Cette histoire n'est pas la mienne, et je suis loin d'être la meilleure personne pour la raconter. Je vais quand même le faire, parce que ça a probablement eu des vertus thérapeutiques de l'écrire. Les personnages de l'histoire peuvent m'être totalement familiers, c'est moi qui les ai créées, mais aussi totalement étrangers. Je ne les connais pas. Ils vivent dans une ville que je ne connais pas, à une époque que je n'ai pas connue, dans une situation sociale qui n'est pas la mienne. Alors autant dire que pour écrire quelque chose de réaliste, c'est perdu. J'habite dans une bourgade de vingt-mille âmes dans le centre de la France, je suis comme beaucoup ici née dans les années deux-milles, où les prouesses technologiques arrivaient. Je ne suis pas vraiment fille de prolétaires, mais plus de fonctionnaires – ou peut-être que si, justement, mais désolée Karl Marx, on va éviter de classer les gens dans des cases (même si putain le Capital, c'est du lourd). C'est juste que la misère, ça m'est pas familier. Après tout, on pourrait dire que c'est surmontable, ce fossé. On n'a que vingt ans de différence, on habite dans le même pays, certes à sept cent kilomètres, ce n'est pas si différent, mais ce n'est pas si simple que ça. Parfois, vous allez peut-être remarquer des situations clichées, surtout sur les catégorisations sociales. J'ai essayé de les démonter, mais vous n'allez peut-être pas les ressentir comme je l'entends.

Ce que vous allez lire est une tentative. Une tentative pour apprendre mais surtout pour me rassurer.