Chapitre 2
Quand je rentre avec Tess, Père est assis dans le divan, en train de lire un vieux livre corné. Il se lève en nous voyant arriver et nous annonce :
– J'ai enfin le programme de la semaine ! Nous arrivons lundi soir, le mardi après-midi, nous pouvons passer à la librairie Belastra car Marianne a insisté et juste après, c'est Mrs Ishida qui a insisté pour que participiez à son thé.
Je soupire bruyamment. Moi qui pensais me reposer ! Décidément, le monde veut que je tombe d'épuisement. Mais Père poursuit :
– Le mercredi nous sommes invités par les McLeod et jeudi nous sommes conviés au gala de Mrs Caera. Nous rentrons samedi et vendredi soir, j'ai prévu d'organiser un dîner avec les Belastra, Mrs Ishida, sa fille, sa belle fille et les McLeod.
Eh bien ! C'est pire que je le craignais : en plus de Finn, j'allais devoir être confrontée à Paul ! Tess dut sentir mon incrédulité car elle déclara :
– Cate, tu viens m'aider à faire un exercice s'il te plaît ?
Je vis dans son regard qu'il n'y avait pas d'exercice mais je la suivit. Une fois la porte fermée je laisse éclater ma rage.
– Paul et Finn, rien que ça ! Il ne le sait pas, mais ça va être un cauchemar, ce dîner collectif !
– Pas une journée de libre... renchérit Tess. Je voulais me reposer mais c'est parti en éclat.
Elle s'assit lourdement sur son lit jaune. Toute sa chambre est dans des tons jaune et orange. Je me laisse tomber à côté d'elle. Nous partons après-demain. Je réalise que je dois faire ma valise et explique à Tess :
– Il faut que je fasse ma valise, à tout à l'heure.
Je sors de la chambre rose vif de ma sœur et entre dans la mienne aux tons bleus. Je sors une valise mauve pâle, celle de Tess, puis la mienne, bleue nuit avec des petites paillettes argentées. Elle était à Mère. Je l'ouvre sur mon lit et commence à faire la liste de ce qu'il me faut pour la semaine. J'attrape deux chemises de nuit, l'une mandarine et l'autre vert pomme. Je les glisse dans ma valise et récupère une jolie robe à volants blanche et rose puis une autre bleu ciel pour le mercredi. Je saisis une robe de soirée blanche en satin pour le gala, une caramel et une écarlate. Pour la dernière, j'hésite. Une jolie robe noire et dorée ou une somptueuse robe en velours bleu roi avec les gants, le lacet et la ceinture crème ? Je finis par prendre les deux. J'ai à peine fini que Tess débarque dans ma chambre, deux cintres à la main.
– Cate, pour le gala, laquelle est le mieux ?
La première, et noire et dorée, identique à la mienne. La seconde est rose avec un décolleté plongeant et une jupe magnifique.
– Sincèrement ? Quelle image veux-tu donner ?
– Celle d'une jeune femme forte !
– Alors mets la noire, lui répondit-je en haussant les épaules.
Je me tourne vers ma coiffeuse et entreprend de sélectionner les bijoux à emmener. Cependant, j'ajoute :
– Garde l'autre pour le grand dîner. C'est un conseil.
– Très bien !
Et elle repart en chantant une chanson d'amour. Je pose la boîte dans ma valise. Mon choix s'est porté sur des boucles d'oreilles en perles et un collier en plus de ma chaîne. J'ai aussi choisi quelques épingles et des barrettes en perles. Je récupère plusieurs livres et ferme ma valise. Je la descends de mon lit et me change, enfilant une chemise de nuit blanche et rouge et descend pour le dîner. Ce soir, c'est côtes de bœuf et purée de patates douces accompagnées d'aubergines grillées. Pendant tout le repas, les rires de Tess et Vi emplissent la pièce. Une fois le dîner fini, je me lance dans une partie d'échecs avec Vi tandis que Tess lit un roman de Maura. Elle en raffole maintenant. Une fois 23 heures passées, je commence à ressentir la fatigue et je vais me coucher. Seulement, je n'arrête pas de jouer avec mon anneau et me pose des questions au point où j'ai du mal à contenir mes larmes. Au bout de dix minutes, je les laisse rouler sur mes joues. Je ne sais pas quand je me suis endormie, mais je me suis réveillée vers 4 heures du matin, l'oreiller trempé de mes larmes. Tess est dans l'encadrement de la porte et me regarde. Elle me dit :
– Cate... Si il y a un problème tu me le dis, hein ?
– Bien sûr, je lui assure en murmurant.
– Cate, ça fait 3 jours que je t'entends gémir et pleurer dans ton sommeil, explique moi !m'implore Tess.
Cette fois, c'est elle qui pleure. D'un regard, je l'invite à entrer et m'assois. Elle me rejoint et s'assoit sur mon lit. Je la prends dans mes bras et la rassure. Elle lève les yeux vers moi et me demande d'une petite voix :
– Je peux rester avec toi ?
J'acquiesce et nous nous allongeons l'une contre l'autre. Je ne tarde pas à trouver le sommeil et elle non plus.
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