Chapitre 14 : Nous sommes sensible de nature.

Entre deux vases était posé un petit carnet ; tombant en lambeaux, aux pages éraillées et déchirées, à la couverture salie par la poussière. Astalos, posé à la va-vite sur une chaise, se demandait d'où il pouvait provenir.

Alors que son corps, à la limite de la léthargie, commençait à nouveau à se mouvoir, ses deux amis, eux, faisaient les cents pas :

- " La lothlorien...oui, mais c'est dangereux ! Surtout avec un gamin dans cet état ! Comment y aller ? Par la Moria ?  " S'exclamait Legolas, visiblement sur les nerfs.

-" Je ne sais pas, mais il faut s'en rapprocher. Peut-être trouverons nous en chemin quelqu'un avec une médecine assez puissante pour nous aider. "

Le blond hocha la tête doucement, le regard vague. Quel enfer ! Il s'assit, épuisé, et laissa son regard trainer jusqu'à Astalos. Le garçon avait les yeux fixé sur un point, Legolas n'arrivait pas à savoir quoi exactement mais il avait sa petite idée.

Soudain, Thaliūu chuchota tout bas en elfique, conscient qu'Astalos pouvait réussir à comprendre :

- " Il va falloir partir. " 

Legolas sourit, Thaliūu est naïf de croire que cela sera si facile.

- " Il ne voudra pas. Je le connais, il va en faire qu'à sa tête. " 

Thaliūu tourna toute son attention sur Legolas, un peu interloqué :

- " Mais pourquoi il voudrait s'enfuir alors qu'il est en danger de mort ?

La porte claqua. Tous deux ne bougèrent pas.

- " Va-savoir.

Et dans le silence, Legolas tourna la tête vers le siège vide d'Astalos. Plus loin, le carnet avait disparu d'entre les deux vases. L'elfe souffla juste, et ne choisit de ne plus lutter.

        *

Les nuages se multipliaient comme des lapins de tonnerre.

Lorsqu'il avait passé le porche de la petite maison de Hobbit, Astalos avait seulement serré le carnet et levé la tête au ciel pour contempler les étoiles solitaires. C'était devenu sa prière à lui, caresser de ses yeux les cieux noirs.

Il avait aussi remarqué, brièvement, qu'un cheval était attaché à un petit poteau de terre cuite. Certainement le cannasson du roux, ce doux Thaliūu. Legolas lui avait raconté, le jour où ses cheveux avaient virés au blanc, que son ami adorait les chevaux.

Un jour je l'ai surpris à faire des tresses à Calion, une jument. Je me rappellerai toujours de son visage, il était tout rouge !

Ca avait bien fait rire Astalos qui l'imaginait tout petit et ridicule. Mais, maintenant qu'il le savait grand et majestueux, ça n'avait plus le même effet. Dans tous les cas, au moment où l'elfe marchait dans la boue trouée par les sabots du cheval du roux, il en avait assez vu pour savoir que l'apparence ne fait pas tout. Tout comme celui qui se proclame héros n'est parfois qu'un vantard.

Il commençait à pleuvoir, Astalos s'empressa de trouver un passant. Mais quand vient l'ombre de l'orage, il n'y a plus que les chats errants pour contempler les éclairs.

Le ciel pleurait, le garçon aurait bien voulu accueillir ses larmes mais il était contraint d'enfoncer sa capuche sur sa tête et de baisser les yeux. Le monde est beau si on a le temps. Astalos était aussi pressé que le vent.

Pour se changer les idées il se remémora le discours de Legolas sur Thaliūu, mais il ne se souvenait que de quelques bribes parce qu'il n'avait écouté qu'à moitié. Selon lui, Thaliûu était poète et adorait écrire, mais il ne partageait ses textes à personne. Il disait qu'il voulait les chanter.

Au détour d'une allée il crut déraper et se rattrapa à une barrière en bois. Le torrent de pluie lui avait masquée un trou de Hobbit particulièrement bien loti. Il n'hésita pas et fonça y toquer.

Au bout d'un moment on ouvrit, c'était une femme aux reflets châtains. Astalos lui demanda quelque chose et elle lui indiqua un chemin du doigt. Il reparti directement, ses pas masqués sous le tintamarre de l'eau frappant le sol, la main levée en signe de merci.

Lorsqu'il arriva devant une porte rouge ornée de fleur, il retint son souffle avant de frapper contre le battant.

Quand on ouvrit, Astalos pensait qu'il allait tomber à genoux. Il était heureux, mais aussi très déçu. Déçu de lui-même.

Lotallia était en face de lui. Elle était trop surprise pour dire le moindre mot. Alors, l'elfe tendit seulement le carnet. La Hobbit le prit et, dès qu'elle réalisa ce que c'était, fondit en larme.

Astalos ne bougeait toujours pas, comme pétrifié par la honte. Il sentit une larme monter.

- Ce n'est pas moi. Je n'ai rien fait mit à part vous ramener ce carnet. Je suis un égoïste...

Il posa ses yeux sur les mains de Lotallia, et ça coula.

- Vous m'aviez demandé de le venger...

**

Thaliûu regardait son cheval par la fenêtre, soucieux de le voir se prendre la pluie.

- Arachnar, mon pauvre Arachnar...

Legolas, qui s'occupait d'affiner ses lames, eut un soupir :

- Tu en as du talent pour trouver des prénoms, toi alors !

Le rouquin marmonna, un peu pour lui-même :

- En même temps j'ai été un peu aidé.

Legolas était trop concentré sur sa tâche pour comprendre les chuchotements de Thaliûu, normalement il a l'habitude avec lui, mais là il avait du mal à se canaliser pour une chose aussi anodine.

C'est vrai que Thaliûu avait parfois plus de choses à se dire que de choses à dire aux autres. Étrange, mais vrai. C'est cette partie là de lui qui leur a parmit leur amitié.

D'un coup, un éclair zèbra le ciel. Les deux amis restèrent scotchés face à sa beauté.

Trandhuil n'aimait pas trop l'admettre, même s'il le savait, les deux elfes avaient une sensibilité commune. Pour lui, c'était une faiblesse. Pourtant Legolas n'avait jamais arrêté de s'émerveiller avec Thaliûu de toutes ces petites choses.

La porte s'ouvrit dans un fracas. Quelqu'un cria.

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BONJOUR ! FIN DE CHAPITRE LES Z'AMIS.

Petite question : à quel personnage êtes-vous le plus attachés/ vous vous identifiez ?


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