Chapitre 15
Le jour de Noël approche à grands pas, tout le monde se rend dans les magasins pour acheter divers cadeaux et pour le réveillon. La foule envahit le Carrouf en espérant trouver de quoi organiser le repas de Noël et les cadeaux pour la famille. Léopold est débordé à la caisse, il y a tellement de personnes à venir, ils achètent presque tous les rayons. Tim doit ranger en permanence les affaires, les clients affluent et mettent le bazar partout.
- C'est le bordel aujourd'hui, pourquoi ils viennent la veille du soir de Noël, soupire Tim.
- Je ne sais pas, c'est une excellente question...
Des gens achètent la dinde classique, d'autres se rabattent sur du poulet, des gamins braillent car ils veulent des jouets et les parents les menacent en disant que le père Noël ne passera pas. Ces situations ne risquent pas d'arriver chez les Lambert, Pétronille a tout préparé à l'avance, pour elle et sa famille, Noël, c'est sacré. Jehan revient exprès pour ce jour et passe du temps avec sa famille.
Zénaïde a pris rendez-vous chez un psychologue pour parler de ses problèmes, elle n'y est jamais allée avant. Il n'y a personne avant Noël, c'est l'occasion d'avoir un rendez-vous rapidement. Elle se demande comment ça va se passer, elle a peur d'en parler avec un inconnu, si ça la libère... Zénaïde y va en voiture, elle manque d'écraser un vieux qui traverse la route sans regarder, ça l'énerve, elle ne doit pas se laisser distraire. Sauf que cette personne âgée lui rappelle sa grand-mère, elle change son état d'esprit. Elle s'imagine à la place du tueur et que ce vieux aurait pu finir comme Sara, elle prend peur. La jeune femme continue sa route, elle est presque arrivée. Zénaïde finit par se garer devant un petit bâtiment où est marqué « centre médico-psychiatrique de Pépinville », où se trouve des professionnels pour la santé mentale. Elle s'apprête à sortir de sa voiture lorsqu'un démon bleu apparaît sur le siège passager.
- Ca y est, je deviens folle, pense Zénaïde.
- Tu es l'amie de Jehan ? Je suis un oni, n'aie pas peur.
Elle veut sortir, sauf que sa porte s'est verrouillée, elle se met à crier sur l'oni bleu. Il répond qu'il a bloqué ses portes, elle ne peut rien faire. Elle se trouve stupide, elle qui trouvait ça stylé quand Jehan lui parlait du pouvoir que lui avait donné le démon cornu.
- Ca suffit les blagues, j'ai un rendez-vous ! Je ne veux pas être en retard.
- Il y a le temps, je viens juste dire que je peux retrouver le tueur de ta grand-mère, s'exclame le démon.
- C'est une blague ? Vu ce que tu as fait à Jehan, ce n'est pas rassurant...
L'oni fronce les sourcils, peut-être qu'elle est courant que son ami peut devenir un oni, ou elle parle de ses rêves.
- Oh, il peut juste devenir un oni de temps en temps, rien de grave et il s'est dévergondé c'est bien !
Zénaïde finit par sortir de sa voiture, énervée par le démon bleu, ils ne sont pas aussi stylés qu'ils en ont l'air.
Elle rejoint la salle d'attente, à l'heure, le psychologue entre dans la pièce à peine qu'elle ait posé ses fesses sur la chaise. Zénaïde entre dans le bureau en silence, en murmurant un bonjour, elle pense encore à l'oni. Elle ne pensait pas en voir un réel, elle décide d'en parler au psychologue.
- Vous avez peut-être des hallucinations.
La jeune femme aux cheveux gris lui raconte la mort de sa grand-mère et comment elle se sent, c'est-à-dire mal. L'homme la regarde d'une manière étrange, elle ne se sent pas à l'aise, même si elle parle de son problème actuel. Zénaïde a l'impression qu'il se rapproche de plus en plus avec son fauteuil, ça l'inquiète. Son regard devient insistant, il lui demande son âge, elle ne répond pas. La grise n'a qu'une envie, partir.
- Je n'ai plus rien à dire.
Il se lève pour aller vers elle, il lui touche l'épaule de manière insistante, elle lui crie d'arrêter, le psychologue continue. Zénaïde le repousse plus violemment, il finit par arrêter, elle part le plus vite possible, elle se demande dans quoi elle est encore tombée. Elle quitte le centre médico-psychiatrique comme elle est entrée, elle n'a même pas pris la peine de payer. La jeune femme se dépêche de retourner dans sa voiture, l'oni réapparaît et déclare :
- Encore un connard, c'est pas possible ça... J'en vois tous les jours des gens comme ça.
- T'es encore là ? Au moins, on est d'accord sur ce point.
- Et tu n'as pas d'hallucinations, j'existe vraiment, insiste le démon à cornes.
Elle a toujours du mal à réaliser, ce démon lui propose de retrouver le tueur, elle finit par accepter. L'oni a déjà donné un pouvoir à Jehan, qui a révélé ses désirs et ses envies enfouies à cause de sa religion.
- On va dire que j'aide les gens sympas, je t'aiderai à retrouver le tueur ! s'enjoue le démon.
Jehan prépare les dernières décorations avec son frère, celui-ci lui pose des questions sur Dieu.
- Tu penses que Dieu voit tout ce qu'on fait ?
- Oui, il voit tout, il nous écoute aussi quand on a des problèmes, répond Jehan.
- Je n'ai pas l'impression qu'il m'écoute, je priais pour Lapinou et un monstre géant est venu...
Le brun à lunettes ne sait pas quoi lui dire, il croit en Dieu, il a bien vu des démons et lui-même en devenir un, le seigneur tout puissant doit bien être là. Ezéchiel n'a pas l'air de croire en Dieu comme avant, quand il était plus jeune, il voulait participer à toutes les messes. Jehan continue de rassurer son frère en disant que Dieu l'écoute quoi qu'il pense, il pose les décorations sur la table en même temps.
- Vous avez bientôt fini les garçons ? demande leur mère.
- Oui, répond Ezéchiel.
Le blond a envie de poser plein d'autres questions à son frère, ils vont dans le salon pour regarder la télévision, le plus jeune déclare :
- Tu crois que papa va dire quelque chose si un jour j'ai une copine ?
- Je ne pense pas, sauf s'il essaie de te caser avec une voisine comme les parents le font pour moi, soupire Jehan.
En parlant de la voisine, Pétronille fanfaronne qu'elle est invitée pour Noël, le brun à lunettes est interloqué, il ne pensait pas que ses parents allaient faire ça. Il ne trouve pas correct d'inviter les voisins en même temps que la famille.
Letizia commence le tournage, elle voit les quatre hommes s'avancer vers elle, elle ne sait pas ce qu'ils vont faire. Un s'allonge sur le lit, un autre lui dit de se mettre sur celui-ci, elle imagine bien la suite des événements. Elle s'exécute, elle se fait pénétrer par l'arrière sans préparation, elle crie de douleur, ça ne gêne personne sur le plateau. Letizia a l'impression que ça brûle tellement la douleur est vive, un des hommes la pénètre ensuite par le vagin et les autres par les orifices restants. Le réalisateur ne dit rien et continue d'observer la scène, la jeune femme blonde a mal, elle a envie d'arrêter, sauf qu'on lui a promis pas mal d'argent pour ce travail. Et elle en a besoin de cet argent pour payer son loyer. La préparation avant la sodomie est importante, sauf que le réalisateur n'a pas l'air au courant, ou alors il s'en fiche des actrices. Letizia se pose trop de questions, la scène lui paraît interminable, ils la pénètrent, elle entend leurs gémissements et leur souffle au-dessus d'elle. Un des hommes se retire de sa bouche, elle n'arrivait plus à respirer correctement, elle se met à pleurer à cause de la souffrance qu'elle endure. Le tournage s'arrête enfin, ils la laissent toute seule sur le lit, sans lui apporter de couverture ou la rassurer, elle ne s'est jamais senti aussi seule. Elle touche l'arrière de son corps, il y a du sang, Letizia panique. La jeune femme observe autour d'elle, tout le monde est parti de la pièce.
- Quelqu'un peut venir m'aider ?
Toujours personne, elle reste recroquevillée sur le lit en silence, elle n'a pas la force de bouger, les larmes coulent toutes seules.
Britney finit par entrer dans la salle de tournage et voit la jeune femme nue sur le lit, elle est inquiète de voir l'actrice comme ça.
- Letizia ? Tu vas bien ?
La réponse évidente est non, vu dans l'état où elle est, la brune s'approche d'elle et lui parle. Elle a du mal à comprendre pourquoi ils l'ont laissée comme ça.
- Normalement on s'occupe des actrices et...
- Et pourquoi pas là ? J'ai froid et je saigne !
Britney lui donne une couverture pour qu'elle puisse se couvrir, elle l'accompagne à l'entrée des douches et lui donne une crème.
- Je suis vraiment désolée, je n'étais pas là pendant le tournage, je m'occupe des actrices après et Gary m'a dit qu'il le ferait... explique la brune.
Letizia souhaite rentrer le plus tôt possible, elle ne pensait pas que ça allait être si violent et sans préparation, apparemment, les internautes aiment ça. La jeune actrice entre dans la douche, elle se lave tout le corps et ce, plusieurs fois, elle se sent sale. Elle se questionne à nouveau, est-ce qu'elle est capable de continuer ce métier ? On lui a promis mille euros si elle faisait trois tournage, pour elle c'est énorme, Letizia décide de faire un dernier tournage, elle espère que ce sera mieux. La jeune femme a toujours espoir que ce soit mieux, mais là, c'est trop, elle se met à pleurer sous la douche, elle a été violée.
- Je ne voulais pas, je l'ai fait pour être payée.
Elle renonce enfin à continuer, elle se sent si souillée, sa libido a chuté, mais elle est dégoûtée. Letizia a de fortes nausées, elle termine de se laver, elle prend un peignoir et part du club le plus vite possible.
Zénaïde reprend la route pour rentrer, elle voit sa cousine en peignoir dans la rue, elle ne comprend pas ce qui se passe, elle s'arrête en lui faisant signe.
- Qu'est-ce tu fais-là ?
- Longue histoire, je te raconte plus tard.
La grise comprend la gravité de la situation, elle décide de l'emmener à son appartement pour en discuter. Letizia a pris soin de prendre ses vêtements pour ne pas les laisser au club, elle n'a plus trop envie d'y retourner et elle ne sait pas si les films vont être publiés. Arrivées à l'appartement, Letizia commence à lui raconter son histoire, Zénaïde la prend au sérieux.
- C'est horrible, je te conseille d'arrêter de faire ça, ce sont des cons et si tu as besoin d'argent, on est là.
- J'ai un autre problème, ma libido est trop élevée...
Sa cousine ne sait pas quoi lui répondre, elle ne peut pas l'aider pour ça, elle essaie de trouver une solution, elle lui parle à nouveau de la sexologue.
- Elle ne m'a pas aidée, ça ne sert à rien...
- Il faut voir un autre professionnel, je ne vais pas te laisser comme ça.
Zénaïde ne sait même pas si elle est au courant pour leur grand-mère, elle ne veut même pas lui en parler pour ne pas lui faire un choc supplémentaire après son viol. L'enterrement de Sara est le lendemain, elle doit la prévenir, elle essaie déjà de trouver des solutions, Zénaïde panique un peu :
- Imagine qu'ils diffusent le film partout, c'est horrible.
- Je m'en fiche de ça pour l'instant, si je quitte l'agence, ils ne pourront plus diffuser le film comme m'a dit Britney... Je me sens souillée, c'est tout.
Elles restent toutes les deux à l'appartement pour discuter, Letizia a du mal à mettre des mots sur ce qu'elle a subi, sa cousine tente de l'aider.
- Tu pourrais porter plainte...
- Non, c'est trop risqué de s'attaquer à eux, ça m'apprendra à rejoindre un club sans réfléchir.
Zénaïde lui martèle que ce n'est pas de sa faute, elle ne pouvait pas savoir que ça allait se passer comme ça. De nombreuses boîtes pornographiques se font passer pour bonnes et sécurisées, alors que c'est le contraire.
- Même si ta libido te fait du mal, ne va jamais dans ces clubs de merde, tu peux m'en parler aussi souvent que tu le peux, je m'en fiche, rassure Zénaïde.
La blonde la remercie, elle se sent un peu mieux, sa cousine a envie de lui dire pour sa grand-mère, même si ça risque de lui faire un choc.
- Est-ce que je peux te dire quelque chose, c'est important...
- Oui vas-y.
Letizia se sent prête à encaisser n'importe quoi, elle n'est plus à ça près, pense-t-elle. Zénaïde lui explique que leur grand-mère a été tuée, les larmes coulent toutes seules sur ses joues, elle ne dit pas un mot. Les deux cousines se font un câlin pour se soutenir dans cette épreuve difficile.
- Ce n'est pas de ta faute, se disent-elle.
Jehan aide sa mère avec le repas de Noël, l'ambiance est radicalement différente chez les deux familles. Son frère a mis un bonnet de père Noël et chante dans la cuisine.
- Aide-nous au lieu de faire l'andouille, dit Jehan.
Il ne répond rien et continue de chahuter près de la table, le brun à lunettes est un peu agacé. Sa mère commence à parler de la voisine encore une fois, il a envie de quitter la cuisine.
- Maman, on peut parler d'autre chose ?
- Oui bien sûr, tu as fini de faire le dessert ?
Il commence à ranger la cuisine, il déteste laisser tout en désordre, sa mère nettoie tout derrière lui. Son père est dans le canapé à lire le journal, il vient de voir de temps en temps ce que font sa femme et ses enfants. Jehan met le dessert au réfrigérateur, il est prêt pour le repas du soir. Pétronille finit les dernières préparations, tout est prêt pour la veille de Noël, le jeune homme et son frère rejoignent leur père dans le salon. Ils regardent la chaîne catholique qui diffuse des programmes pour la naissance du Christ. Ezéchiel retourne dans sa chambre pour jouer à la console de jeu, le plus âgé reste avec son père. Ils ne se parlent pas trop, Donatien est concentré à lire le journal.
La soirée de Noël a commencé, les invités sont déjà arrivés, les grands-parents maternels de Jehan sont aussi venus pour ce moment. Les grands-parents du côté de son père n'ont pas pu venir, ils habitent trop loin. Pétronille essaie de placer Jehan et Lucette à côté, il refuse et se met à côté de sa grand-mère et son grand-père. Les deux voisins ne s'aiment pas et ils le savent, ils sont amis et encore, de simples connaissances. Leurs parents essaient de les rapprocher mais en vain, s'ils savaient ce que Jehan avait fait avec Ashlynn, ils exploseraient. Le jeune homme à lunettes a envie d'en parler à Lucette, pour mettre au clair cette histoire. Il la prend à part pour lui parler, il n'a jamais osé lui dire, mais dans ce cas, il se sent obligé. Ils vont dans la salle de bain pour parler, pour être à l'abri des oreilles trop curieuses.
- Il faut qu'on parle, on ne s'aime pas d'accord ?
- Oui, je ne comprends pas pourquoi nos parents essaient de nous caser ensemble.
Il prend une inspiration avant de lui raconter ce qu'il a fait avec la noiraude :
- Ne le dis à personne, mais j'ai eu des rapports avec une fille durant mon séjour dans un gîte, c'était incroyable.
- Pareil, personne ne sait que je suis lesbienne... avoue Lucette.
Ils ne savent pas quoi se dire de plus, leur relation est maintenant impossible, ils décident de rester amis et de garder leurs secrets. C'est très tabou dans leur famille et même très mal vu.
Ils retournent dans la salle à manger, où tout le monde s'est déjà installé, les parents sourient en les voyant revenir ensemble. Les deux jeunes gens s'installent à table et font comme si rien ne s'était passé. Ezéchiel raconte sa vie à ses grands-parents et qu'il est devenu une star depuis qu'il a arrêté un lapin géant, ils sont impressionnés. Jehan regarde son téléphone le temps de l'apéritif, il reçoit un message de Léopold, il fête Noël avec des amis et sa famille. Il a l'air de s'amuser, Ashlynn lui envoie un message aussi, elle fête Noël avec son frère, il sourit en regardant la photo. Pétronille se rapproche de lui et demande :
- Pourquoi souris-tu Jehan ?
- Euh, pour rien...
Sa mère voit la photo d'une jeune femme et d'un jeune homme, elle ne les connaît pas.
- Ce sont mes amis, répond le brun à lunettes.
Elle ne répond rien, elle repart dans la cuisine, Jehan est soulagé qu'elle ne lui ait pas posé encore plus de questions. Ashlynn continue de lui parler, son père arrive derrière lui et tonne :
- Jehan, tu ne restes pas sur ton téléphone le jour de Noël, on est en famille.
Il soupire, il n'a plus douze ans, il range son téléphone sans rien dire. Donatien n'aime pas quand ses fils lui désobéissent, même si un des deux est bien majeur.
La soirée de Noël chez Zénaïde est maussade, ils reviennent de l'enterrement de Sara, personne ne voulait vivre un enterrement le 24 décembre. Sa famille décide de fêter Noël quand même, sa grand-mère aurait été heureuse ce jour-là. Zénaïde pense à l'oni qui souhaite retrouver le tueur, elle se demande si elle n'a pas d'hallucinations, elle se dit à elle-même de revenir dans le réel. Sa mère a déjà préparé le repas, ils font le réveillon en se remémorant leurs moments avec Sara, Zénaïde se sent vide.
- C'est vraiment triste ce réveillon, dit-elle.
- Oui, mais ce n'est pas nous qui avons décidé de l'enterrement... C'est comme ça.
Si c'est comme ça, la vie pue la merde, pense très fort Zénaïde, elle espère que tout le monde entende. Elle observe son assiette puis regarde devant elle, l'oni est là, elle sursaute en le voyant, personne autour de ne réagit. La jeune femme doit être la seule à le voir, elle devient folle, elle en est persuadée.
Jehan et sa famille vont à la messe de Noël à minuit, même s'il aurait préféré aller dans son lit. Ils ont mis le petit Jésus dans la crèche pour annoncer la naissance du Christ. Ils vont à la petite église du bourg, le brun n'a pas envie de croiser Frédégonde dans le coin. Ils y vont en famille, accompagnés des voisins, ils arrivent pile à l'heure, ils ont le temps de s'asseoir avant que ça débute.
- Merci d'être venus à cette messe de Noël, déclare le prêtre.
Il continue de parler, Jehan baille, son père le réprimande, il trouve qu'il se relâche de plus en plus.
- Un peu de tenue...
- Désolé, répond l'historien.
La messe l'ennuie alors qu'avant il aimait ça, il ne comprend pas trop, il remarque Frédégonde dans l'assemblée, ça le gêne. Peut-être que s'il est avec Lucette, elle ne va pas venir l'embêter. Il a toujours peur qu'elle vienne lui faire une crasse, il n'est vraiment pas à l'aise.
- Ça va Jehan ? demande Lucette.
- Oui ne t'inquiète pas pour moi.
Les parents sont heureux de les voir interagir de la sorte, sauf qu'ils sont bien loin de s'aimer, Lucette fixe une jeune femme blonde dans l'église, elles se sourient. Jehan comprend que c'est avec cette fille que sa voisine a eu des rapports et qu'elles s'aiment.
Le lendemain est le jour des cadeaux, Ezéchiel est heureux de découvrir ses surprises, il réveille son frère. Jehan voulait dormir encore un peu, l'adolescent l'incite à venir dans le salon près du sapin.
- Tu n'es pas content d'ouvrir tes cadeaux ?
- Si, mais j'aurais préféré dormir un peu plus longtemps...
Ils descendent les escaliers pour arriver dans le salon, des cadeaux sont posés au pied du sapin, près de la crèche du petit Jésus. Leurs parents ne sont toujours pas levés, Ezéchiel fouille pour trouver ses cadeaux, le brun fait la même chose. Il trouve un emballage carré avec son nom, il se doute que ce sont des livres, ça le rend heureux. Son frère a un paquet plus fin, sûrement le nouveau jeu de foot à la mode, il ouvre le cadeau, c'est bien ce qu'il pensait.
- Trop bien, je le voulais ! Et t'as eu quoi ?
Jehan ouvre le papier cadeau, il a eu la collection de livres archéologiques qu'il voulait tant, il les montre à son frère qui est impressionné. Les livres historiques sont souvent chers.
- Ça fait beaucoup à lire !
- Ce n'est rien pour moi, du moment que c'est intéressant ! répond Jehan.
Les parents arrivent enfin dans le salon et sont heureux de voir leurs fils avec leurs cadeaux.
- Ça vous plaît les garçons ? dit Pétronille.
Ils opinent, contents de leurs surprises.
Letizia reçoit un appel du club le lendemain, ils lui disent si elle continue et qu'elle était partie comme une "sauvage". Elle réplique qu'elle va arrêter après ce qu'elle a subi, Gary ne sait pas quoi lui répondre.
- J'ai été violée et laissée comme une merde, ne croyez pas que je vais revenir, s'énerve la blonde.
- Très bien, on ne diffusera pas les vidéos, elles étaient ratées de toute manière.
Il raccroche au nez de Letizia, enfin une bonne chose de faite, elle s'est débarrassée de ça. Un poids se retire, même si elle a été souillée par ses acteurs et l'inaction du réalisateur. Elle ne peut en parler à personne d'autre que sa cousine, on risque de la critiquer car elle a fait ça. La blonde n'ose même pas en parler aux autres membres de sa famille, ils sont bienveillants mais elle ne sait pas comment ils peuvent réagir face à cette nouvelle.
Léopold propose une sortie pique-nique à ses amis avant d'aller à la faculté, ils rétorquent qu'on est en hiver et que c'est bizarre d'en faire un.
- Mais non ce n'est pas bizarre, nouveau concept. On prendra le métro pour le retour.
- Bon ok, accepte Zénaïde.
Ça lui changera les idées et c'est toujours bien de faire des activités entre amis, malgré l'hiver. Les idées de Léopold sont souvent farfelues mais ses amis finissent par accepter.
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