Quand je me réveille, Tess est déjà levée. Tant mieux. Toujours endormie, j'enfile un long gilet gris en laine par-dessus ma chemise de nuit. Père mange déjà et m'invite à le rejoindre. Je m'assois en face de lui et me sers du pain à la banane bien chaud et étale du beurre dessus. Au bout de quelques secondes, Père prend la parole :
– Cate, je m'en veux de te poser cette question mais elle me trotte dans la tête depuis un moment : Est-ce que tu vas te marier un jour, maintenant que tout est fini ?
Sa question me prend de court. Je ne sais pas quoi lui répondre. Si je lui réponds que oui, Tess et Vi vont me mitrailler de questions. Mais si je réponds non, Père va me passer un savon. Je réfléchis encore un peu et lui réponds.
– Je ne sais pas. Je n'ai pas envie de me marier juste pour la forme.
Père acquiesce et retourne à son café. Je me demande si je n'ai pas bien répondu jusqu'à ce qu'il déclare :
– Je respecterai ton choix. Quoi qu'il arrive.
Je finis de manger ma brioche tout en réfléchissant. Si Finn ne me demande pas en mariage, qu'est-ce que je ferai ? Je n'en ai aucune idée et cela m'effraie. Pour me changer les idées, je décide de rendre visite à Rilla et Mei, qui sont toujours au couvent. Sur le chemin, je croise Elena et le nouveau gouvernement. Je la salue d'un signe de tête et elle me sourit. Notre relation s'est grandement améliorée. Au couvent, je trouve Rilla et Mei en train de discuter. Me voyant arriver, Rilla se lève et m'embrasse. Mei la suit et m'offre un grand sourire. Sans attendre, Rilla me pose 6 questions à la fois :
– Coucou ! Ça va ? Alors on vient avec toi ? Oh là là, faut que tu me dises combien de jours tu restes !
– Doucement, Rilla ! lui répondit-je en riant. Je vais bien, et oui, vous venez avec moi ! Nous arrivons lundi soir et nous repartons samedi.
Mei sauta de joie et se mis à danser avec Rilla. Elle m'invite à la rejoindre et je ne résiste pas longtemps. Nous dansons ensemble pendant plusieurs minutes avant de nous laisser tomber sur le divan violet. Je reprends lentement mon souffle. Ces moments de bonheur m'avaient manqué. Prise d'une impulsion soudaine, je me lève et les enlace. D'abord surprises, elles me serrent à leur tour. Nous restons ainsi un long moment jusqu'à ce que j'annonce que je dois y aller. Nous nous embrassons une dernière fois avant de leur rappeler l'heure à laquelle on pars demain matin.
Lorsque je sors dans la rue, une odeur de pâtisserie flotte dans la rue. En effet une boulangerie vient d'ouvrir en face du couvent. En entrant dans la boutique, l'odeur est encore plus forte. Cédant à la tentation, j'achète quelques beignets aux fruits rouges pour Tess, Vi et moi. Je suis certaine qu'elle va les adorer.