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Son sang se glaça. Pétrifiée, elle le regardait, confuse etdésemparée. Non, il ne pouvait pas l'avoir vu ! Il ne remarquaitpourtant jamais rien chez elle ! Une fois même, elle s'était teintles cheveux en blond platine et se les était lissés, elle quid'ordinaire avait des cheveux sombres et bouclés. Même après unesemaine, il n'avait rien remarqué. Ou peut-être que cela ne luiimportait pas, sa couleur de cheveux ?
Il la regardait sans émotions. Rien. Le regard vide. Tellementvide qu'elle aurait préféré tout sauf ça. Elle aurait préférétout sauf être là, maintenant, le visage ensanglanté, le corpscouvert de bleus et la morve qui glissait le long de son menton, enface de celui qu'elle appelait autrefois son "âme soeur".Oui, elle aurait préféré tout sauf ça. Elle aurait même préféréêtre morte. Mais elle ne s'autorisait pas ce genre de penséessombres, car il en tenait de la survie de son enfant. Si ellebaissait les bras, elle mourrait, et son enfant avec. Or, le foetusse développant dans son ventre était la chose la plus importante aumonde à ses yeux. Et jamais, au grand jamais, elle le laisserait neserrait-ce que poser ses mains répugnantes sur son enfant.
Alors, avec tout son courage accumulé par l'espoir d'une viemeilleure, elle lui répondit d'une voix qui se voulait forte etassurée :
« Moi ? Non ! »
Il y eu un moment de vide. Elle se sentit déglutir avecdifficulté. Non, elle n'avait jamais su mentir correctement. Etmaintenant elle en payait le prix. Et maintenant elle se retrouvaitlà, avec lui, à subir dans une attente insupportable le regard decet homme effrayant , qui lui pesait lourd sur ses épaules déjàfrêles de tout ces malheurs et de toute ces responsabilités. Elleretenait son souffle, attendant que quelque chose se passe, qu'ilréagisse, qu'il parle qu'il-
« Et tu me ment en plus ? »
Ca y est, tout son courage se dégonflait aussi vite qu'il étaitarrivé. Elle sentit ses mains trembler d'une manièreincontrôlable,son coeur battre plus fort qu'il ne le devrait dans uncorps humain, et elle sentit une goutte de sueur qui descendait lelong de son échine, tandis qu'elle lui répondait du mieux qu'ellepouvait avec sa voix tremblante de peur :
« Quoi ? Haha, non, non, j-je ne mens pas..!"
Elle riait nerveusement, gesticulant d'une manière pathétique,cherchant un moyen d'éviter cette situation qu'elle savait allaitmal, très mal finir si elle n'agissait pas rapidement
Il se leva et s'approcha d'elle. Son ombre menaçante l'entourait,la resserrait dans un étau qui lui donnait l'impression que sa cagethoracique allait exploser à tout moments. Elle sentit son eau decologne, si familière mais si étrangère à la fois, tandis qui luiprenait ses mains avec délicatesse et attention. Il la regarda d'unair doux et bienveillant, se pencha vers son oreille et lui murmura :
"Tu sais que tu peux tout me dire, n'est-ce pas, ma chérie?"
Soudainement, elle sut qu'elle avait perdu.
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