucoup de photos, que nous gardions rangées dans un album, ou que nous affichions dans la maison.

Maintenant, mes murs sont gris, fades, dessus sont exposées quelques-unes de mes peintures. Des guirlandes illuminent la salle. Je m'y sens bien, chez moi.

Quand est-ce que mon esprit sera clair ? Il faut toujours que tout se mélange, je suis perdue. J'ai beau essayer d'être heureuse, c'est toujours lorsque je suis seule que je me sens mal.