Les dents s'entrechoquèrent doucement durant ce baiser-sourire. Les lèvres s'effleurèrent, s'éloignèrent. Les cils effleurèrent la peau fine de la joue. Les doigts aux ongles courts se perdirent dans la chevelure sauvage. La larme tomba sur l'épaule aux os saillants. La tête s'enfouit dans un cou, les bras minces entourèrent la taille nue. Les cœurs battirent à l'unisson.

Les lèvres se joignirent, encore, avec force, comme pour respirer et s'approprier la puissance et l'espoir de l'autre. Les regards s'accrochèrent, s'agrippant presque avec désespoir. Les mains se serrèrent brièvement, comme pour sceller un pacte silencieux. Les corps se collèrent, s'unirent, se mêlèrent, s'enroulèrent, se fondirent en une seule et même intense promesse de bonheur.

Claire et Dominique s'aiment.

C'est beau les filles quand les choses sont douces,
Sans violence ni dépit j'avais failli oublier depuis le temps.
Cette nuit à côté de toi c'était comme du lait,
Comme du coton qui m'a enveloppé de nulle part.