Chapitre 19 : Les protecteurs
Astalos ouvrit les yeux, il n'était plus chez Lotallia. Il était chez lui et ça l'horrifiait.
Le garçon se trouvait assit sur son bureau bien poli, plume à la main, à la moitié d'un mot en Occidentalien. Maison.
Il commença à respirer de plus en plus vite, la panique le prit, et, agrippé à sa chaise, examinait vivement sa chambre. Les cahiers sur la langue de son père et les plantes médicinales sur son bureau, la fenêtre barricadée, les bougies dans toute la pièce, stop. Sa main tremblait. Il voulut apercevoir les étoiles dans le trou d'une des planches, une douce lumière y était filtrée. Mais en s'approchant du trou il ne vit ni la nuit noire, ni les étoiles, ni les magnifiques lumières de sa cité. Il y avait un œil qui le fixait.
Atalos tomba en arrière, emportant sa chaise avec lui et resta figé, paralysé par la peur. Il avait fait l'erreur de fixer le plafond, une multitude d'yeux le regardait avec insistance. Des yeux grands ouverts qui ne dormaient jamais.
Sa respiration devint de plus en plus rapide et ses membres réussirent à l'emmener plus loin que sa porte. A ce moment là, il essaya de garder l'esprit clair, mais c'était dur...sa maison était tout le temps plongée dans le noir.
Par chance, après une déambulation qui lui glaçait encore plus le sang à mesure qu'il marchait, l'elfe trouva une porte ouverte. Celle du jardin. Astalos hésita à reculer et essayer de trouver une autre issue, mais les ombres frigorifiques de chez-lui l'effrayait trop. Alors, il alla à l'endroit interdit. Il l'adorait tellement pourtant ce jardin, avant le drame.
La porte se referma derrière lui et il savait qu'il ne la révérait jamais. Son jardin était devenu minuscule, en fait, il n'y avait plus que la tombe de sa mère.
Astalos était pris par l'angoisse, il n'arrivait plus à bouger. Pour ne pas améliorer sa situation, quelque chose remua sous la terre. Après ça, tout se passa très vite, le garçon avait du mal rester lucide. Il vit seulement un cadavre sortir d'en-dessous ses pieds, il n'y avait pas d'étoile au ciel et en bas, lui attrapant la cheville, sa mère disait :
- Pourquoi tu te caches, Astalos ? POURQUOI TU TE LAISSES ENFERMER ?
L'elfe fermait les yeux, il ne voulait plus rien voir ! Il entendait seulement la voix de sa mère devenir de plus en plus grave jusqu'à ce qu'elle devienne celle de son père.
C'est à ce moment là que ses yeux s'ouvrirent tous seul et qu'il tomba à genoux. Astalos cherchait son souffle, il ne le trouvait plus, il ne bougeait plus. Son père était derrière lui et il était impuissant.
Il sentit un coup dans son dos, ça le fit énormément souffrir. Il se rappela des autres fois, et là, il souffrit moins.
- Ta mère est morte par imprudence ! Si tu pars, tu partiras comme elle !
Le corps d'Astalos se retourna contre son gré et le garçon vit l'ombre immense de son géniteur le surpasser de plusieurs mètres. Il pensait que son cœur allait s'arrêter.
- Je te protège de la mort, Astalos. Tu n'es pas bête comme tous ceux qui sont dehors ! Tu es...
Et il le dit.
- Fragile.
Il pensait que ça allait recommencer, comme à chaque fois, mais il sentit quelque chose le réchauffer de derrière. Décidément, il était faible et aveugle.
La chaleur était douce et réconfortante, Astalos voulu s'y plonger mais le regard de son père le maintenait prisonnier. Soudain, réussissant à se reculer de quelques centimètres, il buta contre quelque chose. La chose parla à son grand soulagement. D'une voix ferme mais douce.
- Astalos, tiens bon, tu es fort. C'est bientôt fini. Quand tout sera terminé, je t'entraînerai. Tu as un potentiel caché malgré tes faiblesses. Je l'ai vu, Astalos.
L'elfe laissa le courage l'envahir, c'était si bon, c'était si fort. Il convertit sa tristesse en rage et scruta son père. Son ombre ne faisait que grandir...Non ! J'ai un pouvoir ! Pourquoi je...je ne peux donc pas lutter ?
- Tu es égoïste, tu veux me faire souffrir. Tu veux finir comme ta mère. Tu ne veux que la gloire. Tu es stupide. Tu es irresponsable. Tu es...
Il laissa à nouveau sa phrase en suspens, Astalos avait du mal à lutter. Par miracle, la belle voix revint. Il y en avait même deux. Et elles soufflèrent en même temps :
- un héros !
L'elfe cria ces paroles, il n'en entendit rien. Une lumière aveuglante couvrait tout dans sa fureur.
※
Legolas était debout, un trou en pleine épaule.
Astalos se réveilla et apercevait son corps, massif et millénaire, le protégeant. Il était enfin rentré.
Mais un miracle arrive souvent seul et même si la main semblait avoir disparue on ne sait où, Legolas était blessé et saignait. Il ne fallut pas une seconde, lorsqu'il réalisa qu'Astalos allait bien, pour qu'il se laisse tomber à terre, essoufflé.
Sur le moment, le garçon ne savait pas réellement ce qu'il se passait, son cerveau emmagasinait les informations mais il ne réagissait pas. C'est seulement lorsqu'il vit Lotallia, une hache à la main, lâcher son arme pour porter secours à Legolas, qu'il se mit debout et s'activa.
Même s'il perdait du sang, la blessure n'était pas aussi large et profonde qu'Astalos l'imaginait. Les bandages se coloraient lentement et son mentor reprenait son souffle en même temps que lui.
- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? Comment tu l'as fais partir ?
Legolas sourit, cela fit chaud au cœur à Astalos qui se dit que tout allait bien finalement.
- Ce n'est pas moi qui l'ai fait partir en fait, j'ai seulement gagné du temps. Mais, si tu veux savoir - Il chuchota - j'ai des pouvoirs maintenant.
Le garçon fronça les sourcils, il ne le prit pas au sérieux et leva les yeux au ciel. Legolas gloussa et son rire se rependit jusque dans la gorge d'Astalos. Qu'est-ce que c'est bon de rire ! Pensèrent-ils tous les deux.
- Et, c'était vous qui me rassuriez pendant ma transe ?
- Vous ? - Répéta Legolas - Mais il n'y avait que moi...
※※
Les nuages du ciel avaient été anéantis. Néanmoins, il restait encore la source de leur malheur. L'œil de la tempête, comme disait Vira'.
Elle retomba sur ses fesses, contemplant la sphère massive au creux des cieux. Elle dit tout haut comme elle a souvent l'habitude de faire :
- Ca aurait pu aller plus vite si j'avais pas partagé...Espérons qu'il ait comprit et qu'il n'ait pas pensé tomber amoureux comme tout bon imbécile ! "
L'orbe tournoyant semblait faite de chair. Elle est vivante, on peut l'abattre avec des armes, non ?
- En tout cas, j'ai besoin d'eux maintenant !
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C'est bientôt la fin de ce tome un chers amis, eh oui !
Kiss !
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