Chapitre 14

Letizia ne sait plus quoi faire pour sa libido, elle a tout essayé, continué la relation avec le médecin qui a divorcé de sa femme... Elle marche dans la rue sans but, elle arrive devant un sexshop, elle voit une affiche d'une fille qui fait du strip-tease. La jeune femme se demande si elle ne devrait pas faire ça, pour faire de l'argent et assouvir sa nymphomanie. Elle entre dans la boutique pour avoir des informations, un homme est à l'accueil, il lui demande ce qu'elle souhaite, la blonde montre l'affiche du doigt.

- Il faut passer par une agence, on fait juste la publicité, voici le numéro. Vous avez besoin d'autres choses ?

- Non merci ça ira.

Il lui tend une petite carte rose, elle la met dans sa poche, elle observe le sexshop, un client est en train de la regarder d'une manière bizarre. Le vendeur reste neutre et continue de regarder les comptes sur sa caisse. Letizia fixe la carte, elle décide d'appeler ce numéro le plus vite possible. Les paroles du docteur Fouquet résonnent encore dans sa tête, il a clairement dit devant tout le tribunal qu'elle était nymphomane. Si elle n'arrive pas à calmer ses pulsions, pourquoi ne pas faire ce métier ? Elle galérait à trouver un emploi à Pépinville, Letizia pense que c'est le bon plan. 

A peine rentrée chez elle, elle appelle le numéro, une voix féminine l'accueille et lui demande ce qu'elle veut :

- J'aimerais travailler dans votre club.

- Oh super, nous cherchons des gens, vous serez très bien payée pour ça et d'autres choses.

Le "d'autres choses" la fait tiquer, cependant, elle accepte, la dame au bout du fil a l'air bien sympathique. Elle lui demande de venir au club pour se présenter et avoir des informations en plus. Elle pense revoir la sexologue pour parler de cette affaire, mais elle va encore lui dire de ne pas faire ça. La blonde sait que ça ne se traite pas avec des médicaments et la seule chose à faire est d'avoir des rapports pour se soulager selon elle. Letizia accepte la demande de la dame au téléphone et décide d'aller voir le lendemain ce qui se passe dans ce fameux club.

Zénaïde est à la gare, elle va rejoindre l'hôpital, elle n'a pas prévenu sa cousine qui doit être au courant. Elle court presque dans la rue, elle manque de bousculer un homme, elle finit par arriver très vite devant le bâtiment hospitalier. Zénaïde arrive à l'accueil et demande à voir Sara Kolmel, sa grand-mère maternelle.

- Chambre 420, répond la dame de l'accueil.

Elle y va sans réfléchir, peut-être que des infirmières lui diront ce qu'elle a, elle prend l'ascenseur pour arriver plus vite au quatrième étage. Zénaïde atteint la chambre de sa grand-mère, elle est dans son lit d'hôpital, l'air fatigué.

- Ça va mamie ? L'hôpital m'a appelée.

- C'est gentil de t'être déplacée, mais il ne faut pas que tu t'arrêtes de vivre pour moi !

Malgré sa maladie, elle rigole avec sa petite-fille, elle demande :

- Tu sais où est Letizia ? Les infirmiers n'arrivent pas à la joindre.

Zénaïde n'a pas parlé à sa cousine depuis le divorce du médecin et de sa femme, elle pense qu'elle doit être chez elle. Elle parle avec Sara et évoque la raison pour laquelle elle va à l'hôpital. Les médecins l'ont vu entre-temps et lui ont dévoilé ce qu'elle a.

- J'ai un cancer Zénaïde, j'avais très mal j'ai donc appelé les urgences.

La grise ne sait pas comment réagir face à cette réponse, c'est bien trop soudain. Elle espère qu'elle guérira vite et qu'il n'est pas trop tard, même sa grand-mère n'en sait pas plus.

- C'est gentil d'être venue me voir Zénaïde, je t'en suis très reconnaissante.

Une infirmière entre dans la chambre et annonce la mauvaise nouvelle, Zénaïde est angoissée, elle le savait au fond d'elle-même. La tumeur au cerveau s'est aggravée et est passée inaperçue. La jeune femme aux cheveux gris a envie de crier et de tout casser, l'infirmière ajoute que sa survie est faible, Zénaïde manque de pleurer. Elle se dit qu'elle est en train de rêver et qu'elle va se réveiller dans le gîte et continuer de profiter de ses vacances.

- Nous allons faire notre possible, déclare l'infirmière.

Elle repart ensuite de la chambre, Zénaïde propose à sa grand-mère d'aller se balader sur la plage, elle accepte, sauf qu'elle ne sait pas quand elle peut sortir.

- On ira le plus tôt possible, j'aimerais voir la mer, dit Sara.

La vieille dame se voit déjà morte, elle la redoute, mais elle espère qu'elle sera avec Dieu, c'est tout ce qui compte. La grand-mère de Zénaïde est aussi religieuse que la famille de Jehan, sauf qu'ils ne sont pas de la même confession. Mais Sara n'a jamais forcé sa religion à ses enfants et petits enfants, elle a gardé sa piété pour elle.

Jehan, Ashlynn et Léopold sont toujours au gîte, ils ne se doutent pas que le problème est aussi grave. La noiraude est dans le petit canapé à l'étage, en train de lire un livre de droit, Léopold s'ennuie et décide d'aller lui parler, Jehan est en train de fouiller autour de la crypte.

- Tu fais quoi ? Je m'ennuie.

- Je lis un livre sur le droit pénal, c'est vide sans Zénaïde.

Le blond commence à parler de Jehan à la jeune femme, elle ne réagit pas trop, il veut en savoir plus sur ce qui s'est passé entre eux. Il la questionne à propos du baiser qu'elle a fait au jeune homme sur la bouche, elle répond :

- Comment ça un baiser ? On a fait bien plus hein, il s'est dévergondé !

Léopold manque de cracher son chocolat chaud sur elle, il ne sait pas quoi dire, il avale sa boisson puis dit :

- Ah ouais, pour ça que j'entendais un lit grincer, je ne pensais pas que c'était ça.

- T'es bête un peu non ? rigole Ashlynn.

Léopold n'imaginait pas Jehan faire ça, il est trop innocent et pur, mais comme la majorité des êtres humains, il a une libido bien fonctionnelle et il n'a pas résisté. Le jeune homme à lunettes revient des fouilles, il remarque Ashlynn et Léopold qui parlent, il ne se doute pas qu'on parle de lui.

Il raconte ce qu'il a vu dans la crypte, en grattant, il a trouvé des peintures murales et des pierres précieuses, les autres ne sont pas aussi passionnés que lui. Léopold continue de siroter son chocolat chaud, le brun déclare qu'il va prendre sa douche et qu'il reviendra parler d'archéologie plus tard. Ashlynn et l'étudiant en STAPS peuvent continuer leur conversation sans que le concerné entende ce qu'ils racontent.

- Il est vraiment passionné, c'est incroyable, dit Ashlynn.

- Il est comme ça, il rêve d'être un grand historien et archéologue.

La noiraude est toujours impressionnée par les efforts de Jehan, elle ne serait pas capable de travailler autant.

Letizia se réveille, elle regarde l'heure, huit heures, elle doit aller visiter le club. La jeune femme prend son petit déjeuner avant de se prendre sa douche puis de s'habiller.

Elle arrive devant le club, elle est hésitante. Letizia ne sait pas vraiment à quoi s'attendre, elle y va sans trop réfléchir, si ça peut lui faire de l'argent facilement et régler sa libido... La blonde pousse la porte du club, il n'y a personne, une dame arrive en entendant la porte s'ouvrir, elle est grande et brune.

- Bonjour, venez ! dit la dame.

Letizia entre avec hésitation, elle observe le décor, du rose est mis partout avec du velours sur les canapés violets, c'est presque romantique. La brune lui présente le club vide, étrange pense la jeune femme, il y a des lits disposés en plein milieu de la pièce, elle trouve ça bizarre. Il y a ensuite un minibar, toujours aussi vide que la pièce précédente, la dame commence à parler de films, Letizia commence à comprendre.

- Vous pouvez gagner beaucoup en faisant ça ! s'extasie la dame.

- En faisant quoi ?

- Bah, des films X ! Vous avez le physique parfait, vous êtes très belle, répond-t-elle.

On lui confirme enfin ce qu'elle va faire dans ce club, elle ne peut plus trop reculer, elle n'a pas envie de partir. Letizia espère que ce nouveau métier va l'aider à assouvir sa libido, elle parle de ça à la grande brune qui déclare :

- C'est encore mieux, le tournage pourra durer longtemps grâce à vous, vous serez peut-être mieux payée.

C'est la première fois que quelqu'un lui dit que sa nymphomanie est positive, elle se sent un peu mieux. Elle demande quand elle va commencer, la dame déclare :

- Vous commencerez demain, vous rencontrerez le réalisateur tout à l'heure.

En parlant du réalisateur, il arrive dans la pièce, c'est un homme assez grand, il a les cheveux roux et les yeux verts, Letizia est un peu intimidée. Il se présente, il se nomme Gary, il est franco-américain, il est métisse.

Le réalisateur lui explique ce qu'elle va faire le lendemain, il a prévu un film pas trop violent pour le début. Elle se sent prête mais elle est un peu inquiète, elle pose des questions à Gary. 

- Ça va se passer comment ?

- On te donne le script et tu fais ce qui est demandé, c'est tout.

Elle opine ne sachant pas quoi répondre, c'est plus simple que ce qu'elle pensait. 

- Tu n'as pas d'infections sexuellement transmissibles ? 

Elle répond que non, elle s'est souvent faite dépister. Gary l'emmène dans une autre salle où il y a un tournage, elle voit en direct des gens avoir des rapports. Un caméraman filme en silence, un autre réalisateur supervise de manière neutre, aucune réaction sur son visage. La femme qui se fait pénétrer crie très fort, elle fait exprès, c'est très simulé dans la pornographie et Letizia le sait bien. Elle aussi devra faire ça pour satisfaire les visiteurs des sites pour adultes. Gary explique qu'il publie les vidéos sur le site Pron, très connu à Pépinville et dans tout le pays. Le réalisateur serre la main de la jeune femme avant de partir, il la laisse devant la scène qui se déroule devant elle. Elle est hypnotisée par les mouvements des acteurs et des actrices, ça l'excite malgré elle. La brune revient vers elle et s'excuse, elle ne s'était pas présentée, elle se nomme Britney.

- Bienvenue dans notre équipe Letizia ! 

Elle sourit, elle se sent accueillie comme dans une famille.

Elle angoisse un peu pour cette nouvelle journée, elle va tourner son premier film X avec un acteur. Letizia n'a même pas obtenu son prénom, enfin surtout son pseudonyme, la jeune femme se dit qu'elle doit en trouver un. Elle prend une feuille et note des noms au hasard mais aucun ne lui convient, elle décide d'abandonner pour le moment. Letizia se prépare en imaginant ce qui va se passer, elle sent déjà son envie monter. La blonde retourne au studio, elle est un peu en avance, Gary est déjà là, il la fait entrer. 

- Prête pour le film d'aujourd'hui ?

- Oui.

Il lui ordonne d'aller se déshabiller et d'aller dans la salle de tournage, un homme est déjà présent. Il est d'origine caucasienne, assez baraqué, il est nu sur le lit, le réalisateur franco-américain revient et déclare à Letizia : 

- Nous allons pouvoir commencer le tournage. Le script est simple, tu dois le sucer puis il te baise ensuite.

Évidemment que le script est simple, il n'y a pas de scénario dans les films pornographiques. Letizia se met nue face à l'homme, elle est habituée à ça quand elle est avec des inconnus. Le caméraman blasé arrive puis commence à filmer. L'acteur prend la jeune femme blonde par les cheveux pour qu'elle lui fasse une fellation, elle est surprise. Le réalisateur aime quand ça commence comme ça, mais Letizia n'est pas habituée. Le pénis de l'homme est anormalement gros, elle ne peut le mettre en entier dans sa bouche. L'acteur appuie sur sa tête pour qu'elle enfonce son sexe encore plus, elle a l'impression d'étouffer. Elle se retire très vite, au risque de vomir, il lui éjacule sur le visage ensuite, elle ne s'y attendait pas, elle fait une grimace. L'homme la retourne pour la pénétrer, ça va trop vite pour elle, elle ne prend même pas de plaisir. 

Elle se dit qu'elle a accepté de faire ça, donc elle subit, le réalisateur a l'air d'adorer la scène qui se déroule devant lui, ça lui fera des vues sur le site Pron. Elle ne pensait pas que ce serait aussi violent, mais c'est une première pour elle, quand elle sera habituée, ça ira mieux, se rassure Letizia.

Zénaïde a pu sortir avec sa grand-mère à la plage, malgré son cancer. Elle se balade près du sable, sur l'esplanade en bois construite pour les marcheurs. Le temps est toujours doux, Zénaïde dit à sa grand-mère :

- Tu pourras venir passer Noël avec nous ?

- J'espère, ce serait bien de se retrouver en famille.

Malgré qu'elle soit juive, elle participe à Noël et c'est l'occasion pour leur famille de se retrouver et de passer un bon moment. Sa famille fait aussi la hanoukka pour leur grand-mère en même temps que Noël. Les deux femmes croisent des passants qui les saluent pendant leur balade près de la plage, elles décident d'aller acheter une gaufre chez un marchand pas loin. Zénaïde ne peut pas résister à la nourriture pendant très longtemps, Sara a envie d'une gaufre aussi, elles en achètent une chacune. La grand-mère et la petite fille continuent leur balade, elles décident d'aller marcher dans le sable.

- Le temps est agréable pour un mois de décembre, fait remarquer Sara.

- C'est vrai, répond Zénaïde.

Elles regardent le crépuscule déposer un voile orange sur le ciel, se reflétant dans la mer grise. Zénaïde pense qu'il est temps de rentrer, il va faire nuit, sa grand-mère accepte, elle la raccompagne à l'hôpital. Sur le chemin, il y a encore beaucoup de monde à déambuler, la nuit, cette plage est parfois très animée.

Sara et Zénaïde arrivent près de la sortie de la plage, il y a une foule de personnes, soudainement, un coup de feu se fait entendre, la jeune femme aux cheveux gris a très peur. Les gens paniquent et courent dans tous les sens, il y a à nouveau un coup de feu, une personne tombe au sol, puis une autre. Zénaïde et sa grand-mère tentent de fuir, mais sa grand-mère est touchée par balle, elle se met à crier de douleur.

- Mamie non !

Elle tombe inconsciente, sa petite-fille tente de la rattraper, elle espère qu'elle est juste blessée, sauf qu'elle se rend compte que la balle a atteint sa tête. Quelqu'un se jette sur le tueur pour l'arrêter, il lâche son arme, Zénaïde est désemparée.

- Aidez-moi, ma grand-mère est blessée !

Personne ne vient à la rescousse, les gens partent en courant, le tueur en profite pour s'échapper, la jeune femme est en colère. Les autres personnes sont blessées, il n'y a pas de mort pour le moment, Zénaïde tente de se relever, elle retombe aussitôt au sol.

La chaîne d'informations diffuse l'affaire de la plage, des personnes ont été blessées, dont une qui est décédée. L'identité du tueur est inconnue, malgré l'arme qu'il a laissée. Jehan et Léopold regardent la télévision, ils ont l'impression qu'il y a une explosion de crimes.

- C'est de pire en pire, je me sens submergé par tout ça, explique Léopold.

- De même, j'espère que ça va s'arrêter... et que Zénaïde n'a rien.

Ils continuent de regarder les informations et voient leur amie près de sa grand-mère blessée, ils sont choqués. La police ne sait plus quoi faire tellement il y a eu de crimes, il n'y a pas assez d'agents, le ministère de l'intérieur ne trouvait pas nécessaire de renouveler les effectifs. La ville se retrouve aux mains des criminels, ça énerve profondément Léopold, lui qui avait écrit une lettre au maire pour faire évoluer tout ça. Jehan appelle son amie, elle ne répond pas, ça l'inquiète de plus en plus.

Zénaïde se réveille dans un lit d'hôpital, elle fait un malaise, elle appelle une infirmière pour lui expliquer ce qui lui est arrivé. La jeune femme est confuse, l'infirmière lui explique qu'elle a fait un malaise et que quelqu'un a appelé les secours.

- Et ma grand-mère, où est-elle ?

La dame se crispe, elle ne sait pas si elle doit lui avouer, elle dit d'un air grave :

- Elle est décédée, impossible de la sauver, elle a été amenée à la morgue.

Zénaïde n'arrive même pas à pleurer, elle ressent de la colère, elle a envie de frapper son lit, de tout casser, la rage bout en elle. L'infirmière quitte la pièce pour la laisser seule, elle se met à hurler pour évacuer ses émotions, elle fixe ensuite le mur blanc en face d'elle. Zénaïde n'a même pas envie de prévenir ses amis, ils vont s'inquiéter encore plus de son état. La jeune femme n'allume pas la télé, ils doivent encore parler de la tuerie et du supposé tueur.

- On ne peut pas rester sans rien faire monsieur le maire, des gens ont encore été tués.

La secrétaire supplie le nouveau maire d'agir, la ville est gangrenée par des crimes de plus en plus sordides. Il décide de faire un arrêté municipal pour Pépinville, pour prévenir les gens, mais la secrétaire pense que ce ne sera pas efficace.

- Il faut toujours essayer, répond le maire.

La police ne sait plus où donner de la tête, elle ne peut plus intervenir partout et elle a encore certaines affaires à régler. Le maire encourage les gens à dire s'ils voient le tueur de la plage, il continue de se balader dans la ville. Les habitants ont très peur de se faire tuer, certains clament à l'insécurité.

Le président de la République a entendu parler de cette affaire, Pépinville devient la ville connue de la France. Quelques jours plus tard, il fait une annonce, que les effectifs de police seront enfin renforcés, ainsi que les peines contre les crimes.

- Je vous promets que Pépinville redeviendra un havre de paix !

Ashlynn éteint la télévision, elle soupire, elle regarde son frère Tim et lance :

- Ah parce que cette ville a déjà été un havre de paix ?

- En 2002 peut-être, c'était il y a longtemps.

La noiraude ajoute, en faisant un geste de la main :

- J'ai lu que Pépinville était un trou perdu en 2002 et maintenant, c'est devenu une grande ville. Plus il y a de monde, plus il y a de crimes je suppose... On va avoir du boulot.

Tim questionne sa sœur à propos du séjour qu'elle a passé avec les historiens, elle raconte que c'était bien, malgré que Zénaïde soit partie en urgence et qu'il y a eu des cannibales. Elle raconte qu'elle a eu des rapports sexuels avec Jehan, le noiraud manque de s'étouffer avec son café.

- Sérieux ? Je ne pensais pas qu'il ferait ça un jour...

Il est plus étonné par ceci que par des cannibales vivant dans une crypte.

- Et bien si, il s'est dévergondé, il en avait tellement envie, sinon au Carrouf ça va ?

Le jeune homme explique que c'est la routine, c'est bien plus calme depuis qu'il y a des agents de sécurité en plus devant l'entrée du magasin, depuis qu'un homme est entré armé.

Zénaïde est chez ses parents, elle n'a pas été à la faculté depuis une semaine, Jehan lui envoie les comptes rendus des séminaires et diverses notes pour qu'elle puisse travailler. Elle est dans sa chambre à fixer le vide, elle ne sait pas quoi faire. La jeune femme s'en veut, si elle n'avait pas été faire cette balade, sa grand-mère serait toujours là. Sa mère entre dans sa chambre et lui propose de manger, elle refuse.

- Viens manger, tu adores ce que j'ai préparé en plus.

- D'accord, ça me rend triste que mamie soit plus là, elle ne sera pas là pour Noël...

- Je sais bien... Je suis sûre que justice sera faite, dit la mère de Zénaïde.

Elle va donc manger avec ses parents, elle est fille unique, sa cousine Letizia est comme la sœur qu'elle n'a jamais eu. Le repas se fait en silence, elle ne sait pas quoi dire, elle qui raconte des blagues d'habitude. La mort de sa grand-mère Sara est injuste, elle ne méritait pas de mourir, se répète la jeune femme aux cheveux gris dans sa tête.

- Arrête de t'encombrer l'esprit avec ça, on est très en colère aussi, mais on ne peut rien y faire, tu le sais, déclare son père.

- Elle était déjà malade et un mec sorti de je ne sais où la tue, c'est n'importe quoi, on est en sécurité nulle part.

Elle s'énerve encore plus, elle manque de balancer son assiette, elle quitte la table pour aller s'enfermer dans sa chambre. Ses parents savent qu'elle était très proche de Sara, mais avec les études, elle ne la voyait pas souvent. Sa mère a une idée, et si elle allait voir un psychologue ?

Letizia doit faire un nouveau tournage, qui sera plus violent que les autres d'après le réalisateur. Elle arrive au club, Britney est là pour l'accueillir comme chaque jour, elle ne lui parle pas du film, elle trouve cela étrange.

- Gary ne m'a rien dit sur le scénario, enfin scénario, je me comprends, c'est du porno tout de même !

La blonde va dans une des salles, elle n'a jamais été dans celle-ci, le réalisateur y est déjà, il la fixe.

- Bonjour Letizia, tu es là, ça a été le premier tournage ?

Il ne lui avait même pas demandé après, il n'y a pas d'after care, elle a dû prendre ses affaires seules et aller à la douche, l'acteur est parti bien avant elle. Elle raconte que ça a été, même si dans le fond, elle a eu un peu mal. Elle se dit prête à refaire, elle aime tenter de nouvelles expériences, elle sent toujours cette excitation monter en elle. Gary lui ordonne d'aller se déshabiller, ce qu'elle fait dans les vestiaires. Elle revient sur le plateau de tournage, elle s'assoit sur le lit, sauf qu'elle ne s'attend pas à voir quatre hommes arriver dans la pièce, tous d'origine différente. Gary explique ce qu'elle va faire, la jeune femme a bien compris en voyant les hommes arriver, elle a peur, sauf qu'elle essaie de se rassurer en se disant que tout va bien se passer. Le caméraman arrive, le tournage va commencer, elle inspire pour se détendre, les hommes mettent des préservatifs, ils sont déjà en érection, Letizia trouve ça étrange. Le réalisateur donne le top départ, le tournage débute.

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