Contemplations
Un jour, alors que je marchais sur une plage,
L'âme alanguie de larmes d'un chagrin amer,
Mon regard fut attiré par un blanc nuage
Qui se dressait seul au-dessus de la Mer.
Ses frontières immaculées, sans cesse changeantes,
S'élançaient sans fin dans l'océan sélénien,
Incapables de remplir ses immenses fentes
Qui laissaient les rayons pénétrer en son sein.
Les vagues espiègles jouant avec les lumières,
Aimaient couronner leurs éphémères sommets
A l'aide de diamants et de précieuses pierres,
Avant que le vent ne trouble ces doux reflets.
La brise m'enchantait par son charmant murmure,
Se mêlant enfin aux rires fluides des flots.
Ils formaient alors une mélodie si pure
Qu'il est bien vain de la peindre avec des mots.
Je m'asseyais donc, envoûté par ce spectacle,
Mes joues salées flattées par un fier soleil,
Frappées du parfum du large et vint le miracle :
Mes sens furent envahit d'un calme sans pareil.
Cependant Éole, lassé par la tour immense,
Lança un assaut contre ce géant du ciel.
Ce dernier, polymorphe, changea d'apparence :
Détruisant ses murs, il se fit dragon de fiel.
Il provoqua alors les colères divines :
Sa langue enflammée par les feux ardent du jour,
Fut arrachée et tel les anglais à Bouvines,
Le vaincu s'enfuit vers Albion sans détour.
Maintenant presque vide, le champ de bataille
N'était plus parcouru que par quelques blancs bancs,
Comme de faibles, de fragiles fétus de paille,
Perdus dans l'immensité et blessés aux sangs.
Finalement, l'astre finissait son voyage,
Autorisant les Abymes de l'horizon
A se parer tout à la fois de rose sage,
D'argent, d'ocre, d'or ou encore de vermillon.
Je revins à moi quand brillèrent les étoiles,
Myriade d'éclats qu'attisait un frais zéphyr.
Je repartis dans le brouillard qui, tel des voiles,
Cachaient les blessures de ce pays martyr.
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