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Les battements de son coeur augmentèrent à la vue des deux petites barres sur l'objet qu'elle tenait dans sa main tremblante, recroquevillée sur les toilettes de sa salle de bain.
Positif.
Elle caressa son ventre avec une joie mêlée de crainte, comme un enfant découvrant son nouveau jouet et ayant peur de le casser. Elle découvrait une joie nouvelle, la joie si excitante de porter la vie dans ses entrailles,et à présent dans son coeur. Elle se mit à rêver d'une vie meilleure, d'une vie où on l'aimait, et qu'il, découvrant qu'elle portait son enfant, tombait dans ses bras, accueillant la nouvelle avec la joie d'un père aimant, d'un mari et d'un homme aimant.
Elle se vit elle, lui et son enfant se tenant tout les trois la main, heureux. Ils iraient tous ensembles se promener dans les rues le dimanche.Ils s'achèteraient une glace, elle vanille, lui chocolat. Elle aiderait son enfant à faire ses devoirs, viendrait le chercher à l'école, lui raconterait des histoires le soir quand, effrayé, il dirait qu'il y a un monstre son son lit. Ils seraient, tout trois, enfin la famille parfaite dont elle avait toujours rêvée. Son enfant, elle, et lui. Heureux.
Mais il ne l'aime pas.
Non, il ne l'aime pas.Elle le sait, elle le voit à la manière froide qu'il a à la regarder, sa manière doucereuse si effrayante de l'appeler, et même de manière si désinvolte mais presque sadique de s'excuser. Il l'a manipulée, enfermée, modelée et détruite de façon à ce qu'elle ne soit son esclave, qu'un pantin avec qui il pourrait jouer et briser dans sa main. Et c'est à la vue de ces deux barres significatives qu'elle s'en rendit compte. Car, qui aurait peur d'annoncer sa grossesse ? Non, pas cette peur excitée et joyeuse de se savoir porteur d'une grande et belle nouvelle, La Peur, avec un grand P, celle qui prends les entrailles, qui paralyse jusqu'au moindre de tes mouvements, qui te glace le sang et qui accélère ton rythme cardiaque à une vitesse difficilement supportable, celle où tu as l'impression de te liquéfier sur place.
La peur qu'il la tue à cette nouvelle.
Alors vint, du fin fond de son esprit une décision qu'elle avait mise de côté depuis la douloureuse déception créée par sa mère après leur altercation un mois plus tôt. Une idée tout d'abord petite, celle qui te murmure à l'oreille quand tu ne t'y attends pas. Puis celle qui grandit dans une obsession intense, et où tu te met à fantasmer sa réalisation.
Résignée,mais toutefois déterminée, elle pris cette douloureuse décision.Non pas douloureuse psychologiquement, mais surtout effrayamment cruelle pour elle.
Mais pour la survie de son enfant, son cher et doux chérubin n'ayant même pas encore vu le monde, et se devait de partir, de fuir, de disparaître sans un remord, sans un regard en arrière.
Mais comment fuir cet enfer sur terre ?
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