Chapitre 7
La journée de cours est enfin terminée pour le groupe d'amis, ils sortent de l'université Pépin le Bref. Un homme se rapproche du groupe et commence à parler aux filles d'une manière très lourde. Ashlynn ne supporte pas ce type d'hommes, elle arrive à lui répondre et à la remettre à sa place. Jehan n'ose rien dire, il n'aime pas la violence, l'homme commence à insulter. Léopold est prêt à faire quelque chose, il est sportif et sait se défendre. La noiraude ne se laisse pas faire, ainsi que Zénaïde :
- Tu crois qu'on ne va rien dire abruti, lance la grise.
- De toute façon, c'est pas toi que je voulais, t'es moche.
- La répartie de maternelle, ici, rétorque Zénaïde.
Il s'en prend à la juriste en essayant de la toucher, mais elle a assez de force pour le repousser vers la poubelle. Jehan essaie d'arrêter la dispute, il déteste la bagarre, sauf que c'est impossible, Ashlynn continue de le pousser.
- Tu sais où est la place des mecs qui harcèlent les filles ? demande Ashlynn au type.
- Non.
Elle l'attrape par la veste et arrive à le mettre dans la poubelle à côté, Zénaïde rigole en voyant la scène qui se déroule devant ses yeux. Ashlynn pousse le type dans la poubelle, qui est assez grande pour contenir un être humain, il crie en tombant dedans. L'historienne éclate de rire, suivie de Jehan et Léopold en voyant la situation.
- Voilà ce qu'il faut faire si quelqu'un vous embête ! déclare Ashlynn.
Ils continuent de marcher ensemble avant de rentrer chez eux, le téléphone d'Ashlynn sonne, elle décroche :
- Allo, Tim ? Pourquoi tu m'appelles ?
- J'ai reçu des invitations de la part d'une association, on nous invite dans un restaurant de luxe en plus, ça te dit ?
Elle regarde ses amis, ils haussent les sourcils en entendant parler de restaurant luxueux. Elle met en haut parleur pour que les autres soient au courant de cette curieuse affaire, Jehan trouve ça louche.
- T'es sûr que c'est pas une arnaque, demande le brun à lunettes, inquiet.
- Non, l'association existe vraiment et elle souhaite faire venir des jeunes, ça peut être sympa, insiste Tim.
Les amis finissent par accepter, ils aiment toutes les thématiques autour de l'écologie, alors pourquoi ne pas rencontrer cette association ? Ils ne refusent pas l'invitation dans un restaurant de luxe, Tim leur explique que l'association a demandé s'il avait des amis et il a donc reçu des places en plus.
- On est déjà prêts pour cette soirée, on met des ordures dans la poubelle, rigole Ashlynn, en faisant référence au gars lourd dans la corbeille à détritus.
- Ce type aurait pu aller plus loin, heureusement qu'on s'en est débarrassé, ajoute Zénaïde.
Ils décident de rentrer chacun de leur côté après ces péripéties.
Jehan fait des recherches sur l'association, elle s'occupe des animaux abandonnés et même des plantes. Il sourit, il aime bien voir que des gens protègent l'environnement, Dieu a créé de si belles choses, ce serait dommage de les détruire. Il se concentre ensuite sur son mémoire, qu'il devrait présenter devant un jury à la fin de l'année. Jehan ne pense qu'à ça, écrire son mémoire sur le Moyen Âge, il n'entend même pas Zénaïde qui l'appelle.
- J'ai fait des pâtes au saumon, car j'ai la flemme de faire autre chose.
- Oui ça me va.
Il enregistre bien son document avant de fermer son PC, il imagine comment va se passer la soutenance de son mémoire. La grise cuisine mal mais il fait avec, il n'a pas pensé faire à manger ce soir là.
- Tu t'es informé sur l'association ? Car moi oui, dit Zénaïde.
Il répond oui, il trouve l'initiative intéressante, mais pourquoi les inviter dans un restaurant de luxe, ils ont un peu du mal à concevoir.
- On verra bien, ça ne peut pas être pire que ce qu'on a vécu, ricane l'historienne.
Le jour de l'invitation au restaurant est arrivé, tout le monde se prépare, ils sont à l'appartement de Jehan et Zénaïde. Ils essaient de s'habiller le plus classe possible, Ashlynn a mis une longue robe pailletée noire, le brun à lunettes est subjugué par sa beauté. Il a mis son costume de soirée comme d'habitude, Zénaïde va dans sa chambre et lui glisse à l'oreille en rigolant :
- Comment t'as regardé Ashlynn, j'en reviens pas, tu crushes sur elle ?
- Mais n'importe quoi Zénaïde, je ne suis amoureux de personne, j'ai autre chose à faire.
Il devient tout rouge, il n'a pas envie de parler de ça, elle lui montre sa tenue, elle a mis sa robe rouge simple. Jehan n'a pas la même réaction face à son amie, mais il la trouve quand même jolie. Léopold a sorti son meilleur costard, idem pour Tim, ils sont prêts à aller au restaurant.
- Qui conduit, demande Léopold.
- Moi, répond Ashlynn en montrant ses clefs.
Ils sont en route pour le restaurant, Jehan regarde par la fenêtre, il s'imagine dans un film où il est le protagoniste, Zénaïde envoie des messages à sa cousine, comme souvent. Ashlynn parle à son frère, qui est installé devant, ils parlent en anglais, Léopold a du mal à suivre la conversation.
- Vous ne pouvez pas parler français ? râle le blond.
- No, intervient Ashlynn.
Ils continuent pour embêter leur ami, Zénaïde rigole toute seule sur son téléphone, tout le monde se retourne vers elle, sans rien dire. Elle s'excuse puis continue d'écrire des messages en silence. Après quelques minutes de route, ils arrivent enfin devant le restaurant, il y a déjà une file d'attente, les gens sont tous bien habillés. L'entrée est éclairée par des leds blancs et du marbre, donnant un air mondain.
- Purée, ils ont de la thune pour inviter des étudiants aléatoires là-dedans, lâche la jeune femme aux cheveux gris.
Ils vont se mettre derrière la file d'attente, Tim leur donne leur invitation, il les avait bien gardés. Les amis ne s'attendaient pas à voir autant de monde, la personne qui avait vu Tim au Carrouf le remarque et vient vers eux :
- Bonsoir, vous êtes les étudiants VIP ? Venez avec moi.
Ils suivent la personne, un peu surpris, ils se sentent comme des stars de la télé, les autres invités les regardent passer avec de grands yeux.
Ils sont enfin installés dans le restaurant, à une table le plus proche possible de la scène aménagée par l'association. L'intérieur est très chic, des statues grecques en marbre sont disposées dans les côtés, le plafond est couvert de feuilles d'or. Les jeunes gens n'arrêtent pas d'observer autour d'eux, ils trouvent la décoration assez belle. Il y a quelques affiches de l'association dispersées par-ci par-là, sans gâcher le luxe du restaurant.
- Je n'ai jamais été dans ce genre d'endroit, lance Ashlynn.
- Moi si, au mariage de mon oncle, répond Jehan.
Elle le regarde d'un air surpris, Tim a faim et ne pense qu'au menu qu'ils vont recevoir. Sauf que pour cette soirée spéciale, les plats sont végétariens à cause de l'association, les ingrédients sont choisis par le restaurant.
- Je voulais de la viande, râle Zénaïde, un bon steak frites.
- Sérieux Zénaïde... souffle Léopold.
Ils fixent le menu en silence, ils se disent que ça ne peut pas être mauvais, ils ne sont pas habitués.
Un homme arrive avec sa batterie près de la scène, il fait un stand up, Tim sent que ça va être gênant. L'homme s'installe et déclare :
- Vous êtes motivés ce soir ?
Personne ne lui répond, seulement quelqu'un qui tousse, il ne dit plus rien à son tour. Des gens se murmurent à l'oreille, ils se demandent ce que cet homme prépare.
- Bon, je commence avec la première blague. Qu'est-ce qui est jaune et qui traverse les murs ?
Aucune réaction du public, il répond donc à leur place :
- Une banane magique !
Il fait quelques rythmiques sur sa batterie en faisant "badumtss", Zénaïde explose de rire pour rien, ses amis sont un peu gênés. Elle est la seule à rire dans toute la salle.
- Mais Zénaïde c'est pas drôle, chuchote le brun à lunettes.
- Hé, je rigole facilement tu sais bien, rétorque la jeune femme.
Jehan se demande bien ce que fait cet homme ici, c'est censé être une soirée écologiste mondaine. L'humoriste ajoute qu'il était le premier à être invité, mais les écologistes sont venus donc il est resté dans un coin. Le brun à lunettes trouve ça bizarre, les plats arrivent assez vite, Zénaïde a faim, ça tombe bien pour elle, pense-t-il. Des morceaux de salades et de carottes trônent dans les assiettes, Ashlynn blague en racontant que ses menus végétariens sont plus complets et jolis.
- Tu n'as pas tort... répond son frère.
Les membres de l'association vont s'installer sur la scène durant le repas, ça fait de l'animation, il y a la dame qui a donné les invitations et un homme, puis une autre femme.
- Bonsoir à tous, merci d'être venus à cette soirée écologiste ! Nous allons vous présenter ce soir un nouveau projet.
Tout le monde applaudit par politesse, même la table éloignée des jeunes. Ils sont prêts de la porte de sortie, mais face à la scène. L'homme continue de parler de son projet de comment continuer à protéger l'environnement et les humains avec. Il y a quelques années, les pays se sont unis pour réduire les effets de serre et ça a fonctionné, mais aujourd'hui, en 2042, le changement climatique devient plus important.
- Il faut sauver les animaux, répète l'homme.
Des animaux se sont acclimatés à l'environnement changeant, mais des humains sont morts au cours de ces quarante dernières années, ne pouvant plus supporter la chaleur, notamment en Iran, en Inde et dans d'autres pays plus au sud. Jehan trouve cet homme étrange, il ne parle que des animaux, alors que l'association s'occupe de l'environnement en plus.
- Tu te casses trop la tête, ajoute Ashlynn, en lui tapotant le crâne.
- Oui, tu as sûrement raison.
Toute l'assemblée attend le projet avec impatience, les gens sont tous écologistes et ont fait des efforts pour tenter de faire reculer le changement climatique dans le passé, surtout les gens d'une quarantaine d'années. Ils allument le rétroprojecteur, tout le monde attend avec impatience le projet de l'association. Les gens idéalisent ce que fait l'association écologiste et imaginent qu'elle va trouver la solution miracle. La femme met en route la vidéo, sauf que ce qui apparaît à l'écran est loin d'être le projet tant attendu. On voit le président de l'association avec des chiens, les gens dans le restaurant se regardent et se parlent à l'oreille. Un cri d'effroi envahit la salle lorsque que l'inimaginable se produit à l'écran... C'est une vidéo zoophile du président de l'association, tout le monde est choqué, Jehan a envie de vomir, à l'instar de ses amis. Zénaïde se met à crier et à balancer les tomates qui se trouvaient dans son assiette, Léopold fait de même.
- Vous êtes dégueulasses ! hurle la jeune femme aux cheveux gris.
- C'est illégal ces vidéos, ça me dégoûte, rage Ashlynn.
Le président essaie de couper la vidéo qui continue de tourner, les autres membres de l'association sont gênés, il essaie de se justifier mais les gens s'agitent de plus en plus.
- Je peux expliquer, dit-il.
- Nan espèce de monstre, crie quelqu'un.
Une famille sort en courant avec ses enfants, d'autres personnes les suivent, un gros bruit se fait entendre dans le fond de la salle, Jehan tourne la tête, il ne voit rien. Léopold se lève, il remarque que la porte des toilettes bouge, il va l'ouvrir. Tim essaie de l'arrêter, en vain, il appuie sur la poignée, des grognements se font entendre.
- C'est quoi ce bordel ?
Ca tape contre la porte, trop tard, le blond ouvre et recule, un chien enragé se jette sur lui, il roule par terre pour esquiver. L'animal court dans la salle marbrée, les personnes encore présentes sont effrayées et continuent d'accuser le président de l'association.
- Appelez la police ! crie une dame paniquée.
Un autre chien contaminé court vers des gens et les mord, ils hurlent de douleur, d'autres se cachent sous les tables.
- Je ne sais pas ce qui se passe, mais il vaut mieux s'échapper, avertit Jehan.
Le groupe d'amis part en courant, le restaurant est bientôt investi par d'autres animaux, principalement des chiens errants. Ils ont tous l'air malades, des gens sont au sol en train de crier à l'aide, ces morsures ne sont pas normales, réfléchit Léopold. Jehan trouve l'issue de secours, ils passent tous les cinq par là, avant de claquer la porte.
Ils sont dans la rue arrière, personne à l'horizon, le groupe court sans réfléchir, ils entendent des aboiements plus loin.
- Merde, ils sont aussi là, souffle Ashlynn.
Jehan se pose plein de questions, pourquoi des chiens enragés sortent de nulle part ? Léopold invite à se cacher dans une petite ruelle sombre déserte, le temps que les animaux partent. Leur flair a l'air moins développé à cause de leur maladie.
- Il faudrait demander à Mehmed, peut-être qu'il connaît la cause, il n'avait pas fait des recherches sur la rage ? questionne Léopold.
Ses amis opinent, ils restent cachés le temps que les animaux s'enfuient, ils ont cru que rien n'allait arriver, ils se sont fourvoyés. Entre la vidéo zoophile du président et les chiens errants, c'est trop, Jehan en a encore la nausée. Il espère que la police est arrivée et fouille son ordinateur, il n'a plus envie de suivre cette association.
- Cette association pue bien la merde, déclare Zénaïde.
- Je n'aurais pas dit mieux, répond Léopold.
Après avoir évité les attaques des chiens, les amis ont réussi à rentrer chez Jehan et Zénaïde. La police est enfin sur les lieux, il n'y a plus rien, les chiens ont fini par partir, ils entrent dans le restaurant, l'association est portée disparue, sauf l'ordinateur du président.
- Bizarre qu'ils aient laissé un PC là...
- Prenons-le et ramenons-le au commissariat, répond l'autre.
Il y a encore des gens au sol, ils ne sont pas morts, mais paralysés par les morsures des chiens. Ils n'arrivent même plus à parler et une matière liquide verdâtre et marron coule des plaies. Les deux policiers appellent des médecins pour venir en aide aux blessés qui agonisent au sol. Ils continuent leur enquête, ils vont dans les toilettes par hasard et trouvent un liquide putride venant de la fenêtre.
- On dirait de la pollution, c'est étrange...
- Il y avait une déchetterie près du restaurant avant, mais elle a été désaffectée. Les animaux ont été intoxiqués par les restes de détritus.
- Bien vu Sherlock, répond l'autre policier.
Jehan, Zénaïde, Ashlynn, Léopold et Tim sont dans le salon, ils discutent quand le brun à lunettes s'exclame :
- J'ai une théorie, les animaux ont attaqué car l'autre a fait des vidéos zoophiles.
- Il dégoûte ce mec, j'espère qu'il va aller en prison, répond Zénaïde.
Ashlynn pensait la même chose que Jehan, sa théorie est plausible, sauf qu'il n'arrive pas à expliquer pourquoi. Il ne sait pas que la pollution a empoisonné les animaux depuis un moment.
- C'est surnaturel, les animaux sont venus juste après la diffusion, c'est bizarre, remarque Léopold.
Les jeunes continuent de discuter, il fait nuit, Ashlynn propose à son frère de rentrer, il n'y a pas assez de place pour tout le monde dans l'appartement.
- On se revoit demain ? demande Tim.
- Ouais on sera samedi, on ira à la pêche, lance Léopold.
Les autres sont d'accord avec l'idée, ça leur changera les idées, c'est toujours sympa de faire une sortie avec ses amis. Malgré le froid, ils souhaitent aller pêcher pour s'amuser, ils ont déjà fait ça dans le passé, ils relâchaient les poissons. Jehan et Zénaïde n'ont pas de canne à pêche, le blond les prévient qu'il en a deux stock chez lui. Les deux colocataires sont rassurés, ils peuvent aller dormir tranquille, Léopold quitte enfin leur appartement.
Letizia tourne en rond dans sa maison, elle pense encore au médecin et à son problème de libido, elle ne sait pas quoi faire.
- Est-ce que j'en parle à Zénaïde, se dit-elle, peut-être qu'elle va m'aider.
Il est minuit, Zénaïde dort à cette heure-là, surtout après les péripéties qu'ils ont vécues. Elle veut lui envoyer un message et lui demander de l'aide. La blonde lui écrit juste "j'ai besoin de ton aide", sauf qu'elle supprime, ça fait trop alarmiste. Elle sait que sa cousine est toujours prête à l'aider, même si elle la taquine. Letizia réécrit le message et décide enfin de l'envoyer, Zénaïde ne le verra que le lendemain de toute façon. Elle n'ose parler de ce problème à personne, pas même à un médecin spécialisé, elle a trop honte. Avec sa cousine, la jeune femme est à l'aise et elles peuvent discuter de tout et n'importe quoi, elle a hâte de voir sa réponse.
Il fait très froid, Jehan met une doudoune avant d'aller à la pêche, le lac risque d'être gelé. Zénaïde est motivée alors ils y vont.
- Ce n'est pas une bonne idée de sortir avec ce temps, dit Jehan.
- Mais non ça va aller, c'est le matin à la fraîche, rigole son amie.
Elle voit le message de sa cousine, elle décide d'y répondre le temps que Jehan se prépare. Il neige, des enfants sont en train de faire des bonhommes de neige dans la rue sur le trottoir. Il y a quelques années, il n'y avait plus de neige dans certaines régions à cause du changement climatique, il a été réduit un peu et les flocons reviennent. Monsieur Laban expliquait que dans sa jeunesse, il ne voyait la neige qu'en montagne et pas dans les autres régions, ça a impressionné les étudiants.
- Bon on y va ? Léopold et Tim doivent nous attendre.
Ils descendent après avoir pris un sac avec des hameçons qui traînaient, ils rejoignent les deux gars qui les attendaient.
- Ce n'est pas trop tôt.
Les amis vont dans la voiture et se dirigent vers le lac de Pépinville pour leur partie de pêche.
Le lac n'est pas gelé, des gens viennent se balader malgré la neige tombante, Léopold a prévu des sièges de pêche.
- Tout est là pour votre confort !
Il fouille dans son sac et ne trouve pas ses hameçons, il jure, mais Zénaïde lui en donne. Le blond la remercie avant de continuer à déplier les chaises.
- Il y a quoi comme poisson dans ce lac, demande le brun à lunettes.
- J'en sais rien, répond Tim.
- D'ailleurs, Ashlynn n'est pas venue, remarque Jehan.
Les autres se tournent vers lui avec un air étrange sur leur visage, il ne sait pas comment réagir. Le frère de l'étudiante en droit décide de mettre fin au silence :
- Elle ne voulait tout simplement pas venir, elle faisait un compte rendu de droit ou je ne sais quoi.
- Ah d'accord, dit simplement l'étudiant en archéologie.
Zénaïde est persuadée qu'il est amoureux d'elle, elle garde ça pour elle, elle reçoit justement un message de Letizia, puis un appel. Elle s'excuse et s'éloigne un peu pour répondre :
- Ouais ? Tu as vu mon idée ?
- Oui, tu as parlé de sexologue, je devrais essayer d'en voir un. J'ai un peu peur.
- Il ne faut pas et ça pourra t'aider j'en suis sûre.
Elles continuent de discuter pendant que les gars pêchent, sa cousine lui parle du médecin et qu'elle veut encore de lui. Zénaïde lui conseille d'abandonner, ça va lui faire du mal plus qu'autre chose. La jeune femme aux cheveux gris ne veut pas qu'elle ait de problèmes.
- Zénaïde tu viens pêcher ou pas ? braille Léopold.
- Oui, oui j'arrive !
Elle salue sa cousine Letizia et lui conseille de lui envoyer des messages, elle va pêcher avec ses amis.
- Alors, ça mord ? questionne Zénaïde.
- Non rien, répond Jehan, qui commence à être frigorifié.
Un poisson saute devant eux, mais ne se laisse pas avoir par les appâts. Le groupe d'amis se sent nargué par la créature aquatique.
- On va rentrer bredouille, ça ne sert à rien.
Jehan bouge sa canne, son hameçon prend dans quelque chose, il espère trouver un poisson, il relève et pêche un crâne. Il est très surpris, le brun manque de lâcher la canne à pêche, il prend le crâne pour le regarder de plus près.
- On fait des fouilles aquatiques maintenant, rigole Jehan.
- Non attends, il n'y avait pas un gamin qui avait coulé dans le lac il y a dix ans ? lâche Tim.
L'étudiant en STAPS fixe le crâne, il a l'air petit, c'est celui d'un enfant, il décide d'appeler la police.
Au commissariat de Pépinville, les policiers enquêtent déjà sur l'association écologiste, qui s'avère verreuse et le PC du président est bourré de films et images immondes. Le téléphone sonne, une policière décroche, c'est Léopold qui appelle pour le crâne. La gardienne de la paix est très surprise, elle envoie une équipe au lac. Le blond demande des informations sur l'avancée de l'enquête sur l'association mais on ne lui répond pas. Il raccroche juste après, ils ne vont rien lui dire.
- On a pêché le crâne d'un enfant, bonjour l'ambiance, ironise Zénaïde.
- Quelle semaine, j'ai l'impression qu'on accumule les situations bizarres, souffle Jehan.
Le commissariat n'étant pas très loin, une équipe d'agents scientifiques arrive vite, ils leur posent plein de questions et prennent le crâne pour l'analyser. Ils les remercient d'avoir prévenu les autorités, ils racontent que des jeunes ramassent des crânes pour faire des collections et des musées de curiosité.
- On peut les visiter ? demande Tim.
- Oui, mais je ne sais plus où ils sont, répond un agent.
La justice va rouvrir l'affaire de l'enfant qui est décédé dans le lac, elle avait abandonné par manque de preuves et ce sont des étudiants qui en retrouvent.
- Merci de votre découverte, les recherches vont pouvoir reprendre !
Ils restent sur place, les étudiants doivent partir, ils doivent enquêter sur les lieux et le sécuriser, il y a peut-être d'autres restes. Un équipe de plongeurs de la police scientifique arrive, ils doivent aller voir directement.
- Je crois qu'on va partir hein, dit Zénaïde, qui range déjà son sac.
- On reviendra une prochaine fois, répond Jehan.
Letizia a donc pris rendez-vous chez un sexologue comme convenu avec sa cousine, elle espère que ça va l'aider. Elle arrive dans la salle d'attente du médecin, la boule au ventre, elle répète dans sa tête ce qu'elle va expliquer.
- Madame Phébus ? lance une dame en ouvrant la porte.
- Bonjour !
Elle lui fait signe d'entrer, la blonde se lève pour la suivre dans son bureau. Elle s'installe sur un petit fauteuil en face du bureau, elle regarde autour d'elle, la pièce est presque vide et pâle.
- Pourquoi venez-vous ? demande la médecin.
- Je viens pour un problème de libido, ça m'empêche de vivre et j'ai même eu des rapports avec mon médecin, enfin, on n'a pas fait grand chose, mais j'ai toujours envie de le voir, explique Letizia.
La dame note tout sur son ordinateur, le bruit du clavier stresse la jeune femme encore plus. Letizia continue de lui parler, sans s'arrêter, c'est la première fois qu'elle se livre à une autre personne que sa cousine.
- Il n'y a pas de mal à avoir une sexualité libre, mais votre cas a l'air particulier, déclare la médecin.
Elle continue d'appuyer sur les touches de manière frénétique, Letizia s'inquiète en la voyant taper aussi vite à l'ordinateur. Elle finit par lui donner un verdict très rapidement.
- Avec ce que vous m'avez dit, je pense que vous êtes nymphomane, vous vous mettez en danger, vous êtes allée avec un homme marié, faites attention à vous.
Elle n'aime pas le ton de la sexologue, mais c'est pour son bien, Letizia opine pour montrer son accord, la médecin ne lui donne pas de traitement.
- Vous reviendrez me voir pour qu'on fasse le point sur la situation, d'accord ?
- Oui ça me convient.
Elle salue la sexologue et elle quitte le bureau, elle se dit mentalement que ça va changer, elle va essayer de faire des efforts.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top