Chapitre 10

Les historiens ayant pris l'option géographie ont pu organiser leur journée Brésil, après avoir eu l'accord du professeur. Ca a été compliqué de négocier, les années précédentes, les journées à thème ont été supprimées pour cause de désordre. Mais ça fait de l'animation dans le campus, pense Justinien Laban en regardant par la fenêtre. Des étudiants installent des stands de produits brésiliens, qu'ils ont achetés au Carrouf, ils ne sont pas encore partis au Brésil. Jehan passe par là et décide de les aider, il a le temps de faire une pause des cours. Ils installent des poteaux multicolores, aux couleurs du carnaval de Rio et du drapeau brésilien. 

- C'est un peu cliché non, dit un étudiant.

- Mais non, on fait les trucs principaux du Brésil, tu vas pas représenter la tribu quelconque, personne ne connaît, faut attirer du monde pour notre journée ! éclate une autre.

L'historien continue de ranger les affaires, pendant que les deux autres se disputent, il ignore le conflit. Le jeune homme aux yeux bleus regarde deux jeunes jouer avec une fausse mygale et hurler quand un se la prend en pleine figure, ça le fait sourire. Ça annonce la bonne humeur, les professeurs ont du mal à faire cours, les étudiants observent ce qui se passe aux différents endroits du campus. Ce qui intéresse le plus Jehan, c'est l'étudiant qui fabrique son caoutchouc, en ayant de l'hévéa chez lui, il fait un atelier en direct. Le brun à lunettes lui demande comment il fait, il veut apprendre des choses.

Les vestiaires sont investis par les étudiants, ils préparent aussi un carnaval, une fille organise tout et s'écrie, en faisant virevolter sa queue de cheval :

- Tout le monde a son costume ?

- Euh, j'ai oublié, répond un gars.

- Baptiste, t'es sérieux ? C'est la journée aujourd'hui.

Les autres ne disent rien, il fera quand même le défilé, sauf que la fille n'est pas de cet avis, elle s'énerve encore plus. 

- Non mais Vanessa, ça ne sert à rien de rager, il viendra quand même, il fera le costume du sans costume, ajoute son ami.

Les autres rigolent à cette idée originale, ils ne pensaient pas qu'il dirait ça aussi vite. Vanessa n'est pas d'humeur et a peur que son idée de carnaval soit ratée et que les gens le remarquent. Les autres la rassurent, les gens ne verront rien du tout, disent-ils en cœur. 

- Bon si vous le dites, il fera le costume du sans costume alors.

Elle finit par trouver l'idée marrante, après que les autres étudiants ont lancé l'idée et qu'ils soient tous en train de rigoler. 

- On n'est pas parfait, on n'est pas des dieux, pas grave s'il y a des bourdes, les gens vont adorer de toute façon, on a eu une initiative, ajoute Baptiste.

Les géographes l'applaudissent, tel un empereur romain qui vient de finir un beau discours sur Rome et son empire glorieux. Vanessa est presque convaincue par ce qu'il vient de dire, elle a subitement changé sa pensée. 

Ézéchiel se balade seul dans la forêt, il n'a pas cours aujourd'hui, il en veut encore à sa famille pour avoir mangé Lapinou. Dieu dit qu'il ne faut pas en vouloir aux proches, c'est que son père lui répétait. Sauf qu'à ce moment-là, il s'en fiche, Lapinou était son meilleur ami. Ezéchiel continue de s'enfoncer dans la forêt sans savoir où il va, le garçon blond veut se changer les idées. Il est un peu l'inverse de son frère, plus bavard, plus caractériel et moins obéissant, c'est lui qui se fait souvent gifler par Donatien. Ezéchiel en a juste marre de se faire frapper pour rien, sans explication derrière, à part « je suis le chef de famille et tu m'obéis ». Il sort de ses pensées et s'arrête devant une petite église abandonnée, il décide de prier Dieu et de lui parler.

- Peut-être que tu t'en fiches Dieu, j'aimerais tellement que Lapinou revienne, au moins lui, il ne me frappait pas. Il a mangé mes ceintures mais il était sympa.

Seul le vent secouant les feuilles de chêne lui répond, il n'arrête pas sa prière, il croise les doigts si forts qu'il est engourdi. Ca le frustre que Dieu ne lui a jamais répondu en face ou qu'il ait eu des miracles comme les autres. Toujours du vide et Ezéchiel ne comprend pas, pourtant, on lui dit que Dieu le tout puissant est là, quelque part, à le regarder. 

Après avoir prié quelques minutes en plus, le garçon se lève et fixe le ciel bleu, le vent a écarté les nuages. Il profite du calme avant de rentrer chez lui, il sera tranquille, son père travaille et ne sera pas là à lui crier dessus s'il chahute trop. Ezéchiel s'allonge dans l'herbe pour savourer le beau temps, sauf que le sol se met à trembler si fort que ça le secoue.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Il se lève, paniqué, il part en courant dans le sens inverse, il doit prévenir quelqu'un, il prend son téléphone, pas de réseau. Le sol vrombit sous ses pieds, il manque de tomber, il essaie de se relever. 

- Mon Dieu, un séisme à Pépinville, on aura tout vu !

Il s'agrippe à l'herbe, comme si le sol allait se soulever en l'air, il sent presque les plaques de terre frotter entre elles. Le blond ne bouge plus le temps que ça se calme, il regrette sa prière, Dieu lui envoie une épreuve. Ezéchiel a l'impression d'entendre un cri étouffé au loin, ce n'est pas un cri humain, ni animal d'ailleurs. Il est persuadé d'être dans un cauchemar et qu'il va se réveiller, il touche bien l'herbe puis ses mains, c'est réel. 

- Dieu existe, alors pourquoi des monstres ? Il en a bien créé non ? se dit-il.

Un énorme bruit se fait entendre, de la terre et des petits morceaux de pierre tombent près du collégien. Il tousse en aspirant les poussières, il décide de partir au plus vite, au lieu de se poser des questions.

Dans le gymnase, les danseurs du carnaval de Rio révisent leur chorégraphie, Vanessa supervise le groupe, c'est elle qui a eu l'idée. Elle veut que tout soit parfait et que les professeurs et les autres étudiants soient époustouflés. Elle danse avec le groupe pour les accompagner. 

- Redressez-vous, vous êtes ramollo ! crie-t-elle à un groupe de gars qui dansent presque pliés.

- On a mal au dos à force de danser, mentent-ils.

Ils se remettent à danser correctement, les autres étudiants font du mieux qu'ils peuvent. La musique choisie n'est même pas brésilienne, ni la danse, ils veulent juste faire quelque chose d'amusant. Le professeur brésilien, Gonçalves, leur a dit d'éviter certains clichés, c'est mieux de faire leur propre carnaval inspiré de Rio. Il avait déjà fait une journée à thème sur le Brésil avec des jeunes et certains s'étaient peints la peau en noir pour faire une tribu amazonienne, il y a eu un énorme malaise durant toute la journée. C'est d'ailleurs une des raisons pourquoi c'est difficile d'organiser des journées avec lui, étant lui-même issu d'une ancienne tribu d'Amazonie. Monsieur Gonçalves vient d'ailleurs voir leurs danses, il les trouve très bien, ils dansent n'importe comment, il y a un charme selon lui. Certains voulaient reproduire certaines danses brésiliennes, sauf que c'était compliqué à organiser en quelques jours. 

Les stands continuent de se multiplier tels des champignons dans le campus, Jehan en a aidé certains, il est reparti à la bibliothèque universitaire, il a du travail à faire avant d'aller en cours. Il est plongé dans ses livres quand Ashlynn vient s'installer en face de lui, il ne remarque même pas. Le brun à lunettes se relève en sursaut, ce qui fait rire la jeune femme.

- Je ne voulais pas te faire peur ! Tu vas participer à la journée Brésil ?

- J'ai déjà aidé des étudiants, j'y ai participé un peu, on va dire... Et toi ? demande Jehan.

- Malheureusement non, j'ai un TD horrible de droit consti à faire, ça me fait chier... râle la noiraude en ouvrant son code civil.

Les deux étudiants restent face à face sans rien se dire, Jehan reprend sa lecture en prenant des notes pour son mémoire. Il se demande où est Zénaïde, elle doit faire une sieste à l'appartement ou jouer à la console. Elle devrait travailler plus sur son mémoire, elle fait des recherches, mais sur un autre sujet, impossible pour elle de se concentrer. Ashlynn met ses écouteurs puis lance sa playlist sur son téléphone, elle écoute du métal, Jehan jette un coup d'œil et voit une pochette d'album avec le symbole satanique dessus, il a un peu peur. La noiraude est tranquille en train d'écrire, elle a l'air habituée à écouter ça pour faire son travail. Le jeune homme lâche, pour engager la conversation :

- Tu savais que certaines musiques ne sont pas recommandées dans la religion, j'écoute surtout la bible audio.

- Ah bon ? Je suis athée tu sais haha ! J'écoute du métal satanique, mais le groupe là, ils font surtout les guignols, ils ne croient pas en Satan ou quoi. Si c'est ça qui t'inquiète...

- Non, non, du tout ! balbutie Jehan.

Cette femme l'impressionne, il ressent une sensation étrange, il n'a jamais eu ça face à Zénaïde ou devant d'autres filles. Il chasse ses pensées inutiles et se concentre à nouveau sur ses notes. 

Ezéchiel rentre en courant chez lui, essoufflé, il croit sentir ses poumons se décoller tellement il est allé vite. Sa mère est étonnée de le voir dans cet état, elle s'apprête à le bombarder de questions, il s'écrie :

- J'étais dans la forêt à me balader, j'ai prié devant une église abandonnée... Et après, il y a eu un séisme, le sol s'est mis à trembler c'était horrible !

- Qu'est-ce que tu racontes encore ? Il n'y a jamais eu de séisme à Pépinville, ce n'est pas possible... Il faudrait aller chez le médecin, tu vois des choses irréelles.

Point positif, sa mère ne va plus l'emmener chez le prêtre qui exorcise, il soupire, sauf qu'elle ne le croit pas. Le collégien n'arrête pas de répéter qu'il dit la vérité, Pétronille continue de nier, il parle face à un mur. Il se sent stupide, personne ne va le croire, si même sa mère ignore la vérité. Il va donc dans sa chambre, il prend son téléphone, qui capte enfin le réseau et envoie des messages à ses amis.

- Vous avez senti un tremblement de terre aujourd'hui ? Je suis allée me balader dans la forêt et le sol a tremblé très fort !

Des réponses ne se font pas attendre, certains ont vraiment senti un vague tremblement sous leur pied, pendant qu'ils étaient en cours de mathématiques. Enfin, des personnes comprennent ce qu'il a vécu.

Après le repas de midi, la journée Brésil bat enfin son plein, les étudiants de toutes les licences viennent voir ce qui se passe. Ils ne pensaient pas qu'autant de personnes seraient intéressées par leur idée. Celui qui a le plus de succès est le gars qui fabrique son caoutchouc avec son ami, tout le monde en veut. Certains s'imaginent déjà fabriquer des bouées avec pour les vacances d'été. Le printemps n'est même pas encore arrivé qu'ils se voient bronzer à la plage. 

- Enfin, vu le changement climatique, vous allez cramer à la plage, lâche un géographe.

Les autres s'esclaffent avant d'ajouter :

- Quel changement climatique, il fait chaud en été, c'est normal, faut attendre que la mer monte pour que ça refroidisse.

C'est au tour des géographes de hurler de rire, ils détestent entendre ce genre de bêtises, ça les fait rire tellement c'est absurde. Ils espèrent que ces étudiants sont en train de faire une mauvaise blague. Les géographes continuent de rire, ce qui provoque des questionnements chez les autres :

- On est très sérieux pourquoi ?

- Non, c'est pas possible là, la mer monte qui va tout refroidir ? Ça ne marche pas comme ça...

Vexés, ils laissent la place à d'autres étudiants, qui préfèrent observer que d'en ramener chez eux pour des ballons de plage.

A seize heures a lieu le carnaval, Vanessa avait invité d'autres étudiants à se costumer s'ils voulaient et même participer au défilé. Elle a lâché l'affaire quand elle a compris que les danseurs faisaient n'importe quoi, autant faire participer tout le monde pour plus de joie. Le défilé débute près du restaurant universitaire, des étudiantes rejoignent le cortège pour rire et sont suivies d'autres personnes. Certains professeurs viennent aussi, amusés par l'idée, c'était le but, faire de cette journée un moment de fête. On lance des confettis, l'ambiance est bon enfant, tout le monde sourit. Certains sont venus avec des costumes à plumes et les font frétiller dans tous les sens pendant qu'ils dansent. 

- C'est vraiment cool, déclare Baptiste à Vanessa, j'avais raison, tout irait bien !

- En effet, répond celle-ci.

Jehan et Ashlynn sont encore à la bibliothèque, ils ne se parlent toujours pas, concentrés dans leur travail. Elle part avant lui, elle décide de rentrer chez elle, après avoir été au carnaval. Le brun aux yeux bleus a la curieuse impression que les étagères bougent, il devrait faire une pause, il voit flou, même avec ses lunettes. Sauf que le tremblement des étagères s'intensifie, il trouve ça étrange. Un bruit sourd retentit au loin, son instinct lui ordonne de quitter la bibliothèque, comme le fait Ashlynn. Il balance son cahier dans son sac, ainsi que ses livres et part sans réfléchir. Le tremblement s'intensifie, des livres tombent au sol, faisant un vacarme, ce qui réveille les bibliothécaires. 

- Un séisme ! Partez ! hurlent les deux femmes.

Les étudiants présents paniquent, il n'y a aucune prévention pour les séismes, certains se mettent sous les tables, d'autres sortent par l'issue de secours. Chacun prend ses jambes à son cou sans réfléchir, le bruit ambiant devient insupportable. La journée sur le Brésil se voit très vite interrompue par ce séisme, arrivés dehors, Jehan et Ashlynn cherchent leurs amis, Mehmed doit sûrement être en cours.

- J'espère qu'il va réussir à sortir.

Les bâtiments bougent, ils menacent de s'écrouler, la foule part en courant vers l'extérieur du campus, ils tentent de s'éparpiller dans la ville. Un cri monstrueux se fait entendre, les tremblements s'arrêtent net. Jehan ne comprend rien à la situation, il pense qu'une bête du diable est venue. Mehmed a réussi à sortir du bâtiment, il a tellement couru qu'il n'arrive plus à parler. Les deux religieux se regardent et pensent que c'est l'antéchrist qui est là, sans se parler, ils comprennent. 

Des pas lourds font presque craquer le sol, comme si quelque chose de très lourd tombait par terre. Un lapin gigantesque fait son apparition derrière des bâtiments, un train dans la gueule. Il a des poils blancs drus, des dents pointues avec deux longues au milieu, une queue touffue blanche et des griffes, il fait exploser un immeuble en frappant avec ses mains. Le monstre prend une inspiration et lâche un cri fort, les étudiants se bouchent les oreilles, ainsi que les professeurs à côté.

- Il a changé le lapin d'Alice au pays des merveilles, ricane Baptiste, pour se rassurer.

- Mais t'es pas net toi, on risque de mourir là ! braille un étudiant.

- Appelez les secours nom de Dieu ! panique Jehan.

Un avion de chasse passe au-dessus de leur tête, il tire des missiles sur le monstre, l'armée est déjà au courant. Le lapin géant a les yeux brillants, deux lasers en sortent, ils brûlent l'avion d'un coup. L'immeuble prend feu, de la fumée et des bouts de ferraille sont projetés sur les personnes, un hélicoptère s'approche des étudiants et un homme ouvre la porte avec un mégaphone :

- Évacuez la zone immédiatement ! Trouvez refuge dans le métro de Pépinville !

Les lasers détruisent l'hélicoptère, qui écrase quelques personnes dans sa chute, avant d'exploser. Mehmed, Jehan et Ashlynn vont vers le métro sans réfléchir, la situation empire, les pas du lapin font vibrer le sol. Vanessa hurle et pleure, sa journée est gâchée, elle est énervée contre ce monstre, elle n'y croit pas. 

- C'est une blague n'est-ce pas ? Ca n'existe pas les kaijus ! C'est fictif !

- Mais bordel, faut fuir là.

Baptiste lui prend la main et ils décident à leur tour d'aller se réfugier dans le métro. Le lapin retire le train de sa gueule pour le balancer sur le sol, tuant une centaine de personnes à l'intérieur. Il se rapproche pour piétiner la gare, qui prend feu.

Les bouches du métro sont bondées, tout le monde essaie de se cacher du monstre, on l'entend crier au loin. Le sol tremble encore, il est encore loin du métro, mais la gare est réduite en fumée. Il la piétine comme si c'était une vulgaire boîte de chaussures en carton. Des familles entières se sont regroupées là, ainsi que tous les étudiants, certaines personnes vont sur les rails, les wagons ont été arrêtés. 

- Je ne pensais pas voir ça un jour, un lapin géant qui casse tout, tu te rends compte, s'étonne Ashlynn.

- On dirait un film, ajoute Mehmed.

Des bébés sont en train de hurler, leur mère n'arrive pas à les calmer, les pas du monstre se rapprochent. Jehan espère qu'il ne soit pas aussi lourd et qu'il ne détruise pas le sol du métro en marchant. Ce lapin géant lui rappelle Lapinou, il avait les poils blancs soyeux et un regard noir adorable. À l'inverse, ce monstre a un regard qui tue avec des lasers fluorescents. 

- Vous croyez que l'armée va réussir à le tuer ? demande Jehan.

- J'espère, répond Ashlynn.

L'armée a trouvé une nouvelle arme, un robot géant, capable d'affronter le lapin sans exploser. Ce robot a une longue histoire, un geek considéré fou l'avait donné à l'armée en cas de problème. Tout le monde lui riait au nez, en disant que les monstres géants ça n'existe pas, maintenant, les événements lui donnent raison. Le robot est contrôlé par plusieurs personnes, une dans chaque membre et elles doivent être parfaitement coordonnées. L'armée pensait que c'était une farce, il n'y a donc aucun entraînement, les soldats choisis vont devoir bien s'entendre pour contrôler l'engin mécanique. 

- C'est urgent, ce monstre est en train de détruire notre ville, crie le général.

Les militaires se tiennent prêts, les quatre choisis vont dans le robot, motivés d'affronter ce monstre.  Ils sont amis et ont fait l'armée ensemble, rien ne peut les arrêter, ils s'installent à l'intérieur du géant mécanique puis mettent un casque pour communiquer. Ils sont surnommés un, deux, trois et quatre. 

- Vous êtes prêts ? questionne le général.

- Oui !

Le robot est retiré de sa plateforme, ils arrivent à le faire marcher, l'espoir renaît. Les militaires sont partants pour aller en ville et tabasser ce gros lapin. D'après les plans du geek, le robot est résistant aux lasers les plus puissants, nul ne sait en quelle matière il est fait exactement. Le robot a aussi des missiles, qui se libèrent si on appuie sur un bouton, chaque personne a la possibilité de le faire. 

Après quelques mètres, le robot arrive en ville, le lapin s'arrête de détruire un immeuble pour observer qui vient l'embêter.

- On va te défoncer, sale bête, crache le militaire deux.

Le géant en fourrure blanche lui hurle dessus, le robot s'avance, prêt à lui mettre des coups. Ses yeux brillent avant de lancer deux lasers, la machine résiste aux faisceaux lumineux, même le monstre est étonné. Un des militaires appuie sur le bouton rouge, un missile sort de la main du robot géant et atterrit en plein dans la tête du lapin. Les gens dans le métro ne se rendent pas compte de ce qui se passe en haut, ils entendent de gros « boom » au-dessus de leur tête. 

Ezéchiel s'ennuie chez lui, il zappe les chaînes de télévision quand il tombe sur la chaîne d'informations.

- Bonjour à tous, informations très importantes, un lapin géant est en train de détruire une partie de Pépinville, veuillez ne pas sortir, le robot géant tente de le tuer.

- Lapinou, il est revenu !

Le blond éteint la télé et part en courant à nouveau dehors, il espère pouvoir l'arrêter, il est persuadé que c'est Lapinou qui est de retour. Il est assez loin de la ville, il prend un bus, le chauffeur refuse d'aller au centre de la ville.

- C'est dangereux, surtout pour un gamin comme toi !

- S'il vous plaît, c'est important, je sais ce que je fais, argue Ezéchiel.

- Tu es un collégien, qu'est-ce que tu vas faire contre un monstre.

Il est coincé, il faut bien qu'il trouve un moyen de retrouver le lapin, il continue d'insister, le chauffeur va bien finir par céder. L'homme reste impassible, il reste sur son avis et est très ferme. Ezéchiel abandonne, il y va à pied et tant pis si ça met du temps ou alors, s'il trouve un autre chauffeur de bus plus coopératif. 

Le robot continue de se battre, les militaires ne lâchent rien, mais le lapin géant résiste, il commence à ronger le métal du robot, la panique se fait ressentir. Il donne des coups à la bête, le métal se fait ronger petit à petit. Les missiles ne l'arrêtent pas, il a l'air résistant au feu, le général observe la scène de loin, il pense que c'est fichu, si même le robot du geek ne fait pas l'affaire... 

- Ne lâchez rien ! dit le général dans le talkie-walkie.

- Il nous bouffe, général, braille le militaire trois.

Soudain, un enfant arrive dans le centre ville, ça étonne le général, qu'est-ce qu'un gamin vient faire là ? Ezéchiel a couru de toutes ses forces pour arriver vite, il n'en peut plus et manque de tomber au sol. Il s'assoit pour prier et reprendre ses forces, les militaires dans le robot arrivent à repousser le lapin géant, qui hurle de rage. Ses yeux deviennent rouges, ainsi que ses lasers, il a l'air de devenir plus fort, pense le général. Ezéchiel se relève, il fixe le monstre géant, déterminé à agir, il se racle la gorge.

- Mais il fait quoi ce gamin, demande le militaire un.

- J'en sais rien, il est bizarre, répond le militaire deux.

Après un court instant, le collégien blond se met à crier le nom de son lapin décédé. Le monstre géant s'arrête d'attaquer le robot géant, et se tourne vers l'enfant. Le lapin se baisse et se dirige vers lui, il est devenu inoffensif, Ezéchiel lui montre sa main à plat.

- Lapinou, c'est toi ?

Le monstre opine, le garçon est heureux de le revoir, sauf qu'il est devenu un monstre qui a détruit sa ville. Les militaires profitent de ce moment de tendresse pour asséner un coup fatal au lapin, dans la nuque. 

Aucun mot ne sort de la bouche d'Ezéchiel, il est mort une deuxième fois, pour la bonne cause, la ville était en proie à la destruction. Le monstre s'écrase au sol, face au collégien, perdu, il ne sait pas quoi penser. Le général revient en hélicoptère et félicite le blond d'avoir arrêté le monstre géant. Les militaires applaudissent par le biais du robot, il perd des bouts de métal sur le sol, à force d'avoir été rongé par la bête. 

- Merci gamin, vraiment tu es le sauveur, on croirait que c'est une vaste blague !

- C'était lui... C'était Lapinou, pourquoi il est devenu si méchant... soupire Ezéchiel.

- On ne sait pas, sa colère était exagérée.

Ce Lapinou là est sorti d'ailleurs et non du jardin de la famille Lambert, le collégien aimerait avoir une explication, tout est mélangé dans sa tête. Le général lui explique que des scientifiques vont venir faire des enquêtes et qu'ils vont trouver l'origine de ce monstre. 

Tous les habitants ont pu ressortir du métro, soulagés que la menace soit morte. Jehan retrouve son frère, il est paniqué de le voir là :

- Tu n'as rien ?

- Non, j'ai arrêté Lapinou ! Il allait faire des conneries.

- Mais il est...

Son frère vient pleurer dans ses bras, Ashlynn est attendrie par la scène, Mehmed est rassuré que tout se finisse bien. La ville est en partie détruite, mais la plupart des habitations tiennent debout. La gare est totalement explosée, il faudra la reconstruire. 

- On l'a échappé belle quand même, soupire Jehan.

- C'est sûr... disent Mehmed et Ashlynn. 

Les amis décident de rentrer chez eux après l'attaque du lapin géant, des policiers se rapprochent de Jehan et son frère, ils veulent leur parler.

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