XXII - Astra Silvaria

Dallan la dévisage de deux façons très distinctes : avec les joues rosies, des toussotements pour dissimuler son émoi et des yeux fuyants mais terriblement charmés ; et avec des flammes ardentes qui dansent sur son visage plein de désir pour elle. Il faut dire qu'Astra Silvaria a tout donné pour ce soir. Une robe bustier ruisselle sur son corps. Elle n'est pas une femme avec des courbes voluptueuses, de la chair là où les hommes aiment glisser leurs mains. Elle est faite de muscles et d'os, maigre mais sculptée. Cela n'a pas l'air de déranger l'homme face à elle qui essaie par tous les moyens de ne pas l'offenser en braquant toute son attention sur ses seins piégés dans un corset vert d'eau. Il préfère détailler la traîne bleu pâle et les fleurs blanches accrochées ci et là au niveau de ses hanches. 

Et quand elle se retourne pour que la couturière ajuste sa tenue, il évite à tout prix ses épaules nues, la ligne de son dos où les ficelles du corset descendent sur ses reins, attirant l'attention sur la courbure de ses fesses mises en valeur. Elle le damnera un jour ou l'autre. Ou bien, il est déjà damné, pas par la Mort, mais pas l'héritière à la chevelure d'argent qu'elle a relevée en chignon serré.

Astra frémit en le sentant sur elle. Il n'est physiquement pas à ses côtés, assis à l'autre bout de l'étroit établissement, mais elle a l'impression qu'il l'enveloppe toute entière de son regard. Elle éprouve sa présence dans son dos, longeant ses omoplates jusqu'à ses fesses avec un peu trop d'intérêt. Malgré elle, son instinct de femme raffole de ces instants où elle l'accapare, où il pourrait se mettre à genoux devant elle, où il n'y a personne d'autres dans son esprit. Elle n'est pas habituée à ce que les hommes la désirent. Elle découvre ce sentiment, plus que délicieux. 

À sa demande, la couturière a fabriqué un accessoire destiné à recouvrir ses cheveux reconnaissables. Un voile émeraude qui s'estompe sur ses épaules et se lie à un masque de velours. Elle est prête pour la mascarade. 

Et pourtant, ni le désir de Dallan Von Umbra, ni la perspective de détruire des traîtres ne parviennent à retenir un soupir las. Aujourd'hui, plus qu'aucun autre jour, elle est fatiguée. Athusea, Muria, et maintenant Jasania, elle voyage dans l'ouest, avec un homme recherché et dangereux, et elle ne sait plus tout à fait quel rôle elle doit jouer dans ce monde. Est-elle condamnée à pourchasser les suprématistes ? Et ensuite ? Elle combattra contre les Faes qui reviendront pour Lavalon ? Ou feront-ils tous enfin la paix ? Est-il même possible d'arrêter la révolte en marche ? Elle aime le combat, le sang, la violence, les batailles lui plaisent et l'animent, mais uniquement si elles ont un but précis. Depuis la mort de sa famille et de ses sœurs d'âme, elle a perdu le sens de sa vie. Malina, que ferait-elle à sa place ? 

— Comment me trouves-tu ? s'enquiert-elle, pendant que le couturière s'éclipse pour calculer le montant de sa création. J'ai l'impression d'être un lion en jupons.

De toute évidence, elle affectionne bien plus les tenues de combat, moulantes, près du corps, que les robes, peu pratiques et superficielles.

— Une très jolie lionne, rétorque Dallan. Tu es parfaite. Dommage que cette robe finira en sang avant la fin de la nuit.

Astra lui fait signe de baisser le ton, ne voulant pas vexer la couturière. En effet, la robe ne survivra pas à la nuit.

— Répète le plan.

Elle se rapproche de lui et il lui fait de la place sur le long fauteuil. Astra jette un œil à la rue derrière eux. Jasania est une cité médiocre, ni trop riche, ni trop pauvre, sans grand intérêt commercial si ce n'est le gigantesque pont qui offre un passage sûr et spacieux entre les forêts de l'ouest et les montagnes du nord. Le soleil s'est couché. Elle se souvient être venue ici. Avec Malina. Toutes les deux, elles ont causé pas mal de dégâts, pensant libérer cet endroit de l'infection de traîtres. Mais, ils ont pullulé davantage et aujourd'hui, elle revient pour eux. Dallan se renfrogne. Encore ? paraît-il rouspéter.

— Je veux simplement m'assurer que tu connais ton rôle. Nous nous apprêtons à entrer dans un nid de suprématistes. Les personnes qui te haïssent le plus en Lavalon, puisque tu peux trahir le secret de leur Roi à tout moment. Ils te tueront s'ils te voient.

Il hausse les épaules avec un air déterminé.

— Ils ne m'attraperont pas, dans ce cas. Ne me verront pas. Si ça te fait plaisir... Donc, j'attends que tu pénètres dans le nid de serpents et je file par derrière en me faufilant tant bien que mal dans le manoir. Je fouille les pièces importantes et je vole des renseignements si j'en trouve. Documents, indices, n'importe quoi. Une fois que je suis ressorti, j'allume un feu à l'extérieur. Ton signal pour partir à ton tour.

Astra lève les yeux au plafond en poussant un long gémissement irrité.

— C'est évident que tu ne t'es jamais infiltré nulle part.

— Sans blague. Donne-moi tes conseils, ô grande maîtresse de l'espionnage. 

Elle souffle pour chasser les mauvais pressentiments qui l'assaillent. Peut-être qu'elle devrait se débrouiller. C'était son plan, avant que Dallan n'insiste pour l'aider. Elle n'a pas osé de le rabrouer et le déposer là où il ne la dérangerait pas dans ses projets. Il se sait mourant, ses jours comptés, et un pincement au cœur l'a empêché de le priver de quelques dernières aventures avant qu'elle ne soit forcée de le tuer pour anéantir le pouvoir de la Mort en lui.

À l'aube, ils ont volé jusqu'au vaste sud-ouest, à moins d'un quart d'heure d'Athusea à dos de Wyvern. Le risque de cette proximité l'excite davantage. Plus ils seront près de l'ennemi, moins ils seront aperçus. Elle a changé de cible à la dernière seconde, lorsque Barrett lui a soufflé un mot sur un regroupement de traîtres à Jasania. Formidable. Sorscha s'est posée en haut d'une colline, Astra lui a chuchoté un ordre et elle a disparu dans le vent du matin. Va à la recherche de tes semblables. Comment s'imposerait-elle mieux qu'avec la renaissance d'un escadron de bêtes ailées et cracheuses de feu ? Ils se sont par la suite avancés vers un village, ont dérobé des chevaux et ont parcouru le reste du trajet jusqu'à l'échoppe de la couturière pour qu'elle puisse assister au bal masqué du Vicomte Bardo Trevils. La journée a été longue et éreintante, parce que vide et creuse. Elle a hâte de mettre en oeuvre son plan.

— L'entrée des domestiques, les escaliers de secours qui conduisent à la cave, des arbres ou des prises pour t'aider à grimper à une fenêtre. Pas de lumière ne signifie pas forcément que la voie est libre. Fais attention. Ma diversion ne tiendra pas si tout le manoir te tombe dessus.

Dallan ne démontre aucune anxiété. Non pas qu'il ait vraiment confiance en lui ou en ses compétences d'espion, mais il refuse de la décevoir. Non, ils ne sont pas quittes. Il lui doit tellement pour le garder en vie et sain d'esprit. Elle se penche vers lui, en quête des ténèbres. Le monstre lui répond par un ronronnement.

— Que la Mort se tienne tranquille ce soir. Je lui apporterai un festin en échange.

La brume se dissipe et Dallan reprend le contrôle total de son corps. Les ténèbres apparaissent souvent quand il s'égare dans ses pensées, quand il la regarde et en oublie de résister à la pression constante de la Mort sur lui. Astra est toujours là pour le lui rappeler. 

Lorsqu'elle a payé la couturière, ils se disent au revoir. Astra ajuste correctement le voile sur ses cheveux et se dirige sans hésitation vers le manoir Trevils qui trône au milieu de la cité. Ses bottes à légers talons claquent sur les pavés. Sa traîne dissimule des demi-douzaines de couteaux à ses cuisses ; ils sont si fins et elle y est tellement accoutumée qu'elle adapte sa marche pour se donner une allure plus féline et confiante. Elle se raidit, parfaitement droite, et elle ne se présente pas à l'entrée, constatant que les invités transmettent un morceau de papier à ce petit homme trapu. Un simple contretemps.

Elle se tapit dans l'ombre et attend. Nul n'est plus patient qu'elle. Au bout d'une demi-heure, un couple déjà à moitié ivre chancelle vers le manoir. Astra ne leur permet pas de s'en approcher. Elle assomme la femme en ramassant une pierre et si son mari tente de se débattre, elle lui fracture le crâne. Tous deux écroulés, elle vérifie tout de même qu'ils portent bien l'invitation. N'est écrit sur le bout de papier qu'une phrase, rien d'autre. Tant mieux, ce n'est pas nominatif. Elle aurait dû penser à son meilleur mensonge dans ce cas-là. Satisfaite, elle leur tranche la gorge en usant de l'épée de l'homme, minutieuse pour ne pas se tacher. 

Regagnant le manoir, elle s'y présente avec l'invitation. Lavalon appartient aux Enchanteurs. Une affirmation qu'elle susurre au majordome et qui le fait sourire, l'inscription sur le papier. Elle en frissonne de dégoût. Comment peuvent-ils tous être pris par la folle de l'arrogance et du mépris ? Elle ne craint pas les Hommes ou les Faes et croit activement à la paix entre les espèces. Bien sûr, cela demeure un rêve utopique. Les complexes d'infériorité ou de supériorité noieront toujours la pureté de l'entente sous des tsunamis de dédain et de peur.

Astra emboîte le pas à plusieurs couples et se mêle très vite à la foule, ne tenant pas à attirer l'attention par l'absence d'un homme ou d'une femme à son bras. Comme elle l'avait présagé, chandeliers en verre, tapis luxueux, tapisseries de décors épiques, une dizaine de buffets et des serviteurs à ne plus pouvoir les compter cachent le véritable objectif de cette soirée. Pourquoi ne pas prévoir des génocides de masse tout en grignotant des biscuits et en buvant dans des flûtes ? Elle contient un rire nerveux et colérique. Au dehors, Dallan a dû la voir réussir son coup et se met en action. Pour un bal masqué, elle glousse aux musiciens qui n'ont apparemment pas reçus leurs invitations et aux danseurs timides qui ne participent pas à l'animation de cette nuit. Foutaises. Ils portent des masques pour fuir avec aisance s'ils sont dénoncés ou si les gendarmes se doutent de quelque chose ; bien qu'elle se lamente en songeant que les autorités seront bientôt tous sous leur coupe, ainsi que le reste du royaume. Elle attrape un alcool au hasard, décidée à jouer le jeu le temps que son compagnon agisse, mais ayant besoin d'un remontant pour se distraire. 

Il s'écoule une quarantaine de minutes. La guerrière analyse, prend des notes mentales et tire des conclusions. Elle n'est pas surprise par l'apparition de quelques-uns, mais bouillonne de l'intérieur au physique identifiable d'autres. Elle ne repère pas le fameux Vicomte Trevils, dont elle ne sait pas grand-chose. Elle s'écarte des immenses fenêtres pour le bien de ses observations, tournoie tel un rapace sur ses proies, sans prendre part à la moindre conversation. Picorant dans les plateaux en guise de couverture, elle tend l'oreille, s'assurant ainsi que Barrett visait juste. Des suggestions de tueries fusent dans tous les sens, mais, avant tout, Dallan Von Umbra valse au cœur de toutes les interrogations et alourdit toutes les inquiétudes. Par chance, elle est entraînée et ravale chacun de ses sourires victorieux.

— Bons dieux, je ne me rappelle pas d'avoir déjà rencontré une dame avec autant de...

L'homme derrière elle ne termine pas sa phrase. Astra le jauge de la tête aux pieds, déjà contrariée. De muscles. C'est vrai qu'elle ne passe pas inaperçue. Non pas qu'elle rivalise avec les hommes en la matière, mais les femmes, humaines ou Enchanteresses, ont l'habitude de s'affiner autant que possible ou sont trop grasses pour qu'une musculature se distingue. Elle étire un sourire poli et réplique :

— J'ai tout misé sur la robe.

— Elle est splendide, ne vous méprenez pas, vous l'êtes aussi.

Quel charmeur. Ses dents grincent les unes contre les autres. Sans lui donner l'impression de le chasser, elle recule vers la fenêtre, d'où elle percevra le signal de Dallan. L'homme la suit sur ces quelques pas.

— Vous n'avez pas de cavalière ? demande-t-elle.

Mais, elle connaît la réponse. Soit il a semé son épouse pour flirter, soit il s'agit d'un célibataire en chaleur, résolu à repartir avec une dame à son bras.

— Eh bien, je suis plutôt bel homme, mais, non, aucune femme à mon bras. Sauf si vous insistez pour revendiquer cette place.

Elle lui aurait enfoncé son pied entre les jambes si Astra n'avait pas inspiré longuement pour se calmer. Elle lâche le plus ridicule des rires et saisit son bras, puisqu'il lui propose bel et bien. Néanmoins, il ne l'amène pas au centre de la salle, ni où que ce soit d'autre, simplement heureux de combler l'espace entre eux. Très rapidement, elle remarque que les convives discutent entre eux et elle se demande si leur regroupement aboutira à un discours de leurs chefs potentiellement présents ce soir ou s'ils se réunissent uniquement pour partager leurs idées, de la sorte. 

— Alors, Seigneur sans cavalière, la cause vous importe-t-elle réellement ou êtes-vous venu pour conquérir le corps d'une belle femme ?

Son visage tourne au cramoisi, non pas d'embarras mais de frustration. Elle s'efforce de l'identifier, peut-être qu'elle l'a observé auparavant, mais ses mèches cendrées et sa peau brune ne lui évoquent rien.

— Oh je crains de vous avoir fait une mauvaise impression. Il n'est pas faux d'affirmer que je me laisse distraire facilement et j'ai tendance à traîner ci et là au lieu de me focaliser sur l'essentiel, mais cette cause m'importe autant qu'à vous.

Il s'enfonce dans un monologue de trois minutes, exactement, sur son dévouement pour la cause suprématiste. Astra comprend pourquoi. Il la soupçonne d'être cruciale pour le mouvement. Une dame, musclée, sans cavalier, à l'écart ; elle se détache des autres par sa seule apparence et il ne veut surtout pas lui déplaire. Quel idiot.

— Le Vicomte Trevils m'a confié certains de ses projets.

Elle le coupe pour qu'il cesse de déblatérer ses bêtises et il l'écoute avec précaution, le front transpirant.

— Je ne vous les partagerai pas, évidemment, inutile de poser des questions. J'adorerais entendre vos propositions. 

— Pour...?

— Pour la cause, bon sang. Concentrez-vous.

Son ton autoritaire, semblable à un coup de fouet, tétanise le pauvre homme qui acquiesce avec empressement.

— Oui, vous avez raison. Des propositions... Tout d'abord, je propose de traquer Von Umbra et sa complice. 

— Tout le monde ne parle que de ça, tranche-t-elle. 

— Hum, je... Oui, mais les recherches ont été infructueuses. Nous avons besoin de frapper fort contre le Roi banni. Il semblerait que ce scélérat s'acharne contre la cause. L'Usurpateur, pardonnez-moi pour cette hérésie, saute de bouche en bouche. L'ouest a commencé avec ce surnom et il se répand dans les trois autres régions... L'héritière Silvaria pose un problème de taille. Elle s'est alliée avec ce Roi banni et elle peut à tout instant réclamer son trône. Enterrons-la au plus tôt et le trône restera entre nos mains.

— Appréciez-vous Rehan ? 

La question prend cet homme de court. Il balbutie et choisit finalement d'opiner du chef, sincère.

— Ne nous mentons pas. Nous nous imaginions tous sur le trône. Moi plus que d'autres, j'en suis sûr. Mais, Rehan s'est dépêché de bondir sur une occasion en or. Il a ri au nez de cette teigne de Silvaria et après son piège à Nouria, et son piège contre Von Umbra, il méritait bien de poser son derrière sur ce foutu trône. Qu'importe. Nous gouvernons tous, de toute façon. 

Astra flaire un changement dans son ton. Cela fait naître une violente sensation de malaise dans son estomac.

— Qui êtes-vous ? Votre ambition est criarde.

L'homme ricane en vidant sa coupe.

— Vous connaissez mon nom. Voyez-vous, ajoute-t-il en reprenant son discours, les ignorants qui nous persécutent sont convaincus que nous formons un groupe d'idiots désorganisés et décousus. Rien qui ne perdurera dans le temps. C'est là que nous avons trompé beaucoup de monde. Nous sommes organisés. Nous avons scindé nos membres en plusieurs districts supervisés par un ou plusieurs chef de secteur et Rehan en était un, avant de monter sur le trône. Cependant, nous nous sommes promptement mis d'accord sur la signification de la couronne sur sa tête. Il ne dispose pas d'un pouvoir supérieur et obéit toujours à nos règles. Considérez que tous les chefs de secteur règnent par la voix de Rehan. 

Elle est censée le savoir, puisqu'elle est là. Astra entame un repli stratégique, résolue à se trouver un autre partenaire de conversation ou de prétexter un besoin d'air, mais elle ne peut même pas ouvrir la bouche. La foudroyant d'une douleur étouffante, une lame plonge profondément dans son abdomen et l'homme se courbe au-dessus d'elle, la rattrapant fermement pour qu'elle ne s'effondre pas.

— Vous connaissez mon nom, puisque je possède ce manoir. Je suis un chef de secteur, sale garce ignorante, et j'ai convié trois cent trente-trois alliés ce soir. Mon majordome en a listé un de moins et mon cher ami Presto manque à l'appel. Je suppose que vous vous êtes occupé de lui et de son épouse. Ceci...

Trevils fait pivoter la lame dans sa chair.

— ...est un premier châtiment. Nos chemins se croisent enfin...

Il empoigne son voile et tire sauvagement, emportant le masque avec. Ses mèches d'argent s'écoulent sur ses tempes en sueur. Il appuie tellement sur le couteau que ses doigts s'insinuent dans sa blessure. Il lui videra les tripes sur le tapis si elle ne réagit pas. 

— Ravi de vous rencontrer officiellement, Astra Silvaria. Il est temps que nous nous chargions de ce vilain problème que vous êtes. L'épine dans mon pied.

Toutes les discussions s'éteignent et des centaines de paires d'yeux se braquent dans sa direction. Les traîtres la jugent probablement fichues, coincée là, comme morte, mais Astra se moque d'eux. Son rire mauvais s'élève dans le manoir silencieux. Le majordome apparaît derrière son maître, furieux. Ils aimaient bien ce Presto. Quel dommage. Elle continue de s'esclaffer et Trevils l'imite. Ils ressemblent à deux fous, mais elle est la seule des deux, la seule d'entre tous qui survivra à cette nuit. Parce qu'elle n'autorisera aucune autre fin. Le Vicomte ôte lentement la lame de son ventre et elle lâche un soupir meurtri, puis contracte la mâchoire quand il la renfonce. 

— Crève. 

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